1L’A. rappelle que si les fleuves et les cours d’eau de Mésopotamie ont été exploités pour l’irrigation, ce qui a été largement étudié dans les textes et les prospections depuis des décennies, ils sont aussi des voies de circulation indispensables aux échanges et au ravitaillement des grandes cités. Aux cours d’eau naturels, parfois changeants, s’ajoutent des canaux dont les rois néo-babyloniens puis achéménides ont apporté tout leur soin pour favoriser l’économie et percevoir des taxes.

2Dans le cadre des voies d’eau et transport à longue distance, l’une des villes à desservir était Suse, résidence royale, et dès le début de la période achéménide, un nouveau canal (nār kabāru, litt. « grand canal ») a été creusé dont la prise d’eau était en amont de Babylone. Ce canal était la principale voie de communication entre la Babylonie centrale (les villes et territoires de Babylone, Borsippa, Nippur) et Suse, dont le but premier était d’approvisionner cette dernière qui, d’après les données épigraphiques et archéologiques, assez pauvres il est vrai, n’a pas connu d’implantation massive d’ouvriers agricoles comme la plaine de Persépolis. Prudent, l’A. note cependant qu’une autre voie de transport de la Babylonie à Suse pouvait être depuis Ur au sud par le golfe Persique et la remontée du fleuve Karun. Dans d’autres directions, vers l’ouest principalement, les voies d’eau ont joué un grand rôle dans le transport des marchandises et des matériaux, ce qui nécessitait contrôle et entretien suivi de la part du pouvoir central qui devait être fort.