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Notes

1 Gaetano Arfè, « I comunisti e la loro storia » in Paolo Macry, Angelo Massafra (a cura di.), Fra storia e storiografia, Bologna, Il Mulino, 1994, p. 245-258.

2 Maria Grazia Meriggi, « Osservazioni sull’uso del marxismo nella storia sociale », C.A. Barberini (a cura di.), Marx e la storia, Milan, UNICOPLI, p. 79-94.

3 Llorens R. Ceamanos, De la historia del movimiento obrero a la historia social. L’actualité de l’Histoire (1951-1960) y Le mouvement Social (1960-2000), Zaragoza, Prensas Universitarias, 2004.

4 Gastone Manacorda, Storiografia e socialismo: saggi e note critiche, Padova, Liviana, 1967.

5 Maurice Agulhon, « Critique et histoire chez les historiens soviétiques », Nouvelle Critiques, LIX, 1954, p. 98-114 ; Georges Lefebvre, « Histoire de France et historiens soviétiques », Annales E.S.C., VIII/1, 1953, p. 74-76.

6 Il faut noter une différence importance au niveau européen : en France et en Italie un certain nombre d’historiens marxistes accèdent alors à des positions académiques, notamment grâce au soutien d’une génération précédente composée notamment de Georges Lefebvre (1874-1959), Ernest Labrousse (1895-1988) ou Delio Cantimori (1904-1966). En revanche en Angleterre, la plupart des historiens marxistes ne sont pas pleinement intégrés au monde universitaire et restent globalement dans ses marges : voir le témoignage de Michel Vovelle, « La mia strada alla storia », Studi Storici, XL, p. 657-680 (p. 661).

7 Thomas Kroll, Kommunistische Intellektuelle in Westeuropa. Frankreich, Österreich, Italien und Großbritannien im Vergleich (1945-1956), Cologne, Böhlau, 2007 ; Daniela Coli, « Idealismo e marxismo nella storiografia italiana degli anni ’50 e ’60 » in Pietro Rossi (a cura di), Teoria e storia della storiografia negli ultimi vent’anni, Milan, Il Saggiatore, 1987, p. 38-58.

8 Henri Lefèbvre Le Matérialisme dialectique, Paris, Presses universitaires de France, 1940 ; id., Le Marxisme, Paris, Presses universitaires de France, 1948 ; id., Problèmes actuels du marxisme, Paris, Presses universitaires de France, 1958.

9 Lors de sa création, sont membres de cette commission chargée de « faire un bilan critique de l’histoire bourgeoise, déterminer l’ennemi principal, discerner les alliés, définir les bases de l’alliance » : Émile Tersen (1895-1974), Pierre Angrand (1906-1990), Jean Bruhat (1905-1983), Albert Soboul (1914-1982), André Vieuguet (1917-2006), Jean Massin (1917-1986), Jean Poperen (1925-1997), Annie Kriegel (1926-1995), François Furet (1927-1997), Claude Willard (1922-2017).

10 Léo Figuères, Les Communistes, la Culture et les Intellectuels, Paris, Éditions sociales, 1963.

11 Albertina Vittoria, Togliatti e gli intellettuali. Storia dell’Istituto Gramsci negli anni Cinquanta e Sessanta, Rome, Editori Riuniti, 1992 ; Cyrille Guiat, The French and Italian Communist Parties: Comrades and Culture, London, Franck Cass Publishers, 2003 ; Gilda Zazzara, La storia a sinistra. Ricerca e impegno politico dopo il fascismo, Rome, Laterza, 2011 ; Paolo Favilli, Marxismo e storia. Saggio sull’innovazione storiografica in Italia (1945-1970), Milan, Franco Angeli, 2006.

12 « Les dernières décennies ont mis à rude épreuve une image heureuse du savoir, processus linéaire où tout vint à son heure, par la tranquille addition des vérités. Nous voyons mieux aujourd’hui comment une recherche, débouchant sur quelque point critique, a besoin du secours d’une autre discipline ». Guy Besse, Roland Leroy, Le Centre d’Études et de Recherches Marxistes. Dix ans après sa création, Paris, CERM, 1970, p. 6.

13 « Le choix n’est pas pour le savant entre la philosophie et l’absence de toute philosophie, il est entre une philosophie explicite, écartant consciemment les limites que l’on prétend imposer à la rechercher, et le retour à l’inconscience philosophique, avec tous ses postulats caches ». Roger Garaudy, Le Centre d’Études et de Recherches Marxistes, 1963, p. 20-21. Voir aussi : Roger Garaudy, Humanisme marxiste, Paris, Éditions Sociales, 1957 ; id., Qu’est-ce que la morale marxiste ?, Paris, Éditions Sociales, 1963 ; id., Karl Marx, Paris, Seghers, 1965 ; id., Marxisme du xx^e siècle, Paris-Genève, La Palatine, 1966.

14 Guy Besse, La Morale selon Kant et selon Marx, Paris, CERM, 1963.

15 Maurice Godelier, Horizon, trajets marxistes en anthropologie, Paris, Maspero, 1973.

16 Michel Pêcheux, Analyse automatique du discours, Paris, Dunod, 1969.

17 Régine Robin, « Fief et seigneurie dans le droit et l’idéologie juridique à la fin du xviii^e siècle », Annales historiques de la Révolution française, 43, n° 206, 1971, p. 554-602 ; id., « Le champ sémantique de féodalité dans les cahiers de doléances généraux de 1789 », Bulletin du centre d’analyse du discours de l’Université de Lille III, n° 2, 1975, p. 61-86.

18 Jésus Ibarrola, « La société féodale est-elle une société sans classes ? Contribution à une approche théorique du problème des classes », Revue d’histoire économique et sociale, vol. 44, n° 3, 1966, p. 315-333.

19 Claude Gindin, « Être ‘revue du rationalisme moderne’ », La Pensée, 2019/3, n° 399, p. 8-18 ; id., « 1939 : La Pensée, Revue du rationalisme moderne », Cause Commune, n° 11, mai-juin 2019 [en ligne].

20 Marie-Cécile Bouju, « Les maisons d’édition du PCF, 1920-1956 », Nouvelles Fondations, n^o 7-8,‎ novembre 2007, Paris, Fondation Gabriel Péri, p. 260-265 ; Jean-Numa Ducange, Julien Hage, Jean-Yves Mollier, (dir.) Le Parti communiste français et le livre. Écrire et diffuser le politique en France au xx^e siècle (1920-1992), Dijon, Éditions universitaires de Dijon, 2014.

21 Premières sociétés de classe et mode de production asiatique, Recherches internationales à la lumière du marxisme, n°57-58, 1967 ; Sur le ‘mode de production asiatique’, Paris, Éditions sociales, 1969 ; Le deuxième servage en Europe orientale et centrale, Recherches internationales à la lumière du marxisme, n° 63-64, 1970 ; Maurice Godelier (dir.), Sur les sociétés précapitalistes. Textes choisis de Marx, Engels, Lénine, Paris, Éditions Sociales, 1970, ce recueil est réédité à plusieurs reprises au cours des années 1970 (en 1973, 1975 et en 1978).

22 Jean Chesneaux, « Les sociétés précapitalistes ont-elles une histoire commune ? » in Jean Chesneaux (dir.), Du passé, faisons table rase ?, Paris, La Découverte, 1976, p. 97-102.

23 Guy Dhoquois, Régine Dhoquois, Le Militant contradictoire, préface de Stéphane Hessel, Paris, L’Harmattan, 2004.

24 Guy Dhoquois, « Le mode de production asiatique », Cahiers Internationaux de Sociologie, vol. 41, 1966, p. 83-92.

25 « À d'autres niveaux, on peut distinguer État-fleuve, État-palais, État-Cité ou encore féodalisation et féodalité permanente. (1). La séquence pré-capitaliste ‘typique’, me semble-t-il, passe de l’esclavagisme avec une tentation asiatique dans sa phase pseudo-asiatique au féodalisme qui me paraît être à la fois seigneurial et banal. Ce qui fait que je crois nécessaire de distinguer féodalisme et féodalité lesquelles peuvent être essentiellement de trois types, tribal, asiatique et féodaliste […] Enfin, à l’intérieur du féodalisme, j’ai esquissé une distinction entre le tempo fort du féodalisme de l’Europe occidentale et le tempo plus faible du féodalisme japonais ». Guy Dhoquois, « Propositions pour une classification nouvelle des sociétés humaines (fin) : Signification et sens de l'histoire », L’Homme et la société, n° 13, 1969, p. 215-230 (p. 216).

26 « Le problème du féodalisme est difficile pour deux raisons essentielles : d’abord l’un des vices de l’historiographie actuelle est de mettre le féodal à toutes les sauces, ensuite le féodalisme est un mode de production très complexe, qui aboutit même à une confusion au moins apparente qui est très loin de nos conceptions actuelles dans la mesure où lui manque cette ligne directrice autour de laquelle nous avons tendance à faire tourner l’histoire des sociétés, l’État, lequel établit une unité qui même si elle est fictive nous rassure et à partir de laquelle nous partons pour comprendre la diversité elle-même, ce qui ne va pas sans des risques graves de déformation. Pour résoudre la première difficulté il serait bon à mon sens de distinguer une fois pour toutes féodalisme et féodalités. La féodalité est une couche ou classe sociale dominante qui se définit dans tous les cas comme une hiérarchie de clientèles à caractère surtout militaire et à forte influence politico-sociale par des canaux divers. Je crois que l’on peut distinguer trois grands types de féodalités dans l’histoire de l’humanité : la féodalité tribale, la féodalité asiatique, la féodalité féodaliste ». Guy Dhoquois, « Les premières sociétés de classes : Les formes asiatiques. Propositions pour une classification nouvelle des sociétés humaines (suite) », L’Homme et la société, n. 12, 1969, p. 151-173 (p. 166).

27 Guy Dhoquois, « La séquence pré-capitaliste : esclavagisme et féodalisme », Pour l’histoire (sociologie historique), Paris, Anthropos, 1971, p. 123-153 (p. 123).

28 « Il serait bon de distinguer une fois pour toutes les trois grands types de féodalité que l’on rencontre dans l’histoire humaine, dont un seul est ‘féodaliste’, lié au féodalisme en tant que mode de production, ce qui permettrait enfin de distinguer féodalisme et féodalités. La féodalité est une couche sociale ou une classe sociale, plus ou moins dominante, qui se définit dans tous les cas comme une hiérarchie de clientèles à caractères surtout militaire et a forte influence politico-sociale, par des canaux divers, avec des tendances diverses a la patrimonialisation et l’hérédité de ces liens. Trois grands types, donc, de féodalité : la féodalité ‘grossière’, la féodalité asiatique, la féodalité féodaliste. ». « La féodalité féodaliste est la classe dominante caractéristique d’un mode de production, le féodalisme ». « Cependant le terme de féodalisme pose à certains auteurs le problème d’avoir une origine surtout politique et de designer malaisément un mode de production. Je crois que l’on peut aisément résoudre cette difficulté en partant de la forme d’exploitation et en considérant la logique qu’elle entraine dans l’ensemble des rapports de production ». « Dans le féodalisme, le surproduit est prélevé par une coercition extra-économique assurée par des nobles, des seigneurs, que l’on peut appeler les entrepreneurs à titre privé de la coercition extra-économique ». « C’est tout l’ensemble de la coercition extra-économique qui est l’insistance dominante au niveau des rapports de production et qui est ce qu’on appelle proprement la féodalité. C’est ‘seigneurie’ et ‘féodalité’, ensemble qui constituent le féodalisme » Guy Dhoquois, Pour l’histoire (sociologie historique), Paris, Anthropos, 1971, p. 136, p. 138, p. 139, p. 140-141.

29 Guy Dhoquois, Pour l’histoire (sociologie historique), Paris, Anthropos, 1971, p. 144.

30 La publication porte, sans que cela soit explicable par un problème typographique, la mention erronée : « André Portal » (p. 2).

31 « Montrer comment la méthode du matérialisme historique et dialectique aide à explorer et à comprendre la richesse et les particularités concrètes du monde médiéval ». « Présentation », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n. 37, mai-juin 1963, p. 3.

32 « Sous le régime féodal, le moyen de production principal : la terre, n’appartenait pas aux producteurs directs : paysans et artisans. Elle appartenait aux féodaux. La propriété des féodaux sur la terre était la base de la société féodale du Moyen Âge […] la dépendance personnelle de paysans vis-à-vis des féodaux et la contrainte extra-économique qui en découlait constituaient donc un des caractères typiques du régime féodal ». Vladimir Birioukovitch, I. Levitski, « Le Moyen-Âge », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 5-24 (p. 10-11).

33 « La loi économique fondamentale de la féodalité réside dans la production d’un surproduit pour la satisfaction des besoins des seigneurs féodaux en exploitant les paysans dépendants sur la base de la propriété du féodal sur la terre et de sa propriété limitée sur les producteurs les paysans serfs », Académie des sciences de l’U.R.S.S., « Le mode de production féodal », Manuel d’économie politique, 2^e édition, Paris, Éditions sociales, 1956 [1955], p. 48-74 (p. 55).

34 « La science historique marxiste-leniniste, considérant le processus historique comme la succession nécessaire des régimes sociaux et économiques, entend par Moyen Âge la phase du développement historique de l’humanité au cours de laquelle le mode de production féodal dominait dans la majorité des pays d’Asie et d’Europe et dans un certain nombre des pays d’Afrique. Le Moyen Âge, c’est l’époque de l’apparition, du développement et de la décadence, à l’échelle mondiale, du mode de production féodal, des rapports sociaux féodaux ». Vladimir Birioukovitch, I. Levitski, « Le Moyen-Âge », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 5-24 (p. 5).

35 « Le développement de la société du Moyen Âge a passé par trois étapes ou périodes principales : féodalisme primitive, féodalisme développé et féodalisme finissant […] la période du féodalisme primitive est celle de la formation et de l’affermissement des rapports féodaux. La période du féodalisme développe est celle où la société féodale atteint son apogée. La période du féodalisme finissant est celle où commencent la décomposition, puis le dépérissement du mode de production féodal ; celle aussi où s’ébauchent les rapports capitalistes au sein de la société féodale […] la période du féodalisme développé prend fin au xv^e siècle. La période du féodalisme finissant commence vers fin xv^e début xvi^e siècle. Le milieu du xvii^e siècle, avec la victoire de la révolution bourgeoise sur les forces féodales en Angleterre, marque habituellement la fin du Moyen Âge, la fin de la période féodale et le début du passage au capitalisme à l’échelle mondiale ». Vladimir Birioukovitch, I. Levitski, « Le Moyen-Âge », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 5-24 (p. 6-7).

36 « Feudal [mode of production] in which the ultimate producer is, in the classical sense, a serf, part of whose time must be given to work for his lord and part […] remains to him to till his own soil ». William M. Mandel, « Soviet Marxism and social science » in Alex Simirenko (ed.), Social thought in the Soviet Union, Chicago, Quadrangle Books, 1969, p. 34-35.

37 Michael A. Barg, V. N. Nikiforov, « Feudalism » in Alexander M. Prokhorov (ed.), Great Soviet Encyclopedia, New York, Macmillan, 1977, vol. XXVII, p. 172-177.

38 Lui qui fut un élève de Yevgenii Kosminsky, il remet en cause au début des années 1970 l’interprétation orthodoxe marxiste quant à l’origine du féodalisme dans un livre publié en russe en 1970 et traduit en italien quelques années plus tard avec une préface de Raoul Manselli (1971-1984) : Aaron Ya. Gourevitch, Le Origini del feudalesimo, Roma, Laterza, 1982. Au fil des années, il s’est de plus en plus détaché fortement du marxisme et a beaucoup critiqué la catégorie de ‘féodalisme’. Voir notamment un article paru en russe en 2004 dans une collection de ses textes et traduit en anglais par Ildar H. Garipzanov en collaboration avec János M. Bak : Aaron Ya. Gourevitch, « Feudalism on trial by historians or On medieval ‘peasant civilization’ » [en ligne].

39 M. Abramson, Aaron Gourévitch, N. Kolesnitski (dir.), Histoire du Moyen Âge, Moscou, Éditions du Progrès, 1976. La même année une traduction portugaise de cet ouvrage est également publiée.

40 « Nous considérons le féodalisme comme une formation sociale et économique particulière qui a pour base le mode de production feudal. Ses traits les plus caractéristiques sont la prédominance de l’économie agraire et naturelle, la prépondérance de la grande propriété fondée sur l’exploitation des paysans dépendant personnellement des propriétaires ou attachés à la terre qu’ils cultivaient. Néanmoins le mode de production feudal n’épuise pas la notion de la formation féodale qui comprend des interdépendances complexes de ce mode de production avec les rapports socio-politiques et idéologiques qu’il a engendré, notamment l’incidence de tous ces éléments sur la structure de la société. La genèse du féodalisme n’est donc pas seulement l’établissement du mode de production feudal, y compris la formation des principales classes de la société féodale, mais aussi l’apparition de la hiérarchie féodale du droit de l’état ainsi que de l’idéologie et de la culture. Le féodalisme, que la plupart des peoples du globe ont connu, est une formation universelle qui se développe spontanément ». Zinaida V. Oudaltzova, Evgenija V. Goutnova « La Genèse du féodalisme dans les pays d'Europe », La Pensée, 196, novembre-décembre 1977, p. 43-60 (p. 43).

41 Klaus Weissgerber, « Zwischen Urgesellschaft und Kapitalismus. Die sowjetische Diskussion über die vorkapitalistischen Gesellschaftsformationen », Ethnographisch-Archäologische Zeitschrift, 15, 1974, p. 655-690 et 16, 1975, p. 117-202 ; Karl Eugen Wädekin (Hg.), Zur Periodisierung des Feudalismus und Kapitalismus in der geschichtlichen Entwicklung der UdSSR, Berlin, 1952.

