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Nadia Sibirskaïa, « la fée aux yeux tristes » : une singulière traversée de vingt années du cinéma français

Nadia Sibirskaïa, « the fairy with sad eyes » : a singular crossing of twenty years of French cinema
Nadia Sibirskaya, « la fata dagli occhi tristi »: un viaggio singolare attraverso vent’anni di cinema francese
Michel Denis
p. 114-170

Résumés

L’article retrace la vie de Germaine Lebas (1900-1980) et sa carrière à l’écran sous le nom de Nadia Sibirskaïa. À Paris, au début des années 1920, la jeune Bretonne rencontra un jeune Estonien qui allait bientôt se faire connaître sous le nom de Dimitri Kirsanoff comme réalisateur indépendant. Sous sa direction, Nadia incarna des personnages sensibles, fragiles, marqués par les épreuves de la vie. Sa photogénie personnelle et son expressivité furent très remarquées. Elle tint le rôle principal dans cinq films muets de Kirsanoff, dont le plus emblématique, Ménilmontant (1926), est représentatif de l’avant-garde cinématographique de cette période. Jean Grémillon la dirigea pour son premier rôle parlant dans la Petite Lise (1930), puis Kirsanoff lui confia d’autres rôles dans ses films, dont le plus notable est Rapt (1934), adapté d’un roman de Ramuz et tourné en Suisse. Elle apporta par la suite de belles contributions à trois films de Jean Renoir, le Crime de monsieur Lange (1936), La vie est à nous (1936) et la Marseillaise (1938). Sa carrière fut interrompue par la survenue de la Seconde Guerre mondiale. Cet article s’appuie sur de nombreuses informations inédites provenant de la famille et des proches de Nadia qui aident à mieux comprendre le profil d’une carrière accidentée, mais marquée de moments forts, très représentatifs des années pionnières du cinéma français de l’entre-deux-guerres.

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Plan

De Redon à Paris : premiers pas dans les années 1920
Les années Kirsanoff : l’Ironie du destin et Ménilmontant
Intermède britannique
Les années Kirsanoff : Destin, Sables et Brumes d’automne
Du muet au parlant
Grand moment helvétique
Nadia chez Renoir
Sombres années
Vie dinardaise
Profil d’une carrière

Aperçu du texte

Que reste-t-il aujourd’hui de Nadia Sibirskaïa dans la mémoire du cinéphile ordinaire et que sait-on d’elle de la part des historiens du cinéma ? L’actrice, qui fut révélée par Dimitri Kirsanoff au début des années 1920, prêta son visage à plusieurs chefs-d’œuvre du cinéma muet. Son talent et son expressivité dans Ménilmontant (1926) ou Brumes d’automne (1928) sont le plus souvent évoqués dans les histoires du cinéma sous la forme de mentions ponctuelles assez convenues. Mais son historiographie reste pour l’instant limitée à un bel entretien recueilli par Pierre Philippe en 1961 et à une plaquette de Pierre Guérin publiée en 1990 par l’Institut Jean-Vigo.

La carrière de Nadia Sibirskaïa a croisé des moments forts de l’histoire du cinéma : la naissance de l’avant-garde cinématographique, puis le passage du muet au parlant. Elle a apporté une contribution notable à des films de Grémillon et de Renoir. Mais elle fait partie de ces comédiennes dont la carrière a été contrecarrée par la ...

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Pour citer cet article

Référence papier

Michel Denis, « Nadia Sibirskaïa, « la fée aux yeux tristes » : une singulière traversée de vingt années du cinéma français »1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze, 99 | 2023, 114-170.

Référence électronique

Michel Denis, « Nadia Sibirskaïa, « la fée aux yeux tristes » : une singulière traversée de vingt années du cinéma français »1895. Mille huit cent quatre-vingt-quinze [En ligne], 99 | 2023, mis en ligne le 03 janvier 2029, consulté le 19 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/1895/9891 ; DOI : https://doi.org/10.4000/13cct

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Auteur

Michel Denis

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CC-BY-SA-4.0

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