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3. Histoire, Art et Archéologie, Période pré-Islamique
3.2. Ouest de l’Iran
3.2.3. Séleucides, Parthes et Sassanides
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Rika Gyselen. La géographie administrative de l’empire sassanide : les témoignages épigraphiques en moyen-perse

Julien Cuny
Référence(s) :

Rika Gyselen. La géographie administrative de l’empire sassanide : les témoignages épigraphiques en moyen-perse. Bures-sur-Yvette : Groupe pour l’Étude de la Civilisation du Moyen-Orient, 2019. xxxviii+462 p., (Res Orientales XXV), ISBN : 978-2-9521376-9-0.

Texte intégral

1Cet ouvrage se veut à la fois une réactualisation du livre que l’A. avait publié en 1989 dans la première livraison de la série des Res Orientales (La géographie administrative de l’empire sassanide. Les témoignages sigillographiques) et une analyse croisée des données de la sigillographie avec d’autres sources épigraphiques (inscriptions rupestres et monumentales, monnaies, inscriptions sur argenterie, graffiti et dipinti de Dura-Europos, parchemins et papyri pehlevis, autres sources pehlevies).

2L’épine dorsale de l’étude reste l’élaboration d’un impressionnant corpus de sceaux administratifs et de fonctionnaires, conservés par leur matrice d’origine ou par leurs empreintes sur bulle. En 30 ans, l’A. a largement œuvré à l’accroissement de ce corpus, passant (pour les sceaux d’administrations) d’un total de 22 sceaux-matrices et 360 empreintes sur bulle en 1989, à 32 sceaux-matrices et pas moins de 949 empreintes actuellement : en tenant compte des multiples occurrences d’un même sceau sur plusieurs bulles, on passe donc d’un corpus de 147 sceaux en 1989 à 249 en 2019 (dont 2 seulement attestés à la fois par un sceau-matrice et par une ou plusieurs empreintes).

3L’introduction de l’ouvrage offre des synthèses mises à jour sur la structure de l’administration territoriale, les désignations des niveaux du découpage administratif, les différentes administrations attestées. La structure territoriale en trois niveaux principaux (canton, province, région) mise en lumière en 1989 s’est ainsi enrichie de deux nouvelles circonscriptions de grande superficie : les kust qui sont quatre grandes subdivisions militaires de l’empire, et une « très grande région » sous l’autorité d’un āmārgar (une seule attestation, dans les provinces au sud du Caucase, peut-être adaptée à cette seule situation particulière).

4Le cœur de l’ouvrage est un catalogue raisonné des toponymes attestés (126 entrées) pour chacun desquels l’intégralité des attestations épigraphiques est indiquée de manière exhaustive et sont très souvent illustrées. Un commentaire proposant une localisation (pas toujours possible) et une discussion des sources cherche en général à reconstituer les évolutions du statut et/ou du découpage du territoire en question. La seconde partie est un catalogue raisonné des administrations et des titres administratifs. On pourrait trouver curieux d’y trouver également les « šāh territoriaux » (Kermān-šāh, Gēlān-šāh, Marw-šāh, etc.) qu’on ne peut évidemment pas considérer comme de simples fonctionnaires, mais cette entrée est l’occasion pour l’A. d’examiner les évolutions de statuts de ces territoires à la fin de l’empire : certains ont conservé ce statut qui peut supposer une certaine autonomie, d’autres au contraire sont devenus des šahr ou des ostān, phénomène que l’on peut interpréter comme un renforcement du contrôle royal central.

5À travers cet exemple, on comprend que l’ambition de l’A., avec la convocation de l’ensemble des sources primaires, est d’inscrire l’organisation administrative de l’empire sassanide dans la diachronie et de tracer des évolutions. En effet, les sceaux d’administration (impersonnels, i.e. sans nom de fonctionnaire) sont généralement considérés comme une nouveauté introduite par les réformes du deuxième règne de Kawād Ier à partir de 499 et donc témoignant de l’administration de l’empire après cette date. Mais l’usage de sceaux personnels pour des fonctionnaires appointés d’une charge particulière (sceaux d’administrateur, mentionnant son nom et sa charge) sont attestés antérieurement. En outre, des fonctionnaires ou des territoires de l’empire peuvent apparaître dans d’autres documents (monnaies, inscriptions, vaisselle etc.) plus anciens que ces réformes. L’A. a ainsi pu mettre en évidence la continuité du statut de certaines provinces (provinces de Hamadān et de Gay sous l’autorité d’un šahrab -satrape- au IIIe comme au VIe s.) ou au contraire les changements de statuts qui semblent souvent correspondre à l’intégration plus étroite de territoires « féodaux » au sein de la structure impériale.

6Ce livre deviendra un outil indispensable pour tout travail consacré à la géographique historique, à l’histoire administrative et à l’histoire politique de l’empire sassanide, d’autant plus qu’il intègre un très riche ensemble d’indices, de cartes et d’illustrations, souvent inédites.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Julien Cuny, « Rika Gyselen. La géographie administrative de l’empire sassanide : les témoignages épigraphiques en moyen-perse »Abstracta Iranica [En ligne], Volume 42-43 | 2021, document 23, mis en ligne le 30 juillet 2021, consulté le 10 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/abstractairanica/52803 ; DOI : https://doi.org/10.4000/abstractairanica.52803

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