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Il était une fois, ma Fête de la science

Isabelle Bonardi
p. 40-47

Résumé

Depuis 30 ans, la Fête de la science constitue un évènement incontournable et structurant pour la PCSTI. Elle invite les professionnels à développer des dynamiques partenariales et à faire évoluer leurs pratiques de médiation. Impliquée dans la Fête de la science depuis de nombreuses années sur le territoire de Lyon et de la région Auvergne-Rhône-Alpes, l’autrice témoigne.

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Texte intégral

Fête de la science en Auvergne-Rhône-Alpes, 2018.

Fête de la science en Auvergne-Rhône-Alpes, 2018.

© ViséeA

1Les 30 ans de la Fête de la science donnent l’occasion aux acteurs de la médiation culturelle des sciences de se remémorer leur parcours et la place que tient cet évènement dans leur carrière, dans l’évolution de leur pratique et plus globalement dans la structuration des réseaux d’acteurs dans chaque territoire français.

2Successivement nommé le Mois de la Science en Rhône-Alpes (1991) puis la Science en fête (1992), l'évènement se déroule alors sur 3 jours en juin jusqu’en 1994 puis c’est à partir de 1995 qu’elle migre en octobre sur 3 jours. Elle devient la Semaine de la Science en 1998, puis Fête de la science depuis 2000.

3Comme beaucoup d’entre vous, la Fête de la science a marqué mon parcours professionnel. Je la découvre en 1996 à la fin de mes études (double parcours scientifique/information-communication) et depuis, je n’ai cessé de la croiser, me projetant successivement dans les rôles de porteuse de projets, de coordinatrice départementale, d’organisatrice de Village des sciences et aujourd’hui de coordinatrice régionale, tout ceci sur le territoire de Lyon et de la région Auvergne-Rhône-Alpes.

Dès l’origine, la variété des porteurs de projet déjà présente !

  • 1 Inserm, Inrets, CNRS, Cemagref.
  • 2 Club d'Astronomie Lyon Ampère, association Lyonnaise pour l’Étude et le Développement de l’Énergie (...)
  • 3 Bibliothèque municipale de la Part Dieu, médiathèque de Saint-Priest.

4Créé en avril 1991, le Mois de la Science a le soutien des ministères de la Recherche et de la Technologie, de la Culture, de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et des Sports. Son lancement sur Lyon, dès 1991 sont déjà réunis autour de la table une vingtaine de « porteurs de projet » : des organismes de recherche1, de nombreuses associations d'éducation populaire2, des bibliothèques3. Il est assez intéressant de constater que dès l’origine, la variété des porteurs de projet qui est une caractéristique de cet événement est déjà présente ! La Courly (ancêtre de la Métropole de Lyon) est également autour de la table ainsi que la Mission d'Action Culturelle du Rectorat de Lyon, qui dès lors accompagnera la démarche jusqu’à aujourd’hui en relayant l’information vers les enseignants.

Ateliers archéologiques à la Fête de la science, Campus LyonTech-la Doua, Villeurbanne 2007.

Ateliers archéologiques à la Fête de la science, Campus LyonTech-la Doua, Villeurbanne 2007.

© É. Le Roux/Service Communication UCBL

5Les universités et grandes écoles (sauf l’École normale supérieure de Lyon) en tant que telles ne sont pas encore là de manière institutionnelle via leurs services communication ou leur laboratoire, elles arriveront plus tard. Les chercheurs sont là en tant qu’individus convaincus du bien-fondé de ce rendez-vous avec les citoyens. Quelques grands laboratoires comptent cependant parmi les premiers testeurs du rendez-vous : l'Institut des Sciences de la Matière et l'Observatoire de Saint-Genis-Laval.

6Côté entreprise, les laboratoires Sandoz sont présents lors de cette première édition.

7Enfin l'Agence pour la qualité de l'air (AQA), établissement public à caractère industriel et commercial, sous tutelle du ministre délégué à l'Environnement clôt ce tour de table.

