Dès le tournant des années 1900, le cinéma scelle un pacte avec les grands magasins parisiens, et en particulier avec ceux de Georges Dufayel (1855-1916), à la faveur de l’alliance féconde qui s’est établie, depuis la construction des passages au moins, entre spectacle et commerce. Suivant les termes de ce pacte, tout spectateur attiré à l’intérieur des galeries marchandes par le Cinématographe Lumière ou par l’une des « attractions » contiguës représente en puissance un acheteur, mais aussi toute spectatrice une acheteuse et vice versa. Depuis le seuil de la porte monumentale des Grands Magasins Dufayel jusqu’à l’intérieur de la « salle des fêtes », l’architecture dessine une promenade arrangée de sorte à entretenir une savante confusion entre les plaisirs de la flânerie et ceux de la consommation. Non seulement les galeries marchandes sont organisées pour flatter le regard par leurs dispositions architecturales et par leurs déploiements de marchandises à perte de vue, mais encore ...
Un monde en miniature. Cinéma et consommation aux Grands Magasins Dufayel
Résumés
Dès le tournant des années 1900, le cinéma scelle un pacte avec les grands magasins parisiens, et en particulier avec ceux de Georges Dufayel (1855-1916), à la faveur de l’alliance féconde qui s’est établie, depuis la construction des passages au moins, entre spectacle et commerce. Dans ce contexte spécifique, l’hypothèse de cet article est que le cinéma – non seulement l’appareil « Cinématographe Lumière », mais plus largement le dispositif « cinéma » – ne fonctionne pas de manière complètement isolée, autonome, étanche aux activités de commerce et de publicité des Grands Magasins Dufayel dont il occupe l’un des espaces. S’immisçant dans les relations existantes entre spectacle et commerce, le cinéma contribue à entretenir une confusion sur la destination de l’espace commercial, et concourt ainsi à l’abolition de la frontière séparant nettement les pratiques de consommation des usages récréatifs ou instructifs du temps libre.
Extrait du texte
Texte intégral disponible via abonnement/accès payant sur le portail Cairn. Le texte intégral en libre accès sera disponible à cette adresse en janvier 2028.
Consulter cet article
Plan
Aperçu du texte
Pour citer cet article
Référence papier
Stéphane Tralongo, « Un monde en miniature. Cinéma et consommation aux Grands Magasins Dufayel », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 96 | 2022, 103-130.
Référence électronique
Stéphane Tralongo, « Un monde en miniature. Cinéma et consommation aux Grands Magasins Dufayel », 1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze [En ligne], 96 | 2022, mis en ligne le 01 janvier 2028, consulté le 23 janvier 2025. URL : http://journals.openedition.org/1895/9187 ; DOI : https://doi.org/10.4000/12y80
Haut de pageDroits d’auteur
Le texte seul est utilisable sous licence CC BY-SA 4.0. Les autres éléments (illustrations, fichiers annexes importés) sont « Tous droits réservés », sauf mention contraire.
Haut de page
Flux RSS
