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Présentation

Revue de l’Association internationale des sociologues de langue française, SociologieS publie des articles émanant de ses membres, d’auteur·rices en rapport avec des activités de l’AISLF, et plus généralement de sociologues du monde entier, principalement de langue française. Elle favorise le partage de la réflexion et l’ouverture à la diversité des courants théoriques et des perspectives méthodologiques, principalement à travers sa rubrique classique « Théories et recherches » et sa rubrique « Grands résumés » ; elle a l’ambition de faire le point sur des questions qui traversent la sociologie francophone à travers son autre rubrique importante, « Dossier ». Ouverte aux jeunes chercheur·ses grâce à sa rubrique « Premiers textes », aux expériences originales dans sa rubrique « Expériences de recherche », elle a aussi l’ambition de dynamiser l’espace scientifique francophone grâce à la traduction en français ou à la reproduction de textes anciens ou oubliés (rubrique « Découvertes/redécouvertes ») mais aussi en suscitant le débat sur des enjeux théoriques, méthodologiques ou institutionnels qui traversent la sociologie francophone (rubrique « Débat »).


La revue est publiée avec le soutien de l’Académie suisse des sciences humaines et sociales et de la Maison des sciences de l’Homme Paris Nord. Elle est soutenue par CNRS Sciences humaines & sociales, 2023-2024.


Livraison hiver 2023


Suite au décès brutal de Jean-Louis Genard, le 13 juin 2022, la revue SociologieS a décidé de préparer un dossier lui rendant hommage. Pour ce faire, Mathieu Berger et Marta Roca i Escoda ont sollicité une douzaine de collègues ayant travaillé, discuté, dialogué, échangé et appris avec lui. Ce dossier a pour objectif de rendre compte de ces interactions multiples et de mettre en perspective, sous différents angles, la sociologie si singulière de Jean-Louis Genard.

Ce dossier s’ouvre sur un volet éthique, avec pour commencer les contributions de Laurence Kaufmann, Éric Gagnon et Jean-Marc Larouche, qui se centrent tous trois sur le premier ouvrage de Jean-Louis Genard, Sociologie de l’éthique (1992). Un quatrième texte, celui de François Romijn, vient conclure ce chapitre éthique du dossier, à partir d’éclairages empiriques liés au développement de nouveaux savoirs sur le biologique.

Le volet politique du dossier s’ouvre sur la question des mutations de l’action publique qui a longtemps occupé Genard, en particulier dans ses années de direction du Groupe de Recherche sur l’Action Publique de l’ULB, durant lesquelles il collabora avec de nombreux collègues belges sur ces questions et accompagna une multitude de jeunes chercheurs. Fabrizio Cantelli était l’un d’entre eux. Il nous livre dans son texte un témoignage ému de ses collaborations avec son ancien directeur de thèse. Louise Carlier, qui réalisa également sa thèse de doctorat au GRAP sous la direction de Genard, éclaire les contributions de ce dernier à une sociologie de la ville, de l’urbanisme et de l’architecture. Joan Stavo-Debauge, quant à lui, s’interroge sur le silence de Jean-Louis Genard face aux attentats qui frappèrent Bruxelles le 22 mars 2016.

Enfin, le troisième volet du dossier a plutôt trait à l’esthétique, une dimension sur laquelle Jean-Louis Genard a beaucoup travaillé dans les dernières années de sa vie.Jean-François Côté ouvre cette troisième partie du dossier par une lecture croisée de deux ouvrages, Les Pouvoirs de la culture et La Grammaire de la responsabilité, dont il retire l’enjeu d’une « responsabilité culturelle ». Dans son article, Mathieu Berger propose une démarche ethnographique bénéficiant des théories gestaltique et sémiotique de l’image, etnourrie par sa formation et ses collaborations avec Jean-Louis Genard.

Suite à ces trois volets thématiques, le dossier se clôt sur deux articles moins faciles à classer. Le premier, par Jean-Louis Genard et Marta Roca i Escoda, nous permet de découvrir un texte inédit traitant ici d’aspects épistémologiques.Enfin, en deçà des distinctions proposées entre éthique, politique et esthétique, la méta-théorie sociologique de Genard – son « anthropologie de la sociologie » – est discutée par Marc Breviglieri et Laurent Thévenot, dans un texte à quatre mains restituant un dialogue qui associa les auteurs à Genard autour des concepts d’autonomie (Thévenot) et de capacité (Breviglieri).

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