42 Victor Ivanovic Rutenburg, Popolo e movimenti popolari nell’Italia del’300 e ’400, Bologna, Il Mulino,1971 ; Moses Smirin, Die Volksreformation des Thomas Münzer und der Grosse Bauernkrieg, Berlin, Dietz Verlag, 1952 ; Boris Porchnev, Les Soulèvements populaires en France de 1623 à 1648, Paris, SEVPEN, 1963.

43 Nina Rostislavovna Sidorova, Eugénie Gutnova, « Comment l’historiographie soviétique aperçoit et explique le Moyen Âge Occidental », Annales. Économies, sociétés, civilisations, 15ᵉ année, n° 2, 1960, p. 330-349.

44 Igor Filippov, « The Notion of Feudalism in Russian Historiography », El temps i l’espai del Feudalisme. Lleide, 2004, p. 149-165 ; id., « La naissance du servage russe. Un survol de l’historiographie contemporaine », Nicolas Carrier (dir.), Nouveaux servages et société en Europe (xiii^e-xx^e siècle), Rennes, PUR, 2010, p. 333-382 ; Peter Gatrell, « Historians and Peasants: Studies of Medieval English Society in a Russian Context », Past and Present, 96, aout 1982, p. 3-21.

45 Evgueni A. Kosminsky, « Russian Work on English Economic History », Economic History Review, 1, 1927-1928, p. 208-233 ; id., « Medieval studies in the USSR », Bulletin of the Institute of Historical Research, vol. 20, issue 59, novembre 1943, p. 19-21 ; Christopher Hill, « Soviet interpretations of the English Interregnum », Economic History Review, 8, 1938, p. 153-167 ; id., « Historians on the Rise of British Capitalism », Science and Society, XIV/4, 1950, p. 307-321 ; George Vernadsky, « Feudalism in Russia , Speculum, vol. 14, n° 3, 1939, p. 300-323.

46 Evgueni Kosminsky, Geschichte des Mittelalters, Kiel, Neue Zeit, 1978 ; id., Historia de la Edad Media, Madrid, Ayuso, 1976.

47 Evgueni Kosminsky, Studies in the agrarian history of England in the thirteenth century, Oxford, Basil Blackwell, 1956.

48 Evgueni Kosminsky, Basic problems of west-european feudalism as reflected in soviet historical science Moscou, Congrès international des sciences historiques, 1955.

49 Evgueni Kosminsky, « Services and Money Rents in the Thirteenth Century », The Economic History Review, vol. 5, no 2,‎ 1935, p. 24-45.

50 Evgueni Kosminski, « L’évolution des formes de la rente féodale en Angleterre du xi^e au xv^e siècle », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 67-92 : traduction d’un article paru en russe puis traduit en anglais et en espagnol : « The Evolution of Feudal Rent in England from the xi^th to the xv^th centuries », Past & Present, vol. 7,‎ 1955, p. 12-36 ; La evolución de las formas de la renta feudal en Inglaterra de los siglos xi a xv ¿Se puede considerar los siglos xiv y xv como una época de decadencia de la economía?, Buenos Aires, Universidad de Buenos Aires, 1973.

51 Maurice H. Dobb, Studies in the Development of Capitalism, London, Routledge and Kegan Paul, 1947 ; Maurice Dobb, Paul-M. Sweezy, Du féodalisme au capitalisme : problèmes de la transition, Paris, Maspero, 1977 ; Harvey J. Kaye, « Maurice Dobb and the Debate on the Transition to Capitalism », The British Marxist Historians, Oxford, Polity Press, 1984, p. 23-69.

52 « Il est évident que, pour nous, l’idée du caractère ‘capitaliste’ ou même ‘quasi capitaliste’ du domine féodal (du manor) est inacceptable. Le domaine féodal appartient à une formation sociale toute différente, la formation féodale, caractérisée par d’autres lois. L’idée de la succession des formations sociales est étrangère à la pensée historique bourgeoise, car elle lui est aujourd’hui fatale. En mettant au premier plan les phénomènes d’échanges, de commerce, d’argent, elle méconnait la succession des modes de production dominants. C’est une erreur commune des historiens économistes bourgeois que de transporter, d’une manière non historique, les catégories de l’époque capitaliste dans l’étude des conditions de l’époque précapitaliste […] Nous estimons que le domaine féodal (manor), constitue aux ix^e-xi^e siècles était à sa base une organisation dans l’économie naturelle. Toutefois, même dans l’économie naturelle, il existe toujours certains éléments de production et de circulation marchandes, bien que ce ne soient pas ces éléments qui déterminent la direction principale de l’activité économique […] Une production marchande n’est pas encore une production capitaliste. Pour qu’elle devienne capitaliste, il faut que la force de travail devienne aussi une marchandise ; autrement dit, il faut que la production soit fondée sur l’exploitation non pas du paysan place sous la dépendance féodale, mais de l’ouvrier salarie prive de moyens de production et contraint de vendre sa force de travail[…] Il faut distinguer le développement de la rente en travail à l’origine, sur la base de l’économie naturelle, de son développement plus tardif sur la base de la formation du marché des produits agricoles ». Evgueni Kosminski, « L’évolution des formes de la rente féodale en Angleterre du xi^e au xv^e siècle », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 67-92 (p. 71-72). Ce texte est la traduction d’un article publié en russe et en anglais au milieu des années 1950 : « The Evolution of Feudal Rent in England from the xi^th to the xv^th Centuries », Past and Present, vol. 7,‎ 1955, p. 12-36.

53 Evgueni Kosminski, « L’évolution des formes de la rente féodale en Angleterre du xi^e au xv^e siècle », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 67-92 (p. 84-89).

54 Evgueni Kosminski, « L’évolution des formes de la rente féodale en Angleterre du xi^e au xv^e siècle », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 67-92 (p. 79).

55 Lev Tcherepnine, « La paysannerie russe aux xiv^e et xv^e siècles d’après les écorces de bouleau de Novgorod », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 123-138 : Ce texte a été initialement publié en russe en 1961.

56 Joan Afferica, « Academician Lev Vladimirovich Cherepnin, 1905-1977: In Memoriam », Slavic Review, 39/4, 1980, p. 633-668.

57 Sergueï Skazkiine, « Sur la genèse du capitalisme dans l’agriculture de l’Europe occidentale », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 191-202. Il s’agit d’une traduction d’un article publié à Moscou en 1961. Un autre article de cet historien a été publiée dans le cadre du CERM : Sergueï Danilovich Skazkine, « Problèmes fondamentaux du deuxième servage en Europe centrale et orientale », Recherches internationales à la lumière du marxisme, n° 63/64, 1970, p. 15-46.

58 Sergueï Skazkine, Der Bauer in Westeuropa während der Epoche des Feudalismus, Berlin, Akademie-Verlag, 1976 ; id., Geschichte des Mittelalters, Berlin, Deutscher Verlag der Wissenschaften, 1958.

59 « Les opinions émises, pour autant qu’elles proviennent d’historiens marxistes et non pas simplement d’historiens progressistes, présentent toutes un trait commun, et je dirai même une erreur commune : elles tendent à simplifier l’évolution des rapports de production féodaux ainsi qu’à faire débuter trop tôt la décomposition de ces rapports et l’apparition des rapports capitalistes. C’est ainsi par exemple que plusieurs historiens marxistes de Grande-Bretagne considèrent qu’en Angleterre les rapports de production capitaliste sont apparus au xiii^e siècle et voient dans ce qu’ils appellent la crise du système manorial un fait hautement significatif de la décomposition des rapports de production féodaux ». « Quand les historiens d’Europe occidentale et en particulier les historiens anglais. Postan et Hilton affirment que la crise de la féodalité a débuté au xiii^e siècle, ils commettent l’erreur (cela concerne surtout Hilton) de ne pas considérer la féodalité, ainsi d’ailleurs que le capitalisme, comme des systèmes spécifiques de rapports de production […] ils appliquent au Moyen Âge les catégories de l’économie capitaliste ». Sergueï Skazkiine, « Sur la genèse du capitalisme dans l’agriculture de l’Europe occidentale », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 191-202 (p. 191-192 et p. 195). Il s’agit de la traduction d’un article publié à Moscou en 1961.

60 « Il est difficile de surestimer la contribution du camarade Staline à l’étude de l’époque féodale dans sa brochure sur le rôle de la production marchande dans les différentes formations sociales. Le camarade Staline a aidé les historiens de l’époque féodale à combattre le concept d’économie féodale sans classe ». Extrait cité par Igor Filippov, « Boris Porchnev et l’économie politique du féodalisme » in Serge Aberdam, Alexandre Tchoudinov (dir.), Écrire l’histoire par temps de guerre froide. Soviétiques et Français autour de la crise de l’Ancien Régime, Paris, Société des études robespierristes, 2014, p. 149-176 (p. 154).

61 « Comme le rappelait Staline, les rapports monétaires et commerciaux peuvent apparaitre dans toute structure sociale sans pour autant y engendrer le capitalisme […] Les historiens partisans de la thèse selon laquelle le développement capitaliste est antérieur à la fin du xviii^e siècle, se réfèrent parfois, pour appuyer cette thèse, à un texte connu de Lénine sur la formation au xviii^e siècle d’un marché englobant toute la Russie et sur les liens bourgeois qui sont à la base d’une telle unification. Pour bien comprendre le sens d’un texte, il faut avant tout analyser dans quelle situation historique concrète ce texte a été écrit et chercher dans cette situation l’explication de ce qu’a voulu exactement dire l’auteur […] Les classiques du marxisme ont montré que la bourgeoisie existait déjà dans la société féodale [...] Pour ce qui est de l’apparition de la monarchie absolue, forme plus centralisée de l’État féodal, les classiques du marxisme l’ont toujours considérée comme un fait favorisant le développement du capitalisme ». Sergueï Skazkiine, « Sur la genèse du capitalisme dans l’agriculture de l’Europe occidentale », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 191-202 (p. 196, et p. 200-201).

62 « Des débats sérieux entre médiévistes ont eu lieu en 1949-1951, puis 1955-1956, donc avant la ‘déstalinisation’. Ces débats tournaient autour de l'articulation du féodalisme et du problème de sa loi économique fondamentale. Dans les années 60, l’attention s’est davantage portée sur les problèmes de la genèse du féodalisme. Le caractère très particulier de ces discussions provient du fait que toute nouvelle recherche est l'occasion de ressortir les textes des fondateurs (Marx Engels Lénine) pour tenter d’organiser les nouveaux acquis en fonction des concepts établis. […] Le moins que l’on puisse dire est que cette pratique déconcerte l’historien occidental ; elle comporte un aspect formaliste sinon ritualiste un peu sec : néanmoins, force est de reconnaître qu'au moins dans un certain nombre de cas, elle peut servir d'incitation à une réflexion abstraite fructueuse, dont peu d’historiens occidentaux sont capables ». Alain Guerreau, Le Féodalisme : un horizon théorique, Paris, Le Sycomore, 1980, p. 87.

63 « On sait quelle méfiance – justifiée à mon sens – nourrissent les historiens marxistes devant le rôle, souvent exorbitant, attribué à la démographie dans l’évolution d’une société. S’agissant du féodalisme, cette méfiance ne doit pas masquer l’importance réellement considérable de ce facteur, importance liée aux aspects originaux du mode de production (le caractère individuel de la production introduit une liaison constante entre les mouvements de la production et ceux de la population. Sur ce point précis, le dérapage du chercheur est inévitable pour peu qu’il emprunte un raccourci idéologique ». Guy Bois, Crise du féodalisme, Paris, Presses de la fondation nationale des sciences politiques, 1981 [1976], p. 350.

64 Victor Pereira, « Alvaro Cunhal em Paris. Internacionalismo, exilio e emigração » in José Neves (cord.), Álvaro Cunhal: política, história e estética, Lisboa, Tinta da China, 2013, p. 67-78.

65 Alvaro Cunhal, « Les luttes de classe au Portugal à la fin du Moyen Âge », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 93-122. La publication de ce texte alors inédit et écrit en 1951 se fait en deux temps : la deuxième partie du texte intitulé « La révolution bourgeoise de 1383 et la réaction aristocratique » est envoyée sur demande en supplément ronéographié. Le deux textes, accompagnés d’ajouts constitueront un livre publie en portugais réédité (et à nouveau augmentée) à plusieurs reprises (1980, 1997, 1998) : Álvaro Cunhal, As Lutas de Classes em Portugal nos Fins da Idade Média, Lisboa, Editorial Estampa, 1975.

66 « Cette exaltation de l’amour extraconjugal […] a reflété la lutte contre l’ancienne famille féodale et l’ascétisme chrétien ». « D’après Engels, l’amour chevaleresque du Moyen Age est né comme une protestation contre le mariage féodal – triste pacte politique, négligeant totalement les intérêts intimes de l’individu » Raïssa Aleksandrovna Fridman, « Les troubadours et leurs commentateurs », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 139-172 (p. 141 et 171). Il s’agit de la traduction d’un article écrit en russe et paru à Riazan en 1955.

67 Stefan Kwiatkowski, « Zwischen Indoktrination und Modernisierung der polnischen Mediävistik. Marxistische Geschichtstheorie in der Gestaltung des historiographischen Bildes der mittelalterlichen Gesellschaft in Polen » in Nathalie Fryde, Pierre Monnet, Otto Gerhard Oexle, Leszek Zygner (Hgg.), Die Deutung der mittelalterlichen Gesellschaft in der Moderne, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2006, p. 237-280.

68 Aleksander Gieysztor, « Villes et campagnes dans le Moyen Age slave », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 173-190. Ce texte est celui de sa communication au II^e Congrès d’histoire économique qui eut lieu à Aix-en-Provence en aout 1962.

69 Wladimir Vodoff, « Aleksander Gieysztor (1916-1999) », Bibliothèque de l’école des chartes. 1999, tome 157/2, p. 671-674 ; Jacques Le Goff, « In memoriam. Aleksander Gieysztor (1916-1999) », Cahiers de civilisation médiévale, 45^e année, n° 180, octobre-décembre 2002, p. 419-424.

70 Aleksander Gieysztor, « Les structures économiques des pays slaves à l’aube du Moyen Age jusqu’au xi^e siècle et l’echange monetaire », Settimane di studio del Centro italiano di studi sull’alto medioevo, VIII, Spoleto, 1961, p. 455-518 ; id., « Trade and Industry in Eastern Europe Before 1200 » in Edward Miller, Cynthia Postan, Michael Postan (eds.), The Cambridge Economic History of Europe from the Decline of the Roman Empire, Cambridge, Cambridge University Press, vol. II, 1987, p. 474-524.

71 Hans-Joachim Bartmuss, « La formation de l’État pré-féodal allemand », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 38-66. Ce texte est une traduction abrégée d’un article tiré d’un chapitre de sa thèse de doctorat (Die Geburt des ersten deutschen Staates. Ein Beitrag zur Diskussion der deutschen Geschichtswissenschaft um den Übergang vom ostfränkischen zum mittelalterlichen deutschen Reich, Berlin, DVW, 1966), publié en allemand l’année précédente : Hans-Joachim Bartmuss, « Ursachen und Triebkräfte im Entstehungsprozess des ‘frühfeudalen deutschen Staates’ », Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 7, 1962, p. 1591-1625.

72 Hans-Joachim Bartmuß, « Die Genesis der Feudalgesellschaft in Deutschland. Bemerkungen zu einigen neuen Hypothesen von E. Müller-Mertens », Zeitschrift für Geschichtswissenshaft, 13/6, 1965, p. 1001-1010 ; id., « Zum Verhältnis des deutschen Feudalstaates zu Polen im 10./11. Jahrhundert », Hans-Joachim Bartmuß, Die methodologischen Probleme der deutschen Geschichte, 1991, p. 23-36 ; id., « Die Festigung des deutschen Feudalstaates und das Zusammenwachsen der deutschen Stämme zum deutschen Volk (Anfang bis Mitte des 10. Jahrhunderts, Deutsche Geschichte. 1. Von den Anfängen (2), 1985, p. 366-376 ; id., Probleme der Herausbildung des Feudalismus und der Rolle der entstehenden Feudalklasse in Deutschland, Universität Halle-Wittenberg, 1971 ; id., « Königtum und Feudaladel. Zum Wesen der Bindungen innerhalb der herrschenden Klasse im Rahmen der Herrschaftsordnung des frühfeudalen deutschen Staates im 10. Jahrhundert », Jahrbuch für Geschichte des Feudalismus, vol. 1, 1977, p. 65-88 ; id., « Der Steilingaauf stand der sächsischen Bauern, weitere Klassenkämpfe und feudale Kriege im Prozeß der Herausbildung des deutschen Feudalstaates (Mitte des 9. bis Anfang des 10. Jahrhunderts) », Hans-Joachim Bartmuß, Deutsche Geschichte, tome 1, Von den Anfängen, Berlin, DVW, 1985 [1965], vol. 2, p. 348-365 ; id., « Neue Formen des bäuerlichen Klassenkampfes unter den Bedingungen der gefestigten feudalstaatlichen Gewalt. Die Entwicklung der deutschen Stämme zum deutschen Volk », Deutsche Geschichte, tome 1, Von den Anfängen, Berlin, DVW, 1985 [1965], vol. 2, p. 381-392 ; Hans Joachim Bartmuss, Rigobert Günther, « Klassenkämpfe und Volksbewegungen in den vorfeudalen Klassengesellschaften und in frühfeudaler Zeit », Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 30, 1982, p. 916-919.

73 Eric Hobsbawm, Maurice Dobb, « Du féodalisme au capitalisme », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 215-224. Il s’agit de la traduction des deux textes « From Feudalism to Capitalism », publiés dans Marxism Today, en août et septembre 1962.