8Au programme de cette première édition : 8 expositions, 60 films, 27 conférences et de nombreuses animations scientifiques sur 5 communes : Vil­leurbanne, Lyon, Saint-Priest, Oullins, Brignais. Les premières formes de médiation se dessinent, la carte de localisation des projets aussi…

9Trente ans après, le programme sur le territoire Métropole de Lyon-Rhône s’est largement étoffé et compte aujourd’hui 150 à 200 projets portés tous les ans par près de 100 porteurs de projets toutes catégories. Presque tous les anciens sont encore au rendez-vous, preuve en est de l’engagement et de l’engouement pour cet évènement auprès d’une communauté d’acteurs passionnés de science.

Fédération des équipes, inspiration de création de médiation interactive, révélation de vocation d’animateur/médiateur parmi les scientifiques…

10Je travaille alors pendant deux années de suite dans le service communication d’un organisme de recherche, le Cemagref pour organiser le « stand » de la Fête de la science. Cette vision de l’intérieur en tant que porteur de projet me permet de constater le formidable rôle de fédération, en termes de communication interne, qu’engendre la participation à cet évènement.

11Ingénieurs et doctorants ont imaginé une maquette de bassin versant capable d’illustrer des messages autour de la prévention des inondations et l’ont réalisée avec l’aide de techniciens. La Fête de la science mobilise alors tous les corps de métiers d’un organisme de recherche, scientifiques et administratifs, soude les équipes, fait travailler ensemble des personnels qui ne se côtoient pas forcément le reste de l’année.

  • 4 Poulard C., Navratil O. Une maquette de bassin versant interactive pour exposer au grand public les (...)
  • 5 Poulard C., Navratil O. et Vidal J.-P. Communiquer sur les inondations : quelques propositions pour (...)

12Permanents et étudiants se relaient sur le stand, chacun apportant son éclairage à un fil conducteur commun. Mais il faut ensuite passer du milieu académique à des publics très hétéroclites ; il faut apprendre à faire parler le public pour s’adapter à ses connaissances et attentes. Au fil des sessions, de nouvelles astuces et manips interactives sont testées. L’expérience est suffisamment riche d’enseignement pour être partagée avec d’autres chercheurs lors de colloques4 et dans Ingénieries5, la revue du Cemagref.

13Je constate également lors de cette expérience insolite à l’époque, l’importance du passage à l’acte pour les chercheurs et les étudiants impliqués dans les médiations face au public. La rencontre directe avec eux, l’enrichissement mutuel lors des échanges, sont des déclencheurs incontournables de l’engagement des chercheurs dans la durée sur des actions de culture scientifique. Il y a souvent un « avant » et un « après » passage par la Fête de la science et si on compte aujour­d’hui de nombreux « anciens » parmi les chercheurs, c’est qu’indéniablement ce temps de rencontre réel les a nourris dans leur parcours et a validé leur motivation de transmission et d’échange (voir ci-dessous le témoignage de Christine Poulard, ingénieure à l’origine de la création de la maquette).

Une maquette pour comprendre et interagir

« […] l’intérêt du public et sa réceptivité étaient intimement liés aux possibilités qui lui étaient offertes de toucher, manipuler et s’interroger par lui-même ».

Témoignage de Christine Poulard, Ingénieur Chercheur dans l’Unité RiverLy, Équipe Hydrologie des Bassins versants, INRAE (ex-IRSTEA, ex-Cemagref)

« En 2002, le Cemagref participe à la Fête de la science en concevant une maquette de bassin versant avec zones agricoles et habitations, pour illustrer son activité dans le domaine de la prévention des inondations.

Autour de ce support, le public est invité à réfléchir sur l’origine des crues, et nous les amenons aux notions de probabilité d’inondation et d’enjeux. Après avoir analysé la situation (notion d’aléa) et défini des objectifs de protection raisonnables en fonction des enjeux (notion de vulnérabilité), chacun peut proposer et tester un aménagement : digues, barrage, élargissement de ponts, mais aussi épandages en zones à enjeu faible. Efficacité et limites, coût et effets négatifs sont discutés. Cette expérience a été un succès auprès du public, et nous a permis en retour d`évaluer leur culture des crues. Nous pensons donc que ce type de maquette est un bon support pédagogique, utilisable par exemple par une municipalité désireuse d`informer sur les risques ou de communiquer autour d`un projet en cours.

