Les ducs de Bretagne, vicomtes de Limoges
Résumés
La présence bretonne en Limousin a été très critiquée par les érudits limougeauds mais les jugements de valeur sont à proscrire en histoire. Ce sont plutôt les motivations qui doivent être replacées au cœur des interrogations des historiens et notamment celles sur les rapports que les ducs de Bretagne ont pu entretenir avec ces possessions lointaines qui s’inscrivaient dans des traditions si différentes de leur contrée natale. La collation et le recensement des quelques allusions contenues dans les chroniques permettent de dépasser leurs attitudes au premier abord contradictoires et irréfléchies. La récupération des prérogatives de leurs prédécesseurs s’avérait illusoire, face à la puissance de l’évêque, de l’abbé de Saint-Martial et de certains seigneurs. Après l’échec de leur résistance à l’hommage et la commise de leurs fiefs, ils ont concentré leurs revendications les plus virulentes autour de quelques droits prestigieux et lucratifs comme l’exercice de la justice ou les droits sur le commerce. L’expédition de 1317 contre Saint-Yriex est révélatrice de la situation locale : si les hommes qui répondent à l’appel du vicomte Guy sont relativement nombreux, ils ne sont pas issus de son entourage géographique immédiat et le contingent breton, s’il n’est pas absent, n’est guère nombreux. Son assise repose moins sur les liens de fidélité jurés par les seigneurs de la région que sur l’administration et la cour de juridiction qu’il a développées, capables d’assurer les prélèvements et d’engranger des revenus.
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- 1 Roblin, Vincent, Recueil des actes des vicomtes de Limoges (xe-xive siècle), Genève, Droz, 2009, n° (...)
- 2 Clément-Simon, Gustave, « Le testament de Françoise de Bretagne », Bulletin de la Société historiqu (...)
1Bretagne et Limousin, ces deux régions bien différentes par leur géographie, leur histoire ou leur morphologie, ont vu leurs destins réunis pendant deux cents ans par une famille princière, celle des ducs de Bretagne qui, par mariage, sont devenus vicomtes de Limoges. Cette situation n’a rien d’exceptionnel car, souvent, à la suite d’alliances matrimoniales ou d’héritages, les familles aristocratiques ont pu devenir les maîtres d’une seigneurie éloignée du cœur de leur patrimoine. Mais l’installation de la famille ducale dans les terres du Limousin se distingue toutefois par sa durée, de 1275, date du mariage d’Arthur de Bretagne avec Marie, la fille de la vicomtesse de Limoges, Marguerite de Bourgogne1, jusqu’en 1468, date à laquelle Françoise de Blois épousa Alain d’Albret2. La mainmise bretonne a été marquée par la présence effective du duc et de sa suite à Limoges et affirmée de manière officielle par la création d’un sceau, la frappe de monnaie et la rédaction d’actes officiels.
- 3 Roussel, Claude Youenn, La mainmise des Bretons sur le Limousin-Périgord, 1254-1522. Noblesse et tr (...)
- 4 Pour la période 1275-1317 correspondant à Arthur II, Jean III et Guy de Penthièvre, l’édition de V. (...)
- 5 Chroniques de Saint-Martial de Limoges, éd. Henri Duplès-Agier, Paris, Renouard, 1874.
2Cet épisode reste toutefois très mal connu des historiens de la Bretagne et peu de synthèses ont éclairé la question3, une lacune qui peut s’expliquer par la faiblesse des documents diplomatiques émis par la famille bretonne, surtout par les premiers vicomtes, Arthur, Jean et Guy (1175-1316)4 dont les actions ne sont connues, pour l’essentiel, que par des insertions incluses dans des chroniques tenues par les moines des grands scriptoria comme celui de Saint-Martial, plutôt hostiles aux seigneurs bretons5.
3Cette présence évanescente amène de nombreuses interrogations sur la nature du pouvoir qu’ils ont pu exercer, sur la manière dont ils ont envisagé la gestion de cet espace si différent de la Bretagne et traversé de surcroît par de longs conflits opposant les autorités (évêques, abbés, vicomtes…) aux habitants de la ville. Se sont-ils présentés comme les continuateurs de la famille vicomtale précédente, s’inscrivant dans les mêmes lieux de pouvoir, continuant les mêmes alliances et cherchant leur légitimité dans la poursuite de leurs relations avec les communautés religieuses locales, ou ont-ils essayé de transposer les pratiques développées à la cour de Bretagne ? Choix réfléchi ou seulement dicté par les circonstances ? De fait, la famille ducale a dû s’imposer dans un contexte politique particulièrement agité en associant concessions et réactions, traditions et innovations, pratiques locales et traditions bretonnes, une stratégie élaborée à travers les négociations menées avec les principaux acteurs politiques de la ville de Limoges, en recrutant un entourage dévoué issu des deux principautés et en établissant des liens avec les principales abbayes de la région pour limiter l’influence de Saint-Martial et trouver d’autres appuis pour se débarrasser de l’hommage humiliant qu’ils devaient rendre aux principaux abbés.
Une insertion difficile au sein d’une structure politique complexe
4Le mariage d’Arthur de Bretagne avec Marie, la fille de Marguerite, vicomtesse de Limoges, place le couple au cœur des tensions qui opposent depuis plusieurs décennies, au sein de la ville, l’abbé de Saint-Martial, l’évêque, les consuls et les bourgeois à cette dernière, une situation beaucoup plus conflictuelle qu’en Bretagne où n’existaient pas des pouvoirs concurrents aussi puissants. Le nouveau vicomte doit, d’abord, récupérer les possessions et les droits fixés par l’accord de 1276, puis s’imposer dans une ville déchirée par les conflits et se construire une légitimité à travers la mise en place d’un lieu de pouvoir, le choix d’emblèmes et la célébration d’une mémoire familiale.
L’héritage de Marguerite de Bourgogne
- 6 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 172, p. 319, 21 juillet 1275.
5Le mariage de Marie a été le fruit d’une longue négociation durant laquelle plusieurs possibilités avaient été évoquées. Le rapprochement avec la maison de Bretagne n’apparut envisageable qu’après l’échec du projet visant à l’unir au fils du roi de France Louis IX, échec dû, semble-t-il, à une situation locale trop confuse. Il impliquait aussi, comme toutes les noces, la constitution d’un douaire fort élevé de 4 000 livres, auquel s’ajoutait un prêt du duc Jean Ier de 15 000 livres destiné à éponger une partie des dettes contractées lors des troubles6. De son côté, elle s’engageait à apporter la vicomté, sauf les terres de Saint-Pardoux et celles rachetées à Raymond de Saint-Martin, disposition à laquelle s’ajoutaient deux clauses : l’engagement de défendre la vicomté et de ne pas la soumettre au roi d’Angleterre, la garantie des cessions qu’elle avait faites à son fidèle, Géraud de Maumont.
- 7 Sur la situation politique de la cité de Limoges à l’arrivée d’Arthur, voir : Guibert, Louis, « Tab (...)
- 8 Studd, Robin, « The “privilegiati ” and the Treaty of Paris, 1259 », in La France anglaise au Moyen (...)
- 9 Ordonnances des rois de France de la 3e race, éd. Denis François Secousse, Paris, 7 vol., 1729-1750 (...)
6La répartition des pouvoirs dans la capitale était très complexe. Quatre autorités se partageaient la cité : l’évêque, l’abbé de Saint-Martial, les bourgeois réunis en consulat et le vicomte et, au-dessus de ces acteurs locaux, il y avait les Plantagenêts et le roi de France7. Par le traité de Paris de 1259, le diocèse de Limoges relevait des Plantagenêts, mais le roi y conservait des privilèges et pouvait intervenir pour soutenir l’évêque contre les consuls favorables aux Anglais8. En 1263, Guy VI entreprit le siège du château qui fut pris par sa veuve Marguerite de Bourgogne aidée par un proche de Philippe III, Giraud de Maumont, contre les bourgeois. Un arbitrage conduit par ce dernier aboutit aux arrangements de 1276 très favorables à la vicomtesse qui put ainsi reprendre pied dans la ville et organiser ses forces9.
- 10 Tixier, J., « Production et circulation du monnayage de Saint-Martial : l’éclairage des trouvailles (...)
- 11 Grenier, Paul Louis, « La cité de Limoges, son évêque, son chapitre, son consulat, (xiie-xviiie siè (...)
- 12 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges (xe-xive siècle). Famille et pouvoir entre Limousin et Pér (...)
7La seigneurie la plus ancienne et la plus puissante était probablement celle qui était établie autour de l’abbaye Saint-Martial, contrôlée par l’abbé qui y frappait monnaie10. Les bourgeois étaient constitués en commune et bénéficiaient de nombreux privilèges, assurant l’entretien des remparts et détenant de nombreuses libertés dont l’affranchissement de toutes servitudes et la capacité de s’administrer, ce dont témoigne le sceau qu’ils avaient fait graver11. L’évêque et le chapitre contrôlaient de leur côté, à l’intérieur de l’enceinte, la cité située autour de la cathédrale, dans laquelle vivaient les bourgeois qui avaient été les principaux opposants à la vicomtesse, mais dont les privilèges avaient fondu considérablement en 127612. Devant cette situation complexe, Arthur et son épouse ont cherché à renforcer leur pouvoir autour de trois axes : affaiblir le puissant abbé de Saint-Martial, se concilier dans une certaine mesure les bourgeois et accroître leurs revenus en contrôlant les droits en forte croissance liés au commerce pour, entre autres, rembourser les dettes considérables de la vicomté.
Une insertion difficile dans la ville de Limoges
- 13 Le fonds de la famille est passé dans celui d’Albret et a été transféré à Pau où il est depuis cons (...)
- 14 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 173, p. 320, 2 décembre 1279.
- 15 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., p. 359-360.
8Les premières années de la présence d’Arthur et de son épouse en Limousin, sont très mal connues en raison de la rareté de la production diplomatique qui ne débute guère, semble-t-il, avant les années 1290. Cette situation apparaît quelque peu surprenante car les écrits officiels, à cette époque, ne sont généralement pas rares et le fonds n’a pas connu de destructions majeures13. Leur absence pourrait plutôt être liée à une capacité ou une volonté d’intervention très limitée du nouveau vicomte dans les affaires d’une ville encore très agitée. Un témoignage de cette difficulté pourrait être trouvé dans une insertion d’un scribe qui a copié un des premiers actes d’Arthur de décembre 1279 destiné à Guillaume de Magnac : il note que le nouveau vicomte ne disposait pas encore de son propre sceau et qu’il avait été obligé d’utiliser celui de son sénéchal, le breton, Odon de Karderian14, une lacune comblée par la suite, avec la gravure d’un sceau associant les armes de Bretagne aux trois bras des vicomtes de Limoges15.
- 16 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 135-136.
- 17 « Anno Domini M° cc°lxx°v°, obiit dompnus abbas Sancti Martialis Jacobus […] habuimus discordiam in (...)
- 18 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 126. Il termine la chronologie des abbés (849-29 janvier (...)
