1Ce livre est né d’un colloque néerlandais sur l’Antiquité tardive et le début de l’Islam organisé par la Fondation Zenobia en 2015, Mohammed en het einde van de Oudheid (« Mohammed et la fin de l’Antiquité »), et la successive publication en néerlandais des actes du colloque (Mohammed en de Late Oudheid, Hilversum: Verloren, 2018). Des 10 articles qui composaient l’ouvrage néerlandais, 7 sont republiés en traduction anglaise et 2 nouveaux articles (Webb, Cordoni) ont été ajoutés.

2Le premier chapitre introduit l’ouvrage en discutant la thèse de Pirenne, qui reconnait dans l’expansion islamique un tournant historique séparant définitivement l’Antiquité et le Moyen Age, et les nouvelles approches invitant à considérer l’émergence de l’islam dans son contexte tardo-antique. Celui-ci est suivi par trois articles (Wilde, Weststeijn, Motzki) se focalisant sur le Coran, proposant d’interpréter le texte coranique dans son contexte historique tarde-antique et en s’éloignant ainsi de l’exégèse médiévale islamique. Les quatre contributions successives (van Bladel, Webb, Sijpesteijn, Al-Jallad) montrent la transformation graduelle apportée par les conquêtes arabo-islamiques, en se focalisant plus spécifiquement sur les changements identitaires et culturels vécus par les conquérants et les conquis. Pour finir, les deux derniers articles du volume (Cordoni, Vroom) proposent deux études de cas qui analysent l’impact des conquêtes arabes respectivement sur l’empire byzantin et les communautés juives.

3On notera que la question des réactions militaires, politiques, religieuses et culturelles des états voisins – notamment les empires byzantin et sassanide – face à l’émergence de la nouvelle communauté arabo-islamique n’est pas suffisamment abordée. En réalité, les 10 contributions insistent particulièrement sur les changements opérés au sein de la communauté arabo-islamique elle-même, en mettant l’accent de manière prioritaire sur les réactions des conquérants au détriment de celles des conquis. Malgré cela, le volume propose une contribution importante à l’étude de l’impact des conquêtes arabes sur les cultures méditerranéennes et proche-orientales.

4Plan de l’ouvrage :

51. Josephine van den Bent, Floris van den Eijnde, Johan Weststeijn, “Late Antique Responses to the Arab Conquests: An Introduction” (1-31)

62. Clare Wilde, “The Qur’ānic Rūm: A Late Antique Perspective” (32-55)

73. Johan Weststeijn, “Wine and Impurity in the Sura of the Bees: A Structuralist Interpretation of Qur’ān16:67” (56-73)

84. Harold Motzki, “Historical-Critical Research of the Sīra of the Prophet Muhammad: What do We Stand to Gain?” (74-88)

95. Kevin van Bladel, “Arabicization, Islamization, and the Colonies of the Conquerors” (89-119)

106. Peter Webb, “Continuity and Change: Elite Response to the Founding of the Caliphate” (120-170)

117. Petra M. Sijpesteijn, “Muhammad’s World in Egypt” (171-194)

128. Ahmad Al-Jallad, “‘May God be Mindful of Yazīd the King’: Further Reflections on the Yazīd Inscription and the Development of Arabic Scripts” (195-211)

139. Constanza Cordoni, “Of Siblings, Kingdoms, and the Days of the Messiah: Jewish Literary Responses to the New Order in the Land of Israel in the First Muslim Period” (212-244)

1410. Joanita Vroom, “New Light on the Dark Ages: A Byzantine Perspective on the Arab Expansion” (245-266).