74 Centre d’études et de recherches marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions sociales, 1971. En 1968, est publié un numéro des Cahiers du Centre d’Études et de recherches marxistes (n^o 59) intitulé Mode de production féodal et classes sociales en système précapitaliste, rédigé par Charles Parain et Pierre Vilar : il s’agit des « trois rapports établis pour fournir le premier dossier de discussion sur le mode de production féodal et la classification sociale correspondante ». Le volume est traduit en espagnol avec une préface du médiéviste espagnol Julio Valdeón Baruque (1936-2009) : El Feudalismo, Madrid, Ayuso, 1973.

75 « Le ‘dégel’ du marxisme, ou mieux son renouvellement par lui-même […] le premier effet de ce réexamen a d’abord été de rendre la notion de féodalisme plus extensible que jamais pour récupérer les sociétés non européennes, au risque de se perdre en un panféodalisme […] ce qui veut être une mise en perspective plus qu’une mise au point, qui ne peut être encore un essai de clarification, mais simplement la reconnaissance d’un champ d’hypothèses, et qui, somme toute, lie seulement une gerbe d’interrogation plus ou moins neuves qui attendent une réponse ». René Gallissot, « Avertissement », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 7-9.

76 « Pour prolonger le débat sur le mode de production asiatique, la mise en question porte maintenant sur le mode de production féodal ; cette recherche tend à la fois à cerner de plus près la définition de ce mode de production, et à suivre les divergences d’évolution au temps du féodalisme ». « Activités du groupe d’histoire du Centre d’étude et de recherches marxistes », L’Homme et la société, n° 7, 1968 (numéro spécial 150^e anniversaire de la mort de Karl Marx) p. 299. Voir aussi : Le Féodalisme à Byzance : problèmes du mode de production de l’empire byzantin, Recherches Internationales à la lumière du marxisme, n° 79, 1974.

77 Pierre Vilar, « Quelques thèmes de recherche », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 40-55.

78 Le 25 avril 1968, le député PCF de l’Essonne, Pierre Juquin (normalien agrégé, auteur en 1977 d’un ouvrage intitulé Propositions pour une réforme démocratique de l’enseignement) venu à l’Université de Nanterre pour parler avec les étudiants et leur apporter le soutien du PCF et faire un exposé sur « les solutions des communistes à la crise de l’Université » est pris à parti et chahuté par un groupe maoïste. L’une des nombreuses affiches apposées dans le hall de la faculté annonçait d’ailleurs que « le Judas Juquin », le « Lecanuet du P.C.F. », venait « provoquer les étudiants progressistes » et qu’il serait « mis à la porte ». (Le Monde, 27 avril 1968). Pierre Juquin a dû quitter Nanterre, sous les huées et les cris de « Juquin petit lapin » : Jean Vigreux, Emmanuel Ranc, « La direction et les députés du PCF à l’épreuve de Mai-Juin 68 », Parlement[s], Revue d’histoire politique, n° 9, 2008/1, p. 80-95.

79 René Gallissot mentionne l’influence des colloques d’histoire sociale de Saint-Cloud qui étaient présidés par Ernest Labrousse : L’Histoire Sociale, sources et méthodes, Colloque de l’École Normale Supérieure de Saint-Cloud (15-16 mai 1965), Paris, PUF, 1967 ; Daniel Roche, Camille-Ernest Labrousse (dir..), Ordres et Classes. Colloque d’histoire sociale, Saint-Cloud, 24-25 mai 1967), Paris, Mouton, 1973.

80 « Devons-nous nous contenter des froides définitions des dictionnaires de droit, des traités de jurisprudence qui, souvent au mépris des réalités sociales, ne donnent qu’une vue statique, sclérosée des choses, étroitement juridique ? Ce qui nous importe ici, c’est la dimension sociale du mot féodalité à la fin de l’Ancien Régime, c’est le sens ou l’entendaient non les juristes, mais les paysans […]. Pour les paysans comme pour les hommes au fait des choses de la terre, la féodalité c’était, dans cette langue un peu emphatique du xviii^e siècle, la servitude de la terre, sur laquelle pesaient les rentes foncières inaliénables, les redevances perpétuelles, les lods et ventes, les dimes aussi, bref le complexum feudale des juristes […] le mot abstrait de féodalité se recommandait donc par sa généralité ». Albert Soboul, « La Révolution française et la féodalité : le prélèvement féodal », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 73-85 (p. 76).

81 Soboul Albert, « De la pratique des terriers au brulement des titres féodaux 1789-1793 », Annales Historiques de la Révolution Française, n. 176, avril-juin 1964, p. 149-158 ; id., « La Révolution française et la ‘féodalité’ », Revue historique, n° 193, 92^e année, 1968, p. 289-298 ; id., « Problèmes de la féodalité d’ancien régime’. Notes sur le prélèvement féodal au xviii^e siècle », L’Abolition de la féodalité dans le monde occidental. Actes du colloque Toulouse 12-16 novembre 1968, Paris, Éditions du CNRS, 1971, p. 115-127.

82 « C’est là que Lemarchand et moi, sous le magistère de Soboul et Vilar, nous avons été associés au traitement de deux ou trois grandes questions relatives aux modes de production et aux formes de ‘transition’ de l’un à l’autre. Peut-être, n’en avons-nous pas gardé, Lemarchand et moi, le même héritage intellectuel, mais ces discussions nous ont stimulés, l’un comme l’autre, dans nos recherches comme dans notre enseignement. S’il n’y avait pas eu le CERM, ces lieux de rencontres, bien des développements nouveaux du marxisme et de l’interprétation des faits historiques dans l’esprit de la pensée de Marx n’auraient pas vu le jour […] ce qui a ouvert tout un chantier de travail et de réflexions sur la pluralité des voies dites de ‘passage’ d’un mode de production à un autre, notamment au ‘capitalisme’ et à la société ‘bourgeoise’, conduisant à penser les processus révolutionnaires en fonction des rythmes et des espaces de réalisation de transformation des structures ». Claude Mazauric, Julien Louvrier, « Entretiens de Claude Mazauric avec Julien Louvrier », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 104, 2008, p. 19-145 (p. 108).

83 « Pour l’instant, on se contentera d’une définition large et extrêmement hâtive du terme de féodalisme (mais il en faut bien une pour point de départ) […] J’adopterai donc la définition suivante, encore une fois, extrêmement fragile, provisoire : société agricole à évolution technique lente, et à échanges limités, où le surproduit du travail de la majorité de la population constituée de petits producteurs est accaparé par contrainte extra-économique au profit d’une minorité définie juridiquement ». Guy Lemarchand, « Féodalisme et société rurale dans la France moderne », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 86-105 (p. 87).

84 « Le terme de féodalisme implique que le mode de production caractéristique de l’Europe Occidentale au Moyen Âge se prolonge encore en grande partie de 1500 à la Révolution, et continue à donner la clef de la hiérarchie sociale, malgré les transformations qu'il a pu subir du fait de l'évolution économique liée aux Grandes Découvertes et à l’essor du xviii^e siècle ». Guy Lemarchand, « Le féodalisme dans la France rurale des temps modernes : essai de caractérisation », Annales historiques de la Révolution française, 41^e année, n^o 195, janvier-mars 1969, p. 77-108 (p. 78).

85 « Le développement du capitalisme commercial à l'intérieur de la société féodale à partir du xvi^e siècle n'a donc pour effet ni de détruire progressivement et spontanément le féodalisme, ni d'atténuer peu à peu les oppositions de classe dans la société rurale ». Guy Lemarchand, « Le féodalisme dans la France rurale des temps modernes : essai de caractérisation », Annales historiques de la Révolution française, 41^e année, n^o 195, janvier-mars 1969, p. 77-108 (p. 107).

86 « Le féodalisme du xvi^e siècle à 1789 constitue donc pour la France rurale une réalité complexe et vivante qui ne peut être définie par un seul critère. Il apparaît essentiellement comme une société agricole à évolution technique lente et à échanges limités, où le surproduit du travail de la majorité de la population, constituée de petits producteurs, est accaparé par contrainte extra-économique et par pouvoir d'État, au profit d'une minorité définie juridiquement ». Guy Lemarchand, « Le féodalisme dans la France rurale des temps modernes : essai de caractérisation », Annales historiques de la Révolution française, 41^e année, n^o 195, janvier-mars 1969, p. 77-108 (p. 108).

87 « La société féodale ne se caractérise-t-elle pas précisément par le fait que la distance entre le sommer (conditions d’existence et activités des élites) et la base (conditions d’existence des masses laborieuses) y est moins grande que dans la société esclavagiste antique ? ». Jean-Jacques Goblot, « Quelques remarques à propos du dossier préparatoire à la discussion sur le mode de production féodal », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 57-60.

88 « Les historiens marxistes adoptent […] le critère suivant : pendant les deux siècles où les monarchies centralisées atteignirent leur apogée, il n’y eut pas de dissolution décisive des rapports de production féodalistes ; ils considèrent que les monarchies centralisées ont été une forme politique par laquelle le féodalisme s’est adapté au développement de ses contradictions internes […] l’action des monarchies absolues a été, de façon plu os moins consciente, d’assurer la direction du féodalisme non pour le transformer mais pour surmonter le morcellement politique et juridique, qui semblait la superstructure la plus adéquate au féodalisme classique, mais qui devenait intolérable à cause du développement inégal des forces productives et de l’apparition d’une classe bourgeoise déjà assez forte pour revendiquer des transformations politiques mais encore trop faible pour l’imposer par elle-même dans le cadre de rapports de production nouveaux. On pourrait alors employer le terme de féodalisme d’État ». François Hincker, « Contribution à la discussion sur la transition du féodalisme au capitalisme : la monarchie absolue française », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 61-66 (p. 61-62).

89 Frédérique Matonti, « Entre Argenteuil et les barricades : La Nouvelle Critique et les sciences sociales », Les Cahiers de l’Institut d’Histoire du Temps Présent, n° 11, avril 1989, p. 101-115.

90 Ciro F. S. Cardoso, « Observation sur le dossier préparatoire à la discussion sur le mode de production féodal », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 67-69.

91 Ciro F. S. Cardoso (coord.), Modo de Produção Asiático: nova visita a um velho conceito, Río de Janeiro, Campus, 1990.

92 Jacques Dupaquier, La Propriété et l’exploitation foncière à la fin de l’Ancien régime dans le Gâtinais septentrional, Paris, PUF, 1956 ; Jacques Dupaquier Antoinette Fauve-Chamoux, Eugene Grebenik (eds.), Malthus past and present. Population and social structure, New York, Academic Press, 1983.

93 « Je crois qu’il est important de bien distinguer […] la notion d’une part du mode de production, qui est une notion théorique et la notion de formation économique et sociale qui est une notion descriptive, indicative qui concerne un type de société donnée ». « Discussion », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 107-126 (p. 116).

94 André Berelowitch, « Une jacquerie moderne : la révolte de Pougatchëv (17 septembre 1773 – 15 septembre 1774) », Revue Russe, n° 27, 2005, p. 37-59 ; id., La Hiérarchie des égaux, la noblesse russe d’Ancien régime, xvi-xvii^e siècles, Paris, Le Seuil, 2001.

95 Antoine Pelletier, « Babeuf feudiste », Annales historiques de la Révolution française, n°179, 1965, p. 29-65.

96 Robert Mandrou, « Introduction », Karl Marx, Bruno Bauer, La Question juive, Paris, Union générale d’éditions, 1968 ; id., « Introduction », Karl Marx, Le manifeste du parti communiste – La lutte des classes, Paris, Union générale d’éditions, 1964. « Pour le meilleur et pour le pire, le dialogue est ouvert entre historiens occidentaux et historiens marxistes, ou marxisants : les catégories ne se groupant pas parfaitement sous ces appellations commodes ». Robert Mandrou « À côté du Congrès : une mise en accusation du matérialisme historique ». Annales. Économies, sociétés, civilisations, 16ᵉ année, n° 3, 1961, p. 518-520 (p. 518).

97 « Le marxisme a l’ambition de démontrer sa capacité de rendre compte de l’évolution, ce qui est, pour une part, sa capacité à transformer le monde, la part intellectuelle de sa pratique révolutionnaire ». René Gallissot, « Conclusions-perspectives : La succession des modes de production », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 257-270 (p. 270).

98 « Pour le mode de production féodal, en se situant uniquement en Europe occidentale, quelques jalons seulement sont dégagés comme par recueil des modalités particulières de la production (le mode de production est aussi la somme des modes de production d’un moment donné). La seigneurie domaniale est ainsi mise en relation avec des techniques agraires, instruments et pratiques culturales, avec l’intensification du travail agricole sur parcelles, avec la marche des défrichements ensuite et les mouvements démographiques ; la seigneurie est dite également reprendre à son compte l’usage d’instruments économiques légués par l’antiquité comme le moulin à eau. Marx remarque que le seigneur devient l’organisateur de la production. À la base, il y aurait ainsi un type d’entreprise : la seigneurie, à la fois agricole et artisanale, centre commercial aussi mais faible, […] Mais il est aussi possible de se demander si la seigneurie domaniale n’est pas une organisation circonstancielle, au temps de la récession marchande, de rapports féodaux plus généraux et qui s’incarnent aussi sous d’autres espèces d’entreprises rurales, plus lâches de contour. Le régime des tenures, puis la mise en métayage s’insèrent dans les rapports féodaux ; quelle est alors l’entreprise ? Suffit-il de discerner comment se définissent les unîtes de production et s’étend le rayon de l’activité économique ? La seigneurie perd alors son originalité. En Occident toujours, les moyens de production semblent échapper assez vite aux féodaux comme ces moulins (encore !) que multiplient les sociétés marchandes (mais l’exemple toulousain et toujours celui qui revient), comme les moulins à vent en pays du Nord (autres moulins) qui sont sous contrôle municipal. Quelle est la part du mode de production féodal en cette progression technique ». René Gallissot, « L’Algérie précoloniale », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 147-179 (p. 177).

99 Pierre Vilar, « Marx, marxisme », Dictionnaire des sciences économiques, t. II, Paris, PUF, 1956, p. 712-727 ; id., « Marxisme et histoire dans le développement des sciences humaines. Pour un débat méthodologique ». Studi Storici, I, n° 5, octobre-décembre 1960, p. 1008-1043 ; id., « L’histoire après Marx », Revue de l’Enseignement Supérieur, n° 44-45, 1969, p. 15-26, 1969 ; id., Histoire marxiste, Histoire en construction. Approche marxiste et problématiques conjoncturelles, Paris, Gallimard/ Le Seuil, 1982 ; Aron Cohen, Rosa Congost, Pablo F. Luna (dir.), Pierre Vilar : une histoire totale, une histoire en construction, Paris, Syllepse, 2006.

100 Rosa Congost, « Vilar Pierre, Adrien », Le Maitron, Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier. Mouvement social [en ligne].

101 Pierre Vilar, La Catalogne dans l’Espagne moderne. Recherches sur les fondements économiques des structures nationales, tome II, Le xvii^e siècle catalan. Les transformations internes (De la poussée des forces productives à la formation d'une bourgeoisie nouvelle), Paris, SEVPEN, 1962, p. 562-563.

102 « Pour l’ensemble, la croissance semble reposer sur une réoccupation de terres en friche, sur un investissement en travail plus qu’en capital, et le prélèvement des classes possédante sur la production y est juridique, non économique. Ainsi la croissance médiévale est à étudier dans le cadre démographie-défrichement structure féodale-seigneuriale ; l’accumulation-reproduction y joue un rôle second. C’est la première suggestion d’un rapprochement entre un type de pensée économique et un type de croissance historique ». Pierre Vilar, « Croissance économique et analyse historique », First international conference of Economic History, Paris/The Hague, Mouton, 1960, p. 35-82 (p. 36).

103 « Le cycle court statistiquement observable qui rythme la réalité économique et sociale du xviii^e siècle français est le cycle original du mode de production féodal, où, 1° la base de la production reste agricole ; 2° la technique productive de base ne domine pas encore le cycle stochastique de la production ; 3° les prélèvements sur les producteurs devraient se régler sur la production ; 4° aumônes et taxations devraient limiter, en année mauvaise, les plus criantes misères ». Pierre Vilar, « Histoire marxiste, histoire en construction. Essai de dialogue avec Althusser », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 28^e année, n° 1, 1973. p. 165-198 (p. 184).

104 « On devine que tout élément contraire au principe du mode de production féodal prépare sa destruction. Ce principe, c’est la propriété à plusieurs degrés sur les terres et la propriété limitée sur les personnes, d’où résultait un circuit à peu près ferme entre le produit agricole et la consommation conjuguée des classes paysannes et des classes féodales […] On ne peut pas parler de vrai passage au capitalisme que lorsque des régions assez vastes vivent sous un régime social franchement nouveau. Le passage n’est décisif que lorsque des révolutions politiques ont sanctionne juridiquement les changements de structures et quand de nouvelles classes dominent l’État. C’est pourquoi l’évolution dure plusieurs siècles », Pierre Vilar, « La transition du féodalisme au capitalisme », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 35-55 (p. 35-36).

105 « L’accumulation primitive du capital engendre sa propre destruction : dans un première phase la montée des prix, l’accroissement des impôts royaux, les emprunts princiers stimulant les usuriers et les spéculateurs ; mais finalement, à divers degrés suivant les pays, les taux moyens de l’intérêt et des bénéfices spéculatifs tendent à s’égaliser et à s’abaisser. Il faut alors que le capital accumule cherche un autre moyen de se reproduire. Il faut une les hommes d’argent – qui étaient restés relativement en marge de la société féodale – envahissent le corps social tout entier, qu’ils prennent le contrôle de la production ». Pierre Vilar, « La transition du féodalisme au capitalisme », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 35-55 (p. 44).

106 Blaise Dufal, « Féodalités et féodalismes face au comparatisme : les cas africains », Atelier du CRH, , n° 27, 2023 [en ligne].