9À travers ces quelques actes, il est difficile de dégager les grands axes de la politique du duc de Bretagne et de la vicomtesse de Limoges et de distinguer la simple opportunité de la stratégie mûrement réfléchie. L’élément central est dominé par la lutte contre l’abbé de Saint-Martial et les autres prélats auxquels ils devaient rendre hommage pour de nombreux fiefs, un geste considéré comme humiliant, même s’il restait pour une grande part symbolique, et qui répugnait aux vicomtes bretons, peu habitués à ce genre de pratiques dans leur province natale, Arthur plus que tout autre. Les conflits qu’ils ont provoqués n’ont toutefois pas donné de grands résultats et n’ont pas non plus renforcé leur position. Le refus de prêter serment à l’abbé de Saint-Martial amena la confiscation de leurs droits, en 1284. L’intervention du roi Philippe III permit au duc de Bretagne de récupérer ses fiefs, et ce dernier en profita pour conserver les hommages et renforcer sa position dans la cité16. Dans un deuxième temps, avec son épouse, il essaya d’imposer à Saint-Martial, selon une coutume pré-grégorienne, après le décès de Jacques de Calavière le 6 décembre 1277, un abbé de son choix. Cependant, selon le Chronicon B. Iterii17, leur candidat, Itier de Bari, n’arriva pas à obtenir l’assentiment des moines et le choix se porta sur Pierre de Saint-Valery, prieur de Rofiec qui, lui, bénéficiait de leurs soutiens18.
- 19 Rédigé à partir de 1338, sous l’épiscopat de l’évêque Aymeric Chati de l’Age-au-Chapt (Delaume, Lil (...)
10Au sein de la ville, les luttes furent fortes, notamment pour le contrôle de certains quartiers et autres faubourgs de la ville dynamisés par l’essor des échanges et du commerce. Il est difficile d’évoquer une volonté stratégique, il semble plutôt que les différents vicomtes aient cherché à utiliser toutes les possibilités de revendication, en s’appuyant sur d’anciennes pratiques pour déclencher des procédures revendicatives. Les principales portaient sur l’exercice de la justice autour du pont de Saint-Martial, principale voie d’accès à la ville qui enjambait un cours d’eau très utilisé pour le transport du bois par flottaison. L’acrimonie de leurs relations tumultueuses transparaît dans la série de notices incluses dans le cartulaire O Domina de l’évêché19.
- 20 Cartulaire inventaire rédigé à partir de 1427 (Delaume, Liliane, Histoire d’un fonds d’archives…, o (...)
- 21 Delaume, Liliane, Histoire d’un fonds d’archives…, op. cit., « Édition du cartulaire O Domina », n° (...)
- 22 Delaume, Liliane, Histoire d’un fonds d’archives…, op. cit., « Édition du cartulaire O Domina », n° (...)
11Une première dispute, terminée par un arrêt du Parlement, avait opposé l’évêque aux consuls qui avait tranché en faveur du prélat, lui accordant les droits de justice au-dessus et au-dessous du pont ainsi que les moulins20, mais les vicomtes avaient profité de la situation confuse pour continuer à percevoir des droits sur ces lieux. Ils y renoncèrent dans une déclaration du 2 août 1305, un acte guère sincère puisque le conflit reprit à la suite de l’arrestation, dénoncée comme illégale par les agents vicomtaux, d’une femme et de sa fille, sur ce chemin, par les hommes de l’évêque21. Les droits de justice étaient particulièrement lucratifs et sujets à des usurpations et ce n’est que vers 1305, qu’ils furent soigneusement délimités par le sergent royal : la juridiction du pont, la justice de Balezy et celle située près du pont furent attribuées à l’évêque, celle du mas de la Garde au vicomte22.
- 23 Marvaud, François, Histoire des vicomtes et de la vicomté de Limoges, 2 vol., Paris, Dumoulin, 1873 (...)
- 24 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 135.
- 25 « Arturus, vicecomes Lemovicencis et vicecomitissa uxor sua, heres Lemovicini, nomine Maria, insurr (...)
- 26 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 140.
- 27 « Anno Domini M°CC° octogesimo sexto, mercennaria fructuum et aliarum mercium que vendebantur in cl (...)
- 28 « Die Veneris post octabas Penthecostes, anno Domini m°ccc° quinto, vendicio piscium, qui solebant (...)
- 29 Guibert, Louis, « Les foires et marchés du Limousin », L’almanach limousin, 1887, p. 7.
- 30 « Pondera dicti castri prope portas vel alibi apposita vel appensa et cubitorum et alnarum omniumqu (...)
- 31 « Stanna vel stalla ejusdem castri ad vendendum panes seu carnes aut pisces vel quelibet mercimonia (...)
12La deuxième affaire d’importance qui a opposé le vicomte à l’abbé se déroule dans l’espace du château et porte sur un droit de dépouille qu’il voulait exercer sur un marchand de Narbonne23. Le butin n’était pas très important, deux mules, mais cette saisie lui permettait d’affirmer sa prééminence dans cet espace. Cette action s’inscrit dans un cycle de violence entre le vicomte et l’abbé marqué notamment par le renvoi des sergents d’Arthur par le nouvel abbé Pierre de Saint-Valery24, celui-ci se vengeant en soutenant la révolte des bourgeois qui brisent les portes de l’abbatiale et molestent les moines25. Le chroniqueur est plus discret sur la suite, mais les tensions demeurent, alimentées par le refus renouvelé d’Arthur et de ses successeurs de prêter hommage à l’abbé26. Le deuxième volet des disputes concerne les droits sur le commerce et les échanges, eux aussi très attractifs et en forte croissance. Les vicomtes arrivent ainsi à transférer plusieurs activités qui se déroulaient près de l’abbaye dans les quartiers qu’ils contrôlaient : le marché du cloître de Saint-Martial vers l’église Saint-Michel-aux-Lions en 128627 et la vente du poisson vers l’église Saint-Pierre-du-Quérois28, sans pouvoir toutefois déplacer le plus important qui reste en place jusqu’au XVIIIe siècle29. Ils disposaient depuis 1276 du droit d’étalonnage30 et exerçaient la police des marchés, percevant aussi les droits pour la location des étals31.
- 32 Chacun associe l’autre à l’exercice de la justice qu’il exerce, l’évêque se réservant la juridictio (...)
13Le processus d’implantation des vicomtes de Bretagne à Limoges et les stratégies déployées ne sont pas faciles à suivre et il est encore plus délicat de mettre en évidence des politiques propres à chacun des détenteurs de la vicomté, l’opportunisme ayant constitué, semble-t-il, une constante, tant pour tenter de récupérer des droits que pour obtenir les prérogatives plus importantes comme l’exercice de la justice, mais sans véritablement réussir à affaiblir durablement les deux autres autorités qui se partagent la cité : l’évêque et l’abbé de Saint-Martial. La faiblesse du vicomte s’accroît encore plus avec l’arrivée du roi qui finit par contrôler en partie l’exercice de la justice avec l’évêque, à la suite du pariage de 130732.
Une légitimité limougeaude ?
14L’installation des vicomtes bretons s’est avérée particulièrement difficile. Les nombreuses oppositions qu’ils ont rencontrées les ont-elles empêchés pour autant d’acquérir, auprès des habitants de la cité et de la vicomté, une légitimité qui les aurait inscrits dans la lignée de leurs prédécesseurs ? Celle-ci se matérialise par l’emploi d’objets symboliques, mais repose aussi sur des éléments moins aisément quantifiables comme les liens d’amitié, la reconnaissance ou la renommée. Trois faits peuvent cependant être identifiés : l’élaboration de symboles de pouvoir comme la forge d’un sceau ou la frappe de monnaies, la volonté de faire mettre par écrit une histoire en quelque sorte officielle pour célébrer l’œuvre accomplie et la capacité à prendre en charge les affaires de la cité.
- 33 Voir note 14.
- 34 « Guido, vicecomes Lemovicensis habuit et acquisivit domum que quondam fuit fratrum de Peyroza, que (...)
15Les débuts d’Arthur de Bretagne et de Marie de Limoges sont très mal connus et leur présence continue dans la cité ne semble pas avoir débuté avant les années 1290, date à laquelle sont mentionnés un lieu de résidence, un sceau33 et des monnaies à leur effigie. Leurs successeurs hésitent entre respect des traditions et nouveautés, choix souvent dictés d’ailleurs par les circonstances. Le changement le plus visible concerne leur lieu de résidence, même s’il est tardif. L’initiative en revient sans doute à Guy qui quitte l’ancien castrum, probablement très vétuste, qui reste cependant le siège de sa cour, pour s’installer dans un hôtel situé près de la place Saint-Michel-aux-Lions, qui appartenait auparavant au couvent de La Peyrusse34, une résidence urbaine qui complète celles installées dans les châteaux des alentours, comme celui d’Aixe fréquemment utilisé.
- 35 Texier, Pascal, « La datation des deniers féodaux anonymes de Limoges (xe-xiiie siècles) », Travaux (...)
16La frappe de la monnaie a constitué un enjeu majeur : économique, cela va de soi, mais aussi politique car elle était un support essentiel pour la diffusion de l’image des nouveaux princes. Lors de la capitulation des bourgeois, Marguerite de Bourgogne avait repris le contrôle de l’atelier qui frappa ensuite des monnaies breto-limousines en associant au revers les armes de Dreux et de Limoges35.
- 36 Il consent à plafonner l’aide aux quatre cas à 1 000 livres tournois pour les bourgeois du château (...)
17Une autre production participe pleinement à la légitimation du pouvoir, il s’agit de l’écrit et plus particulièrement des annales et des chroniques, tenues généralement par les ecclésiastiques, chargées de rappeler les hauts faits des princes. Celles-ci, et c’est une des raisons principales de la perception négative laissée par cette lignée, sont d’une part très peu loquaces et d’autre part très critiques pour les nouveaux vicomtes. Rédigées pour la plupart dans le scriptorium de l’abbaye Saint-Martial, elles portent un regard hostile sur les « nouveaux maîtres » de la cité qui tentent de fragiliser les assises du pouvoir abbatial. Curieusement, les vicomtes bretons ne semblent pas avoir cherché à susciter une production littéraire locale plus favorable, qui aurait pu se développer chez les ordres mendiants avec qui ils entretenaient une certaine proximité en Bretagne ou à travers des commandes. Ces symboles du pouvoir ne suffisent probablement pas à assurer leur légitimité et à faire taire toutes les contestations. À défaut de pouvoir soutenir une confrontation directe avec l’abbé ou l’évêque, ils peuvent alimenter les concurrences en favorisant, par exemple, les bourgeois par un allègement des sanctions du traité de 127636.
18Au total, les actions des vicomtes bretons sont traversées par de puissants contrastes : d’un côté, une volonté d’affirmer leur statut et leur origine en associant les deux armoiries bretonnes et limousines sur les supports officiels, et de l’autre une discrétion diplomatique qui traduit un faible engagement dans les affaires de la cité et de la vicomté. Isolés dans une ville prompte à la révolte, leur principal appui est fourni par un entourage réduit, reposant sur des liens de fidélité anciens auxquels s’ajoutent ou se superposent de nouveaux, constitués plutôt par des individus de modeste extraction issus tant du Limousin que de la Bretagne.
