L’exposition du BAL (6, Impasse de la Défense, Paris XVIIIe), « Wang Bing, l’œil qui marche », procède d’un paradoxe de base : la spatialisation de la durée (paradoxe bergsonien). Selon quel(s) principe(s) extraire des plans ou des séquences de films dont certains ont une durée de 9 heures – c’est-à-dire choisir et réduire (paradoxe de la métonymie) ? Et selon quel(s) principe(s) les disposer dans des espaces d’exposition (paradoxe de la simultanéité, de la coexistence de films différents et de plans et séquences consécutifs, réorganisés, redistribués autrement) ?
Bien que contrairement à Raúl Ruiz, Chris Marker, Chantal Ackerman, Harun Farocki ou, plus récemment, Artavazd Péléchian (voir 1895 no 93), le cinéaste lui-même n’ait pas conçu une version « installation » de l’un de ses films ou de tous, il s’est prêté au jeu et a participé activement à cette transmutation de ses œuvres en acceptant, réagissant, refusant, corrigeant les propositions que lui faisaient les commissaires, Dian...
Flux RSS
