1Il s’agit d’une contribution présentée au colloque organisé par Geoffrey Greatrex sur le thème “The Christians with the Sasanian period” / « Les chrétiens à l’époque sassanide », le 14 novembre 2020. La finalité de cet article est de montrer une différence d’approche quant au culte des reliques entre les autorités chrétiennes de l’empire romain oriental et celles de l’Iran sassanide. Pour l’A., le peu d’attestations de ce culte dans les textes martyrologiques syriaques orientaux s’expliquerait par une option théologique des Orientaux selon laquelle un état léthargique des âmes après la mort limitait conséquemment un recours à l’intercession des martyrs et leur intervention dans les affaires terrestres ; un autre facteur explicatif serait l’appréhension du corps mort dans les deux empires, l’accès limité aux reliques en Perse éclairant selon l’A. la minimisation de leur valeur et, a contrario, une valorisation des hagiographies. Notons que la perception d’un état inactif, de sommeil, des trépassés est surtout perceptible dans la première littérature syriaque et peut difficilement être considérée comme une valeur absolue : le développement de la mystique ou des textes monastiques en particulier en rend compte. Pour le rapport (certes ambigu et apotropaïque) des rois perses aux reliques, on se souviendra des ex-votos de Khusrō II au sanctuaire de Serge et Bacchus. Le contexte politico-religieux, avec des exactions récurrentes, très différent de celui de l’après-Constantin côté occidental, est une donnée clef pour comprendre cette dissemblance relative dans le processus de vénération des reliques. Ajoutons que l’importance conférée au ḥnana est un aspect important du développement de ce culte dans l’empire sassanide, relayé par les communautés monastiques.