Les relais du pouvoir : l’établissement d’une nouvelle assise
19Lorsqu’Arthur arrive en Limousin, il doit composer avec des réseaux de fidélité fortement enracinés autour de la maison vicomtale qu’il ne peut envisager de faire évoluer de manière significative en raison de la faiblesse de ses appuis locaux. Il ne peut pas, non plus, engager une lutte directe avec des lignages dont l’influence s’était fortement développée depuis le conflit qui avait opposé Marguerite de Bourgogne à ces bourgeois. Il doit donc conserver ce système tout en introduisant un certain nombre d’évolutions : rééquilibrage de son entourage pour limiter l’influence d’un Géraud de Maulmont, constitution d’un noyau d’officiers fidèles associant petits seigneurs du Limousin et chevaliers bretons, mise en place d’un embryon administratif capable de protéger ses intérêts et de garantir les échanges ainsi qu’une juridiction gracieuse devant sa cour.
Une affirmation bretonne difficile
- 37 Le duc consent à verser à Marguerite de Bourgogne la somme de 15 000 livres tournois (Roblin, Vince (...)
- 38 « G. de Malo Monte qui regebat vice comitatum », Majus Chronicon Lemovicense, Recueil des historien (...)
- 39 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 174, p. 323, 15 juillet 1280 ; Rémy, Christian, « (...)
- 40 Majus Chronicon Lemovicense, Recueil des historiens de France…, op. cit., vol. 21, col. 785 k.
- 41 D’après le Majus Chronicon Lemovicense, Recueil des historiens de France…, op. cit., « il a acquis (...)
- 42 Rémy, Christian, « Hélie de Maulmont senior, docteur en l’un et l’autre droit, (1267) », Bulletin d (...)
20Épuisées par les conflits, les finances de Marguerite de Bourgogne accusent un fort déficit dont le comblement est d’ailleurs au cœur de l’alliance matrimoniale nouée avec la maison de Bretagne37. Les ducs sont ses principaux financiers, mais elle a aussi négocié des prêts avec les seigneurs de la région comme Géraud de Maulmont. La reprise en main de la vicomté lui avait accordé de nombreux avantages, et notamment plusieurs châtellenies dont la remise avait été garantie dans l’acte de cession de la vicomté à sa fille. Géraud de Maulmont, présenté comme le régent de la vicomté38, a ainsi obtenu les castra de Chalus et de Courbefy39 qui renforcent encore sa puissance dans cet espace. Il apparaît comme le principal seigneur, désigné dans le Majus Chronicon Lemovicense comme le « rector vice comitatus Lemovicensis40 ». Il y ajoute, durant cette période, les forteresses de Chalucet et une partie de celle de Bourdeille, en échange de l’aide fournie à l’un des deux seigneurs, Boson, en 128341. Il est aussi à la tête d’un réseau de relations très étendu qui le met entre autres en connexion avec le chapitre de Saint-Yriex où siège son frère Hélie42. Sa trop grande puissance menace Arthur qui tente de limiter son influence en se réappropriant certains fiefs qui lui avaient été confiés à travers la commise de deux de ses châtellenies, mais celle-ci n’est que de courte durée car le roi soucieux de s’appuyer sur un seigneur aussi important les lui restitue, espérant ainsi profiter de la situation pour limiter l’influence des Plantagenêts.
- 43 « Cahier en papier contenant des extraits des donations faites par les ducs de Bretagne et autres a (...)
- 44 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 195, p. 346, 1312.
- 45 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 194, p. 345, 29 novembre 1312.
- 46 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 198, p. 350, 1315).
- 47 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 196, p. 347, 1312.
- 48 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 197, p. 350, 1314.
- 49 Voir tableau, sur les juristes et le personnel administratif qui gravitent autour de lui.
- 50 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 196, p. 347, 1312.
- 51 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 119, p. 245, 1237.
- 52 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 196, p. 347, 1312 ; voir aussi Id., Les vicomtes… (...)
21Pour contrer leur influence, il développe des liens avec d’autres lignages, comme celui de Ramnulf Hélie, seigneur de Pompadour, qui semble avoir été un des principaux bénéficiaires de la générosité des vicomtes bretons comme le montre le cahier conservé dans les archives du château où sont retranscrites les différentes cessions qui lui ont été accordées43 : les plus importantes étant les garennes de Pompadour avec les droits de chasse44, l’étang de la Logière avec les manses situés dans la paroisse de Lubersac45, des rentes à Lespinasse46 et un bois suite à un échange47. Des liens privilégiés sont noués avec Guichard de Camborn, seigneur de Treignac, qui a reçu, toujours en remerciement de ses services, la justice d’Yssandon et d’Ayen48, mais les individus que l’on observe à ses côtés sont plutôt des personnes d’origine modeste qui occupent des fonctions administratives49 comme Pierre Cotet, un chevalier, parent d’Étienne Cotet50, prévôt du château de Ségur qui devint son sénéchal51, et un maître appelé Pierre Franc, présent dans quatre de ses chartes52.
22L’arrivée de la famille bretonne s’est traduite par un affaiblissement du réseau relationnel développé par la précédente dynastie vicomtale dont le prestige et les possessions avaient déjà été considérablement amoindris par la révolte des bourgeois, entraînant une raréfaction de la distribution des fiefs et donc de son attractivité. L’identification des liens d’amitié et des individus qui gravitaient autour d’eux s’avère difficile en raison des transformations des pratiques documentaires qui bannissent les listes de témoins, mais un virage se dessine, marqué comme dans beaucoup de familles princières par le retrait progressif des châtelains et leur remplacement par des officiers issus de familles modestes venus du Limousin, mais aussi de la Bretagne.
Une administration breto-limousine
- 53 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 239, p. 318, 1279.
- 54 Sur leurs fonctions en Bretagne voir Oheix, André, Essai sur les sénéchaux en Bretagne, des origine (...)
- 55 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 244, p. 322, 1286.
- 56 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 267, p. 350, 7 avril 1297.
- 57 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 260, p. 343, 14-30 juin 1293.
- 58 Voir tableau, annexes 4 et 5.
23L’installation de la famille bretonne s’accompagne du développement d’un noyau administratif solide qui s’inscrit en rupture avec certaines pratiques anciennes. Suite à des problèmes mal connus, Marguerite retire aux viguiers certains droits et prérogatives, sanctions qui perdurent sous les vicomtes bretons malgré leurs demandes, systématiquement rejetées, pour les lever53. En parallèle, un personnel administratif se déploie, à la tête duquel se hissent les sénéchaux54 qui détiennent des fonctions pouvant être ponctuelles, mais assez larges, cumulant parfois des charges fiscales, judiciaires ou militaires. Des représentants sont envoyés dans les castra vicomtaux comme Étienne Cotet à Ségur55, Guillaume Langon à Nontron56, Raoul Le Borgne et Hélie à Ayen, ces derniers devant prêter un serment de fidélité dont la périodicité est au centre d’un conflit en 129357. Ils sont accompagnés de juges et de clercs58.
- 59 Arch. dép. des Pyrénées-Atlantiques, E 856 ; Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t (...)
24L’étendue du contrôle vicomtal peut s’apprécier aussi à travers un document exceptionnel, « le rôle des malfaiteurs de Saint-Yriex » du 24 août 1317, qui comptabilise les seigneurs ayant pris part à l’expédition voulue par le vicomte Gui de Bretagne contre le chapitre de cette cité59. Les 520 noms inscrits se rapportent à des localités situées pour la plupart dans la partie méridionale ; peu d’entre elles faisaient partie des domaines vicomtaux proprement dits, situés au nord de Saint-Yrieix. Dans cette liste, les fidèles installés dans les châtellenies vicomtales sont peu nombreux, à l’exception des quatre procureurs des castra de Ségur, d’Aixe, de Nontron et d’Ayen. Au début du XIVe siècle, l’influence des vicomtes en Limousin, en dehors de ces quelques points d’appui, semble être assez faible.
- 60 Voir tableau p. 18, annexe 5.
- 61 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 173, p. 320, 1er décembre 1279 ; Id., Les vicomte (...)
- 62 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 244, p. 322, 1286 ; n° 245, p. 323, 1287 ; n° 253 (...)
- 63 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 296bis, p. 375, 30 avril 1308.
- 64 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 278, p. 358, 1302.
- 65 Jones, Michael, Recueil des actes de Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre, duc et duchesse de B (...)
- 66 « Symon de Monteboscherio, miles qui tunc locum tenem vicecomitis Lemovicensiis », Roblin, Vincent, (...)
- 67 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 268, p. 351, 14 décembre 1298.
- 68 Jones, Michael, Recueil des actes de Charles de Blois…, op. cit., n° 78, p. 95, 1346.
- 69 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 180, p. 329, 1287.
25Les postes importants de son administration sont confiés plutôt à des seigneurs modestes originaires pour la majorité de la région et à quelques seigneurs bretons60. La fonction de sénéchal est d’abord confiée à un breton Odon de Karderian61, puis à Étienne Cotet62 et Pierre Cotet63, parents du prévôt de Ségur, auquel succèdent deux seigneurs du Limousin, David de Sesmaysons et Luc de Gresio64 avant de laisser la place à un breton, Hues de Kerantret en 136165. De l’ensemble des officiers vicomtaux n’émergent que quelques noms, ce qui ne permet guère de suivre les promotions et les remplacements éventuels. Quelques Bretons se voient accorder des postes importants comme la famille des Montbourhier à Limoges avec Simon qui devient lieutenant de la cité et Jean, gouverneur66. L’onomastique permet aussi d’en identifier quelques autres comme Raoul Le Borgne67, Guillaume Rougé68 ou Guillaume Le Chastelier qui bénéficie d’un arbitrage favorable de la part d’Arthur sans qu’on en connaisse toutefois les modalités69. C’est donc une connaissance bien parcellaire que nous avons de l’entourage vicomtal, ceci étant dû en partie à l’absence de listes de témoins : il semble bien cependant que l’entourage breton a été limité tant en nombre que dans la durée de leur présence et nous n’avons guère d’informations sur les alliances matrimoniales qui auraient pu être conclues… Les vicomtes bretons n’ont guère laissé de traces d’une réelle volonté de s’installer sur ces terres pour concurrencer l’aristocratie locale, les quelques seigneurs identifiés ont plutôt cherché à s’insérer dans les réseaux existants avant de repartir en Bretagne. Ils se sont surtout préoccupés de la gestion de leurs droits et de la collecte de leurs revenus.
Une légitimité affirmée : la cour vicomtale
- 70 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 183, p. 333, avant février 1293.
- 71 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 193, p. 344, 9 septembre 1308.
26Les vicomtes bretons se placent dans la continuité de leurs prédécesseurs pour percevoir les droits que ces derniers détenaient, une volonté contrariée par de nombreuses difficultés liées à la défiance suscitée par certains officiers, ce qui les conduit, comme beaucoup de princes, à transformer les prélèvements variables en rentes fixes, établissant ainsi une double assurance tant pour eux, assurés de recevoir une somme fixe, que pour le contribuable, qui ne verra pas les demandes s’accroître de façon arbitraire. En 1293, Arthur accepte ainsi de plafonner la taille de 1 000 livres tournois que versaient les habitants de la cité pour les quatre cas depuis « les arrangements » de 127670, un accord ratifié par le roi et qui sera remis en vigueur par son successeur Jean en 1308, pour financer sa nouvelle chevalerie71.
