WALLENBORN, Hiltrud, Bekehrungseifer, Judenangst und Handelsinteresse. Amsterdam, Hamburg und London als Ziele sefardischer Migration im 17. Jahrhundert
Texte intégral
1Quel succès l’immigration séfarade a-t-elle rencontré dans son établissement à Amsterdam, Hambourg et Londres ? Comment l’environnement chrétien a-t-il, dans les trois villes, autorisé, ou bien freiné, ce succès ? Ce travail, même s’il se place par ces questions dans la perspective d’une étude des relations judéo-chrétiennes au XVIIe s., peut légitimement prétendre à un intérêt dépassant le cercle des spécialistes de ce thème.
2Plus que la problématique ou l’exploitation d’un corpus nouveau, c’est en effet la – délicate – comparaison entre les trois métropoles (Londres, capitale d’un État royal, compte en 1600 déjà cinq à six fois plus d’habitants que Hambourg, simple ville libre d’Empire) qui fait l’apport original de cette thèse. Son architecture mêle compilation historiographique et dialogue entre documents très divers, même si l’exploitation des minutes notariales éditées par les Studia Rosenthaliana et des écrits de Menasse ben Israel masque mal le peu de prise en compte de sources internes aux communautés séfarades.
3Cette comparaison est menée avec pragmatisme par l’étude successive des trois métropoles pour chacune des questions considérées. Si la lecture de l’ouvrage en est rendue fastidieuse, son utilisation est en revanche extrêmement aisée et efficace ; l’index des noms de personnes, incontournable dans le cadre d’un travail de ce type, peut d’ailleurs encore la faciliter. Six parties examinent donc successivement l’installation puis le développement des trois communautés séfarades.
4Les voies d’accès à leur connaissance (historiographie et sources disponibles) sont exposées en introduction. Une synthèse des approches démographiques, économiques, politico-religieuses et sociales du fait migratoire à Amsterdam, Hambourg et Londres ouvre ensuite la thèse proprement dite. Les deux parties suivantes, qui reposent en partie sur des apports originaux, examinent les débats présidant à l’admission des conversos, en s’attachant d’abord à leurs cadres juridiques respectifs ainsi qu’à leur déroulement formel, puis aux arguments (théologiques, religieux, politiques ou économiques) qui ont été avancés – ou justement ont été tus. La présentation du développement, au cours du siècle, du droit organisant l’existence de ces communautés montre bien l’importance de ces dispositions originelles. Les deux dernières parties de l’ouvrage s’attachent à la vie concrète de ces communautés, tant sous l’angle d’une étude démographique, économique et sociale que par l’examen de leurs structures religieuses et de leur vie spirituelle. L’auteur propose en guise de conclusion un résumé de l’ouvrage.
5C’est donc ici un bilan solide doublé d’une approche comparatiste stimulante qui nous est proposé. Au terme de la lecture, on regrettera que la signification du cadre métropolitain pour une diaspora aussi mobile que celle des séfarades ne soit pas davantage interrogée – ce qui aurait nécessité une utilisation plus poussée des sources internes à cette diaspora. Mais peut être fallait-il, pour permettre une nouvelle exploration, cette belle et utile synthèse.
6Vincent DEMONT (Université de Paris VII)
Pour citer cet article
Référence électronique
Vincent Demont, « WALLENBORN, Hiltrud, Bekehrungseifer, Judenangst und Handelsinteresse. Amsterdam, Hamburg und London als Ziele sefardischer Migration im 17. Jahrhundert », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 2004, consulté le 17 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/1046 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.1046
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