107 Jean Poncet, « Approche des structures sociales des campagnes tunisiennes », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974 ; id., « Statut foncier et rapports sociaux dans la Tunisie d’avant 1881 », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 188-210 ; id., « Remarques sur les rapports entre ville et campagnes dans l’ancien Maghreb », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 211-217.

108 Lucette Valensi, « Archaïsme de la société rurale maghrébine », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 223-232.

109 André Nouschi, « Réflexions critiques sur le dossier : l’Algérie précoloniale », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p.181-187.

110 André Penant, « Le rapport ville-campagne dans l’histoire du Maghreb », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 218-220.

111 René Galissot, « Féodalité et mode de production féodal : de la France moderne au Maghreb précolonial », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 127-144 ; id., « L’Algérie précoloniale », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 147-179 ; id., « Les rapports ville-campagne », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 233-241.

112 Noël Barbe, « Dans un papier kraft… Braudel lu par Charles Parain ou Marx à la trace », Noël Barbe, Jean-François Bert (dir.), Penser le concret, A. G. Haudricourt, A. Leroi-Gourhan et C. Parain, Paris, CREAPHIS, 2011, p. 33-57. Voir aussi le volume collectif d’hommages dont le sous-titre met en avant de manière explicite l’approche marxiste : Antoine Casanova, Corneille Jest, Georges Ravis-Giordani (dir.), Ethnologie et histoire. Forces productives et problèmes de transition, Paris, Éditions Sociales, 1975.

113 En 1941, suite à la recommandation de Marc Bloch, il est l’auteur, alors qu’il enseigne au Lycée Henri IV, d’un chapitre important : Charles Parain, « The Evolution of Agricultural Technique » in Michael M. Postan (ed.), Agrarian Life of the Middle Ages, The Cambridge Economic History of Europe from the Decline of the Roman Empire, Cambridge, Cambridge University Press, seconde édition, 1966, vol. I, p. 125-179. Ce texte est traduit en français très tardivement : Charles Parain, « Évolution des techniques agricoles au Moyen Âge », Outils, ethnies et développement historique, Paris, Éditions sociales, 1979, chapitre 3, p. 47-127.

114 Le cercle qui se réunissait chez le couple Autan-Lara comprenait outre les historiens Charles Parain, Jean Baby et Georges Friedmann, ainsi que le journaliste et philosophe Felicien Challaye, et sa femme qui fut la première épouse d’Albert Mathiez. Le cercle organise des conférences à partir de 1932 à l’Hôtel des Sociétés Savantes, rue Serpente. « Jusqu’aux années trente, le marxisme est peu connu, il est bien entendu revendiqué dans les partis ouvriers, mais essentiellement comme praxis. Dans les milieux universitaires, il commence à partir des années trente à connaître une certaine diffusion, notamment grâce au Cercle de la Russie neuve, fondé en 1932, dirigé par Daniel Challonge, Charles Parrain et Jean Baby ; collabore à ce groupe, entre autres, l’annaliste Georges Friedmann. Ce cercle est à l’initiative de nombreuses conférences qui permettent la publication en 1937 et 1938 de plusieurs volumes faisant le point sur l’apport du matérialisme historique : À la lumière du marxisme ». François Dosse, L’Histoire en miettes. Des Annales à la ‘Nouvelle Histoire’, Paris, La Découverte, 1987, p. 58-59. Voir aussi : Fabrizio Carlino, « Sur l’introduction du matérialisme dialectique en France : le programme du cercle de la Russie neuve dans le processus de formation du ‘rationalisme moderne’ », Actuel Marx, 2015/1, n° 57, p. 142-155 ; Paul Laberrenne, « Le Cercle de la Russie neuve (1928-1936) et l’association pour l’étude de la culture soviétique (1936-1939) », La Pensée, n° 205, mai-juin 1979, p. 13-25.

115 Charles Parain, « L’Antiquité et la conception matérialiste de l’histoire », À la lumière du marxisme, essais : sciences physico-mathématiques, sciences naturelles, sciences humaines, Paris, Éditions sociales internationales, 1935, tome 1, p. 169-185. Voir aussi son article publié trente années plus tard et dont le titre est une référence à Marc Bloch, non dénuée d’une certaine ironie : Charles Parain, « Les caractères spécifiques de la lutte de classes dans l’Antiquité classique », La Pensée, n° 108, avril 1963, p. 3-25.

116 « On sait que la société féodale est un des cinq ou six types essentiels de société […] société qui conduit à travers une époque particulièrement obscure de la société antique à la société capitaliste ». Charles Parain, « Marc Bloch », La Pensée, n° 6, janvier-février-mars 1946, p. 65-72 (p. 67).

117 « Hors des voies du marxisme, l’histoire du moyen âge est inévitablement ballotée des périls de Charybde aux dangers de Scylla. D’un côté le Charybde d’une histoire féodale et cléricale qui fait systématiquement l’apologie d’un moyen âge, dont elle se refuse à reconnaitre les contradictions internes pour les mêmes raisons qui écartent l’histoire bourgeoise de l’analyse des contradictions internes de la société capitaliste. De l’autre le Scylla d’une histoire bourgeoise du moyen âge qui reste impuissante à comprendre en quoi le régime féodal, sans sa période ascendante, a constitué une étape nécessaire entre la société antique, fondée sur l’esclavage, et la société capitaliste ». Charles Parain, « La société médiévale », La Pensée, n° 51, novembre 1953, p. 140-143 (p. 141).

118 « Incontestablement, même à son stade relativement progressif, à plus forte raison lorsqu’aujourd’hui elle est devenue plus ou moins consciemment une force de conservation sociale, l’histoire bourgeoise s’est toujours montrée incapable d’interpréter objectivement aussi bien la signification historique de l’Antiquité que celle du Moyen Âge et que celle de la destruction de l’Empire romain d’Occident ». Charles Parain, « De la société antique à la société féodale », La Pensée, n° 66, mars-avril 1956, p. 127- (p. 129). Voir aussi : Charles Parain, « Les formes historiques du passage d’une société à une autre : de l’Antiquité au féodalisme », Quel avenir pour l’homme. Rencontre internationale de Royaumont (17-20 mai 1961), Paris, Presses Universitaires de France, 1961, p. 36-40.

119 « Ce qui s’est produit en réalité à partir de la fin du premier siècle de notre ère, c’est un changement de style dans l’évolution du progrès technique, comme il se produira à partir de la fin du deuxième siècle un changement de style dans le domaine de la production artistique, annonciateur de l’art du Moyen Âge », Charles Parain, « Le développement des forces productives dans l’ouest du Bas-Empire. Exploitation Agricole, rapports sociaux, productivité », La Pensée, n° 196, décembre 1977, p. 28-42 (p. 31).

120 Charles Parain, « Structuralisme et marxisme », La Pensée, n° 135, septembre-octobre 1967, p. 38-52.

121 Etienne Balibar « Sur la dialectique historique. Quelques remarques critiques à propos de Lire le Capital », La Pensée, n° 170, août 1973, p. 27-47. « On a affaire ici à une mauvaise querelle, l’auteur n’ayant pas reconnu le caractère dialectique d’une combinaison où les deux facteurs réagissent continuellement l’un sur l’autre, sous des formes variées suivant les temps et suivant les lieux ». Charles Parain, « Ethnologie et histoire » in Antoine Casanova, Corneille Jest, Georges Ravi-Giordani (dir.), Ethnologie et histoire : forces productives et problèmes de transition. Hommage à Charles Parain, Paris, Éditions sociales, 1975, p. 25-48 (p. 43).

122 « La féodalité, au sens strict du terme, ne fut pas autre chose, dans son essence, que la parade oppose par les seigneurs qui avaient besoin de se regroupe eux aussi pour mieux se defender et pour mieux attaquer ; elle ne fut pas autre chose qu’une organisation de classe […] ce n’est pas à la suite d’une conjonction en quelque sorte fortuite entre le régime seigneurial et le régime féodal que s’est développé dans le camp des maitres la conscience de classe ; mais c’est là où l’acuité des luttes de classe avait renforcé chez ces derniers la conscience de classe, que le régime féodal s’est systématisé. Le régime féodal apparait bien ainsi comme la forme la plus achevée, politiquement, du régime seigneurial ». Charles Parain, « Seigneurie et féodalité », La Pensée, n° 96, mars-avril 1961, p. 97-100 (p. 100).

123 « Il est possible que l’emploi du mot féodal pour désigner un mode de production ne soit pas excellent ; mais c’est un legs de l’histoire, un legs de la bourgeoisie ascendante dans sa lutte contre un régime qu’elle avait la légitime ambition de remplacer. Cette remarque faite, il n’y a pas nécessité de remettre en cause une dénomination qui caractérise la forme typique d’un mode de production qui, avec toutes sortes de variantes, a connu des débauches, des inachèvements, enfin des formes de décomposition. Tout comme le capitalisme ». Charles Parain, « Seigneurie et féodalité » La Pensée, n. 96, mars-avril 1961, p. 97-100 (p. 100).

124 « ‘Féodalisme’ au contraire est un mot qui ne se rattache qu’a la superstructure politique développée avec la forme typique, avec la forme pleinement achevée de la société qui s’intercale entre la société antique esclavagiste et la société moderne capitaliste. Il en résulte que le mot ne convient pas toujours parfaitement pour caractériser soit la phase de formation, soit la phase de décomposition de ce type de société, soit certaines de ses variantes plus ou moins achevées ». Charles Parain, « Caractères généraux du féodalisme », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 13-17 (p. 14).

125 « Il y a lieu en effet de distinguer la notion stricte de mode de production féodale ou intervient un niveau déterminé de développement des forces productives et la notion plus large et plus lâche de société féodale ». Charles Parain, « Caractères généraux du féodalisme », op. cit., p. 13-17 (p. 16).

126 Charles Parain, « Le développement des forces productives en Gaule du Nord et les débuts de la féodalité », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n. 37, mai-juin 1963, p. 26-37.

127 Charles Parain, « De la société antique à la société féodale », La Pensée, n° 66, mars-avril 1956, p. 127-145 (p. 134).

128 « Un mode de production est universel dans sa phase ascendante parce que, sur la base d’un niveau donné de développement des forces productives, il répond aux tendances profondes de l’humanité, à ses besoins historiques, aux nécessités de la marche en avant d’abord d’une pointe avancée de l’ensemble des sociétés humaines ». Charles Parain, « Comment caractériser un mode de production ? », La Pensée, n° 132, avril 1967, p. 48-52 (p. 51).

129 « Le développement des degrés de développement social que constituent le mode de production asiatique, la société esclavagiste et le féodalisme […] obligatoirement liés à un niveau précis du développement des outils de travail ». « Image formelle du féodalisme, privé de sa base qui est un niveau déterminé de développement des forces productives ». Charles Parain, « Comment caractériser un mode de production ? », La Pensée, n° 132, avril 1967, p. 48-52 (p. 49 et 50).

130 « On ne peut parler de véritable féodalisme que si, d’un côté, il dispose, dans le domaine (fondamental à ce stade de développement) de l’agriculture, des acquisitions techniques essentielles de l’antiquité esclavagiste, si, d’autre part les conditions de l’exploitation des producteurs directs permettent une reproduction élargie et par suite la maturation des forces productives nécessaires à la constitution du capitalisme. Là où l’exploitation dite féodale, pour des raisons diverses, ne laisse aucune possibilité au tenancier d’accroitre et la productivité des moyens de production dont il dispose, et, par conséquence, sa production sociale, il n’est pas possible de parler de féodalisme comme époque progressive ». Charles Parain, « Comment caractériser un mode de production ? », La Pensée, n° 132, avril 1967, p. 48-52 (p. 50-51).

131 « Au x^e siècle, le féodalisme est encore en formation […] les traits du féodalisme ne sont qu’ébauchés. À partir de l’an 1000 et jusque vers 1150, on peut parler de féodalisme ascendant. Le système se précise […]. La seigneurie s’assied ainsi définitivement au-dessus de l’exploitation rural et de la communauté de village […] système sans État, ne d’une certaine anarchie, mais qui limite cette anarchie, et, finalement, l’organise […] Cette mise en place a correspondu à une extension continue de la base économique du système, par la généralisation des innovations techniques et le succès des défrichements […] Du milieu du xii^e siècle aux débuts du xiv^e, le régime féodal européen connait, en un sens, son épanouissement et son apogée : cependant, la montée des forces productives, sous les aspects ou la société féodale les avaient captées, atteint alors ses limites ; les contradictions internes du système se font sentir, ce qui oblige les institutions et le droit à se cristalliser, à se figer. L’évolution en profondeur, déjà, attaque la logique du mécanisme […]. Ainsi, quand les faits tendent à dissoudre le système féodal déjà vieilli, lui-même tend à se cristalliser […]. C’est le temps des ‘monarchies féodales’. Elles ne détruisent pas le vieux système ; elles l’utilisent […] La féodalité des années 1250-1350 est juridiquement mieux définie et psychologiquement plus consciente qu’au temps de sa formation. Elle est moins libre, moins créatrice, plus menacée. ». Charles Parain, « Évolution du système féodal européen », Centre d’études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 18-34 (p. 24-26). Ce texte, avec quelques modifications, avait déjà été publié sous un format de brochure : Charles Parain, Pierre Vilar Mode de production féodal et classes sociales en système précapitaliste, Cahiers du Centre d’Études et de recherches marxistes, 59, 1968, p. 2-20. Ce texte est traduit en allemand : Charles Parain, « Die Entwicklung des europäischen Feudalsystem » in Ludolf Kuchenbuch, Bernd Michael (Hgg.), Feudalismus – Materialien zur Theorie und Geschichte, Frankfurt am Main/Berlin/Wien, Ullstein, 1977, p. 556-575, et aussi en anglais accompagné de la première partie du rapport intitulée « Caractères généraux du féodalisme » (p. 13-17) : Charles Parain, « The General Character of Feudal Society » in Jeffrey Kaplow (ed.), Western Civilization: Mainstream Readings and Radical Critics, New York, Knopf, 1973, t. I, p. 154-170.

132 Marc Bloch, « Avènement et conquête du moulin à eau », Annales d’histoire économique et sociale, 7 (36), 1935, p. 538-563, réédité dans Mélanges historiques, Paris, SEVPEN, 1963, vol. II, p. 800-821.

133 Charles Parain, « Rapports de production et développement des forces productives : l’exemple du moulin à eau », La Pensée, n° 119, février 1965, p. 55-70.

134 « Dans les contrées où le système féodal fonctionnait à peu près convenablement grâce au maintien, d’ailleurs toujours menacé, d’une sorte d’équilibre entre les droits du seigneur et ceux du tenancier, le rôle d’organisateur de la production a été peu à peu abandonné par le seigneur qui s’est transformé en véritable usurier du sol ». Charles Parain, « Conclusion de la journée d’études », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 247-256 (p. 253).

135 « Il y a des éléments féodaux non encore structurés ou en voie de déstructuration et qui ne permettent pas, lorsqu’on les rencontre, de parler de véritable féodalisme. Il y a ensuite les formations économico-sociales concrètes, plus ou moins structurées, plus ou moins mêlées d’éléments relevant d’autres modes de production, comme cela se présente ordinairement dans la réalité historique. Il y a enfin la structure féodale typique, idéale, dépouillée abstraitement des particularités empiriques qui inévitablement compliquent, quand elles ne la masquent pas, la structure profonde de la réalité historique, structure qui constitue précisément le mode de production. Les particularités empiriques ne peuvent servir de point de départ pour définir la nature propre du mode de production ». Charles Parain, « Conclusion de la journée d’études », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 247-256 (p. 247-248).

136 « Il ne semble pas que la clarification de la notion de mode de production féodal ait fait des progrès décisifs […] Beaucoup d’efforts seront encore nécessaires pour sortir d’une confusion due en grande partie aux difficultés objectives d’une question complexe entre toutes ». Charles Parain, « Conclusion de la journée d’études », Centre d’Études et de Recherches Marxistes, Sur le féodalisme, Paris, Éditions Sociales, 1974, p. 247-256 (p. 247).

137 « Je crains que certains jeunes camarades en viennent parfois à s’imaginer qu’une formation théorique marxiste suffit et que l’on peut se passer de formation technique. Il faut pourtant voir que cette formation technique constitue ce qu’il y a de positif dans le travail historique de la bourgeoisie […] Ce serait un grave défaut que de se contenter, devant chaque situation historique de prononcer quelques formules générales ». Claude Cahen, « Intervention au colloque sur le 70^e anniversaire de la mort de Karl Marx », La Pensée, n° 51, novembre 1953, p. 127-128.

138 « Dans quelle mesure le développement de la cavalerie lourde a-t-il pu, dans les premiers siècles du moyen âge, contribuer à la naissance de la féodalité ? Je n’établis pas de relation étroite, à deux termes seulement, entre cavalerie lourde et féodalité. Mais enfin, nous constatons par exemple qu’alors que la cavalerie lourde existe à peu près partout dans les premiers siècles du moyen-âge, dans certaines régions où l’usage en est impossible parce qu’il y a trop de forêts, il n’y a pas non plus de véritable féodalité. En sciences on appelle cela le principe des variations concomitantes ». Claude Cahen, « Intervention au colloque sur le 70^e anniversaire de la mort de Karl Marx », La Pensée, n° 51, novembre 1953, p. 129.

139 « Avouerais-je que la question ainsi formulée me parait dans une certaine mesure entachée de ce formalisme verbal auquel risque de résister insuffisamment quiconque aborde l’histoire à travers un schéma idéologique, même si ce schéma est, dans l’esprit de celui qui l’adopte, celui du marxisme ? Un schéma, et le schéma marxiste avant tout, sont indispensables à toute recherche ; mais il importe qu’il soit exprimé en termes de recherche concrète, et non de catégories verbales [...] La vraie recherche ne doit donc pas, à mon sens, consister dans l’étude d’institution féodales-seigneuriales-domaniales en elles-mêmes d’un côté, d’essor commercial en lui-même de l’autre, mais des deux en interaction ». Claude Cahen, « Sur la féodalité », La Pensée, n° 68, juillet-août 1956, p. 94-96.

