Objectifs et méthodologie

1Il y a environ un siècle qu’a été signalée la présence d’art rupestre à proximité du village d’El-Hosh, situé sur la berge occidentale du Nil, à environ trente kilomètres au sud de la ville d’Edfou en Haute-Égypte (figure 1) (voir par exemple Chester 1892). Cependant, ces figurations n’avaient jamais été correctement étudiées jusqu’à présent. L’objectif principal de la mission de 1998 (Huyge et al. 1998) était de procéder à une reconnaissance détaillée des environs d’El-Hosh et à un relevé systématique de séries de pétroglyphes significatifs, en utilisant les méthodes usuelles de relevé (tracé manuel sur des feuilles de plastique transparent et photographie). En outre, nous avions l’intention d’étudier la répartition spatiale des sites d’art rupestre, en nous référant particulièrement à l’environnement naturel et, plus particulièrement, à la géomorphologie régionale. Un autre but important visait à établir un canevas historico-culturel et chronologique pour l’art rupestre local. Cela impliquait de procéder à des prélèvements d’échantillons de patine et de vernis désertique contenant des substances carbonées susceptibles de donner lieu à des datations ¹⁴C directes par le procédé de l’AMS (Accelerator Mass Spectrometry) (Tuniz et Watchman 1994; Watchman 2000). Jusqu’à présent, cette technique n’avait encore jamais été essayée sur l’art rupestre africain.

La prospection d’art rupestre

2La prospection de 1998 a été menée sur une surface de six kilomètres sur deux, située le long du Nil entre le village d’El-Hosh, au nord, et l’embouchure du Ouadi el-Shatt el-Rigal, au sud. Une multitude de sites rupestres furent localisés, comprenant plusieurs milliers de pétroglyphes. Certains avaient déjà été brièvement explorés en 1926 et 1937 par la VIII. Deutsche Inner-Afrikanische Forschungsexpedition (Cervicek 1974: 37-39, fig. 139-154) et par la Sir Robert Mond Desert Expedition (Winkler 1938: 9, pl. VII,1 ; IX,1 ; XX,1-2 ; XXI,1-2 ; XXVII,2 ; XXVIII,1-2 ; XXIX,1-2 ; XXXII,1-2 ; 1939: 5, pl. VII, 2 ; XV,1 ; LI, 1), mais rares sont les dessins et photographies qui ont été publiés sur l’art rupestre de cette région.

3Comme il était impossible de relever intégralement tous les sites, nous avons décidé de nous concentrer sur les plus anciennes manifestations artistiques repérables. Trois sites comprenant des images archaïques ont pu être identifiés. Il s’agit de larges surfaces rocheuses (collines isolées) en grès nubien du Crétacé ancien, que nous avons subdivisées en localités et panneaux d’art rupestre, à savoir, du nord au sud :

1. Gebelet Jussef (« Colline de Jussef ») : six localités, neuf panneaux ;

2. Abu Tanqurah Bahari (« Abu Tanqurah Nord ») : neuf localités, seize panneaux (figure 2) ;

3. Abu Tanqurah Kebli (« Abu Tanqurah Sud ») : deux localités, six panneaux.

Nature de l’art rupestre

4D’après les sujets principaux (bateaux, figures anthropomorphes, différentes espèces animales), la majeure partie de l’art rupestre d’El-Hosh appartient au Prédynastique et aux premières Dynasties (v. 4400-2650 BC). Bien des thèmes représentés peuvent être étroitement rapprochés du répertoire iconographique des premières civilisations nilotiques agro-pastorales. Il existe cependant un nombre substantiel de tracés curvilinéaires intensément patinés, se terminant par des protubérances fongiformes ou cordiformes, et qui semblent dater d’une autre époque. Dans certains cas, ces tracés se trouvent sur de grands panneaux complexes (figure 3). Ils forment souvent de petits ensembles (figure 4) et sont occasionnellement isolés. Dans un très grand nombre de cas, ces motifs semblent associés à un large répertoire de motifs figuratifs et abstraits plus ou moins contemporains, comprenant des cercles, des tracés scalariformes, des figures humaines, des empreintes de pieds et des crocodiles. Dans cet article, nous nous concentrerons sur ces curieux tracés curvilinéaires.

