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2016

Partition(s) : objet et concept des pratiques scéniques (20e et 21e siècles)

Gilles Amalvi
Partition(s) : objet et concept des pratiques scéniques (20e et 21e siècles)
Partition(s) : objet et concept des pratiques scéniques (20e et 21e siècles)

Dijon : Les Presses du réel, 2016, 448p. ill. en noir et en coul. 23 x 20cm, (Nouvelles scènes/Manufacture)

Index

ISBN : 9782840669203. _ 33,00 €

Sous la dir. d’Yvane Chapuis, Julie Sermon

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Texte intégral

1Tout le monde sait à quoi ressemble et sert une partition – objet graphique fondé sur une division du temps en unités, doté de portées, de clés et de notes qui symbolisent les différentes caractéristiques du son musical. Si la partition en tant que système de notation et support d’interprétation a été étudié dans les champs de la musique, mais aussi de la danse – qui s’est approprié cet outil au XXe siècle et l’a adapté aux spécificités de l’écriture du mouvement – il manquait jusqu’ici une réflexion théorique dépassant l’approche disciplinaire pour articuler ce que ce méta-objet explicite de la transformation des pratiques artistiques. Comme l’écrit Yvane Chapuis dans son introduction, la partition forme une question intermédiaire : un objet médian, à cheval entre la pratique et le concept, l’idée et son interprétation. Elle offre ainsi un point de vue original sur certains angles morts de l’histoire de l’art, réfléchissant des questions liées aux notions de processus, d’action, d’œuvre, d’auteur ou d’interprète. Mais elle permet aussi de mettre en lumière la métabolisation – au sein de chaque médium, et entre eux – de la question de la reproduction dans son rapport à l’événement, qui émerge comme champ problématique autour de la performance. C’est ainsi à la frontière de l’objet physique, plastique et théorique que les auteurs abordent – et débordent – leur sujet. On retrouve dans cet ouvrage beaucoup d’artistes et de chercheurs qui, dans les champs de la musique, de la littérature, des arts plastiques ou de la danse, ont redonné à la partition son actualité critique en interrogeant son statut-limite. Mais l’intérêt de Partition(s) tient aussi à la manière dont sa forme rejoint sa question : simultanément objet à penser et à feuilleter, le livre se découpe en une multitude d’îlots, comprenant un essai théorique de Julie Sermon, des entretiens et de très nombreuses partitions – du Coup de dé de Stéphane Mallarmé aux partitions numériques en passant par l’Ursonate de Kurt Schwitters. C’est également un objet pédagogique qui dévoile la construction d’une recherche à travers la fabrique de ses outils méthodologiques : chercheurs et artistes, accompagnés d’étudiants de la Manufacture, activent la partition à l’endroit où elle se fait partage et césure, invention singulière et méthode collective ; au filtre de ce dispositif théorique exponentiel, peut-être que « tout peut être regardé comme partition », comme se le demandent Yvane Chapuis et Antonia Baehr…

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Pour citer cet article

Référence électronique

Gilles Amalvi, « Partition(s) : objet et concept des pratiques scéniques (20e et 21e siècles) », Critique d’art [En ligne], Toutes les notes de lecture en ligne, mis en ligne le 21 novembre 2018, consulté le 16 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/critiquedart/27386 ; DOI : https://doi.org/10.4000/critiquedart.27386

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