140 Giuliano Procacci, Georges Lefebvre, Albert Soboul, « Une discussion historique : du féodalisme au capitalisme », La Pensée, n° 65, janvier-février 1956, p. 10-32. Ce texte était paru en février 1955 dans la revue italienne Società.

141 « Je suis, simplement, un historien qui m’efforce d’être rigoureux, et qui – pourquoi ne pas le dire ? – ayant beaucoup dû à ce que m’a paru être le marxisme, souffre et suis fréquemment choqué de trouver, dans des écrits qui s’en réclament, et même de savants éminents, une tendance à remplacer par une phraséologie passe-partout les enquêtes rigoureuses que, me semble-t-il, au contraire le marxisme même exigerait ». Claude Cahen, « Réflexion sur l’usage du mot ‘féodalisme’ », Le Féodalisme, Recherches internationales à la Lumière du marxisme, n° 37, mai-juin 1963, p. 203-214 (p. 214)

142 Il s’agit d’une version remaniée d’un texte publié tout d’abord quelques années plus tôt dans une revue anglophone : « Réflexion sur l’usage du mot Féodalité », Journal of the Economic and Social History of the Orient, vol. III/1, Leyde, 1960, p. 2-20.

143 Claude Cahen, « Réflexion sur l’usage du mot ‘féodalisme’ », op. cit., (p. 212 et p. 210).

144 « Les marxistes, et d’autres, cherchent le critère de la ‘féodalité’ dans un certain type d’organisation de la production qui concerne l’agriculture et repose sur le ‘domaine’ ». « Je ne crois pas qu’il y ait rien d’antimarxiste, bien au contraire, à envisager l’hypothèse ou une définition du ‘féodal’ par le seul ‘domanial serait trop large pour rendre compte des évolutions réelles, et où il y aurait avantage à distinguer plus de sections, soit en créant des subdivisions à l’intérieur du ‘féodal’, soit en réservant l’appellation de ‘féodal’ à l’un des systèmes historiquement développés sur la base du ‘domanial’ ». Claude Cahen, « Réflexion sur l’usage du mot ‘féodalisme’ », op. cit., (p. 206 et p. 205).

145 Françoise Olivier-Utard, « Cahen Claude », Le Maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier, mouvement social [en ligne].

146 Au sein du Parti communiste, Claude Cahen participe en 1957 au Groupe de travail des historiens communistes, puis à des actions et à divers mouvements intellectuels (Cellule Sorbonne-Lettres et Voies Nouvelles), il rédige un texte intitulé « L'intellectuel et la solidarité de Parti ».

147 Claude Cahen veut que « naisse une véritable génération de savants marxistes, et non point seulement qu’il y ait des savants ensuite gagnés au marxisme, comme Langevin ou Joliot-Curie ». Michel Cahen, « Engagement politique et pensée scientifique chez Claude Cahen » in Raoul Curiel, Rika Gyselen, (dir.), Itinéraires de l’Orient : Hommages à Claude Cahen, Bures-sur-Yvette, Res Orientales, 1994, p 385-442 (p. 400).

148 « Comme beaucoup, dans nos générations marquées par la montée du nazisme, il suivit longtemps sur le plan politique le mouvement qui nous paraissait topiquement incarner l’espoir d’un monde meilleur. Mais il eut la sagesse de résister aux dérapages idéologiques auxquels entrainait souvent cette option (il eut l’occasion à plusieurs reprises de chercher à modérer mes enthousiasmes) et il sut remarquablement faire le tri des éléments scientifiquement valables dans la problématique marxiste de l’histoire ». Maxime Rodinson, « Claude Cahen (1909-1991) », Cahiers d’Études sur la Méditerranée Orientale et le monde Turco-Iranien, n° 13, 1992, p. 193-196 (p. 196).

149 Gerard D. Khoury, « Maxime Rodinson et la constitution du Grapp (Groupe de recherche et d’action pour la Palestine) », Matériaux pour l’histoire de notre temps, n° 96/4, 2009, p. 28-37.

150 « La méthode historique que nous venons d’exposer, sous un angle particulier, a reçu historiquement le nom de ‘matérialisme dialectique’, pour l’ensemble de la connaissance, ou, appliquée à l’histoire, de ‘matérialisme historique’. C’est à dessein que nous n’avons pas employé le mot plus tôt. Car la relation qui existe historiquement entre le matérialisme dialectique et historique et le socialisme, aujourd’hui le communisme, amène beaucoup de gens à penser que le matérialisme dialectique et historique est une doctrine que l’on prône a priori parce que l’on a adopté une certaine attitude politique. Rien n’est moins exact. Le matérialisme historique est théorie de la science historique et rien d’autre [...]. Si le matérialisme historique est lié au communisme c’est, d’une part, en raison des conséquences pratiques qu’en tirent ceux qui le connaissent ; mais c’est surtout parce que, en raison même de ces conséquences, l’enseignement officiel a fait le silence sur lui et que, par conséquent, entendent seuls parler de lui, hormis quelques curieux, ceux qui, par solidarité de classe ou pour toute autre raison, ont pris position dans les rangs du communisme […] le silence de l’enseignement officiel est le meilleur hommage rendu à l’efficacité de la méthode, dégagée il y a un siècle par Marx et Engels, et conservée, clarifiée et mise à jour, contre les déformations d’interprétations tendancieuses, par Lénine et ses héritiers. Il serait temps que nous puissions mettre un nom français à côté de ces grands noms étrangers ». Claude Cahen, « Pour la science de l’histoire », La Pensée, n° 8, juillet-septembre 1946, p. 36-50 (p. 48-50).

151 « Le matérialisme marxiste est un matérialisme scientifique, c’est-à-dire que pour atteindre un but qui est le développement de l’homme, il se pose la question de la méthode qui doit permettre de se rapprocher réellement de ce but, et constate que cette méthode, dans la connaissance comme dans l’action, doit prendre appui sur la matière ». Claude Cahen, « Les objections qui sont faites au marxisme et au communisme… », texte inédit cité par Michel Cahen, « Engagement politique et pensée scientifique chez Claude Cahen » in Raoul Curiel, Rika Gyselen, (dir.), Itinéraires de l’Orient : Hommages à Claude Cahen, Bures-sur-Yvette, Res Orientales, 1994, p. 385-442 (p. 393).

152 Nicolas Ginsburger, « Géographes actifs, géographie politique : portraits croisés de Wolfgang Hartke et Jean Dresch au milieu des années 1950 », L’Espace géographique, 4, 2015, p. 349-360.

153 Claude Cahen, Le Régime féodal de l’Italie Normande, thèse complémentaire de l’Université de Paris, éditions P. Geuthner, 1940.

154 Claude Cahen, « La féodalité et les institutions politiques de l’Orient latin », Oriente ed Occidente nel medio evo. XII Convegno di scienze Morali toriche et filologiche, Roma, Accademia Nazionale Lincei, 1957, p. 167-191.

155 Claude Cahen, « L’histoire économique et sociale du monde musulman », Studia Islamica, 3, 1955, p. 93-115, republié dans Claude Cahen, Les peuples musulmans dans l’histoire médiévale, Damas, Institut français de Damas, 1977, p. 210-229 : ce texte est une sorte de manifeste qui a eu une importante influence et qui a reçu l’approbation personnelle de Maurice Thorez…

156 Didier Gazagnadou, Francoise Micheau, « Claude Cahen : histoire et engagement politique. Entretien avec Maxime Rodinson », Arabica, vol. 43, n^o 1, 1996, p. 7-27.

157 « Si mon père a été le ‘Braudel de l’Islam médiéval’, c’est aussi parce que, de sa génération (la situation semble un peu différente maintenant), personne à l’école des Annales n’est devenu spécialiste de l’histoire économico-sociale de l’Orient médiéval, personne n’a rompu véritablement avec la division a-historique Occident-Orient. Mon père ‘tient lieu’ de ‘Braudel de l’Islam’ précisément parce qu’il n’y en a pas : mais […] il ne fit pas partie de l’école des Annales, à commencer parce qu’il était un marxiste convaincu ». Michel Cahen, « Engagement politique et pensée scientifique chez Claude Cahen » in Raoul Curiel, Rika Gyselen, (dir.), Itinéraires de l’Orient : Hommages à Claude Cahen, Bures-sur-Yvette, Res Orientales, 1994, p. 385-442 (p. 409).

158 « Je dois vous dire qu’a priori je suis un peu gêné. Car les réalités devant lesquelles je me trouve sont tout de même si éloignées de l’Europe Occidentale que je veux bien les inclure dans un féodalisme entendu en un sens très large, mais que je ne vois pas comment faire coller ce que je trouve avec les schémas que j’ai hérités de mon enfance sur l’Europe Occidentale… ». Claude Cahen, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1976, p. 24, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

159 « Parler de ce genre de question dans la société d’histoire du féodalisme me paraît, je dirais les choses brutalement, presque à contre méthode. Je veux dire qu’étudier les caractères d’une société à partir d’un schéma, de notions, qui proviennent d’un autre groupe de sociétés, comporte nécessairement le danger de quelques erreurs d’appréciation. Personnellement, je pense qu’il faut comparer les sociétés entre elles, bien entendu ; mais qu’il faut les comparer à partir d’analyse faites des unes et des autres indépendamment de toute question de rapprochement ou de non-rapprochement avec un modèle préalablement constitue dans une autre ambiance. Aboutir à ce rapprochement peut-être la conclusion ». Claude Cahen, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, 1978, p. 46. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

160 Solal Abélès, « La Société d’Étude du Féodalisme : documents, témoignages, perspectives », Atelier du CRH, n° 27, 2023.

161 Annexes, L’Atelier du CRH, n° 27, 2023.

162 Jacques Girault, « Roux Simone », Le Maitron. Dictionnaire biographique. Mouvement ouvrier. Mouvement social.

163 « Quant à l’analyse de Marx et d’Engels, elle ne renseigne guère sur le processus de conquête de l’indépendance au terme duquel l’État triomphe de la société civile. La dimension historique se heurte donc à des concepts vides ou inadéquats ». Claude Gauvard. « Le roi de France et l’opinion publique à l’époque de Charles VI », Culture et idéologie dans la genèse de l’État moderne. Actes de la table ronde de Rome (15-17 octobre 1984), Rome, École Française de Rome, 1985, p. 353-366.

164 Il cite un extrait de la Contribution à la critique de l’Économie politique de Karl Marx (1859) au début de deux de ses ouvrages : Daniel Roche, La France des Lumières, Paris, Fayard, 1993, p. v-vi. ; id., Histoire des choses banales : Naissance de la consommation dans les sociétés traditionnelles (xvii^e-xix^e siècle), Paris, Fayard, 1997, p. 10.

165 Annexes, L’Atelier du CRH, n° 27, 2023.

166 « Sans doute la référence exégétique aux textes de Marx ne peut servir d’argument, mais une exégèse compliquée n’est pas nécessairement pour montrer que la base même de la théorie marxiste réside dans la mise en évidence de la contradiction entre le développement des forces productives et le développement différencié des rapports de production. Dire, parce qu’on a l’impression de pouvoir montrer que ce principe ne s’appliquerait pas à un cas déterminé : ce n’est pas vrai, ce sont essentiellement des luttes de classes et des rapports de production entendus au sens de lutte idéologique, politique et économique ; je ne pense pas que cela résolve aucune question : c’est un coup de force qui ressemble à un coup d’épée dans l’eau ». Alain Guerreau, Compte-rendu des séances de la société d’études du féodalisme vol. IV, p. 33. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

167 « Seulement, au niveau de l’interprétation, il faut faire très attention : car à des infrastructures très proches correspondent des suprastructures très diverses ! ». Claude Cahen, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 1, 1976, p. 8, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

168 « Sans prétendre avoir ignoré Marx au cours de mes études d’historien, il m’est arrivé beaucoup plus souvent de rejoindre Marx à travers l’histoire que je pratiquais, qu’il ne m’est arrivé de partir de Marx pour comprendre cette histoire ». Pierre Vilar, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 29, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

169 « Une comparaison me frappe. Je pense à la phrase de Staline : la nation est une communauté historiquement constituée. Historiquement constituée serait la formule convenable pour la formation économico-sociale […] Attention à l’illusion : Marx a dit … ! Quand il a écrit mode de production parcellaire, il pensait manière de produire ; ceux qui ont bondi sur cette expression pour étudier le xix^e siècle français ont fait du mauvais travail. […] Il faut bien connaître les textes de Marx pour répondre à ceux qui vous les lancent sans cesse au visage, sans les comprendre toujours. Mais, en soi, un texte isolé de Marx ne vaut jamais contre un marxisme global bien saisi ». Pierre Vilar, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 31, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

170 Annexes, L’Atelier du CRH, n° 27, 2023.

171 « Pour ce qui me concerne, l’hypothèse de travail est la suivante : le féodalisme est un mode de production réunissant deux caractéristiques principales : l’une au niveau des rapports de production (grande propriété seigneuriale et pouvoir de contrainte de nature politique sur les paysans) ; l’autre au niveau des forces productives : celles-ci ont atteint un niveau tel que les formes de production individuelles (petite propriété paysanne) deviennent l’élément moteur de l’économie ». Guy Bois, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 1, 1976, p. 7, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

172 [Daniela Romagnoli, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 1, 1976, p. 8, Atelier du CRH, n° 27, 2023. Voir aussi son propos trente ans plus tard : « Ma sono sviluppi impensabili senza il pluridecennale travaglio storiografico che ha dovuto prendere in carico la visione marxiana della storia. Un travaglio che ha avuto una delle vetrine di maggior visibilità proprio per quanto riguarda la storia del Medioevo, in particolare attraverso il variegato, lungo dibattito sulla società feudale, che ha coinvolto ovviamente anche il concetto di modo di produzione feudale. Non affronto qui un percorso iniziato almeno dal Settecento. Sottolineo pero proprio l'accezione marxiana, nella quale il feudalesimo assunse connotati economici e fu descritto come un modo di produzione che avrebbe caratterizzato si il Medioevo, ma che sarebbe stato presente ovunque vi fosse un sistema economico basato sull’egemonia dei grandi proprietari fondiari e sulla proprietà terriera ». Daniela Romagnoli, « Le Annales e la storia economica. Una parabola discente ? », Carlo Antonio Barberini (a cura di), Marx e la Storia. Con un’antologia di testi, Milano, Unicopli, 2009, p. 55-78 (p. 58) ; id., « Studi francesi sulla società feudale », Studi Storici, XVIII, 1977, p. 97-112 ; id., « L’analisi della società feudale dopa Marc Bloch », Pietro Rossi (éd.). La Storiografia contemporanea - Indirizzi e problemi, Milano, Saggiatore, 1987, p. 285-302.

173 « Je souhaiterai […] que l’on revienne sur la petite production que Guy Bois nous a présenté comme allant de soi. Or c’est une catégorie vide, parce que c’est une catégorie universelle qui ne se suffit jamais à elle-même et ne se définit que par rapport à une unité supérieure englobante (ici l’unité seigneuriale ». Lucette Valensi, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 1, 1976, p. 8-9, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

174 « Guy Bois a dit : il y a de la confusion. Certes et nous l’avons constaté ensemble, récemment au Mexique. Mais cette confusion semble ici avoir été attribué, essentiellement, à la notion de formation économique et sociale. Et il est vrai que celle-ci recouvre toutes sortes d’opérations non ou mal pensées. Elle est trop commode. On peut y mettre n’importe quoi. Attention pourtant, mode de production n’entraîne pas moins de difficultés : depuis trois ans, j’ai entendu nommer je ne sais combien de modes de production : colonial, précolombien, parcellaire … Le concept est loin d’être assimilé. » Pierre Vilar, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 29, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

175 « La mise en œuvre du concept de mode de production n’a trouvé son champ d’application sûr que dans les sociétés capitalistes, c’est à dire sur le terrain balisé par Marx lui-même […] Il faut bien reconnaître par contre que, s’agissant des sociétés pré-capitalistes, nous sommes dans un brouillard général. L’historiographie marxiste a vécu pendant près d’un siècle sous l’aile rassurante du grand schéma d’Engels présentant une succession linéaire de modes de production dont la fausse limpidité a été par la suite codifiée avec de plus en plus de rigidité et d’étroitesse. Depuis vingt ans cette construction artificielle a été brisée, mais ni la référence aux textes de Marx qui avaient pu être enfouis ni la résurgence de la notion de mode de production asiatique n’ont réellement apporté de clarté nouvelle sur ces questions de sorte que nous restons en présence d’un désespérant champ de ruines ». Guy Bois, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 21. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

176 « Le résultat de cet essor des forces productives, de ces conquêtes de terres, c’est un accroissement sensible de la production agricole dès le xi^e siècle, c’est donc la création d’un surproduit né du travail paysan et dans ces conditions, l’avènement du féodalisme n’est rien d’autre que la confiscation de ce surproduit par la classe dominante […] On peut donc affirmer que la féodalité au sens le plus strict du terme, au sens boutruchien, pourrait-on dire, se développe sur la base de la seigneurie. Autrement dit, sur la base de nouveaux rapports entre seigneurs et paysans, que nous appelons féodalisme : par conséquent la féodalité n’est qu’un aspect du féodalisme, ce qui va sans dire, mais ce qui va mieux en le disant […] Je me demande si l’asservissement de la paysannerie était inéluctable, s’il était inscrit dans le ciel ou, si l’on veut, dans la dialectique historique. Personnellement je ne le pense pas […] Bref, je considère, si vous voulez, que la contrainte n’est peut-être pas toujours une condition nécessaire du progrès économique ». Pierre Bonnassié, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. II, p. 26, 28 et 29, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