- 72 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 176, p. 324, 1287.
- 73 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 178, p. 327, 12 juin 1287.
- 74 « Les parties avouaient devant le juge les conventions qu’elles avaient faites et le juge les conda (...)
- 75 Delhoume, Didier et Rémy, Christian, « Le phénomène vicomtal en Limousin ixe-xiie siècles », dans D (...)
- 76 Celui passé devant Étienne Cotet, sénéchal du vicomte, déclarant que Pierre, Arnaud et Aimeri Franj (...)
- 77 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 266, p. 349, 1296 ; 267, p. 350, 1297 ; 272 (...)
- 78 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 268, p. 351, 1298.
- 79 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 275, p. 355, 1301.
- 80 « in aula vicecomitis » (Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 260, p. 343, 14-30 juin (...)
- 81 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 267, p. 350, 1297
- 82 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 268, p. 351, 1298. Il était probablement pa (...)
- 83 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 260, p. 343, 1293.
- 84 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit.., n° 260, p. 343, 1293 ; 282, p. 362, 1303 ; 29 (...)
- 85 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 296bis, p. 375, 1308.
- 86 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 278, p. 358, 1302.
- 87 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 279, p. 361, 1303 ; 280, p. 361, 1303 ; 284 (...)
- 88 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 298, p. 379, 1308 ; 301, p. 381, 1310 ; 304 (...)
- 89 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 267, p. 350, 1297 ; 273, p. 355, 1300.
- 90 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 285bis, p. 364, 1304.
- 91 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 286, p. 365, 1305.
- 92 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 292, p. 370, 1307.
- 93 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 310, p. 387, 1310.
- 94 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 303, p. 382, 1310.
- 95 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 296bis, p. 375, 1308.
- 96 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 285, p. 364, 1303.
27Si les vicomtes accordent assez peu d’aumônes, en revanche ils confirment beaucoup de transactions et acquisitions, ce qui leur permet de percevoir des droits : Arthur reçoit ainsi 15 livres des religieux de l’Artige72 et 100 de l’abbé de Solignac73. S’inspirant de pratiques bretonnes existant depuis le xiiie siècle74, il établit une cour de juridiction75 gracieuse, dotée d’un sceau propre et chargée de garantir l’application de contrats privés76. Les affaires qui y étaient portées étaient très diverses : l’essentiel était composé par des confirmations de ventes ou de dons ainsi que des reconnaissances de statut, « être un homme taillable… », mais on rencontre aussi des hommages, des contrats, des engagements, un testament et un jugement. La rédaction en était confiée à des officiers qui pouvaient authentifier et garantir l’acte et ainsi supplanter les autres sources d’autorité qui étaient l’évêque et l’abbé de Saint-Martial. Si le cadre d’exercice s’étendait à l’ensemble de la vicomté, chaque châtellenie avait sa propre cour : dix actes ont ainsi été passés devant celle de Nontron77, un à Ayen78 et un autre à Excideuil79, même si, semble-t-il, la majorité se tenait dans la salle du vicomte au château de Limoges80. Autour d’elles gravitait tout un monde d’officiers et de clercs au service du vicomte, originaires pour l’essentiel de la région, même si quelques individus d’origine bretonne ne sont pas à exclure. Sont ainsi mentionnés les prévôts des châteaux : le chevalier Guillaume Langon à Nontron, à la fin du xive siècle81 et Guillaume Le Borgne à Ayen82, ainsi qu’un juge vicomtal, Maître Gaucelin des Campagnes, qui a prêté serment en 129383 et est mentionné dans trois actes84. Certaines fonctions semblent « accaparées » par des familles comme le suggère la présence d’Hélie de Campagnes au côté de Maître Gaucelin en 130885. Autour de ces officiers se pressent de nombreux clercs dont certains sont docteurs comme Guillaume de Chavaco, « juris civilis doctori officiali Lemovicensi » en 130186. Ils ont prêté serment et certaines familles s’installent, comme les Chastenet à Nontron avec Pierre, mentionné quatre fois87 et Pierre Brun, trois fois88. À Limoges, au moins sept ont pu être identifiés : Guillaume Falin en 130489, Pierre Fouché en 130590, Martin Drapier91, Jean de Curte92, Pierre Renaud de Freyssinet93, Pierre Franc94, et un certain Gerald Bona Miga95. Quelques notaires apparaissent aussi dans les documents produits par ces cours, comme un certain Pierre Lo Baudi en 130396.
28La destruction d’un grand nombre des parchemins produits par ces cours rend vaine toute tentative d’estimation de la production ; on peut juste noter une croissance relative : quinze actes pour les vingt-six ans du règne d’Arthur contre dix-huit pour les treize de Jean.
29La constitution de ces cours, inspirée probablement par le système développé en Bretagne, a fourni aux vicomtes des revenus non négligeables et a renforcé leur assise, même si celle-ci reste fragile. Pour tenter de compenser cette faiblesse, les vicomtes bretons hésitent entre deux tendances : s’appuyer sur les héritages et la tradition avec ses contraintes jugées inacceptables comme les serments de fidélité qu’ils doivent prêter aux abbés et évêques de la région et innovation pour constituer de nouveaux appuis dont la mise en place demandait des efforts et des investissements que les vicomtes pouvaient difficilement fournir. Dans cette recherche de légitimité, les liens établis avec les grands établissements de la région jouaient un rôle crucial.
Une assise fragilisée : des liens conflictuels avec les communautés monastiques
30La légitimité des princes s’appuyait sur les communautés monastiques qui récitaient des prières pour assurer leur salut, mais qui leur offraient aussi des compensations matérielles pour la protection que ces détenteurs de l’autorité publique ont pu leur apporter depuis leur installation. Ce lien est particulièrement puissant à Limoges qui s’est développée autour de la vénérable abbaye Saint-Martial, une des plus prestigieuses de l’Ouest, qui a reçu de la part des fidèles de nombreuses propriétés et d’importants revenus qui ont servi en partie à rémunérer les grands aristocrates et en premier le vicomte.
31En succédant à l’ancienne dynastie, les vicomtes bretons ont revendiqué les fiefs que ces derniers tenaient mais en refusant de s’intégrer dans les anciennes traditions et en dénonçant systématiquement l’hommage qui accompagnait la remise de ces fiefs, inaugurant de violents rapports de force qui ne leur furent au final guère favorables. Les tensions engendrées provoquent un éloignement de la famille vicomtale des communautés monastiques qui n’accueillent plus leur sépulture ni n’assurent la perpétuation de leur mémoire, une fonction qui échappe aussi aux nouvelles fondations dont la maison bretonne était pourtant très proche, dans leur province d’origine.
Une soumission inacceptable ?
- 97 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 246, p. 324, 1287 ; Id., Recueil des (...)
- 98 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 277, p. 357, 1302.
- 99 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 177, p. 325, 1287 ; Rémy, Christian, « La mouvanc (...)
- 100 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 188, p. 338, 1303.
32L’étendue des domaines vicomtaux est difficile à restituer, mais il est probable que les fiefs tenus des grandes abbayes et évêchés de la région ont constitué une large part de leur revenu. Le contenu de ces derniers fait l’objet de descriptions précises dans les notices qui rapportent ces serments. Arthur était ainsi le vassal de l’abbé de Saint-Martial pour les castra de Pierre-Buffière, Chambon-sur-Voueize, la tour de Chervix et les châteaux de Limoges et de Verneuil97. Des chanoines de Saint-Yriex, il tenait la forteresse de la cité, celles de Chalus-Chabrol et de Ségur et le tiers du bourg d’Excideuil ainsi que les tours de la Roche-l’Abeille et de Courbefy98. Ils étaient redevables à l’abbé de Solignac, de la châtellenie d’Aixe99 et de l’abbé de Charroux100, du castrum de Nontron.
- 101 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 181, p. 330, 1275-1290.
- 102 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. II, n° 250, p. 329, 1287.
- 103 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 181, p. 330, 1275-1290.
33Il était aussi le fidèle des évêques d’Angoulême pour les domaines d’Ayen, d’Yssandon et d’Ans101 et de celui de Périgueux pour le castrum d’Aubaroche102. Ces terres constituaient des réserves importantes qui pouvaient à leur tour être confiées en fief à des fidèles du vicomte. À Aixe, ils s’en servirent pour récompenser la fidélité de Ratier de Montrocher et de Gui Paute, les deux seigneurs d’Aixe présents à leur côté par la suite. La terre qu’il tenait des évêques d’Angoulême a servi à la constitution de plusieurs fiefs attribués à des individus qui lui ont prêté un serment de fidélité comme le dominus de Rocha, Robert de Montbron, Itier de Villebois, Hélie de Bourdeilles103.
- 104 Évoqué par Gaignière, mais aujourd’hui perdu (BnF, ms lat. 17117, f° 28).
- 105 Arch. dép. de la Charente, G 20, Le livre des fiefs de Guillaume de Blaye (voir éd. Jean Nanglard, (...)
- 106 Boutaric, Edgard, Actes du Parlement de Paris, 2 vol., Paris, Plon, 1863-1967, t. ii, 1299-1328, n° (...)
34La détention de ces fiefs impliquait la prestation d’un serment de fidélité enregistré dans les livres de fief ou les registres tel celui tenu par les moines de Saint-Martial104 ou le livre des fiefs de Guillaume de Blaye105. Cette promesse de fidélité pour les domaines tenus a été répétée par Marguerite entre 1263 et 1274 aux abbés de Saint-Martial et de Saint-Yriex ainsi qu’à l’évêque d’Angoulême, mais la venue des seigneurs bretons inaugure une rupture dans la mesure où ces derniers refusent de prêter un hommage considéré comme particulièrement humiliant. Ce mouvement d’humeur n’est pas sans conséquence pour les vicomtes bretons qui ne sont plus en position de force face à l’affirmation d’une autre autorité qui cherche à s’implanter dans cet espace en assurant directement la protection des abbayes : le roi, qui conclut un traité de pariage avec les chanoines de Saint-Yriex, en 1307106.
Des tensions aux conflits
35La cérémonie de l’hommage semble cristalliser tous les mécontentements des vicomtes bretons et particulièrement du premier, Arthur, qui répond aux sollicitations de ses seigneurs de trois manières distinctes : par un oubli volontaire, en négociant la célébration de la cérémonie dans un lieu neutre, ou tout simplement par un refus pur et simple, accompagné de violences.
- 107 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 242, p. 321, 1er mai 1283.
- 108 En 1265, elle prête hommage à l’évêque d’Angoulême, Robert, dans le prieuré de Montbron (Roblin, Vi (...)
- 109 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 171, p. 316, 1273-1275.
- 110 Arch. dép. des Pyrénées-Atlantiques, E 861.
- 111 « Et debet vicecomes Lemovicensis ad mandatum episcopi Engolimensis venire apud Engolismam, vel ali (...)
- 112 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 250, p. 329, 1287.
