1Les Maketae sont mentionnés une seule fois par Synésius de Cyrène (Epist. 130, éd. A. Garzya et D. Roques, III, Paris, Les Belles Lettres, 2000, p. 264). Il s’agit d’éléments barbares quelque peu romanisés qui, en 405, transmirent aux barbares de l’extérieur, parmi lesquels les Austoriani* (Ausouriani chez Synésius, Epist. 41 et 78), des informations sur les désordres internes de la Cyrénaïque. Comme Philostorge (H. E. XI, 8, éd. Bidez2, p. 138), au début du Ve siècle, situe, entre des événements à dater respectivement de 395 et 399 après J.-C., des dévastations opérées par des Mazikes* et des Auxōriani (Austoriani), à l’est en Libye et en Egypte et à l’ouest chez les Afri*, D. Roques (p. 270) a proposé d’assimiler les Mazikes aux Maketae. Certes, les Maketae ont pu se considérer comme des Mazikes, un terme dont l’acception pouvait être très large (cf. Amaziɣ*), encore que Philostorge emploie Mazikes dans un sens plutôt restreint, puisqu’il oppose cet ethnonyme à Auxōriani. Mais nous ne pensons pas que les deux ensembles soient nécessairement superposables. Il n’est pas prouvé que les Austoriani aient eu les mêmes associés à la fin du IVe siècle et entre 405 et 412. En tout cas, l’ethnonyme Maketae est bien différent de l’ethnonyme Mazikes (R. Rebuffat, p. 405-406) et il doit être rapproché de celui des Maces*, tout comme d’autres, tels que Makatoutae* (Y.Modéran, p. 217-219).
2D’un point de vue purement onomastique, compte tenu de la proximité phonétique entre *B et *M (cf. Bagrada/Medjerda ; Rucuma/Rekoub etc), on ne peut exclure, nous semble-t-il, un rapport avec les Bakatae* de Marmarique (Ptol., G. IV, 5, 12, Müller p. 692) et les Vacathi* de Pline l’Ancien (VI, 194), vivant très au sud de la Grande Syrte.