L’animation conçue autour de la maquette se veut aussi didactique que possible. L’animateur (NDLR : ingénieurs, chercheurs, techniciens, étudiants) peut s’appuyer sur une présentation type mais il a une grande marge de manœuvre pour l’adapter au public. Chacun est sollicité pour faire progresser la réflexion commune. Au besoin, l’animateur rectifie et complète les réponses.

Plusieurs enseignements ont été tirés de cette expérience :

• les séances ont permis d’identifier les notions les moins bien connues : par exemple, à la question “d’où vient l’eau de la rivière ?”, la première réponse est souvent “de la source” ; il faut rappeler la notion de bassin versant qui collecte l’eau des pluies, avec ses réservoirs cachés ; l’eau stockée dans le sol permet que la rivière coule, même entre les averses. Nous constatons que l’on ne peut pas conclure sans quantifier : “il faut construire un ouvrage” ; mais jusqu’à quel niveau de crue restera-t-il efficace ? Comment comparer son coût aux dommages qu’il va éviter ?

• la maquette est un formidable support qui attire et fixe l’attention ; elle permet la démonstration et l’interaction : on y a testé des ponts de formes différentes, des digues en pâte à modeler... Mais ce n’est pas un “modèle physique”, elle ne permet pas de quantifier les phénomènes. Pire, on pourrait “démontrer” tout et son contraire (les digues c'est très bien : allez, une petite crue pas trop forte ; les digues ça suffit pas, allez tu ouvres plus la manette et on noie toute la maquette…). En fait, c'est l'équipe d'animateurs qui “forge” le discours, et l’adapte aux personnes présentes, de la petite fille qui doit grimper sur une chaise pour voir la maquette au professeur d’université.... Ainsi, il n'y a jamais eu deux présentations identiques, d’autant que chaque “animateur” avait ses thématiques fétiches : par exemple, un collègue, voyant les arbres du décor se décoller, en a profité pour illustrer les embâcles : les arbres emportés par le flux sont bloqués par un pont et le niveau d'eau monte derrière ! Ce n'était pas prévu mais bien vu !

La maquette, conçue initialement pour une semaine, a fonctionné plusieurs années, jusqu’à être trop abîmée. Heureusement, il nous reste des comptes rendus, des articles, des photos et films, et beaucoup de souvenirs. J'ai conçu par la suite une animation type “jeu sérieux” lors d'une formation avec des ingénieurs, pas sûr que j'aurais osé sans cette expérience... ».

Stand du Cemagref à la Fête de la science 2005 au Village des sciences de Villeurbanne.

Stand du Cemagref à la Fête de la science 2005 au Village des sciences de Villeurbanne.

© T. Fournier

L’expérience insolite des villages de sciences, fourmilière de projets et vecteur d’émulsion dans le réseau des acteurs de CSTI

14La suite de mon parcours passe par la conception et la mise en œuvre d’un grand village des sciences sur le Campus universitaire Lyon-Tech la Doua à Villeurbanne que je gère pendant dix ans : 2 500 m² de surface, une soixantaine d’exposants, plus de 8 000 visiteurs sur 4 jours.

15Ce village des sciences, le plus grand du département réunit tous types de porteurs de projet dans une ambiance festivalière. Outre l’intérêt pour les publics de découvrir dans un même lieu une variété de projets, de thèmes, de structures différentes et de formes de médiation diverses, je garde de cette expérience le souvenir de cette formidable alchimie qui se nouait entre les exposants le temps d’une semaine.

16Si de « fête » il est question, c’est bien sur les villages des sciences où j’ai pu la vivre, pour les publics certes, mais aussi bel et bien pour les organisateurs : je me rappelle m’être teint les cheveux aux couleurs de la Fête de la science (bleu, rouge, jaune à l’époque !), d’avoir dansé au bal organisé pour les porteurs de projets, d’avoir organisé des concours du plus beau stand, d’avoir demandé aux porteurs de projets de faire un cadeau à la Fête de la science pour ses 10 ans, d’avoir fait circuler un petit train de foire dans le campus universitaire…

17Autant de petites histoires qui ont forgé la grande histoire de la CSTI sur le territoire. Loin d’être anecdotiques, elles ont réellement permis aux porteurs de projets de se découvrir sous un autre jour, de vivre ensemble une expérience prenante (tant par le contact avec les publics que dans cette vie de festival) et de laisser des traces pérennes de confiance, d’entraide et de collaborations qui perdurent encore aujourd’hui.