36L’hostilité d’Arthur et de Jean se manifeste vis-à-vis de tous leurs seigneurs et peut-être plus particulièrement à l’égard des évêques d’Angoulême et de Périgueux qui sont à la fois les plus éloignés et les pourvoyeurs des fiefs les plus réduits. En 1283, Raymond de Périgueux doit demander à deux de ses proches de se déplacer jusqu’à Auberoche pour transmettre aux officiers vicomtaux une missive ordonnant au vicomte de se présenter pour l’hommage107. L’éloignement du lieu de la cérémonie constituait un argument que Marguerite avait déjà utilisé en 1265108 pour demander son rapprochement et sa tenue au château d’Aixe109 et à Excideuil pour celui dû au doyen de Saint-Yrieix110. Arthur réitère cette demande, mais il ne semble pas qu’elle soit devenue une coutume si l’on se fie aux dernières lignes de l’acte et Arthur a probablement dû se déplacer111. En 1287, il obtient cependant du prélat de Périgueux que l’hommage pour la châtellenie d’Auberoche se déroule dans une salle du couvent des frères mineurs d’Excideuil112.
- 113 « p. de Sancto Valerico […] sazinit totum jus quod vicecomes Lemovicensis habebat in castro Lemovic (...)
- 114 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 180.
- 115 Jean prête serment à l’abbé et pour le commémorer offre un repas aux moines (Chronique de Saint-Mar (...)
- 116 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 145.
- 117 Delhoume, Didier, « Les vicomtes de Limoges et l’abbaye : difficultés et enjeux d’un pouvoir urbain (...)
- 118 Ibidem.
37Les tensions ont été parfois beaucoup plus vives. Les refus des vicomtes bretons de reconnaître les liens de fidélité et les sanctions qui ont suivi – la commise des fiefs – ont entraîné une escalade relatée dans les chroniques de Saint-Martial. En 1285, l’abbé saisit tous les droits que le vicomte détenait dans l’enceinte du château et révoque ses officiers113. Malgré un rapport militaire favorable, ce dernier n’est plus en position de force face au roi qui, profitant de cette situation, tente de prendre pied dans ces territoires et place le château sous sa garde. Arthur est forcé d’obtempérer mais l’agitation perdure, ponctuée de crises violentes comme l’intrusion des hommes du vicomte dans la clôture ou les brutalités commises à l’encontre d’un des moines114, entraînant une nouvelle commise avant qu’un compromis ne soit accepté. À partir de Jean, la situation se calme, les vicomtes bretons acceptent de prêter l’hommage à Saint-Martial : en juin 1307 pour Jean115, 1314 pour Gui VII116, 1318 pour Isabelle de Castille117 et 1363 pour Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre118.
- 119 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 277, p. 357, 8 juillet 1302.
- 120 Thuillat, Jean-Pierre, La Tour du Plö : histoire et secrets du plus ancien monument civil de Saint- (...)
- 121 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 282, p. 362, 27 mars 1303.
- 122 Boutaric, Edgard, Actes du Parlement…, op. cit., t. 1, n° 1331, p. 119 ; Roblin, Vincent, Les vicom (...)
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- 124 Notamment le contrôle des routes, une de ses prérogatives remise en cause en 1271 lorsque trois che (...)
38Les relations avec le chapitre de Saint-Yriex s’avèrent encore plus tendues. Les vicomtes tenaient des chanoines les châteaux et châtellenies de Ségur, Saint-Yriex, la Roche-l’Abeille, Courbefy, Châlus-Chabrol et les deux tiers du bourg d’Excideuil. Pour cela ils leur devaient l’hommage lige par le baiser de paix comme le voulait la tradition119. Ils exerçaient aussi à Saint-Yriex la justice, droit majeur et fort rémunérateur qui les autorisait à hisser leur bannière en haut de la tour du Plöt120… Des dissensions éclatèrent entre les différentes parties relatives aux droits sur Châlus-Chabrol et La Roche-l’Abeille ce qui nécessita un arbitrage rendu par les juristes de l’abbé et du vicomte et, en particulier pour ce dernier, par Gauscelin de Campagnes121. En 1308, il « oublie » de prêter hommage, ce qui entraîne la saisie de son fief et le début d’une virulente contestation menée par son sénéchal Pierre Cotet et son procureur Jean du Pont qui dénoncent le caractère illégal de cette confiscation et de certains actes comme la libération des prisonniers capturés par le vicomte ainsi que la présence du viguier royal, Raymond de Saint Didier122 installé dans la cité depuis l’accord de pariage. Le vicomte lave l’affront en levant une armée de 520 hommes qui perturbe la foire tenue dans cette localité123. La date choisie n’est pas le fruit du hasard, la présence de ce marché est l’occasion pour le vicomte de montrer qu’il entend bien récupérer certains droits liés aux tonlieux ou à la justice qui lui avaient été retirés124.
39Si les vicomtes bretons s’accommodent finalement des habitudes administratives de leurs prédécesseurs, en revanche, ils ne cherchent pas à s’intégrer dans les réseaux de l’amicitia monastique, même si ces derniers, il est vrai, sont beaucoup moins puissants qu’au siècle précédent. Cette réaction peut s’expliquer par des conflits d’intérêts, le refus de prêter hommage associé au recul du prestige des grandes abbayes bénédictines face aux établissements issus des nouveaux ordres, très nombreux en Limousin. Vont-ils se rapprocher d’eux, perpétuant ainsi les liens initiés en Bretagne ?
À la recherche d’une légitimité monastique ?
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40La légitimité de la dynastie vicomtale reposait en grande partie sur les liens tissés avec les communautés monastiques de la cité et notamment Saint-Martial qui domine le paysage urbain depuis le ixe siècle. Au xiiie siècle, cette proximité se manifeste de manière différente125 : les aumônes foncières, comme on peut le mesurer dans le tableau (annexe 3) ont considérablement chuté et ne représentent plus qu’une toute petite partie des écrits diplomatiques. Les destinataires ont aussi changé : les vénérables institutions comme Saint-Martial ou Solignac ne reçoivent plus rien, semble-t-il, des vicomtes et l’essentiel des quelques aumônes qu’ils accordent, est destiné aux établissements issus du renouveau monastique de la fin du xiie siècle ou aux Mendiants. Les sœurs de Saint-Dominique peuvent ainsi s’installer grâce à la vicomtesse Marguerite à Saint-Pardoux-la-Rivière en 1292126, les carmes, arrivés dans la cité de Limoges en 1260127, trouvent un emplacement fixe en 1264, à l’extrémité du bourg des Arènes et les ermites de Saint-Augustin présents vers 1290 au nord de la ville, peuvent s’installer sur la route de Paris128. La générosité des vicomtes vis-à-vis de ces derniers, et notamment des cordeliers, dont ils avaient été les principaux appuis en Bretagne129, semble très limitée : ils se contentent de leur transférer un modeste terrain situé à proximité de leur église, un jardin dans le faubourg des Arènes en 1331 ainsi que la ruelle qui coupait leur propriété la divisant en deux130. L’évergétisme de leurs successeurs est encore plus faible : Jean II dans son testament ne cède pratiquement rien aux abbayes limousines131 et Charles de Blois se contente d’une somme de 100 sous pour les prêcheurs de la cité132.
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- 138 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 255, p. 334, 25 octobre 1292.
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- 141 Beaugourdon, Jean de, et Laurent, Jean-Paul, Excideuil : visite et restitution du château, promenad (...)
- 142 Delorme, F.-M. « Les cordeliers dans le Limousin aux xiiie-xve siècles », Archivum Franciscanum His (...)
41Le pouvoir des princes repose sur des éléments matériels, mais se fonde aussi sur leur notoriété, une mémoire qui conserve le souvenir des hauts faits du lignage, mémoire dont les moines sont les gardiens à travers les prières qu’ils récitent lors des anniversaires et dont les dates sont soigneusement gardées dans des obituaires, dont beaucoup en Limousin ont été sauvegardés et ont fait l’objet d’éditions. Les plus importants étaient ceux de la cathédrale Saint-Étienne connus par une copie, avec ceux de Notre-Dame-de-la-Règle133, de Solignac134 et les trois de Saint-Martial135. Dans ces derniers, les vicomtes figurent en bonne place : sur les cent dix-sept nobles identifiés dans les trois versions, quinze vicomtes ont été inscrits ainsi que la vicomtesse Marguerite. Ces listes reproduisent ainsi presque toute la généalogie, des premiers jusqu’à Marguerite de Bourgogne décédée en 1275136. Saint Martial bénéficie d’une certaine prééminence dans le choix de la maison de Limoges, mais d’autres établissements ont aussi été chargés de conserver et de rappeler la mémoire de la vicomtesse, comme les moines de l’Artige137 ou la communauté des sœurs dominicaines de Saint-Pardoux, qui se sont engagées à réciter pour leur fondatrice et son époux une messe quotidienne et, de manière plus spécifique, quatre pour son anniversaire138. Le lieu de sépulture choisi pour les vicomtes était probablement Saint-Martial où fut inhumé Guy V en 1230 dans la chapelle de l’abbé139, peut-être au côté de son père Adémar V mort en 1199 et de son grand-père Adémar IV décédé en 1148, si l’on s’en tient à la chronique, même si aucune trace de ces tombeaux n’apparaît par la suite dans les descriptions de l’abbatiale140. Marguerite de Bourgogne, choisit, quant à elle, de se faire inhumer au couvent des cordeliers d’Excideuil fondé par Guy V141. Les ordres mendiants rédigent aussi des obituaires, mais leur recrutement s’opère essentiellement chez les bourgeois et parmi quelques lignages nobles ; la famille vicomtale n’y figure pas142.
- 143 Copy, Jean-Yves, Art, société et politique au temps des ducs de Bretagne : les gisants haut-bretons(...)
- 144 Nadaud, Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges, réimpr, Paris, éditions du Palais Roy (...)
42La dynastie bretonne s’inscrit en rupture de cette tradition de sépulture et choisit systématiquement de se faire inhumer en terre bretonne143. Le premier à hésiter est Guillaume de Bretagne qui, dans son testament, en 1454, précise que s’il meurt en Limousin, il souhaite être enseveli chez les franciscains d’Excideuil, sinon, dans les autres cas, sa préférence ira aux frères mineurs de Guingamp144.
*
- 145 Marvaud, François, Histoire des vicomtes…, op. cit., p. 341.
43La présence bretonne en Limousin a été très critiquée par les érudits limougeauds qui ont pointé du doigt l’inactivité, voire l’incapacité, de ces vicomtes, guidés en cela par la faiblesse des renseignements qu’ils ont pu récolter. François Marvaud, résumant l’ensemble des critiques, ne déclarait-il pas : « Marie de Limoges et Arthur de Bretagne […] n’avaient ni l’un ni l’autre ce qu’il fallait pour maintenir leur fortune145 ». Les jugements de valeur sont toujours à proscrire et ce sont plutôt les motivations qui doivent être replacées au cœur des interrogations, et notamment les rapports que les ducs de Bretagne ont pu entretenir avec ces possessions lointaines qui s’inscrivaient dans des traditions si différentes de leur contrée natale.
- 146 Ibid. p. 342.