5Winkler, qui a publié quelques photos retouchées de ce type de pétroglyphes (1938 : pl. XXXII), considérait que les tracés curvilinéaires d’El-Hosh étaient des représentations de nasses à poissons. Selon lui (1938 : 31), chacun de ces dessins présente une « entrée » qui s’ouvre sur un « couloir » conduisant lui-même à l’entrée du « cœur ». Il conclut : « Il est possible qu’il s’agisse de dessins de pièges déposés dans le courant de la rivière, comme un labyrinthe primitif destiné à capturer des poissons ou d’autres animaux ». Il y a beaucoup à dire en faveur de l'ingénieuse interprétation de Winkler. En effet, ces dispositifs complexes présentent une grande similitude avec le plan au sol d’un type d’engin halieutique universellement connu, à savoir les enclos en forme de labyrinthe (v. Herman 1901 : 40-49 ; von Brandt 1984 : 163-165, fig. 280-281). Les exemples présentés sur la figure 5 représentent le plan au sol de pièges réellement connus en Europe et au Japon. Cependant, ils sont représentatifs d’un type de dispositif universellement répandu. Il y a plusieurs façons de construire un enclos labyrinthique pour prendre des poissons mais, en définitive, toutes ne sont que des variations d’un même schéma de base, à savoir celui de la figure 6.

6Le but général d’un tel engin est de conduire et d’enclore les poissons dans une zone particulière ou dans un espace confiné (une chambre de capture) où ils peuvent facilement être pris à la lance, au filet ou à la main. Les poissons sont conduits vers le piège par le courant, par les eaux descendantes ou par des rabatteurs et ils ne peuvent s’échapper du fait des entrées étroites et du dessin complexe des parois qui leur font effectuer un parcours sinueux infini. La documentation ethnographique livre des exemples montrant que l’emploi de tels enclos est généralement limité aux environnements aquatiques où la berge est en pente douce et où les roseaux ou les bâtons nécessaires à leur construction se trouvent en abondance (Brewer et Friedman 1989 : 31). Si ce n’est pas le cas, ce type d’engin, ou du moins certaines de ses parties, peut être construit en empilant des pierres (voir par exemple Serjeant 1968 : 493 ; Deacon 1984 : 293). Pour que ces dispositifs soient efficaces, il est indispensable de prévoir des ouvertures (« portes ») par lesquelles entreront les poissons. Comme le montrent les figures 3 et 4, de telles ouvertures sont toujours présentes sur les pétroglyphes d’El-Hosh. De plus, quelques exemples sont pourvus d’adjonctions linéaires en forme d’entonnoir. Il s’agit probablement de « murs de guidage » ajoutés à l’ensemble pour diriger les poissons dans le piège.

7Dans l’iconographie égyptienne classique, on ne connaît pas de représentations de tels engins halieutiques. À première vue, cela peut paraître étrange en regard de l’abondance des scènes de pêche figurées sur les peintures et bas-reliefs des tombes pharaoniques (voir par exemple Brewer et Friedman 1989 ; van Elsbergen 1997 ; Sahrhage 1998). Néanmoins, une raison pouvant expliquer leur absence serait qu’il s’agit d’un matériel de prise « passive » ne requérant ni l’attention constante, ni l’intervention active de l’homme, ce qui en fait évidemment des sujets moins prisés pour les scènes populaires et animées de la vie quotidienne représentées dans les tombes. Heureusement, nous disposons d’une documentation textuelle et iconographique (provenant à la fois des auteurs classiques et des ethnographes modernes) attestant l’emploi de ce type de matériel dans la vallée et le Delta du Nil durant la période gréco-romaine et aux temps modernes (Brewer et Friedman 1989 : 31-32). La figure 7, empruntée à un célèbre atlas des poissons du Nil (Boulenger 1907 : XLII-XLIII), montre un exemple de piège de ce genre, dans les environs d’Assouan. Le dessin de cet engin n’est pas tout à fait identique aux spécimens d’El-Hosh, mais le principe de capture est similaire. Cela démontre au moins que ces enclos labyrinthiques à poissons étaient connus dans la vallée du Nil, et cela probablement depuis les premiers temps. De possibles restes de pièges de ce type, fabriqués par empilements de blocs de pierre, ont d’ailleurs été découverts près d’Akba en Basse-Nubie (voir Myers 1958 : pl. XXXIV en bas).