177 « Guy Bois voudrait construire le modèle théorique du mode de production féodal. Mais il a (comme de son côté Kula) étudié un féodalisme en voies de destruction progressive. Ceci certes, peut servir cela. Toute crise, crise partielle typique ou crise générale, mettant le système en jeu, peut révéler, comme en négatif, les traits du modèle ». Pierre Vilar, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 30, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

178 « Il m’apparaît qu’une exigence primordiale n’a pas été suffisamment satisfaite : il n’y a pas un féodalisme modèle, né entre Loire et Rhin. Il y en a beaucoup d’autres… Seulement voilà : on ne sait pas où cela s’arrête et où cela commence […]. Il ne s’agit pas bien sûr de morceler l’humanité en 25 types de modes sociaux : ou encore faudrait-il être capable de formuler une sorte de questionnaire très général sur tous les éléments pouvant intervenir dans les sociétés pré-capitalistes […] Inconsciemment, on essaie toujours de définir les autres féodalismes par ceux de leurs éléments qui ressemblent au modèle d’entre Loire et Rhin. Le moins que l’on puisse dire, c’est que cela ne paraît pas une bonne méthode ». Claude Cahen, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 1, 1976, p. 7, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

179 « Il me semble tout de même qu’il faudrait souligner d’emblée que faire une théorie économique du système féodal est une recherche paradoxale. Car tous tant que nous sommes, nous avons appris à définir le féodalisme par autre chose que par l’économique ». Jacques Revel, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 1, 1976, p. 5, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

180 « Je crois qu’une économie féodale n’a pas de base monétaire. C’est une économie avec une liberté d’entrée et de sortie dans le marché du travail extrêmement limité, pour ne pas dire inexistante. C’est une économie avec un liberté d’entrée et de sortie dans le marché des biens très limitée voire inexistante ; enfin c’est une économie qui n’a pas de marché intérieur […] c’est une façon indirecte de dire que c’est une économie naturelle. Ceci veut dire que pour l’essentiel cette économie vit dans un régime de troc. Je sais qu’il y eut des systèmes d’économie féodale, d’économie a base naturelle dans lesquelles il y avait un commerce international. L’idée d’exclure l’économie naturelle parce qu’on y trouve un commerce international me semble saugrenue ». Ruggiero Romano, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. V, p. 2 et 7, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

181 Quelques années auparavant est publiée la traduction française d’un ouvrage allemand important mettant en avant l’analyse de la fluctuation des prix, mais s’opposant à l’interprétation de Friedrich Engels du paupérisme comme conséquence de la révolution industrielle, et qui parle uniquement de « rente féodale », dans la collection ‘Nouvelle bibliothèque scientifique’ dirigée par Fernand Braudel : Wilhelm Abel, Crises agraires en Europe (xiii^e-xx^e siècle), Paris, Flammarion, 1973 [1966].

182 « Votre définition du féodalisme me paraît précisément un peu restreinte à un aspect : le travail, et la situation dans laquelle se trouve le paysan vis-à-vis de sa terre. Alors que nous sommes d’accord maintenant sur le fait que le féodalisme est un système qui englobe l’ensemble de la réalité sociale et qu’il y a beaucoup d’éléments que l’on peut reconnaître comme caractéristiques du féodalisme, comme par exemple la structure du pouvoir ». Jean-Philippe Genet, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme vol. IV, p. 59, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

183 1^ère séance -13 décembre 1975 : Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1975-1976, p. 1-9, Atelier du CRH ; 2^e séance - 31 janvier 1976 : Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1975-1976, p. 10-14, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

184 Witold Kula, « Recherches comparatives sur la formation de la classe ouvrière », Première Conférence Internationale d’Histoire Économique, Paris, 1960, p. 511-523 ; Wojciech Piasek, Anthropologising History: a Historiographic and Methodological Case Study of Witold Kula, Toruń, Uniwersytetu Mikolaja Kopernika, 2018.

185 Première édition en polonais en 1962, puis une deuxième édition en 1983 : une traduction en anglais (An Economic Theory of the Feudal System: Towards a Model of the Polish Economy 1500-1800, London, NLB, 1976), un traduction en espagnol (Teoría económica del sistema feudal, Barcelona, Peninsula, 1974, réédité en 1976, 1979 et en 2009), une traduction en italien (Teoria economica del sistema feudale. Proposta di un modello, Giulio Einaudi, Torino, 1970), une traduction en français (Théorie économique du système féodal. Pour un modèle de l’économie polonaise (xvi^e-xviii^e siècles), Paris, Mouton, 1970) et une traduction en portugais (Teoria económica do sistema feudal, Lisboa, Presença, 1962).

186 Alexandre V. Chayanov, On the Theory of Non-Capitalist Economic Systems, Thorner, Kerblay & Smith, 1966 ; id., The Theory of Peasant Economy, Thorner, Kerblay & Smith, 1966 [1924].

187 Witold Kula, « Secteurs et régions arriérés dans l’économie du capitalisme naissant », Studi Storici, 3, 1959, p. 569-585.

188 « Der Kapitalismus aus dem feudalen Zustand der Gesellschaft ; dabei übernahm Marx die Bourgeoisie Auffassung, daß der Feudalismus nur Gewaltherrschaft war, unter welcher die Unterdrückung und Ausbeutung der Massen bereits vollendete Tatsache war. Die ursprünglich für die kapitalistische Wirtschaftsweise erfundene Klassentheorie wurde auf ihren feudalen Vorgänger ausgedehnt […] der feudale Ausbeuter wurde lediglich durch den kapitalistischen Ausbeuter ersetzt ». Joseph Schumpeter, Kapitalismus, Sozialismus und Demokratie, Bern, Francke, 1950 [1942], p. 36. « Rising capitalism produced not only the mental attitude of modern science, the attitude that consists in asking certain questions and in going about answering them in a certain way, but also the men and the means. By breaking up the feudal environment and disturbing the intellectual peace of manor and village (though there always was, of course, plenty to discuss and to fall out about in a convent), but especially by creating the social space for a new class that stood upon individual achievement in the economic field, it in turn attracted to that field the strong wills and the strong intellects. Pre-capitalist economic life left no scope for achievement in the economic that would carry over class boundaries or, to put it differently, be adequate to create social positions comparable to those of the members of the then ruling classes ». Joseph Schumpeter, Capitalism, Socialism and Democracy, London, Unwin University Books, 1965 [1943], p. 124

189 « Il y a dix ans, le grand livre de W. Kula (1970) venait secouer la torpeur des historiens. On ne sera pas surpris que ce soit en France qu'il ait rencontré le moins d'échos (est-ce un hasard si les Annales et la Revue historique ont oublié d'en rendre compte ?) : la problématique de la croissance, ou plutôt de sa mesure quantitative, y dominait trop fortement pour ne pas détourner d'une interrogation nécessaire sur les modèles économiques et sociaux, et sur leur fonctionnement dans la longue durée ». Maurice Aymard, « L’Europe moderne : féodalité ou féodalités ? », Annales, Histoire, Sciences Sociales, 36^e année, n^o 3, mai-juin 1981, p. 426-435 (p. 426).

190 Witold Kula, « Histoire et économie : la longue durée », Annales E.S.C., 1960, 2, p. 294-313 ; id., « On the Typology of Economic Systems », The Social Sciences. Problems and Orientations, Paris/La Hague, Mouton, 1968, p. 108-144.

191 « Il me semble qu’il faut bien voir que des philosophes comme Hegel et Karl Marx ont pu légitimement utiliser l’histoire à l’appui de leurs théories : c’est normal que les théoriciens, architectes des modèles, fassent appel à l’histoire. Mais Kula se présente expressément comme un historien : et en tant que tel, il ne m’a pas semblé qu’il ait assez consulté en premier lieu de sources primaires. En mettant en place le modèle dès le début, Kula a risqué de bouleverser la pratique historienne. ». Hartmut Atsma, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 1, 1976, p. 1-2, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

192 « Il n’y a pas de démographie dans mon livre. Je ne me sens pas coupable : je crois que l’école historique polonaise a des mérites sérieux, mais la démographie historique est notre point faible. Là où nous sommes placés en Europe, il y a trop de courants d’air ! C’est pourquoi les registres paroissiaux périssent avec les églises, avec les villages, avec les villes ». Witold Kula, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1976, p. 23. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

193 « Ce qui me paraît novateur, et novateur, pas seulement par rapport à la pratique empiriste, mais novateur à l’intérieur même de l’historiographie marxiste, c’est d’avoir posé comme objectif initial de votre recherche la compréhension de la rationalité économique d’une système : autrement dit de ne pas avoir réduit, comme on l’a fait à mon avis trop souvent, l’étude d’une société à la seule lutte des classes, mais sans écarter cette lutte des classes, d’avoir voulu saisir la rationalité par l’étude des lois économiques de développement ». Guy Bois, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1976, p. 15-16. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

194 4^e séance - 10 décembre 1977 : « À propos d’un article de Robert Brenner », Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. II, 1977, p. 51-67, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

195 Robert Brenner, « Agrarian Class Structure and Economic Development in Pre-industrial Europe », Past and Present, n° 70/4, février 1976, p. 30-75. Cet article a été partiellement traduit en français : « Structure de classe et développement agricole dans l’Europe pré-industrielle » in Gérard Beaur (dir.), La Terre et les hommes – France et Grande Bretagne, 17^e-18^e siècles, Paris, Hachette, 1998, p. 187-214.

196 « In 1976 Past and Present published the University of California, Los Angeles’s Professor Robert Brenner’s essay ‘Agrarian Class Structure and Economic Development in Pre-Industrial Europe’ which essentially reiterated the superiority of the classical Marxian methodology of looking at history through the prism of class struggle for optimal explanatory results. This he did in the context of the different paths that England and France had followed into the modern world of capitalism, itself a classic Marxist problematic. The agreements and disagreements registered with this methodology, particularly in its application by Brenner, transcended the Marxist/anti-Marxist divide in the essays that came in response ». Harbans Mukhia, « Prologue: The Feudalism Debate and After » in Harbans Mukhia (ed.), The Feudalism Debate, New Delhi, Manohar, 1999, p. 9.

197 Robert Brenner, « Dobb on the Transition from Feudalism to Capitalism », Cambridge Journal of Economics, 2/2, 1978, p. 121-140 ; id., « Marx’s First Model of the Transition to Capitalism » in Bernard Chavance (dit=r.), Marx en perspective, Paris, EHESS, 1985, p. 203-230.

198 Trevor H. Aston, C.H.E. Philpin (eds.), The Brenner Debate: Agrarian Class Structure and Economic Development in Pre-Industrial Europe, Cambridge, CUP, 1985.

199 Peter C. M. Hoppenbrouwers, Jan Luiten van Zanden (eds.), Peasants into farmers? The transformation of rural economy and society in the Low Countries (Middle Ages-19^th century) in the light in the Brenner debate, Turnhout, Brepols, 2001 ; Pepijn Brandon, « Marxism and the ‘Dutch miracle’. The Dutch Republic and the transition debate», Historical Materialism, vol. 19/3, 2011, p. 106-146 ; Catherine Lis, Hugo Soly, « Different paths of development. Capitalism in the northern and southern Netherlands during the late Middle Ages and the early modern period », Review (Fernand Braudel Center), 20, 1997, p. 211-242.

200 Robert Brenner, « The Agrarian Roots of European Capitalism », Past and Present, 97, 1982, p. 16-113 (p. 17). Voir aussi : Robert Brenner, « Feudalism » in John Eatwell, Murray Milgate, Peter Newman (eds.), The New Palgrave: A Dictionary of Economics, Londres, Macmillan Publishers Ltd, 1987, vol. 2, p. 309-316, p. 1-13, republié en 2018, p. 4542-4554 [en ligne] et republié dans John Eatwell, Murray Milgate, Peter Newman (eds.), Marxian Economics, New York/Londres, W.W. Norton & Company, 1990, p. 170-185.

201 Robert Brenner, « Property and progress » in Chris Wickham (ed.), Marxist history-writing for the twenty-first century, Oxford, Oxford University Press, 2007, p. 49-111.

202 Robert Brenner, « The Agrarian Roots of European Capitalism » in Trevor H. Aston, C.H.E. Philpin (eds.), The Brenner Debate: Agrarian Class Structure and Economic Development in Pre-Industrial Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 1985, p. 213-327 (p. 232).

203 Robert Brenner, Merchants and Revolution. Commercial Change, Political Conflict and London's Overseas Traders, 1550-1653, Princeton, Princeton University Press, 1993 ; id., « La base sociale du développement économique », Actuel Marx, n° 7, 1990, p. 65-93.

204 Robert Brenner, « The Agrarian Roots of European Capitalism », op. cit. (p. 258).

205 Robert Brenner, « The Origins of Capitalist Development: A Critique of Neo-Smithian Marxism », New Left Review, I/104, 1977, p. 25-92.

206 « Proletarianization of labor and commercialization of land refer however to processes internal to the capitalist world-economy and therefore have been less historically dramatic or discontinuous, and have still not exhausted their historical potential. It is in this connection that confusion in the use of the term ʻfeudalismʼ has had the most deleterious impact on clarity of analysis concerning the functioning of the capitalist world-economy, and most particularly, in Marxian analyses […] However, the formal relations of land-controller to productive worker are not in fact what matters. The so-called reciprocal nexus we identify with feudalism, the exchange of protection for labor services, constitutes a feudal mode of production only when it is determinative of other social relations. But once such a ‘nexus’ is contained within a capitalist world-economy, its autonomous reality disappears. It becomes rather one of the many forms of bourgeois employment of proletarian labor to be found in a capitalist mode of production, a form that is maintained, expanded or diminished in relation to its profitability on the market ». Immanuel Wallerstein, « Feudalism to capitalism: Transition or Transitions? », Social Forces, vol. 55, n° 2, décembre 1976, p. 273-283 (p. 278-279). « L’expansion territoriale de l’Europe a donc été la condition préalable à la solution de la ‘crise du féodalisme’. Sans cette expansion, l’Europe aurait pu sombrer dans une anarchie quasi perpétuelle et dans une régression aggravée ». Immanuel Wallerstein, Capitalisme et économie-monde, 1450-1640, Paris, Flammarion, 1980, p. 39.

207 Robert Brenner, « The Origins of Capitalist Development: A Critique of Neo-Smithian Marxism », op. cit., p. 25-92.

208 « Under different property structures and different balances of power, similar demographic or commercial trends, with their associated patterns of factor prices, presented very different opportunities and dangers and thus evoked disparate responses, with diverse consequences for the economy as a whole. Indeed, […] under different property structures and balances of class forces […] precisely the same demographic and commercial trends yielded widely divergent results ». Robert Brenner, « The Agrarian Roots of European Capitalism », op. cit., p. 16-17.

209 Ricardo Duchesne, « Robert Brenner on Political Accumulation and the Transition to Capitalism », The Review of radical political economics, 33/1, 2001, p. 79-98.

210 Richard W. Hoyle, « Tenure and the land market in early modern England or a late contribution to the Brenner debate », Economic History Review, 43, 1990, p. 1-20 ; Robert Fossier, La Société médiévale, Paris, Armand Colin, 1991, p. 415-436 ; Giles Constable, « Was there a Medieval Middle Class? Mediocre (mediani, medii) in the Middle Ages » in S. Cohn, S. Epstein (eds.), Portraits of Medieval and Renaissance Living. Essays in Memory of David Herlihy, Ann Arbor, University of Michigan Press, 1996, p. 301-323 ; James Ambrose Raftis, Peasant Economic Development within the English Manorial System, Montreal, Mc Gill-Queen’s University Press, 1996, p. 128.

211 « Brenner’s thought is, in fact, arranged around a single principle: theoretical generalization always precedes direct examination of historical source material » ; « Brenner’s Marxism is ‘political Marxism’ – in reaction to the wave of economistic tendencies in contemporary historiography. As the role of the class struggle is widely underestimated, so he injects strong doses of it into his own historical interpretation. I do not question the motivation behind such a reaction, but rather the summary and purely ideological manner in which it is implemented. It amounts to a voluntarist vision of history in which the class struggle is divorced from all other objective contingencies and, in the first place, from such laws of development as may be peculiar to a specific mode of production ». Guy Bois, « Against the Neo-Malthusian Orthodoxy », Past & Present, 79, 1978, p. 60-69, republié dans Trevor Aston, C.H.E. Philpin (ed.), The Brenner Debate: Agrarian Class Structure and Economic Development in Pre-Industrial Europe, Cambridge, Cambridge University Press, 1985, p. 107-118 (p. 110 et 115-116).

212 « Le marxisme de Monsieur Brenner est un marxisme politique en réaction devant le déferlement des tendances économistes dans l’historiographies contemporaine. Le rôle de la lutte des classes étant largement sous-estimé, il l’injecte à forte dose dans l’explication historique. Je ne mettrai pas en cause le principe d’une telle réaction, mais la manière sommaire et purement idéologique avec laquelle elle est conduite. Elle débouche sur une vision volontariste de l’histoire dans laquelle la lutte des classes est extraite des contingences objectives qui s’imposent à elle, et en premier lieu, des lois de développement propres à un mode de production déterminé ». Guy Bois, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. II, p. 60, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

213 Jerzy Topolski : « Les causes de l’apparition du deuxième servage en Europe centrale et orientale ». 1^ère séance - 5 mars 1977 : Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. II, année 1977, p. 1-14, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

214 Jerzy Topolski, « The Manorial-Serf Economy in Central and Eastern Europe in the 16t^h and 17^th Centuries », Agricultural History, XLVII, n° 3, July 1974, p. 341-352 ; id., « La régression économique en Pologne du xvi^e au xviii^e siècle », Acta Poloniae Histórica, XXI, 1962, p. 28-49, id., La Nascita del capitalismo in Europa. Crisi económica e accumulation originaria fra xiv e xvii secolo, Turin, Einaudi, 1979 ; id., « Le développement des recherches d’histoire économique en Pologne », Studia Historiae Oeconomicae, I, 1966, p. 3-42 ; id., « À propos de la conception d’un modèle de l’histoire économique de la Pologne (xvi^e-xviii^e s.) », Studia Historiae œconomicae, XIII, 1978, p.  3-18 ; id., « La notion de modèle en histoire », Cahiers de Clio, n^o 55, 1978, p. 17- 25 ; id., « Continuity and discontinuity in the development of the feudal system in Eastern Europe (x^th to xvii^th centuries) », Journal of European Economic History, 10(2), 1981, p. 373-400.

