La Cheppe – L’oppidum du Camp d’Attila
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Haut de pageNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Texte intégral
1Durant l’année 2017, la prospection-inventaire s’est poursuivie, elle a permis un enrichissement de la connaissance du site grâce à une synthèse des prospections aériennes des années 1992 à 2017 réalisée par B. Lambot. La prospection à l’aide du détecteur s’est déroulée en fin d’année. Enfin, une approche par une méthode non intrusive y a été réalisée par le biais de la prospection géophysique par Defert.
La prospection au détecteur de métaux en 2017
2En 2017, les trois parcelles prospectées au détecteur de métaux ont été semées en colza et luzerne. La récolte du colza a été réalisée fin juillet et l’accès aux terrains tôt dans l’année a permis de prospecter sur plusieurs semaines. Les investigations se sont donc déroulées entre début août et la fin de l’année et une centaine d’heures de prospection ont ainsi été comptabilisées. C’est ainsi que 59 objets ont été découverts dans l’horizon de labour et leur position enregistrée à l’aide d’un GPS. Un inventaire sous forme de tableau a été réalisé, il montre que sur les 59 objets isolés découverts, 52 sont des monnaies gauloises (dont 47 clairement attribuées et 5 non identifiées), trois sont des rouelles, un flan monétaire, et enfin, une monnaie de 1862 à l’effigie de Napoléon III. Ce bilan est axé sur l’identification des découvertes monétaires et s’appuie en particulier sur les travaux de L.-P. Delestrée, M. Tache et B. Lambot.
La prospection géophysique (B. Defert)
3Les études géophysiques menées sur l’enceinte celtique dite du Camp d’Attila à La Cheppe ont été réalisées dans le cadre d’un stage professionnel dans le cadre du master 2 Archéo-géo-Sciences sous la direction d’A. Quiquerez et d’H. Bocquillon. Elles avaient pour objectifs la détection de vestiges archéologiques enfouis pour préciser l’extension de l’occupation au sein de l’oppidum mais aussi définir les emprises de secteurs à investiguer par des méthodes plus intrusives.
4La campagne de prospection géophysique a été menée du 1er au 9 mars 2017 sur la partie centrale, peu affectée par l’occupation de la Première Guerre mondiale, ainsi que sur les différentes portes de l’enceinte. Deux types de méthodes géophysiques,
5i.e. magnétiques et électriques ont été employés. Le magnétomètre (G-858, Geometrics©) étant très sensible à la présence d’artefacts métalliques et au vu de la présence de vestiges militaires sur le site, il était indispensable d’associer une méthode indépendante. Les prospections magnétiques, acquises en mode de pseudo-gradient vertical, ont été complétées localement par des prospections électriques au RM15 (Geoscan ©) en configuration de pôle-pôle car celles-ci ont déjà montré leur capacité à révéler fosses et fossés. Les résultats des prospections géophysiques ont été confrontés aux données déjà acquises (prospections et sondages, images historiques, plans anciens, etc.) La superficie totale explorée avec la prospection électrique est de 8 800 m2. La zone prospectée avec le magnétomètre équivaut à 27 500 m2. Les données du magnétomètre, après extraction avec le logiciel MagMap 2000, sont ouvertes dans le logiciel Wumap pour être corrigées. L’élimination de la valeur médiane de chaque profil, le filtrage anti-chevron avec un pas d’échantillonnage de 0,10 et une corrélation de 0,60 et l’interpolation constituent les principales corrections apportées aux différentes dalles.
6Au niveau des portes de l’oppidum, les prospections électriques avaient pour objectifs la reconnaissance d’éventuels chemins ou structures, repérés pour partie sur des plans anciens, et de vérifier leur continuité jusque dans les entrées. En particulier sur la porte est, celles-ci ont révélé la présence d’anomalies qui ont également été observées sur une image aérienne de 2008, où l’on distingue des anomalies parallèles à celles observées sur les images géophysiques.
7Par analogie aux oppida contemporains, ces ano-malies pourraient être interprétées comme des structures sur poteaux appartenant à un porche d’entrée, tels qu’il en existe sur les oppida de Bibracte, Manching, Závist ou de La Chaussée-Tirancourt.
8Les anomalies parallèles, orientées selon un axe nord-sud, mesurent environ 30 m de long. Les anomalies perpendiculaires mesurent elles aussi 30 m de long dans leur axe nord-sud, et environ 36 m dans leur axe est-ouest. Ces anomalies pourraient correspondre à des petits creusements appartenant à des enclos d’habitats, tout comme un autre grand groupe d’anomalies positives et linéaires, situé au sud-ouest de notre zone de prospection. Ce groupe vient peut-être compléter l’anomalie précédente. Leurs orientations sont plus aléatoires que dans le groupe précédent, de même que leurs longueurs. Cependant, il est probable qu’il s’agisse aussi d’enclos d’habitats.
9En définitive, sur la zone prospectée, les destructions liées à l’occupation de l’enceinte lors de la Première Guerre mondiale n’ont pas obturé entièrement l’occupation. De plus, il est possible d’affirmer que seules les structures creusées dans le substrat sont conservées, les constructions en élévation ayant été détruites par les labours réalisés au cours du temps. Jusque-là jamais perçue, l’organisation de l’oppidum avec un probable fossé de séparation interne et de probables enclos d’habitats paraît avoir été très structurée. Cette structuration de l’espace permet de rattacher La Cheppe à d’autres oppida comme ceux de Bibracte, du Titelberg, de Manching, de Moulay, de Boviolles, de Variscourt/Condé-sur-Suippe et de Villeneuve-Saint-Germain entre autres. La fouille du site permettrait à la fois de confirmer ou non la supposée zone d’habitats mais aussi de vérifier l’existence du fossé. Cette méthode présente cependant certaines limites. Elle ne sera jamais aussi précise et ne pourra en aucun cas remplacer une opération archéologique intrusive de terrain. De plus, ces relevés ne permettent pas d’appréhender la contemporanéité des vestiges, ni même de les dater. Ainsi, seules des études pluridisciplinaires et comparatives permettent d’identifier certaines anomalies.
Fig. 2 – Porte est
DAO : B. Defert ; système de projection Lambert 93-RGF93 ; fonds cartographique : IGN, 2004.
Fig. 3 – Prospections magnétiques G-858
DAO : A. Quiquerez ; système de projection Lambert 93-RGF93 ; fonds cartographique : IGN, 2011.
Table des illustrations
Titre | Fig. 1 – Localisation des prospections |
---|---|
Crédits | DAO : A. Quiquerez. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/66373/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 1012k |
Titre | Fig. 2 – Porte est |
Crédits | DAO : B. Defert ; système de projection Lambert 93-RGF93 ; fonds cartographique : IGN, 2004. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/66373/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 539k |
Titre | Fig. 3 – Prospections magnétiques G-858 |
Crédits | DAO : A. Quiquerez ; système de projection Lambert 93-RGF93 ; fonds cartographique : IGN, 2011. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/66373/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 751k |
Titre | Fig. 4 – Carte interprétative |
Crédits | DAO : A. Quiquerez ; système de projection Lambert 93-RGF93 ; fonds cartographique : IGN, 2011. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/66373/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 757k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Hervé Bocquillon, « La Cheppe – L’oppidum du Camp d’Attila » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Grand Est, mis en ligne le 01 juin 2021, consulté le 18 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/66373
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