Fête de la science en Auvergne-Rhône-Alpes, 2018.

Fête de la science en Auvergne-Rhône-Alpes, 2018.

© ViséeA

18En termes d’évolution des pratiques de médiations, les villages des sciences ont également été des véritables laboratoires d’innovation où ont pu se tester des prototypes de médiation, se modifier des pratiques, se découvrir des vocations.

19Il n’était pas rare les premières années, de voir les chercheurs et ingénieurs, venus avec les posters scientifiques qu’ils utilisaient en colloque, se retrouver à côté d’associations d‘éducation populaire et constater le succès de ces stands animés avec du matériel pédagogique ou des posters accessibles à tous. Ils en ont pris exemple incontestablement et ont fait évoluer leur présentation pour attirer eux aussi les publics : maquettes, expériences, démonstrations sont aujourd’hui le quotidien des laboratoires participants.

20À l’inverse, les structures socio-culturelles ont pu rencontrer des chercheurs lors de la Fête de la science, avoir accès aux connaissances scientifiques issues des laboratoires et de nombreuses collaborations à deux voix sont aujourd’hui monnaie courante dans le programme de la Fête de la science, les chercheurs intervenant souvent dans des lieux culturels de leur territoire.

21En cela les villages des sciences sont des formidables catalyseurs de nouveaux projet et d’animation de réseau (voir le témoignage de Philippe De Pachtère dans l'encadré suivant).

Une histoire de contrefaçon

Extrait du témoignage de Philippe De Pachtère, ancien directeur du CCSTI de Thionville en Lorraine pendant 10 ans puis du CCSTI de Cran-Gevrier en Auvergne Rhône-Alpes pendant 20 ans :

« L'organisation de la Fête de la science est apparue comme une évidence et comme un point d'orgue chaque année dans les activités du CCSTI. Elle a été toujours très structurante de réseaux d’acteurs sur le territoire régional et/ou départemental.

Je prendrais comme exemple peut-être le plus caractéristique celui de la DGCCRF * sollicitée en région Rhône-Alpes, donc sur le territoire d’Annecy. Et j'ai le souvenir de cette première rencontre avec le responsable de la DGCCRF. Quand je suis venu lui parler de la Fête de la science, j'ai eu le sentiment d'être un peu pris pour un martien. Pour autant je n'ai pas lâché le morceau, je suis revenu à trois reprises à l'attaque, convaincu que c'était une structure qui avait des choses à dire dans le cadre de la Fête de la science. Faire le distingo entre le vrai et le faux, notamment par rapport à des produits importés sur notre territoire, mobilisait de nombreux laboratoires scientifiques : c'était susceptible justement d'intéresser le public.

Au bout de plusieurs rencontres, la personne a accepté de participer à un village des sciences qui était organisé au cœur du plus grand centre commercial du centre-ville d’Annecy, le centre Courier et donc d’y tenir un stand le temps d’un week-end avec globalement un public estimé entre 6 400 et 7 000 personnes réellement impactées par rapport à la Fête de la science.

Le stand de la DGCCRF n'a pas désempli pendant les deux jours de présentation et ils ont été complètement bluffés. Alors c'est vrai qu'ils sont allés présenter la chaussure Nike qui n'était pas Nike, etc…et d'expliquer quels étaient aussi leurs métiers et j'ai vu beaucoup de jeunes justement s'intéresser à toutes ces contrefaçons.

Un moyen parmi d'autres d'expliquer comment distinguer le vrai du faux qui nous préoccupe encore aujourd'hui avec les fake news. Je crois que c’était là une belle aventure quelque part parce qu’il y a eu avec cette structure le temps de la rencontre, le temps de l'argumentation, le temps pour convaincre et enfin le temps du partage : c’est aussi tout ça la Fête de la science ! ».

* Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes. Elle agit pour la protection économique des consommateurs.

Du local au régional, une vision d’un réseau d’acteurs solide et varié

22Enfin, j’occupe successivement les fonctions de coordinatrice départementale puis régionale de la mani­festation sur Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2013.

23Dans ces fonctions, je prends conscience de la dimension structurante qu’a la Fête de la science sur un réseau local d’acteurs de culture, scientifique technique et industrielle.

24Son ouverture à tous types d’acteurs producteurs ou médiateurs de science a permis des rencontres entre des acteurs qui n’auraient jamais eu l’occasion de se découvrir sans ce contexte particulier.

25Ainsi des musées collaborent avec des chercheurs, des MJC et bibliothèques accueillent des scientifiques pour des lectures, des médiations innovantes, comme récemment les escape game. Cette collaboration entre les producteurs de savoirs et les médiateurs et structures socio-culturelles en proximité avec les publics locaux a tout son sens dans cet évènement et le rôle de coordination est alors de marier les binômes, de mettre en relation les structures dont on pressent que le rapprochement sera fructueux en terme de projets.

26Ces collaborations donnent naissance à des relations pérennes dans le temps comme en témoigne celle, mise en place depuis 2005, entre le musée des Beaux-arts de Lyon et le laboratoire Lumière Matière de l'Université Claude Bernard Lyon 1 et qui perdure encore aujourd’hui, bien au-delà de la Fête de la science (voir le témoignage de Muriel Charrière dans l’encadré suivant).

Regards croisés

« en tant qu'historienne de l'art j'étais convaincue de la nécessité de proposer ces dialogues pour changer les représentations de l'art et de la science comme deux mondes séparés ! »

Extrait du témoignage de Muriel Charrière, médiatrice culturelle au musée des Beaux-arts de Lyon.

« Après un premier contact en 2005 avec l'Université Claude Bernard Lyon 1 et le laboratoire Lumière Matière, le musée des Beaux-arts a créé une série d’évènements dans le musée avec l'intervention de scientifiques qui animaient des ateliers en regards croisés avec des médiatrices culturelles devant des œuvres choisies du musée des Beaux-arts de Lyon.

De nombreuses thématiques ont alors été proposées au public : d'où viennent les couleurs ?

• Couleurs et matière au siècle de Léonard de Vinci, au siècle de Rubens et de Newton ; • Couleurs-sensations dans la salle des peintures Impressionnistes ;

• étude des couches picturales cachées grâce aux rayons X, à la fluorescence ;

• Et pourtant elle tourne, une nouvelle conception du monde au XVIIe siècle

• Les premières représentations de la Terre sous forme de globe dans la peinture de Pierre Paul Rubens ;

• Impression et ondes pour expérimenter la perception de près et de loin des peintures impressionnistes.

Ces dialogues ont permis de porter un nouveau regard sur les œuvres et mieux comprendre le travail des artistes. Nos médiations croisées avec l'art et les œuvres ont été très appréciées car les visiteurs jeunes et adultes partaient de l'expérience sensorielle des questionnements devant les œuvres pour ensuite participer aux ateliers et revenir devant les œuvres portant alors un regard différent.

Ce qui m'a touché c'est comment les artistes et l'art rendent sensible ce que les chercheurs découvrent, théorisent : parfois les découvertes expérimentales des artistes ont précédé la science. La théorie des couleurs primaires en est un bon exemple : rédigée au XVIIe siècle, les artistes la connaissaient implicitement.

Depuis 15 ans c'est effectivement une joie de mener ce travail de dialogues avec les scientifiques de l'Université Lyon 1 et avec la Fête de la science mais à travers une programmation de conférences à deux voix ».

27Car si l’événement se veut ponctuel dans sa forme et sa durée, le travail souterrain qui dure pratiquement une année entière de coordination, de réunions, de mise en relation, a largement participé à l’existence actuelle du réseau de CSTI sur les territoires. On dénombre aujourd’hui de 600 à 700 porteurs de projets dans le territoire Auvergne-Rhône-Alpes.