215 Andrzej Wyczanski, « Subordination ou participation ? La place de l’économie polonaise dans celle de l’Europe du xvi^e siècle », 2^e séance - 2 juin 1980, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. IV : année 1979-1980, p. 45-49, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

216 Daniel Tollet, Marchands et hommes d’affaires juifs dans la Pologne des Wasa (1588-1668), thèse de doctorat d’État, soutenue le 17 mars 1985 à l’Université de Paris I - Panthéon-Sorbonne.

217 « Fernand Braudel m’avait aussi donné une recommandation pour un historien économique, un peu plus âgé que moi. Witold Kula. Je suis allé le voir et je l’ai trouvé dans une position beaucoup plus réservée que Geremek à l’égard du régime, par rapport auquel il était très distant, sans être à proprement parlé un opposant. Il n’avait jamais été membre du parti ; au plan scientifique, son approche était plutôt marxiste, mais celle-ci n’était pas sclérosée et se nourrissait à Marx lui-même. Dès ce premier voyage, il est devenu pour moi un ami véritable et très proche ». Jacques Le Goff, Une vie pour l’histoire. Entretiens avec Marc Heurgon, Paris, La Découverte, 1996, p. 133. À propos de Witold Kula, Jacques Le Goff déclare : « A peu près le seul grand historien marxiste intelligent (avec Pierre Vilar) que j’ai connu ». Jacques Le Goff, « L’appétit de l’histoire » in Pierre Nora (dir.), Essais d’ego-histoire, Paris, Gallimard, 1987, p. 173-239 (p 217-218). Voir aussi : Jerzy Pysiak, « En Pologne, ‘c’est-à-dire nulle part’ », Jacques Revel, Jean-Claude Schmitt (dir.), Une autre histoire : Jacques Le Goff, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 2015, p. 97-108.

218 Voir le livre consacré par Jacques Le Goff à sa femme : Jacques Le Goff, Avec Hanka, Gallimard, Paris 2008.

219 Bogumil Jewsiewicki « ‘L’École Historique Polonaise’ et la question de la transition du féodalisme au capitalisme », Canadian Slavonic Papers / Revue Canadienne Des Slavistes, vol. 22, n° 1, 1980, p. 67-79 ; Antoni Maczak, « Vicissitudes of feudalism in modern Poland » in Pat Thane, Geoffrey Crossick, Roderick Floud (eds.), The Power of the Past, Cambridge, Cambridge University Press, 1984, p. 283-297 ; Pawel Skwarczyński, « The Problem of Feudalism in Poland up to the Beginning of the 16^th Century », The Slavonic and East European Review, vol. 34, n° 83, 1956, p. 292-310.

220 « Peut-on appliquer le concept du féodalisme au cas indien ? » : 3^e séance - 11 octobre 1980, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. IV, p. 55-63, p. 55-56, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

221 Blaise Dufal, « Féodalités et féodalismes face au comparatisme : les cas africans » Atelier du CRH, n° 27, 2023.

222 « Et de ce point de vue, et ce n’est pas seulement une anecdote, il se trouve que dans les conditions de recherche où j’étais, j’ai lu le livre de Witold Kula pour la première fois dans une traduction française dans un couvent de Dominicains gauchistes de Cuzco, qui l’avaient dans leur bibliothèque ! Comme quoi les rapports y compris à l’intérieur de notre discipline ne sont pas spécialement harmonieux dans notre université : ce n’est pas du commerce triangulaire, mais on n’en est pas loin… ». Jean Piel, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1976, p. 22. Atelier du CRH, n° 27, 2023 ; voir aussi : Carine Chavarochette, Aurélia Michel « Jean Piel et le court vingtième siècle latino-américaniste », Problèmes d’Amérique latine, n° 95, 2014/4, p. 101-120.

223 Peter Kriedte, Hans Medick, Jürgen Schlumbohm, Industrialisierung vor der Industrialisierung. Gewerbliche Warenproduktion auf dem Land in der Formationsperiode des Kapitalismus, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 1977 : cet ouvrage a été traduit en anglais (Industrialization before Industrialization. Rural Industry in the Genesis of Capitalism, Cambridge Cambridge University Press, 1981) et en italien (LIindustrializzazione prima dell’industrializzazione), Bologna, Il mulino, 1984.

224 « Ce qui me semble novateur dans la démarche (surtout peut-être dans celle de Medick), c’est le refus dans l’étude de la proto-industrialisation de deux attitudes. D’abord, il y a indirectement une critique très sévère de l’empirisme. L’empirisme aurait consisté en cette affaire à décrire simplement les formes de la proto-industrialisation dans leur diversité, dans leurs variantes locales, puis à introduire de façon plus ou moins subreptice un niveau explicatif par une zeste de conjoncture, par un peu de démographie ou par je ne sais quel autre facteur […] La deuxième attitude que pour ma part j’approuve aussi, c’est que nos collègues allemands ne pratiquent pas non plus ce que j’appellerais une certaines scolastique pseudo-marxiste. Elle aurait consisté, cette scolastique, à placer d’emblée un cadre pré-établi livré clé en main qui serait le mode de production, à l’intérieur duquel il s’agirait de faire fonctionner le système proto-industriel ». Guy Bois, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 8. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

225 Neithard Bulst, « Main d’œuvre et coercition. Les mesures économiques et démographiques adoptées par les gouvernements à la suite de la Peste Noire en Europe », 2^e séance - 30 mai 1981, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 5, 1985, p. 17-20, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

226 Ruggiero Romano : « Le féodalisme en Amérique latine », 1ère séance - 10 janvier 1981, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 5, 1985, p. 1-9, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

227 Rosalba Davico, « Feudo e allodio tra continente e Mediterraneo. note per uno studio su consumi popolari ed uso della terra in Sicilia e Piemonte tra xvi e xviii sec. », Annali dell’ Accademia di agricoltura di Torino, vol. 117, 1975, p. 167-194.

228 Eric Hobsbawm, « The Historians Group’ of the Communist Party» in Maurice Cornforth (ed.), Rebels and Their Causes: Essays in Honour of A. L. Morton, London, Lawrence and Wishart, 1978 ; Harvey J. Kaye, The British Marxist Historians: an introductory analysis, Cambridge, Polity Press, 1984 ; Samuel Raphael, « British Marxist Historians, 1880-1980 », New Left Review, vol. 120, March-April 1980, p. 21-96 ; Bill Schwarz, « ‘The People’ in History: the Communist Party Historians’ Group, 1946-56 » in Richard Johnson (ed.), Making Histories: Studies in History-Writing and Politics, London, Hutchinson, 1982 ; Aglaia Kasdagli « Medieval History and Marxism in England, 1950-1956 », Past and Present, 242, février 2019, p. 1-43.

229 « The inspiration of the French was in no way Marxist, except for the historiography of the French revolution, which being safely anchored in the harbour of the Sorbonne, had nothing to do with the Annales school ». Eric Hobsbawm, « Among the Historians », Interesting times. A twentieth-Century Life, London, Abacus, 2002, p. 282-297 (p. 288).

230 John Day, « « Crise du féodalisme » et conjoncture des prix à la fin du Moyen Âge », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, vol. 34, n° 2,‎ 1979, p. 305-318.

231 Jean Copans, « Mode de production : formation sociale, ou ethnie ? Les leçons d’un long silence de l’anthropologie marxiste française », Canadian Journal of African Studies / Revue Canadienne Des Études Africaines, vol. 20, n° 1, 1986, p. 74-90.

232 Maurice Godelier, « Fétichisme, religion et théorie générale de l’idéologie chez Marx », Horizon, trajets marxistes en anthropologie, Paris, Maspéro, 1973, p. 319-342 ; id., La Notion de « mode de production asiatique » et les schémas marxistes d’évolution des sociétés, Paris, Centre d’études et de recherches marxistes, 1964 ; id., Rationalité et irrationalité en économie, Paris, Maspero, 1966 ; id., Un domaine contesté : l’anthropologie économique, Paris/La Haye, Mouton, 1974.

233 « J’ai relu le Capital en trois langues (français, anglais, et allemand) pour m’amuser à trouver les fautes de la traduction française. Mon dossier (80 pages) a été volé hier avec ma serviette si bien que je ne peux vous donner les références exactes, mais seulement la synthèse ». Maurice Godelier, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 24, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

234 « Godelier, tu récites du Godelier… Je t’ai entendu dire ces choses-là plusieurs fois, et si tu ne nous as pas convaincus, c’est qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans ce que tu dis ». Lucette Valensi, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 58, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

235 Maurice Godelier, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 24, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

236 « Malheureusement les anthropologues, comme les historiens, oublient les forces productives ; et ils oublient le problème majeur dans Marx, ce qu’il appelle la soumission réelle, soumission formelle, du procès de travail à des rapports de production. C’est cela qui tranche tout, et sur les modes de production et sur la formation économique et sociale. Dans notre pratique, toute tentative réductrice d’aller chercher les rapports entre mode de production et parenté dans une société où la parenté fonctionne comme rapport de production, aboutit à l’échec. Aller chercher les rapports entre religion, par exemple système des castes, et rapports de production là où le système des castes fonctionne comme le cadre social de l’organisation de la production et de l’appropriation de la nature, cela ne peut aboutir à un échec ! Donc au cœur de la conscience d’un historien, comme au cœur de la conscience d’un anthropologue, une des difficultés majeures, obstacles à la mise en marche du travail, c’est la substantification des instances, des fonctions des rapports sociaux, des rapports de production. […] Cessons avec les modes de production repérés par Marx : nous travaillons sur l’identification des modes de production dans des sociétés que Marx ne connaissait pas, sur des réalités, des données que Marx ne pouvait pas connaître ». Maurice Godelier, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 23-24, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

237 « Marx n’a pas établi une doctrine de ce qui doit être une fois pour toutes infrastructure et superstructure. Il n’a pas assigné d’avance une forme, un contenu et un lieu invariables à ce qui peut fonctionner comme rapports de production ». Maurice Godelier, Horizon, trajets marxistes en anthropologie, 1973, Paris, Maspéro, 1973, p. IV.

238 « La base ethnocentrique, c’est le rapport entre rapport de production et superstructure, infrastructure et superstructure. De sorte qu’une problématique mécaniste, ethnocentrique est spontanément développée chez l’anthropologie et chez l’historien. Et c’est normal, c’est seulement dans la pratique qu’on peut la surmonter ». Maurice Godelier, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 23, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

239 « J’avais fait autrefois un article sur les Incas que Guy Bois a cité dans son introduction : je voudrais tout de même faire mon auto-critique à ce sujet. Parce qu’ici nous avons des gens qui viennent d’une culture, d’un mode de production, de conditions historiques différentes […] À l’époque, influencé par le climat parisien, j’ai parlé de l’articulation des modes de production […] je pense qu’au total il n’y avait, au bout d’un certain temps, qu’un seul mode de production ». Maurice Godelier, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 28, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

240 « Vous [Godelier] semblez mettre en cause la conception globale que j’ai proposé du mode de production, et qui va des forces productives à la vision du monde. Alors, sous prétexte que dans tel royaume africain ou telle société de l’antiquité, ce n’est pas exclusivement le rapport aux forces productives qui joue, il nous sera impossible de parler de mode de production. Il faut chercher simplement les articulations qui nous manquent ». Pierre Vilar, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 41. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

241 Maurice Godelier, « Modes de production, rapports de parenté et démographie », La Pensée, 172, 1973, p. 8-31 ; id., « Territoire et propriété dans quelques sociétés précapitalistes », La Pensée, 198, 1978, p. 7-49.

242 Anita Guerreau-Jalabert, « La Parenté dans l’Europe médiévale et moderne : à propos d’une synthèse récente », L’Homme, 29/2, 1989, p. 69-93 ; id., « Spiritus et caritas. Le baptême dans la société médiévale » in Françoise Héritier, E. Copet-Rougier (dir.), La Parenté spirituelle, Paris, Editions des archives contemporaines, 1995, p. 293-321 ; id., « Rome et l’Occident médiéval. Quelques propositions pour une analyse comparée de deux sociétés à système de parenté complexe » in Jean-Philippe Genet (dir.), Rome et l’État moderne européen, Rome, Ecole française de Rome, 2007, p. 206-207 ; id., « Prohibitions canoniques et stratégies matrimoniales dans l’aristocratie médiévale de la France du nord » in Pierre Bonte (dir.), Épouser au plus proche. Inceste, prohibitions et stratégies matrimoniales autour de la Méditerranée, Paris, Éditions de l’École des hautes études en sciences sociales, 1994, p. 293-321.

243 Louis Althusser, Étienne Balibar, Pierre Macherey, Jacques Rancière, Roger Establet, Lire le Capital, Paris, Maspero, 1965 et une nouvelle édition fortement changée en 1971 où ne subsistent que les textes de Balibar et de Althusser, qui sera finalement la plus diffusée dans le grand public ; voir aussi : Étienne Balibar, Cinq études du matérialisme historique, Paris, Maspero, 1974.

244 « La différence spécifique dans le rapport du travail au surtravail, qu’implique la différence des rapports sociaux dans le mode de production féodal et dans le mode de production capitaliste (propriété/possession des moyens de production) : dans un cas il y a coïncidence ‘dans l’espace et dans le temps’, simultanéité du travail et du surtravail, dans l’autre non. La non-coïncidence des deux procès de travail et de surtravail impose l’intervention de ‘raisons extra-économiques’ pour que le surtravail soit effectivement accompli. Ces raisons extra-économiques prennent la forme du rapport féodal de maitrise/servitude [...] Dans le mode de production féodal, il y a disjonction ‘dans le temps et dans l’espace’, des deux procès, ce qui est toujours un caractère intrinsèque du mode de production (de l’instance économique) et un effet de la forme de combinaison qui lui est propre (le rapport de propriété y apparait sous la forme double de la ‘possession’- ‘propriété’). Alors le surtravail ne serait pas extorqué sans raisons ‘extra-économiques’, c’est-à-dire sans ‘Herrschafts-und Knechtschaftverhältnis’. Nous pouvons en conclure, avant même de les avoir analysées pour elles-mêmes, que les ‘formes transformées’ dans le mode de production féodal sont, non des formes transformées de la base économique seule, mais du ‘Herrschafts-und Knechtschaftverhältnis’. Non pas directement économiques, mais directement politiques et économiques, indissolublement ». Étienne Balibar, « Éléments pour une théorie du passage » in L. Althusser, É. Balibar, P. Macherey, J. Rancière, R. Establet, Lire le Capital, op. cit., II, p. 107 et 109-110, voir aussi p. 178 sur le mode de production féodal.

245 « Je voudrai dire mon embarras. D’abord, une série de question a été abordée, et chacune d’entre elles vient déjà, on s’en rend bien compte, après d’interminables discussions dont je ne dis pas du tout qu’elles soient stériles (au contraire, peu à peu, elles font émerger des problèmes réels), mais il me semble aussi, c’est une impression personnelle, que tout ce qui a été dit prouve que nous sommes très loin de toucher au but, et j’avoue, que tout en étant d’accord avec beaucoup des choses que Maurice Godelier a dites tout à l’heure, je ne partage pas tout à fait son optimisme ». Étienne Balibar, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 34. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

246 « Ce qui m’étonne, au fond, dans cette discussion, c’est que je suis parmi des historiens, et je comprends parfaitement que le problème numéro un qui les intéresse, c’est, à quoi ça sert ces concepts ? Leur objectif, en soi, n’est pas d’être marxiste. À quoi ça sert d’être marxiste ? L’objectif, c’est d’expliquer des processus historiques qui sont plus ou moins proches de nous […] il faut poser le problème de la loi de développement ou de la loi d’évolution, et c’est ce que j’appelais l’exigence d’explication car l’exigence d’explication ne surgit au sens fort qu’à partir du moment où ce à quoi on s’intéresse ce n’est pas la description de la façon dont ça fonctionne, excusez-moi pour le vague du terme, ou de la façon dont tel ou tel élément superstructurel, infrastructurel, relevant de l’économie, relevant des institutions juridiques, relevant des mentalités, fonctionne. Le problème ne surgit pas simplement lorsqu’on se demande comment fabriquer une totalité plus ou moins cohérente, comment trouver des corrélations entre ces différents éléments. L’intérêt d’être marxiste (ou du moins la raison pour laquelle certains d’entre nous pensent que la théorie marxiste est plus que jamais indispensable), apparaît au moment où on se pose le problème de cette loi d’évolution. Et c’est pour cela aussi qu’il y a un rapport entre toutes ces questions historiques et les questions que l’on peut se poser à propos de l’actualité ». Étienne Balibar, Compte-rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 34-35, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

247 « À cet égard, il y a quand même un mot qui a besoin d’être prononcé une fois si on pose le problème dans ces termes et que bien que j’aie prêté l’oreille, je n’ai pas entendu une seule fois, c’est le terme de lutte de classes. Je suis tout à fait frappé de ce fait. Je ne dis pas cela pour jeter une espèce de pavé pseudo-politique dans la marre, mais c’est une des choses qui m’embarrassent […] Je suis également étonné par le fait que les historiens ne considèrent pas suffisamment la théorie de Marx et la théorie marxiste elle-même comme un objet historique qui est justiciable d’une analyse historique dont les méthodes et les concepts, bien qu’il s’agisse d’un objet partiel doivent être aussi exigeants ». Étienne Balibar, Compte-rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 34-35, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

248 « Autrement dit, on est retombé, sans l’avoir critiqué, en deçà de l’évolutionnisme d’Engels, vers une simple typologie dans laquelle le concept de mode de production (et celui de formation sociale à cet égard) est un concept relativiste, qui est peut-être meilleur que d’autres sur certains points, mais auquel on peut sans aucun doute trouver des équivalents dans la sociologie ou dans l’anthropologie économique non-marxiste pour classer les différentes sociétés. Je ne dis pas qu’il ne se fait rien d’intéressant sous ce chef, mais on ne peut pas s’en tenir là, car cela revient à considérer comme acquises des choses qui dans l’histoire du marxisme sont extraordinairement problématiques. ». Étienne Balibar, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 38. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

249 « L’historien se demandera d’abord – ou on lui demandera (depuis six ou sept ans les jeunes ne s’en sont pas fait faute) – si la critique épistémologique amorcée par Louis Althusser, et qui ne prétend à rien de moins qu’a la ‘construction du concept d’histoire’ l’aide ou non à régler ses comptes avec les habitudes de son métier, avec les propositions des économistes, enfin avec Marx ». Pierre Vilar, « Histoire marxiste, histoire en construction. Essai de dialogue avec Althusser », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 28^e année, n° 1, 1973, p. 165-198 (p. 171), réédité dans Jacques Le Goff, Pierre Nora (dir.), Faire de l’histoire. Nouveaux problèmes, nouvelles approches, nouveaux objets, Paris, Gallimard, 1974, tome I, p. 169-209.

