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Études

Alceste et le Ciné Monde : sur les traces d’un cinéphile ordinaire

Alceste and the Ciné Monde: On the Trail of an Unknown Filmgoer
Alceste e il Ciné Monde: sulle tracce di un cinefilo sconosciuto
Myriam Juan et Geneviève Sellier
p. 80-105

Résumés

Cet article propose une enquête, inspirée des méthodes de la micro-histoire, sur un spectateur actif quelques mois entre 1962 et 1963 dans « Potinons », le courrier des lecteurs de Cinémonde. De celui-ci nous connaissons peu de choses, pas même le nom, seulement un prénom – Pierre – et un pseudonyme – Alceste. À partir de l’examen d’une lettre adressée à sa mort par l’une de ses amies à « Jean Talky », nom de plume sous lequel la journaliste Suzanne Chantal tenait alors la rubrique dans le magazine, croisé avec l’étude de ce dernier et en particulier son courrier des lecteurs, il s’agit de déterminer ce que le bref passage d’Alceste parmi les « potineurs » de Cinémonde nous apprend sur la cinéphilie ordinaire dans la France du début des années 1960.

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Extrait du texte

Cairn

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Plan

Introduction : l’histoire de la cinéphilie au ras du sol
À la recherche d’Alceste et de son monde
Témoignage d’outre-tombe
Le « moment 62-63 »
Un « parfait potineur »
« Potinons », une rubrique incontournable de Cinémonde
L’entrée en scène d’Alceste
Un misanthrope bienveillant
Le goût et les autres
Horizon du goût
La célébration d’une communauté
Conclusion : la cinéphilie aide-t-elle à vivre ?

Aperçu du texte

Introduction : l’histoire de la cinéphilie au ras du sol

Divers hommages ont été rendus à Marilyn Monroe, au cours de l’année qui vient de s’écouler, à l’occasion des soixante ans de sa disparition. Ce n’est pourtant pas à la star américaine qu’est consacré cet article, mais à un cinéphile ordinaire, dont la plus ancienne trace dont nous disposons remonte aux lendemains du décès de la célèbre Blonde platine. Ce faisant, notre démarche s’inscrit dans une approche relevant de la microhistoire, grâce à laquelle la connaissance des publics de cinéma et de leurs pratiques a considérablement avancé depuis une vingtaine d’années. Plutôt que de nous centrer sur un lieu (une région, une ville, une salle), notre étude porte cependant sur un individu. De celui-ci nous connaissons peu de choses, pas même le nom, seulement un prénom – Pierre – et un pseudonyme – Alceste.

Alceste n’est pas Pinagot, sur lequel travailla jadis Alain Corbin : il nous a, comme on le verra, en quelque sorte choisies. Ce...

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Pour citer cet article

Référence papier

Myriam Juan et Geneviève Sellier, « Alceste et le Ciné Monde : sur les traces d’un cinéphile ordinaire »1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 99 | 2023, 80-105.

Référence électronique

Myriam Juan et Geneviève Sellier, « Alceste et le Ciné Monde : sur les traces d’un cinéphile ordinaire »1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze [En ligne], 99 | 2023, mis en ligne le 03 janvier 2029, consulté le 23 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/1895/9830 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13ccr

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Auteurs

Myriam Juan

Myriam Juan est historienne, maîtresse de conférences en études cinématographiques à l’Université de Caen Normandie et membre junior de l’Institut universitaire de France (promotion 2022). Ses travaux portent sur l’histoire culturelle du cinéma en France dans la première moitié du xxe siècle, en particulier le vedettariat, les publics (réceptions et pratiques) et la médiation de la culture cinématographique par la presse. Elle mène actuellement une recherche sur les femmes journalistes de cinéma en France jusqu’à la Seconde Guerre mondiale.

Articles du même auteur

Geneviève Sellier

Geneviève Sellier est professeure émérite en études cinématographiques de l’Université de Bordeaux. Son dernier ouvrage s’intitule le Cinéma des midinettes, « Cinémonde », ses potineuses et ses potineurs (1946-1967) (2023).

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Droits d’auteur

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