1Nous sommes très heureux de vous présenter ce ­nouveau numéro d’Afrique, Archéologie & Arts. Fidèles à notre ligne éditoriale nous abordons l’archéologie et l’histoire de l’art du continent africain.

2Dans ce numéro, nous avons accordé une place importante à l’histoire de l’art avec trois articles concernant respectivement le Katanga, le grand bassin du Congo et l’Afrique du Sud, puis un article consacré aux instruments de musique. La recherche archéologique est représentée par une analyse des céramiques du site sénégalais de Wanar.

3Dans le premier article l’auteur aborde l’étude de trois masques dans une perspective historique et sociologique. Les masques sont liés aux activités pratiques comme la chasse, les sociétés de chasse, le commerce d’ivoire, sans négliger d’autres hypothèses, comme le caractère démonstratif, que pourraient avoir ces masques lors des festivités pour marquer, par exemple, les exploits des chasseurs.

4Le deuxième article est consacré aux masques en forme de cœur des zones forestières d’Afrique centrale. L’auteur nous invite à un long voyage dans cette partie du ­continent à travers l’étude des masques en bois dont la caractéristique qui les lie est la forme. La diversité de rôle de ces masques va du réveil de l’identité du groupe dans des rituels d’initiation à la vénération des ancêtres et des esprits de la nature. Ils peuvent aussi se charger de chasser les esprits mangeurs d’âme et ­châtier des coupables mais également guérir les malades ou accompagner les funérailles.

5Peintures murales et objets perlés des Ndebele sont abordés dans le troisième article. L’auteur s’intéresse à l’histoire des Ndebele et à la création artistique récente. Il montre deux aspects qui, à première vue, pourraient paraître contradictoires, mais qui, au fil des pages, ­ s’avèrent indépendants. Il s’agit de l’utilisation que ­l’Apartheid fit de ces créations artistiques en tant que notion de développement séparé d’un groupe socio­culturel, puis de celle des medias étrangers qui virent dans la force esthétique des peintures et perlages un acte de résistance d’un peuple opprimé. Dans les faits il s’agit d’un style, qui devient une sorte de marque de fabrique permettant d’identifier les femmes ndebele.

6L’article consacré aux instruments de musique n’est pas étranger à la ligne éditoriale de la revue car il intègre une part d’art par la qualité esthétique des instruments. Il s’agit d’un sujet peu connu et souvent peu abordé en archéologie, peut être à cause de la rareté de vestiges ou à l’absence de recherches spécifiques sur cet aspect de la vie du passé. Il s’avère néanmoins une source très importante pour la connaissance des diffusions et des échanges sur un vaste territoire comme le montre la carte de répartition des luths à chevalet en éventail et à chevalet en cylindre.

7Les recherches archéologiques conduites dans la nécro­pole mégalithique de Wanar ont permis de mettre en évidence, entre autres, un important corpus céramique. L’étude des vases carénés permet de déceler deux ­manières de faire ce qui conduit à envisager l’existence de deux chaînes opératoires différentes, probablement résultat de transferts techniques. L’analyse des dépôts de façades des cercles mégalithiques entraîne par ailleurs une vision nouvelle de la durée d’utilisation de ces monuments.

8Les résumés de mémoires et de thèses sont toujours les bienvenus.

9La publication de ce numéro coïncide avec la fin de ­l’année 2011, ce qui nous permet de souhaiter à tous nos lecteurs une excellente année scientifique 2012 et beaucoup d’articles pour nourrir les prochains numéros.