Ancienneté de l’art rupestre

8Admettons, pour le moment, que l’interprétation de ces pétroglyphes comme engins halieutiques soit conforme à la réalité. Quel âge peuvent avoir ces gravures ? On remarque dans l’art rupestre d’El-Hosh plusieurs exemples de superpositions dans lesquelles ces tracés sont sous-jacents à des images de girafes « stylisées » à queue buissonnante (figure 8). Dans la plus ancienne iconographie égyptienne, les représentations de girafes « stylisées » forment un décor majoritaire, principalement sur la céramique du Prédynastique moyen (Naqada I), entre 4000-3600 BC environ. Sur cette base, on peut accepter provisoirement la période du Prédynastique moyen pour les représentations de girafes d’El-Hosh (Huyge 1998 a, 1998b, 1999). En outre, dans plusieurs cas, on peut observer qu’il existe une importante différence de patine entre les dessins curvilinéaires et les représentations de girafes : les premiers ont une patine complète, alors que les secondes présentent une patine simplement avancée. Si cette différence considérable dans le degré de développement de la patine a quelque signification chronologique, il est probable que les dessins curvilinéaires sont du Prédynastique ancien (vi^e ou v^e millénaires BC) et il est même possible qu’ils remontent au Paléolithique final (viii^e ou vii^e millénaire BC, ou encore avant).

9Bien sûr, cette date nécessiterait une confirmation par des moyens indépendants. Au cours de notre prospection, nous avons examiné plusieurs surfaces de grès de Nubie, afin de déterminer la nature et l’étendue de la formation de la patine et du vernis désertique sur les pétroglyphes, mais également dans le but de sélectionner les motifs potentiellement utiles pour un échantillonnage susceptible de livrer des datation ¹⁴C par l’AMS. Les couches de surface correspondaient-t-elles à des vernis désertiques – formés par accrétion de composants éoliens (minéraux argileux ou autres particules aériennes) – ou à des dépôts de diffusion résultant de remontées de fer et de manganèse, de l’intérieur de la roche jusqu’à sa surface (Thomas 1997 : 89 84) ? Pour le savoir, nous avons utilisé des analyses minéralogiques et géochimiques (pétrographie, diffraction de rayons X, microscopie électronique associée à de la microanalyse (EDX) et spectrométrie de masse par plasma à couplage inductif (ICP/AES). Les résultats indiquent que les couches de surface sont de nature composite : elles consistent généralement en un niveau de base poreux et limoneux, riche en fer, reposant sur les grains de quartz de la roche, et un niveau de surface finement stratifié, riche en manganèse. Comme le principal minéral présent dans la matrice rocheuse sous-jacente est le fer, et non le manganèse, ou alors en très faible quantité, le niveau basal de la patine fut probablement le produit d’une migration in situ, tandis que le niveau supérieur résulte de la cimentation de particules atmosphériques retombées. Au cours de ce dernier processus, externe et typique des véritables formations de vernis désertiques, des matières organiques aériennes pourraient facilement avoir été emprisonnées pendant le développement des couches.

