1L’A. s’est déjà intéressé à la question du christianisme en Inde dans le cadre d’échanges interculturels entre la Mésopotamie, la Perse et l’Inde dans un ouvrage paru en 2018 intitulé The Journey of Christianity to India in Late Antiquity: Networks and the Movement of Culture, publié à Cambridge University Press. Il étudie ici les mouvements missionnaires chrétiens depuis l’empire sassanide vers le sud de l’Inde, en particulier la côte du Kérala. Il remarque à juste titre l’absence de documentation sur ce phénomène, même s’il est établi que des communautés chrétiennes étaient installées dès le VI^e siècle à Taprobane (Sri Lanka), Malé (côte du Kerala), Kalliena (dans les environs de Mumbai) ou sur l’île de Dioscoride (Socotra) au témoignage du voyageur Cosmas Indicopleustès dans sa Topographie chrétienne. Pour mieux cerner les circonstances d’un ancrage du christianisme au sud de l’Inde, l’A. examine les réseaux marchands, les acteurs perses et les routes maritimes à travers la mer Érythrée entre le V^e et le XI^e siècle, attribuant les premiers établissements de chrétiens dans cette région à des facteurs éminemment commerciaux. Comme on le sait, il faut attendre le V^e s. pour voir émerger des traces de ces réseaux entre la Mésène, les côtes du Fars et l’Inde. C’est à cette époque qu’il situe la circulation des Actes de Thomas en Inde du sud et, corrélativement, la mise en place d’une topographie sacrée qui expliquerait l’attrait de mouvements de pèlerinage dès le siècle suivant. Cet article offre une synthèse commode des connaissances actuelles sur le sujet.