44La collation et le recensement des quelques allusions contenues dans les chroniques permettent cependant de dépasser l’impression au premier abord contradictoire et irréfléchie que donnent leurs comportements. La récupération des prérogatives de leurs prédécesseurs s’avérait illusoire, comme le soulignait F. Marvaud146, face à la puissance de l’évêque, de l’abbé de Saint-Martial et de certains seigneurs. Après l’échec de leur résistance à l’hommage et la commise de leurs fiefs, ils ont concentré leurs revendications les plus virulentes autour de quelques droits prestigieux et lucratifs comme l’exercice de la justice ou les droits sur le commerce dans des quartiers en forte croissance comme les faubourgs de la ville où ils disposaient d’appuis plus solides et où ils pouvaient s’adosser aux prérogatives traditionnelles vicomtales (tonlieux, haute justice), des prétentions toutefois qui ne pouvaient guère être couronnées de succès en raison de l’intervention royale qui a joué de ces rivalités pour renforcer sa position face aux Plantagenêts et imposer le pariage.
45L’expédition de 1317 contre Saint-Yriex est révélatrice de la situation locale : si les hommes qui répondent à l’appel du vicomte Guy sont relativement nombreux, ils ne sont pas issus de son entourage géographique immédiat et le contingent breton, s’il n’est pas absent, n’est guère nombreux. Son assise repose moins sur les liens de fidélité jurés par les seigneurs de la région que sur l’administration et la cour de juridiction qu’il a développées, capables d’assurer les prélèvements et d’engranger des revenus.
46Bretons, Limougeauds ? La question est assez vite tranchée : à la moindre occasion, ils repartent vers la patrie natale et pour leur dernière demeure, leur choix se porte toujours sur une église bretonne.
Annexe
Annexe 1 – Les hommages prévus par les vicomtes
Marguerite |
Marie |
Arthur et Marie |
Jean |
|
Saint-Martial |
1274 |
31 janvier 1275 |
1287 1285, conflit |
27 juin 1307, saisie 1301 |
Solignac |
|
|
1287, moitié de la châtellenie d’Aixe |
|
Saint-Yriex |
1263 |
|
|
1302 1303, conflit 1308, saisie |
Charroux |
30 juin 1303 |
|||
Évêques d’Angoulême |
1265 |
1273-1275 |
1275-1290 |
|
Évêque de Périgueux |
|
|
1283, demande de l’évêque 1287, Auberoche |
1302 1314 |
Annexe 2 – Droits d’Arthur dans le fief d’Issoudun tenu de l’évêque d’Angoulême ; seigneurs, vassaux détenant des fiefs dans cet espace tenu par Arthur de l’évêque d’Angoulême
(d’après Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 181, p. 330, 1275-1290)
Nom du seigneur |
Localisation |
Droits/possessions |
Liens avec le vicomte |
Dominus de Rocha Robert de Montbron |
Saint-Safrus Mareuil (24) Borzac (24), cant. Verteillac |
villa, châtellenie sauf Argentine château |
fief du vicomte fief du vicomte |
Itier de Villebois |
Villebois (16) |
|
fief du vicomte |
Arnaud Sardanhs |
Saint-Rabier (24) Bruzac |
demi-château honneurs |
fief du vicomte |
Hélie de Bourdeilles |
|
|
fief du vicomte |
De la Grelière (24) |
fief de Saint-Safrus Gresinac (24) |
château |
|
De la Tour Blanche (24) |
|
|
|
Salignac |
fief de Saint-Safrus 22 paroisses |
|
|
Chabannais (16) |
Châtellenie de Nontron |
|
fief du vicomte |
Annexe 3 - Les aumônes consenties par les vicomtes de Limoges
Marguerite de Bourgogne |
Arthur |
Jean de Bretagne |
Gui de Bretagne |
|||||
dons |
confirmation |
dons |
confirm. |
dons |
confirm. |
dons |
confirm. |
|
Aureil |
1 |
|
|
|
|
|
|
|
Glandier |
|
1 |
|
1 |
|
|
|
|
Temple |
|
|
|
1 |
|
|
|
|
Artige |
|
|
|
2 |
|
|
|
|
Solignac |
|
|
|
2 |
|
|
|
|
N.-D. de Peyrousse |
|
|
|
2 |
|
|
|
|
Saint- Pardoux-la-Rivière (Prêcheurs) |
1 |
|
|
|
|
|
|
|
Prêcheurs Limoges |
|
|
|
|
1 |
|
|
|
Carmes |
|
|
|
|
|
|
|
|
nombre d’actes |
15 |
2 |
19 |
24 |
9 |
31 |
2 |
5 |
17 |
43 |
40 |
7 |
Annexe 4 – Les juristes autour des vicomtes bretons de Limoges
Nom |
Qualité |
Date |
Localité d’exercice |
Référence |
Gaucelin de Campagnes |
maître juge pour la vicomté de Limoges |
1293 |
Limoges |
Rt, 260/282 |
Hélie de Campaignes |
1308 |
|
Rt, 295 |
|
Jean de Curte |
clerc juré |
1293 |
Limoges |
Rt, 260 |
Alain de Brut |
clerc |
1297 |
Nontron ? |
Rt, 267/273 |
Guillaume de Chavaco |
doctor juris civilis |
1302 |
Limoges |
Rt, 278 |
Pierre Chastenet |
clerc juré de la cour |
1303 |
Limoges |
Rt, 279/280/284 /289/301/304 |
Lo Baudi |
notaire |
1303 |
|
Rt, 285 |
Guillaume Fabri |
clerc juré |
1304 |
Limoges |
Rt, 285bis |
Olivier La Barde |
maître, clerc |
1305 |
Limoges |
Rt, 286 |
Pierre Foucher |
clerc juré |
1305 |
Limoges |
Rt, 286/295 |
Martin Drapier |
clerc juré |
1307 |
|
Rt, 292 |
Gerald Bona Miga |
clerc |
1308 |
|
Rt, 295 |
Pierre Renaud de Freyssinet |
clerc juré de la cour |
1310 |
Limoges |
Rt, 310 |
Guy de Cléder |
professeur de droit, procureur de Jeanne de Penthièvre |
1364 |
Limoges |
Ch. De Blois, n° 301, p. 233. |
Annexe 5 – L’administration autour des vicomtes de Limoges
Noms |
Fonction |
Date |
Origine |
Famille |
Références |
Montbourhier |
Lieutenant gouverneur de Limoges |
1314 1357 |
Bretagne Cuguen, cant. de Combourg |
Simon Jean, chevalier |
Ch. de Bloisa, n° 196 p. 176; n° 197 p. 176 ; Rt, 319 bis |
Karderian |
Sénéchal vicomtal |
1279 |
Bretagne |
Odon |
RVLb, n° 173, p. 320 |
Le Borgne |
Prévôt d’Ayen |
1298 1302 1317 |
Bretagne seigneur de Créheren |
Raoul Guillaume |
Rtc, 268 Rt, 277, 278 Saint-Yriex |
De Kerantret |
Lieutenant général Sénéchal, gouverneur de la vicomté |
1361 |
Bretagne |
Hues |
Ch. de Blois, n° 261, p. 215 |
Cotet |
Prévôt du château de Ségur, Sénéchal |
1286 1312 |
|
Étienne Pierre |
Rt 244, 245, 253 RVL, 196, p. 347 ; Rt, 295 |
Constantin |
Receveur |
1302 |
Bretagne |
Alain |
Rt 277 |
Rougé |
« réformateur » de la vicomté |
1346 |
Bretagne |
Guillaume |
Ch. de Blois n° 78 p. 95 |
Du Guesclin |
1346 |
Bretagne |
Olivier |
Ch. de Blois, n° 78, p. 95 |
|
Du Pont |
Procureur |
1308 |
|
Jean |
Rt, 295 |
Franc |
Procurateur, clerc |
1303 1308 1310 |
|
Pierre |
Rt, 82, 296bis, 303, 295 |
Ders |
Procureur du vicomte |
1317 |
|
Pierre |
Saint-Yriex, Arch. dép. PAd; G 856 |
De Sesmaison |
Sénéchal |
1302 |
|
David |
Rt, 278, 282 |
De Gresio |
Sénéchal |
1302 |
|
Luc |
Rt, 278 |
Chastelier |
proche du vicomte |
1287 |
|
Guillaume chevalier |
RVL, n° 180, p. 329 |
Britania |
|
|
Bretagne (Brito dans la liste) |
Pino |
Saint-Yriex, Arch. dép. PA, G 856 |
Helyot |
|
|
Bretagne (Brito dans la liste) |
Guillaume |
Saint-Yriex, Arch. dép. PA, G 856 |
Deu Boys |
|
|
Bretagne (Brito dans la liste) |
P. |
Saint-Yriex, Arch. dép. PA, G 856 |
De Corzo |
|
|
Bretagne (Brito dans la liste) |
P. |
Saint-Yriex, Arch. dép. PA, G 856 |
Campagnes |
Maître, juge pour le vicomte |
1293 |
|
Gaucelin |
Rt, 260 |
Langon |
Chevalier, prévôt de Nontron |
1297 |
|
Guillaume |
Rt, 267 |
Saint Desiderier |
Viguier |
1308 |
|
Hélie |
Rt, 295 |
Peneveire |
Chevalier, viguier du château de Limoges |
1279 |
|
Guillaume |
Rt, 239 |
Fulcon |
Chevalier, procurateur des viguiers de Limoges |
1279 |
|
Hélie |
Rt, 239 |
Biza |
Receveur du duc de Bretagne |
1359 |
|
Marcial |
Ch. de Blois, n° 237 p. 194. |
Références mentionnées dans les tableaux 4 et 5 :
a. Jones, Michael, Recueil des actes de Charles de Blois…, op. cit.
b. RVL : Roblin, Vincent, Recueil des actes des vicomtes de Limoges…, op. cit.
c. Rt : Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. II.
d. Arch. dép. PA : Arch. dép. des Pyrénées-Atlantiques.
Notes
1 Roblin, Vincent, Recueil des actes des vicomtes de Limoges (xe-xive siècle), Genève, Droz, 2009, n° 172 p. 319, juillet 1275.
2 Clément-Simon, Gustave, « Le testament de Françoise de Bretagne », Bulletin de la Société historique et archéologique de la Corrèze, t. 13, 1891, p. 420-426.
3 Roussel, Claude Youenn, La mainmise des Bretons sur le Limousin-Périgord, 1254-1522. Noblesse et troupes bretonnes, Limousin, Occitanie, Espagne, Italie, Grèce, Paris, Guénégaud, 2002.
4 Pour la période 1275-1317 correspondant à Arthur II, Jean III et Guy de Penthièvre, l’édition de V. Roblin ne compte que dix-neuf actes (Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit.).
5 Chroniques de Saint-Martial de Limoges, éd. Henri Duplès-Agier, Paris, Renouard, 1874.
6 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 172, p. 319, 21 juillet 1275.
7 Sur la situation politique de la cité de Limoges à l’arrivée d’Arthur, voir : Guibert, Louis, « Tableau historique et topographique de Limoges », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. 59, 1909, p. 205-336 ; Le Limousin entre France et Angleterre (xiie-xve siècles). Catalogue de l’exposition présentée par les Archives départementales de la Haute-Vienne, Limoges, Arch. dép. de la Haute-Vienne, 18 octobre-15 décembre 1999, Limoges, 1999 ; Limouzin-Lamothe, Roger, Le diocèse de Limoges des origines à la fin du Moyen Âge, 2 vol., Strasbourg-Paris, F.-X. Le Roux, 1951-1953, t. i ; Pérouas, Louis (dir.), Histoire de Limoges, Toulouse, 1989.