28Au fil du temps, la Fête de la science, dont le thème se renouvelle chaque année, a également su se positionner aux frontières d’autres champs culturels : la lecture publique, la danse, la musique, la peinture, le théâtre, et plus récemment les arts numériques. L’expérience 2020 a apporté une contrainte supplémentaire et a fait naître de nouvelles formes de médiation, dont le challenge reste de garder le contact et l’interaction entre les publics et les intervenants venus partager leur passion.

  • 6 Du 1er au 11 octobre en Métropole, Nouvelle Calédonie et Polynésie française et du 5 au 22 novembre (...)

29Nul doute que les 30 prochaines années permettront encore à la Fête de la science de se renouveler. En attendant souhaitons-lui un bel anniversaire et n’hésitez pas à amener un cadeau lors de votre visite du 1er au 11 octobre 20216 !

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Notes

1 Inserm, Inrets, CNRS, Cemagref.

2 Club d'Astronomie Lyon Ampère, association Lyonnaise pour l’Étude et le Développement de l’Énergie solaire, association Éducation et Culture, Club d'Astronomie de L'Insa, association pour la Prévention de la Pollution atmosphérique, les Francas, Union des fédérations régionales des MJC, MJC de Villeurbanne, MJC d'Oullins, Exposciences départementales et l'association Eclats, coordinatrice de la manifestation (qui s'appelait à l'époque Boutique des Sciences).

3 Bibliothèque municipale de la Part Dieu, médiathèque de Saint-Priest.

4 Poulard C., Navratil O. Une maquette de bassin versant interactive pour exposer au grand public les principes de prévention des inondations et de développement durable, Algerian journal of technology, 2005, p. 9. https://hal.inrae.fr/hal-02586436 ; http://oldrich.navratil.free.fr/Alger-ArticlePoulardNavratil.pdf

5 Poulard C., Navratil O. et Vidal J.-P. Communiquer sur les inondations : quelques propositions pour adapter une expérience de maquette interactive grand public, Ingénieries, no spécial, pp. 121 à 130 : www.set-revue.fr/sites/default/files/articles-eat/pdf/DG2008-PUB00026473.pdf

6 Du 1er au 11 octobre en Métropole, Nouvelle Calédonie et Polynésie française et du 5 au 22 novembre à l’international, en Corse et Outre-mer.

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Table des illustrations

Titre Fête de la science en Auvergne-Rhône-Alpes, 2018.
Crédits © ViséeA
URL http://journals.openedition.org/ocim/docannexe/image/4608/img-1.jpg
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Titre Ateliers archéologiques à la Fête de la science, Campus LyonTech-la Doua, Villeurbanne 2007.
Crédits © É. Le Roux/Service Communication UCBL
URL http://journals.openedition.org/ocim/docannexe/image/4608/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 197k
Titre Stand du Cemagref à la Fête de la science 2005 au Village des sciences de Villeurbanne.
Crédits © T. Fournier
URL http://journals.openedition.org/ocim/docannexe/image/4608/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 105k
Titre Fête de la science en Auvergne-Rhône-Alpes, 2018.
Crédits © ViséeA
URL http://journals.openedition.org/ocim/docannexe/image/4608/img-4.png
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Pour citer cet article

Référence papier

Isabelle Bonardi, « Il était une fois, ma Fête de la science »La Lettre de l’OCIM, 197 | 2021, 40-47.

Référence électronique

Isabelle Bonardi, « Il était une fois, ma Fête de la science »La Lettre de l’OCIM [En ligne], 197 | 2021, mis en ligne le 01 septembre 2022, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/ocim/4608 ; DOI : https://doi.org/10.4000/ocim.4608

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Auteur

Isabelle Bonardi

Directrice adjointe de la Direction culture, science et société de l’Université de Lyon – CCSTI Lyon-Rhône, structure coordinatrice de la Fête de la science dans le Rhône depuis 23 ans et sur la région Auvergne-Rhône-Alpes depuis 2013.

isabelle.bonardi@universite-lyon.fr

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Droits d’auteur

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