10Environ quarante échantillons de dépôts à patine noire ont été prélevés sur les pétroglyphes et les roches alentours, en utilisant des forets et des outils de dentiste fonctionnant sur batterie. Pour la datation par le radiocarbone, une sélection de quinze échantillons de grains de quartz couverts d’une couche de vernis riche en fer et en manganèse fut prélevée sur les pétroglyphes eux-mêmes et soumise au Center for AMS du Lawrence Livermore National Laboratory à Livermore (États-Unis). Finalement, seuls quatre des échantillons traités – qui tous avaient été pris sur des « pièges à poissons » typiques – contenaient assez de carbone pour permettre des mesures (Huyge et al. 2001). Ces quatre dates ¹⁴C (tableau 1) livrent des estimations d’âge minimum, à la fois pour la réalisation des pétroglyphes et pour la formation du vernis désertique. Les résidus organiques qui furent datés (des fibres de cellulose végétale) n’étaient pas fossilisés et proviennent par conséquence d’organismes vivants au moment de la formation du vernis. Les quatre dates constituent donc des termini ante quem valides pour les pétroglyphes et elles illustrent différentes étapes de la formation du vernis. Bien qu’il soit évident que l’art rupestre doive être plus ancien que 2450±320/2280±320 BP (soit entre la Troisième Période Intermédiaire et la période Ptolémaïque, à 68% de probabilité) et même 3740±300 BP (de l’Ancien Empire au Moyen Empire, à 68 % de probabilité), la date de 6690±270 BP (soit 5900–5300 cal BP à 68 % de probabilité) est frappante. Cette estimation d’âge indique que les « pièges à poissons » d’El-Hosh se situent bien au-delà de l’âge de toute autre activité graphique attestée dans la vallée du Nil. Les plus anciennes dates connues pour un « art » du Nil (motifs géométriques et chevrons sur des poteries et des figurines en os et en ivoire) se trouvent en Haute-Égypte durant le Néolithique Prédynastique Badarien (~5600-5100 BP ou ~4500-4000 cal BC) et en Basse-Égypte dans la culture de Merimde (dont l’Urschicht est daté de ~5900-5800 BP ou ~4750-4650 BC (Hendrickx 1999).

Tableau 1 - Détermination des âges ¹⁴C par la méthode de la spectrométrie de masse par accélérateur (AMS) pour les vernis désertiques recouvrant des pétroglyphes de «pièges à poissons» à El-Hosh (CAMS : Center for AMS du Lawrence Livermore National Laboratory)

Provenance de l’échantillon	CAMS no.	BP	σ	cal BC
Abu Tanqurah Bahari, Locality 2, Panel 1	57553	6690	270	5900 (68%) 5300
Abu Tanqurah Bahari, Locality 7, Panel 1	60893	3740	300	2600 (68%) 1700
Gebelet Jussef, Locality 2, Panel 1	60892	2450	320	1000 (68%) 100
Abu Tanqurah Bahari, Locality 3, Panel 3	60891	2280	320	800 (68%) AD 50

bp : années radiocarbones avant le présent ; s : écart-type ; cal BC : année calendaire calibrée avant le Christ (calibration obtenue en utilisant OxCal Version 3.4)

11Il est difficile de définir une limite haute pour les pétroglyphes de « pièges à poissons » d’El-Hosh. En effet, les données géomorphologiques et, plus particulièrement, l’existence à l’intérieur des terres de coulées noires et compactes d’inondation fossile, préservées à plus de six mètres au-dessus de la plaine inondable actuelle (à environ +100 mètres au-dessus du niveau moyen des mers), indiquent-elles que le paysage environnant les sites rupestres, caractérisé par les petits exutoires d’oued étroits et à fond plat, dut être extrêmement propice à l’installation d’engins halieutiques permanents. Des restes de ces mêmes limons noirs ont été observés ailleurs, dans la vallée du Nil en Haute-Égypte (Paulissen et al. 1985). Ils semblent avoir été déposés durant les inondations catastrophiques de ce qu’on a appelé le « Nil sauvage », vers 13 000-12 000 BP, c’est-à-dire au Pléistocène final (Paulissen et Vermeersch 1989). Il est donc probable (mais sans plus, reconnaissons-le) que les tracés de « pièges à poissons » remontent à une époque située entre 13 000-12 000 et 7000 BP.

Signification et modification de l’art rupestre

12Il reste à traiter d’une question cruciale. Si les dessins curvilinéaires d’El-Hosh avaient pour but de représenter des pièges à poisson, pourquoi les a-t-on réalisés ? Et, plus particulièrement, quelle était la motivation des graveurs ?

13Un premier point à prendre en compte est le fait que de telles traces curvilinéaires sont extrêmement rares dans l’art rupestre de la vallée du Nil. Parmi les milliers de figurations rupestres connues de la Haute-Égypte à la Basse-Nubie, un seul spécimen, relevé sur un site rupestre de l’intérieur des terres à hauteur de la Deuxième Cataracte, peut être relié avec certitude aux tracés qui nous intéressent ici (voir Hellström 1970 : pl. 108, 4). Les motifs en « pièges à poissons » sont évidemment confinés à des zones géographiques très spécifiques.