8 Studd, Robin, « The “privilegiati ” and the Treaty of Paris, 1259 », in La France anglaise au Moyen Âge; actes du 111e Congrès national des Sociétés savantes, Poitiers, 1986, Paris, Éd. du cths, 1988, p. 175-189.
9 Ordonnances des rois de France de la 3e race, éd. Denis François Secousse, Paris, 7 vol., 1729-1750, t. iii, 1732, p. 58 ; évoqué aussi dans Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 167. Voir aussi la traduction française de R. Bonaventure dans Roussel, Claude Youenn, La mainmise des Bretons…, op. cit., p. 31.
10 Tixier, J., « Production et circulation du monnayage de Saint-Martial : l’éclairage des trouvailles monétaires », dans Andrault-Schmitt, Claude (dir.), Saint-Martial de Limoges. Ambition politique et production culturelle, Limoges, Presses universitaires de Limoges, 2007, p. 87.
11 Grenier, Paul Louis, « La cité de Limoges, son évêque, son chapitre, son consulat, (xiie-xviiie siècle) », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. 57, 1907, p. 80.
12 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges (xe-xive siècle). Famille et pouvoir entre Limousin et Périgord, thèse dactyl., Paris, École pratique des hautes études, 2009, t. ii, p. 301.
13 Le fonds de la famille est passé dans celui d’Albret et a été transféré à Pau où il est depuis conservé aux Arch. dép. des Pyrénées-Atlantiques, s E. 1 à 890. Le fonds a fait l’objet d’un recensement par Roussel, Claude Youenn, La mainmise des Bretons…, op. cit., p. 197-211. Une partie de ces actes a été éditée par Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges… op. cit. et Id., Recueil des actes…, op. cit.
14 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 173, p. 320, 2 décembre 1279.
15 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., p. 359-360.
16 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 135-136.
17 « Anno Domini M° cc°lxx°v°, obiit dompnus abbas Sancti Martialis Jacobus […] habuimus discordiam inter nos, eu ! proh dolor ! nec potuimus concordare in aliquem ; et fuerunt partes due, scilicet Petrus, prior de Rofiaco et Iterius, prepositus de Subterranea ; tamen prior fuit confirmatus et benedictus », Chronicon B. Iterii, Chroniques de Saint-Martial…, op. cit., p. 126 ; voir aussi p. 12-23.
18 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 126. Il termine la chronologie des abbés (849-29 janvier 1295) copiée dans le ms Lat. 1338, f° 237v, ibidem, p. 243.
19 Rédigé à partir de 1338, sous l’épiscopat de l’évêque Aymeric Chati de l’Age-au-Chapt (Delaume, Liliane, Histoire d’un fonds d’archives. L’évêché de Limoges du Moyen Âge à la Révolution. Étude archivistique des documents mentionnés dans le cartulaire de l’évêché de Limoges O Dominae et Tuae Hodie, 6 vol., Paris, thèse, université de Paris I, 1980).
20 Cartulaire inventaire rédigé à partir de 1427 (Delaume, Liliane, Histoire d’un fonds d’archives…, op. cit., « Édition du cartulaire Tuae Hodie », n° 363, p. 241).
21 Delaume, Liliane, Histoire d’un fonds d’archives…, op. cit., « Édition du cartulaire O Domina », n° 268, 270, p. 215-219.
22 Delaume, Liliane, Histoire d’un fonds d’archives…, op. cit., « Édition du cartulaire O Domina », n° 270, p. 219 ; Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 189, p. 339, 1305.
23 Marvaud, François, Histoire des vicomtes et de la vicomté de Limoges, 2 vol., Paris, Dumoulin, 1873, p. 342.
24 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 135.
25 « Arturus, vicecomes Lemovicencis et vicecomitissa uxor sua, heres Lemovicini, nomine Maria, insurrexerunt super nos cum armis et fregerunt portas viridarii nostri et combusserunt eas. Post hec, dissipaverunt aquarum conductus veniencium in abbaciam nostram, ita quod aqua ultra modum indigebamus. Socios nostros usque ad sanguinis effusionem percusserunt in nostro cimiterio prepositus Lemovicensis, qui vocatur Raymundus de Crosenc…», Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 180.
26 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 140.
27 « Anno Domini M°CC° octogesimo sexto, mercennaria fructuum et aliarum mercium que vendebantur in claustro Lemovicensi fuerunt mutata per gentes vicecomitis Lemovicensis ad plateam Sancti Michaelis de Leonibus circa leones lapideos », Chroniques de Saint-Martial…, op. cit., p. 136.
28 « Die Veneris post octabas Penthecostes, anno Domini m°ccc° quinto, vendicio piscium, qui solebant vendi ad portam Peyssonieyra fuit mutata ad gradum de Quadruvio per gentes vicecomitis Lemovicensis », Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 141.
29 Guibert, Louis, « Les foires et marchés du Limousin », L’almanach limousin, 1887, p. 7.
30 « Pondera dicti castri prope portas vel alibi apposita vel appensa et cubitorum et alnarum omniumque ponderum et mensurarum traditio, tailliato, inspectio et emende […] ad vicecomitissam pertineant », Ordonnances des rois de France…, éd. Denis François Secousse, t. 3, Paris, 1732, p. 61.
31 « Stanna vel stalla ejusdem castri ad vendendum panes seu carnes aut pisces vel quelibet mercimonia ordinata vel ordinandum parata […] que non sun in locis propriis dictorum burgensium vel hominum aut non sunt propria singulorum ad dictam Mariam […] pertineant », Chronique de Saint-Martial…, op. cit.
32 Chacun associe l’autre à l’exercice de la justice qu’il exerce, l’évêque se réservant la juridiction de sa cour, le roi, les droits qu’il détient sur les consuls. Delaume, Liliane, Histoire d’un fonds d’archives…, op. cit., « Édition du cartulaire Tuae Hodie », n° 77, p. 47, septembre 1307.
33 Voir note 14.
34 « Guido, vicecomes Lemovicensis habuit et acquisivit domum que quondam fuit fratrum de Peyroza, que sita in platea Sancti Michaelis de Leonibus, juxta domum de Chaminada », Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 145.
35 Texier, Pascal, « La datation des deniers féodaux anonymes de Limoges (xe-xiiie siècles) », Travaux d’archéologie limousine, t. 17, 1997, p. 71-77.
36 Il consent à plafonner l’aide aux quatre cas à 1 000 livres tournois pour les bourgeois du château (Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 183, p. 333, 1293).
37 Le duc consent à verser à Marguerite de Bourgogne la somme de 15 000 livres tournois (Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 166, p. 308, mars 1274). Jean Ier promet de la verser le 17 juin 1275, avant la célébration du mariage le 22 juin (La Borderie, Arthur de, Recueil d’actes inédits des ducs de Bretagne, (xie, xiie, xive siècles), Rennes, Impr. Ch. Catel, 1888, p. 225-226).
38 « G. de Malo Monte qui regebat vice comitatum », Majus Chronicon Lemovicense, Recueil des historiens de France, t. 21, Guigniaut, Joseph Daniel et Wailly, Natalis de, éd., Paris, Aux dépens des libraires associés, 1855, col. 758 j.
39 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 174, p. 323, 15 juillet 1280 ; Rémy, Christian, « Chalus et les châteaux de maître Géraud de Maulmont », Bulletin monumental, vol. 159, 2007, p. 113-141 ; Id., Les rois de France en Limousin et Périgord de Philippe Auguste aux derniers capétiens : agents, manifestations et rythmes de l’implantation du pouvoir royal dans le nord-est de l’Aquitaine de 1200 à 1326, thèse dactyl., université de Limoges, 2000, t. ii, p. 134.
40 Majus Chronicon Lemovicense, Recueil des historiens de France…, op. cit., vol. 21, col. 785 k.
41 D’après le Majus Chronicon Lemovicense, Recueil des historiens de France…, op. cit., « il a acquis le château de Chalucet pour lui et non pour la comtesse et récupère le castrum inférieur ».
42 Rémy, Christian, « Hélie de Maulmont senior, docteur en l’un et l’autre droit, (1267) », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. 130, 2002, p. 308-314.
43 « Cahier en papier contenant des extraits des donations faites par les ducs de Bretagne et autres aux seigneurs de Pompadour depuis 1206 jusqu’en 1570 », décrit par Poulbrière, J.-B., « Copie de l’inventaire des titres qui se sont trouvés dans le trésor du château de Pompadour lors de l’arrivée du sieur Benotte, déchiffreur, au mois d’avril 1765 », Bulletin de la Société des lettres, sciences et arts de la Corrèze, t. 21, 1899, p. 386-391 ; t. 23, 1901, p. 585-586 ; t. 25, 1903, p. 315-317 ; t. 30, 1908, p. 65 et 292.
44 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 195, p. 346, 1312.
45 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 194, p. 345, 29 novembre 1312.
46 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 198, p. 350, 1315).
47 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 196, p. 347, 1312.
48 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 197, p. 350, 1314.
49 Voir tableau, sur les juristes et le personnel administratif qui gravitent autour de lui.
50 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 196, p. 347, 1312.
51 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 119, p. 245, 1237.
52 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 196, p. 347, 1312 ; voir aussi Id., Les vicomtes…, op. cit., t. ii, n° 276, p. 357 ; 282, p. 362 ; 296bis, p. 375.
53 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 239, p. 318, 1279.
54 Sur leurs fonctions en Bretagne voir Oheix, André, Essai sur les sénéchaux en Bretagne, des origines au xive siècle, Paris, Fontemoing, 1913.
55 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 244, p. 322, 1286.
56 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 267, p. 350, 7 avril 1297.
57 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 260, p. 343, 14-30 juin 1293.
58 Voir tableau, annexes 4 et 5.
59 Arch. dép. des Pyrénées-Atlantiques, E 856 ; Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, p. 228-230.
60 Voir tableau p. 18, annexe 5.
61 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 173, p. 320, 1er décembre 1279 ; Id., Les vicomtes de Limoges… op. cit., t. ii, n° 239, p. 318, 1279.
62 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 244, p. 322, 1286 ; n° 245, p. 323, 1287 ; n° 253, p. 331 1290.
63 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 296bis, p. 375, 30 avril 1308.
64 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 278, p. 358, 1302.
65 Jones, Michael, Recueil des actes de Charles de Blois et Jeanne de Penthièvre, duc et duchesse de Bretagne (1341-1364), suivi des actes de Jeanne de Penthièvre (1364-1381), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 1996, n° 261, p. 215, 22 septembre 1361.
66 « Symon de Monteboscherio, miles qui tunc locum tenem vicecomitis Lemovicensiis », Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges… op. cit., n° 313bis, p. 390 ; Jean de Montbourhier, sénéchal de Limoges, Jones, Michael, Recueil des actes de Charles de Blois…, op. cit., n° 166, p. 151, 1354 ; n° 196, p. 176, 30 mai 1357 ; Michel Brand’honneur associe à cette famille une motte castrale dans la commune de Vignac (Brand’honneur Michel, Manoirs et châteaux dans le comté de Rennes. Habitat à motte et société chevaleresque (xie-xiie siècles), Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2001, p. 282-290).
