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1999

HEINIG, Paul-Joachim, Kaiser Friedrich III (1440-1493). Hof, Regierung und Politik

Pierre Monnet
Paul-Joachim HEINIG, Kaiser Friedrich III (1440-1493). Hof, Regierung und Politik, Köln/Weimar/Wien: Böhlau (Forschungen zur Kaiser- und Papstgeschichte des Mittelalters, Beihefte zu J. F. Böhmer, Regesta Imperii, 17), 1997, 1791 p., 236 DM.
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Texte intégral

1Cette somme de près de 1 800 pages (dont 300 de sources et de bibliographie) constitue l’une des études les plus denses jamais réalisées sur la cour et le gouvernement d’un roi des Romains à la fin du Moyen Âge. P.-J.H., bien connu des spécialistes pour son étude novatrice sur les rapports entre la royauté et les villes d’Empire (Reichsstädte, Freie Städte und Königtum 1389-1450, Wiesbaden, 1983), avait continué à s’illustrer, au sein des Regesta Imperii, par la publications des actes et lettres du règne de Frédéric III. C’est sur cette masse documentaire de plus de 40 000 pièces qu’est fondée cette analyse de l’activité politique et diplomatique de l’un des plus longs règnes de l’Empire à la fin du Moyen Âge (1440-1493). Il est impossible de restituer en si peu de place les grandes lignes du panorama brossé par l’auteur d’un gouvernement injustement sous-estimé ou injustement limité aux seuls avantages apportés par l’empereur à l’Autriche. Mais Frédéric III ne fut pas seulement le souverain des réformes avortées et des occasions perdues. L’auteur défend au contraire la thèse d’une évolution des institutions de la cour et de l’État permettant, à partir des données héritées d’un Empire territorialisé, de répondre à la double exigence posée aux gouvernements d’Occident entre la fin du Moyen Âge et l’époque moderne: durer et s’adapter. Ce faisant, l’auteur participe d’un courant actuel de la recherche allemande qui tente de réévaluer la capacité d’évolution et de modernisation du Saint-Empire et de replacer en son cœur un État royal autrefois convaincu de négligence et d’archaïsme. C’est donc une réflexion renouvelée sur les rapports entre royauté et Empire que le lecteur trouvera dans cet ouvrage. Il y trouvera également la description sociale et prosopographique de tout le personnel de la cour et du gouvernement, étude importante car Frédéric III fut sans doute le dernier souverain à gouverner un État tout encore concentré autour de la cour. L’évocation du profil, du milieu et de la formation des officiers de la cour, des chapelains, des juristes, des conseillers, des notaires et secrétaires des diverses chancelleries montre qu’il y a plus de ressemblances que de différences avec les monarchies voisines et que ce n’est pas au personnel de l’État qu’il faut avant tout attribuer la crise des institutions de l’Empire tardo-médiéval. Celles-ci ont cependant survécu et, avec elles, un Empire dont l’existence n’avait pourtant plus rien d’évident au XVe s. Il serait dès lors injuste de refuser plus longtemps à Frédéric III une part du mérite de cette longévité, synonyme d’une certaine efficacité.

2Pierre MONNET

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Pour citer cet article

Référence électronique

Pierre Monnet, « HEINIG, Paul-Joachim, Kaiser Friedrich III (1440-1493). Hof, Regierung und Politik », Revue de l'IFHA [En ligne], Date de recension, mis en ligne le 01 janvier 1999, consulté le 29 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ifha/1363 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ifha.1363

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