14L’expression inhabituelle de « chasseurs de poissons », choisie pour le titre de cet article, est un jeu de mots mesuré. Il se réfère à un phénomène bien connu en Australie celui des « chasseurs de papillons de nuit » (Flood 1988 : 202-204). La migration annuelle massive de papillons de nuit comestibles, venant des plaines de l’intérieur vers les Alpes australiennes, est l’occasion de grands rassemblements amicaux de diverses communautés humaines. On peut imaginer, et c’est plausible du point de vue ethnographique, que la zone d’El-Hosh était également le lieu du rassemblement saisonnier de gens qui y venaient au moment de l’inondation, pour se livrer à certaines activités de pêche collective et, très probablement, pour y effectuer des cérémonies et des rituels, y compris la réalisation d’art rupestre. Comme c’était le cas en Australie, un lien très étroit existait peut-être, durant la Préhistoire égyptienne, entre la gestion de certaines ressources alimentaires et le déroulement de cérémonies initiatiques ou autres.

15Bien sûr, il est extrêmement difficile de concevoir ce qu’aurait pu être la valeur symbolique ajoutée aux tracés des pièges à poissons, s’il en a existé une. Même si ces images représentaient des objets banals, leur fonction et leur sens dans le contexte général de l’art rupestre de la vallée du Nil n’étaient pas nécessairement profanes. Dans ce cas particulier, nous pensons pouvoir suggérer, à titre d'hypothèse, que ces images étaient associées à des rituels particuliers, qu’il fallait observer pour augmenter l’efficacité des engins halieutiques et pour s’assurer de faire une « pêche miraculeuse ». Des survivances de tels rites « opportunistes », effectués à l’intention de dieux bienveillants ou de pouvoirs surhumains, persistent de nos jours, même dans des pêcheries hautement sophistiquées (voir von Brandt 1984 : 276-282).

Conclusion

16Du fait de son âge archaïque et de son antériorité sur toutes les autres manifestations graphiques de la vallée du Nil, l’art rupestre d’El-Hosh est d’une importance extrême. Malheureusement, par manque de prospections et de fouilles, on connaît très peu de choses sur les établissements humains de cette époque dans cette partie de l’Égypte. Il est donc difficile d’être certain que les pétroglyphes de « pièges à poissons » et les ensembles associés sont bien du Paléolithique final ou du Néolithique/début du Prédynastique. Malgré la méconnaissance de son contexte archéologique, l’art rupestre d’El-Hosh nous permet de documenter une phase culturelle et artistique de l’histoire égyptienne caractérisée à l’évidence par une pensée riche, élaborée et qui était restée complètement inconnue jusqu’à présent.

17La zone d’El-Hosh présente l’une des plus hautes densités en pétroglyphes préhistoriques et antiques de toute l’Égypte. Comme ils sont situés à proximité d’établissements humains et de routes nouvellement construites, bien des sites d’art rupestre d’El-Hosh sont sérieusement en danger. À la fin de la campagne de 1998, nous avons été étonnés de découvrir qu’un garçon du village, âgé de neuf ans et, probablement intrigué par notre présence en ces lieux, avait fièrement gravé son nom sur l’un des panneaux les plus élaborés. Ce garçon ignorant fut corrigé par son père, mais le dommage restera. Avant les vingt dernières années, de nombreuses carrières furent creusées dans la région d’El-Hosh, à l’aide d’explosifs, et il en résulte que des centaines de pétroglyphes ont dû être détruits. L’activité des carriers peut reprendre à tout moment, cependant que la recherche accomplie dans le cadre de ce projet n’a correctement inventorié qu’une partie de l’art rupestre d’El-Hosh. Un énorme travail reste à faire !

Remerciements

18Nous remercions D. Depraetere, M. Ismail, R. Mommaerts et I. Regulski pour leur collaboration sur le terrain, J. Southon (Center for AMS du Lawrence Livermore National Laboratory) pour l’analyse des échantillons d’El-Hosh, et le Conseil Supérieur des Antiquités Égyptiennes pour nous avoir donné la permission d’effectuer des recherches à El-Hosh. Nous avons bénéficié d’un financement de la National Geographic Society (subvention 6109-98) et du Fonds de la Recherche Scientifique–Flandre (Belgique) (subvention 1.5.404.98). De plus, Alan Watchman a bénéficié d’une Australian Research Fellowship.