67 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 268, p. 351, 14 décembre 1298.
68 Jones, Michael, Recueil des actes de Charles de Blois…, op. cit., n° 78, p. 95, 1346.
69 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 180, p. 329, 1287.
70 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 183, p. 333, avant février 1293.
71 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 193, p. 344, 9 septembre 1308.
72 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 176, p. 324, 1287.
73 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 178, p. 327, 12 juin 1287.
74 « Les parties avouaient devant le juge les conventions qu’elles avaient faites et le juge les condamnait à les observer » (Planiol, Marcel, Histoire des institutions de Bretagne, Mayenne, Association pour la publication du manuscrit de M. Planiol, 1982, t. iv, p. 341).
75 Delhoume, Didier et Rémy, Christian, « Le phénomène vicomtal en Limousin ixe-xiie siècles », dans Débax, Hélène (dir.), Vicomtes et vicomtés dans l’Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Mirail, 2008, p. 248.
76 Celui passé devant Étienne Cotet, sénéchal du vicomte, déclarant que Pierre, Arnaud et Aimeri Franju étaient les hommes taillables de Giraud de Magnac se termine selon la formule « constat de cancellatura hobedire »(Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges… op. cit., t. ii, n° 253, p. 331, 6 juillet 1290).
77 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 266, p. 349, 1296 ; 267, p. 350, 1297 ; 272, p. 354, 1300 ; 273, p. 355, 1300 ; 276, p. 357, 1301 ; 279, p. 361, 1303 ; 280, p. 36, 1303 ; 284, p. 36, 1303 ; 301, p. 381, 1310 ; 302 p. 381, 1310.
78 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 268, p. 351, 1298.
79 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 275, p. 355, 1301.
80 « in aula vicecomitis » (Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 260, p. 343, 14-30 juin 1293).
81 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 267, p. 350, 1297
82 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 268, p. 351, 1298. Il était probablement parent avec ce Guillaume Le Borgne évoqué dans la liste de Saint-Yriex, un seigneur de Créhéren près de Morlaix.
83 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 260, p. 343, 1293.
84 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit.., n° 260, p. 343, 1293 ; 282, p. 362, 1303 ; 296bis, p. 375, 1308.
85 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 296bis, p. 375, 1308.
86 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 278, p. 358, 1302.
87 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 279, p. 361, 1303 ; 280, p. 361, 1303 ; 284, p. 363, 1303 ; 289, p. 366, 1305.
88 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 298, p. 379, 1308 ; 301, p. 381, 1310 ; 304, p. 382, 1310.
89 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 267, p. 350, 1297 ; 273, p. 355, 1300.
90 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 285bis, p. 364, 1304.
91 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 286, p. 365, 1305.
92 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 292, p. 370, 1307.
93 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 310, p. 387, 1310.
94 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 303, p. 382, 1310.
95 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 296bis, p. 375, 1308.
96 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 285, p. 364, 1303.
97 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 246, p. 324, 1287 ; Id., Recueil des actes…, n° 190, p. 340, 1307.
98 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 277, p. 357, 1302.
99 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 177, p. 325, 1287 ; Rémy, Christian, « La mouvance féodale de l’abbaye de Solignac d’après un rouleau d’hommages de la fin du xiiie siècle », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. 135, 2007, p. 64.
100 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 188, p. 338, 1303.
101 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 181, p. 330, 1275-1290.
102 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. II, n° 250, p. 329, 1287.
103 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 181, p. 330, 1275-1290.
104 Évoqué par Gaignière, mais aujourd’hui perdu (BnF, ms lat. 17117, f° 28).
105 Arch. dép. de la Charente, G 20, Le livre des fiefs de Guillaume de Blaye (voir éd. Jean Nanglard, Angoulême, Impr. de Chasseignac et Bodin, 1906, p. 246-247).
106 Boutaric, Edgard, Actes du Parlement de Paris, 2 vol., Paris, Plon, 1863-1967, t. ii, 1299-1328, n° 4232, p. 200.
107 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 242, p. 321, 1er mai 1283.
108 En 1265, elle prête hommage à l’évêque d’Angoulême, Robert, dans le prieuré de Montbron (Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 155, p. 293, 1265).
109 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 171, p. 316, 1273-1275.
110 Arch. dép. des Pyrénées-Atlantiques, E 861.
111 « Et debet vicecomes Lemovicensis ad mandatum episcopi Engolimensis venire apud Engolismam, vel alibi in dyocesi Engolismensi, personaliter ad faciendum dictum homagium episcopo ubi episcopus mandavit » (Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 181, p. 330, 1275-1290).
112 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 250, p. 329, 1287.
113 « p. de Sancto Valerico […] sazinit totum jus quod vicecomes Lemovicensis habebat in castro Lemovicensi pro eo quia nolebat sibi facere homagium quod sibi debebat pro dicto castro… Et hujusmodi sazina duravit usque ad diem lune post isti sunt dies, qua die dominus Philipus, rex Francie, amovit dictam sazinam… », Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 135.
114 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 180.
115 Jean prête serment à l’abbé et pour le commémorer offre un repas aux moines (Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 143).
116 Chronique de Saint-Martial…, op. cit., p. 145.
117 Delhoume, Didier, « Les vicomtes de Limoges et l’abbaye : difficultés et enjeux d’un pouvoir urbain, (ixe-xve siècle), dans Andrault-Schmitt, Claude (dir.), Saint-Martial de Limoges…, op. cit., p. 86
118 Ibidem.
119 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 277, p. 357, 8 juillet 1302.
120 Thuillat, Jean-Pierre, La Tour du Plö : histoire et secrets du plus ancien monument civil de Saint-Yriex, Saint-Yriex-la-Perche, Histoire et patrimoine en pays arédien, 1998.
121 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 282, p. 362, 27 mars 1303.
122 Boutaric, Edgard, Actes du Parlement…, op. cit., t. 1, n° 1331, p. 119 ; Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 296bis, p. 375, 30 avril 1308.
123 Sur la liste des malefactores et raptores de 1317 : Arch. dép. des Pyrénées-Atlantique, E 856 ; Thuillat, Jean-Pierre, « Un ost du vicomte de Limoges entré en armes dans la ville de Saint-Yriex, le 24 août 1317 », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. 124, 1996, p. 70-79.
124 Notamment le contrôle des routes, une de ses prérogatives remise en cause en 1271 lorsque trois chevaliers avaient été capturés par les hommes de Saint-Yriex sur une route (Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., n° 218ter, p. 274). De même certains prisonniers avaient été libérés par les hommes des chanoines.
125 Louis, Sara, La spiritualité des laïcs dans le diocèse de Limoges principalement d’après leurs testaments (1220-1520), thèse dactyl., université de Poitiers, 1979.
126 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n°255, p. 334, 25 octobre 1292.
127 Voir sur le couvent des Carmes de Limoges : Denis, Julien, Le couvent des Carmes de Limoges, Limoges, Culture et patrimoine en Limousin, 2001.
128 Douais, Abbé « Les frères prêcheurs », Bulletin de la Société archéologique et historique du Limousin, t. 40, 1893, p. 879.
129 Le duc Jean II avait fondé le couvent de Ploermel (Morice, Pierre Hyacinthe, Mémoires pour servir de preuves à l’histoire ecclésiastique et civile de Bretagne, 3 vol., Paris, 1742-1746, t. 1, col. 1186).
130 Jones, Michael, Recueil des actes de Charles de Blois…, op. cit., n° 61, p. 89, avant le 13 mars 1345.
131 Dans son testament, il lègue 2 135 livres aux établissements monastiques bretons, dont la majeure partie aux mendiants (Martin, Hervé, Les ordres mendiants en Bretagne, vers 1230-vers 1530 : pauvreté volontaire et prédication à la fin du Moyen Âge, Paris, Klincksieck, 1975, p. 182).
132 Jones, Michael, Recueil des actes de Charles de Blois…, op. cit., n° 61, p. 89, avant le 13 mars 1345.
133 Voir pour leur présentation : Lemaître, Jean-Loup, « Les anniversaires de la noblesse limousine fondés à Saint-Martial de Limoges (xie-xiie siècle) », in Constable, Giles, Melville, Gert, Oberste, Jörg, (dir.) dans Die Cluniazenser in ihrem politisch sozialem Umfeld, Münster, Lit, 1998, p. 213-251.
134 Lemaître, Jean-Loup, Les documents nécrologiques de l’abbaye Saint-Pierre de Solignac, Paris, Académie des inscriptions et belles-lettres, 1984.
135 Lemaître, Jean-Loup, Mourir à Saint-Martial. La commémoration des morts et les obituaires à Saint-Martial de Limoges du xie au xiiie siècle, Paris, de Boccard, 1989.
136 Lemaître, Jean-Loup, « Les anniversaires… », art. cit.
137 Roblin, Vincent, Recueil des actes…, op. cit., n° 158, p. 300, 15 août 1269.
138 Roblin, Vincent, Les vicomtes de Limoges…, op. cit., t. ii, n° 255, p. 334, 25 octobre 1292.
139 « Anno gracie m°cc°xxviii°, iiii° kal. aprilis obiit Guido, vicecomes Lemovicensis, et dedit nobis ad suum anniversarium x libras reddendas, et fuit cepelitus feria II post Ramis Palmarum in capella abbatis cum patre suo et papone », Chroniques de Saint-Martial…, op. cit., p. 121.
140 Lemaître, Jean-Loup, Mourir à Saint-Martial…, op. cit., p. 648-649.
141 Beaugourdon, Jean de, et Laurent, Jean-Paul, Excideuil : visite et restitution du château, promenade dans la ville, histoire de la châtellenie et de ses seigneurs, Paris, Graphica, 1954.
142 Delorme, F.-M. « Les cordeliers dans le Limousin aux xiiie-xve siècles », Archivum Franciscanum Historicum, 23, 1937, p. 236-241 ; Douais, Célestin, Les frères prêcheurs de Limoges, textes latins, Toulouse, Privat, 1892, p. 46.
143 Copy, Jean-Yves, Art, société et politique au temps des ducs de Bretagne : les gisants haut-bretons, Paris, aux Amateurs de livres, 1986. Sur le tombeau de Jean II, voir Santrot, Marie-Hélène, Entre France et Angleterre. Le duché de Bretagne. Essai d’iconographie des ducs de Bretagne, Nantes, Conseil général de Loire-Atlantique, 1988, p. 40-41.
144 Nadaud, Nobiliaire du diocèse et de la généralité de Limoges, réimpr, Paris, éditions du Palais Royal, 1974 (voir n° 8), t. iii, p. 108.
145 Marvaud, François, Histoire des vicomtes…, op. cit., p. 341.
146 Ibid. p. 342.
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Référence papier
Cédric Jeanneau, « Les ducs de Bretagne, vicomtes de Limoges », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest, 126-2 | 2019, 9-34.
Référence électronique
Cédric Jeanneau, « Les ducs de Bretagne, vicomtes de Limoges », Annales de Bretagne et des Pays de l’Ouest [En ligne], 126-2 | 2019, mis en ligne le 01 janvier 2022, consulté le 17 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/abpo/4477 ; DOI : https://doi.org/10.4000/abpo.4477
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