250 « Étienne Balibar a parlé aussi de base idéologique pour le marxisme. C’est inquiétant. Il le justifie en disant : pourquoi ne pas appliquer à Marx une analyse marxiste ? Au nom de quoi, si le marxisme est lui-même une idéologie ? Ce qui me semble urgent, c’est d’appliquer une analyse marxiste à la critique du marxisme telle qu’elle s’exerce aujourd’hui. La crise dont nous avons parlé, à laquelle Guy Bois a fait allusion est-ce une crise du marxisme ? N’est-ce pas plutôt le triomphe au sein de nos sociétés bourgeoises (Europe occidentale, États-Unis) de l’idéologie dominante contre l’essentiel du marxisme ? Vous êtes, comme je suis, justiciables de cette analyse et nous pourrions nous renvoyer la balle sans discontinuer. Pour moi, mon attitude envers Marx est la suivante : jusqu’à présent, aucun théoricien, aucun sociologue (même pas Marx Weber) ne m’a offert de meilleures capacités d’explication ». Pierre Vilar, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 39, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

251 « Selon lui [Balibar], les historiens viendraient ici avec la question suivante : à quoi servent les concepts ? Ce n’est pas mon cas : à quoi servent les concepts ; j’en ai une idée : ils peuvent servir à étudier une réalité. Le problème n’est pas de savoir à quoi servent les concepts, il est que je voudrais bien des concepts efficaces ! Dans la division actuelle des sciences humaines, il y a des gens qui sont apparemment spécialisés dans l’étude des concepts. C’est peut-être catastrophique, mais le champ étant ce qu’il est, la plupart des historiens ont cette impression. Et par conséquent, face au théoricien à part entière, il lui pose la question : quels sont, selon vous, les concepts utiles et ceux qui ne le sont pas ? Deuxième chose : j’ai également entendu, dans la bouche de Balibar, si je ne me trompe, l’expression de norme ordinaire de la connaissance scientifique. S’il y a une expression contre laquelle je m’élève, c’est bien celle-là, car en histoire, jusqu’à preuve du contraire, il n’y a aucune norme ordinaire de la connaissance scientifique. Ou plutôt, il en existe tellement, et de si différentes, qu’il est impossible de s’y reconnaître. Ce dont les théoriciens comme Maurice Godelier et Etienne Balibar n’ont pas tellement idée, c’est de la structure du champ épistémologique et de la répartition du travail dans les sciences humaines et plus particulièrement chez les historiens, et plus particulièrement encore chez les médiévistes. Ni l’un ni l’autre n’ont une claire vision de ce que fait un médiéviste. Parce qu’il faut tout de même bien revenir à l’objet essentiel de notre réunion, réunion de la société d’Étude du Féodalisme, donc avant tout d’historiens médiévistes et modernistes. Ce sont des gens qui, pour la plupart d’entre eux ne s’intéressent pas à la situation actuelle et à la lutte des classes contemporaines (j’entends dans leur métier) mais s’y intéressent par un certain nombre de détours, au travers précisément du détour suivant qui est de savoir quelle est dans la société française actuelle l’idée que l’on se fait de cette période qui est habituellement appelée le Moyen Age ou l’époque moderne. Or, ce qu’il faut bien voir, et l’on a parlé de crise du marxisme, c’est que la crise fondamentale est celle de la pensée bourgeoise. Peut-être est-ce que c’est la même chose, d’un certain point de vue, mais pas tout à fait tout de même. Il me semble que dans la situation actuelle de l’historiographie concernant le Moyen Age, spécialement, une lutte extrêmement vive se déroule ; c’est autour de cette lutte que nous nous situons, en tant que marxistes ou en tant qu’anti-marxiste. Il me semble que pour la majorité des médiévistes, pour ceux qui représentent à mon sens l’idéologie dominante, il s’agit de démontrer que seule la société bourgeoise est une société rationnelle et qu’en ce qui concerne la société médiévale, il est impossible de faire apparaître une quelconque rationalité. […] Sortant de l’École de Chartes je suis payé pour le savoir : si l’on fait apparaître le moindre élément de rationalité historique, on passe pour un fou. Situation dont les théoriciens ont un peu de mal à se faire une idée. […] mais en ce qui concerne les médiévistes marxistes, qui sont dans une situation difficile d’infériorité numérique, ils attendent plutôt des concepts efficaces, pas trop compliqués, mais qui leur permettent de débroussailler le terrain dans un secteur où il ne l’est absolument pas ». Alain Guerreau, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. III, p. 43-44, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

252 « Établir qu’il y a un rapport réciproque entre ce faible niveau de développement des forces productives et un type spécifique de représentations, assimilant par analogie des représentations de la nature, de la personne et de l’au-delà (êtres surnaturels, morts, Dieu fait Homme…) ; et d’actions symboliques, rendues possibles par le rapport étroit de l’homme, de la nature et de l’au-delà : par exemple, actions magiques sur la nature, ou encore communication avec les êtres surnaturels, avec les parents morts qui reviennent du purgatoire, où se rendent aussi les vivants etc. ». Jean-Claude Schmitt, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1976, p. 56. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

253 Marc Augé, « Ethnophilosophie et idéo-logique », Théorie des pouvoirs et idéologie, Paris, Hermann, 1975, p. 117-121.

254 Marc Augé, Symbole, fonction, histoire. Les interrogations de l’anthropologie, Paris, Hachette, 1979.

255 « L’idéologie fonctionne ici non seulement comme la légitimation des rapports de domination mais comme une composante interne, nécessaire des rapports de production. Il y a donc une analyse à faire du caractère fantasmatique des rapports sociaux, et cette fantasmatique n’est pas simple reflet, tordu dans leur conscience, de ce que font les gens. Ce n’est pas simplement l’ombre projetée sur le fond de la caverne, c’est une ombre qui est aussi une part de la substance des choses, je veux dire : substance d’une relation sociale et source de dépendance, source d’obligation, source même d’exploitation, d’aliénation politique, culturelle, etc. ». Maurice Godelier, Claude Lévi-Strauss, Marc Augé, « Anthropologie, histoire, idéologie », L’Homme, 1975, tome 15, n°3-4, p. 177-188 (p. 179-180).

256 « Dans toutes ces actions, les clercs et l’Église agissent en tant qu’intermédiaires obligés entre Dieu et les hommes […] Cette structure d’échange est à la base de l’ensemble des représentations et des actions précises qui ont été énumérées : elle constitue la logique interne, l’idéo-logie pour parler comme Marc Augé ». Jean-Claude Schmitt, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1976, p. 57. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

257 « Je ne dis pas que c’est la religion qui fait tout fonctionner ; mais nous sommes justement là pour chercher à voir si, de ce qui fait tout fonctionner, on peut éliminer les facteurs religieux ». Jean-Claude Schmitt, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. I, 1976, p. 59. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

258 En 1978, un numéro de la revue de L’Arc, avec les participations notables sur cette problématique de Jean-Claude Schmitt (« Le geste, la cathédrale et le roi »), Maurice Godelier (« La part ‘idéelle’ du réel et le problème des fondements de la dominance des structures non économiques »), Rodney Hilton (« Idéologie et ordre social dans l’Angleterre médiévale »), est consacré à Georges Duby et notamment à l’« intervention du mental dans le fonctionnement des sociétés ». Dans sa leçon inaugurale au Collège de France prononcée le 4 décembre 1970, il déclare dès les premières minutes : « Le sentiment qu’éprouvent les individus et les groupes de leurs positions respectives et les conduites que dicte ce sentiment, ne sont pas immédiatement déterminés par la réalité de leur condition économique mais par l’image qu’ils s’en font, laquelle n’est jamais fidèle mais toujours infléchie par le jeu d’un ensemble complexe de représentation mentales ». Georges Duby, « Les sociétés médiévales : une approche d’ensemble », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 26ᵉ année, n. 1, 1971, p. 1-13 (p. 2), republié dans id., Des Sociétés Médiévales, Paris, Gallimard, 1971. À la même époque, dans un entretien avec Alain Casanova, il déclare également : « « Je suis parti d’une étude des structures sociales fondées sur l’analyse la plus fine possible des bases économiques. Mais je suis arrivé à la conclusion qu’une société ne s’explique pas seulement par ses fondements économiques, mais aussi par des représentations qu’elle se fait d’elle-même ». Georges Duby, « Histoire sociale et histoire des mentalités », La Nouvelle Critique, n° 34, mai 1970, p. 11-29.

259 Blaise Dufal, « Gramsci et les âges obscurs de l’intellectuel » in Antoine Destemberg (dir.), Les Intellectuels au Moyen Âge. Destin et fécondité d’un anachronisme fondateur, Peter Lang, À paraitre.

260 « Et sans vouloir entrer dans des querelles de mot, je me demande si l’on peut discuter le problème du féodalisme sans se proposer une méditation, je dirais Gramscienne, sur l’interaction entre suprastructure et infrastructure ? ». Daniela Romagnoli, Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. 1, 1976, p. 8, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

261 « En ce qui concerne les besoins, on a dit et c’est peut-être une chose nouvelle dans les discussions que nous avons, qu’il est impossible d’expliquer l’activité économique sans tenir compte des besoins. Je considère les besoins en même temps que les mentalités, et la culture. Ceci donne, à mon avis, une justification aux études relative à l’histoire de la culture matérielle ». Jerzy Topolski en réponse à Guerreau : « Pensez-vous d’une façon plus générale que dans une analyse marxiste, on puisse parler d’augmentation des besoins ? ». Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. II, p. 8. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

262 « Pour ma part, je suis partisan d’un autre modèle [que celui de Kula] qui ne distingue pas la courte et la longue durée mais les côtés objectifs et subjectifs de l’activité humaine ». Jerzy Topolski, Compte-rendu des séances de la société d’études du féodalisme, vol. II, p. 13. Atelier du CRH, n° 27, 2023.

263 Louis Althusser, « Idéologie et appareil idéologiques d’État (notes pour une recherche) », La Pensée, n° 151, juin 1970, p. 3-38, réédité dans Louis Althusser, Positions (1964-1975), Paris, Éditions sociales, 1976, p. 67-125 ; Étienne Balibar, « Appareil » in Georges Labica, Gérard Bensussan (dir.), Dictionnaire critique du marxisme, Paris, PUF, 1983, p. 47-54 ; id., « Préface. Althusser et les ‘appareils idéologiques d’État’ » in Louis Althusser, Sur la reproduction, Paris, P.U.F., 2011 [1995], p. 7-18.

264 « En tant que gouvernant la vie spirituelle et morale et l’éducation, l’Église sous l’Ancien Régime apparait donc sur le plan social comme constituant effectivement un appareil idéologique d’État. Mais elle est aussi, largement et non pas secondairement, un appareil à la limite répressif (contrôle administratif, assistance). Ces fonctions sont elle-même liées à l’organisation interne historiquement datée de l’institution. D’une part, elle est un corps social dont la hiérarchie fait partie des classes dominantes sur le plan humain et en ce qui concerne sa base économique. Certains éléments des classes dominées en constituent les échelons inférieurs. En cela, l’Église est bien un enjeu de la lutte des classes. La structure juridique d’ordre du clergé et la possession d’un patrimoine propre important, caractéristique du mode de production féodal, en font quelque chose de plus qu’un A.I.E. et lui permettent de fonctionner vis-à-vis des classes dominées le plus souvent dans le sens de l’intégration pour le recrutement du clergé (être curé ou religieux pour la bourgeoisie et la paysannerie aisée constitue une promotion individuellement satisfaisante) plutôt que dans celui de la contestation (le bas clergé habituellement respecte la discipline et diffuse l’idéologie traditionnelle) ». Guy Lemarchand, « L’Église catholique, appareil idéologique d’État dans la France d’Ancien Régime (xvi^e-xviii^e siècles) ? », Annales Historiques de la Révolution Française, 1979, n° 2, p. 250-279, republié dans Guy Lemarchand Féodalisme, société et Révolution Française : études d'histoire moderne, vi^e-xviii^e siècles, Cahier des Annales de Normandie n° 30, 2000, p. 47-72 (p. 71).

265 Alain Guerreau Le Féodalisme : un horizon théorique, Paris, Le Sycomore, 1980, p. 85.

266 Georges Duby, « La féodalité ? Une mentalité médiévale », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 13, 1958, p. 765-771.

267 « Cadre de pensée englobant très prégnant ». Hélène Débax, « ‘Une féodalité qui sent l’encre’ : typologie des actes féodaux dans le Languedoc des xi^e-xii^e siècles » in Jean-Francois Nieus (dir.), Le Vassal, le fief et l’écrit. Pratiques d’écritures et enjeux documentaires dans le champ de la féodalité (xi^e-xv^e siècle), Louvain-la-Neuve, 2007, p. 35-58 (p. 6).

268 « Logique du monde féodal, mais dont le résultat, une fois cette fin atteinte, ne correspond plus à ce qui était attendu. Ce qui s’est passé est que plusieurs processus se sont développés de telle manière que le cadre même de leur développement a changé, puisque s’est produite une rencontre entre eux qui l’a bouleversé, de sorte qu’en atteignant leur but, ces processus produisent en même temps un résultat tout à fait différent ». Fabio Bruschi, Le Matérialisme politique de Louis Althusser, Paris, Mimesis, 2020.

269 « Les éléments qui le [le mode de production capitaliste] constituent sont produits au sein du mode de production féodal sans que soit inscrite en lui la nécessité de leur rencontre et de la figure qu’ils prendront à sa suite. Le mode de production féodal n’accouche donc pas du mode de production capitaliste, bien que ce dernier dépende dans son surgissement de ce qui le précède ». Fabio Bruschi, « Accumulation primitive et dictature du prolétariat. Étude sur la conception althussérienne de l’histoire et de la politique », Cahiers du GRM, 7, 2015 [en ligne].

270 « Dans les modes de production « pré-capitalistes », les producteurs directs – les travailleurs – n'étaient pas entièrement « séparés » de l’objet et des moyens de travail. Prenons le cas du mode de production féodal : bien que ce fût le seigneur qui avait à la fois la propriété juridique et la propriété économique de la terre, le serf avait la possession de son lopin de terre, protégé par les coutumes, et dont le seigneur ne pouvait le déposséder purement et simplement. Dans ce cas, l’exploitation se faisait par l’extraction directe du sur-travail, sous forme de corvée ou de tribut en nature. C’est dire par là que la propriété économique et la possession se distinguaient en ce qu’elles ne relevaient pas, toutes les deux, de la même relation propriétaires/moyens de production ». Nicos Poulantzas, « Les classes sociales », L’homme et la société. Revue internationale de recherches et de synthèses sociologiques, n° 24-25, avril-septembre 1972, p. 23-55 (p. 26-27)

271 « Ce n’est pas le passage du moulin à vent au moulin à vapeur qui explique le passage du féodalisme au capitalisme ». Nicos Poulantzas, L’État le pouvoir et le socialisme, Paris, Les prairies ordinaires, 2013, [1978], p. 61.

272 « L’articulation de l’économique et du politique dans ce mode de production est caractérisée par une autonomie – relative – spécifique de ces deux instances ». Nicos Poulantzas, Pouvoir politique et classes sociales de l’état capitaliste, Paris, Maspéro, 1968, p. 24.

273 Cet ouvrage est tiré de sa thèse soutenue devant un jury composé notamment de Jean-Paul Sartre et Henri Lefebvre : Michel Clouscard, L’Être et le code. Le procès de production d’un ensemble précapitaliste, Paris, Éditions Mouton, 1972, p. 53-259, réédité en 2020 par les Éditions l’Harmattan.

274 Alain Badiou, Le Concept de modèle. Introduction à une épistémologie matérialiste des mathématiques, Paris, Maspero, 1969, deuxième édition augmentée Paris, Fayard, 2007.

275 « La structure féodale sera donc essentiellement la conquête par le mode de production de son pouvoir politique ». « La relation : grand propriétaire – suzerain-intendant – serf est commune au synchronique et au diachronique (double mode de la structure féodale) […] La structure féodale est d’abord cette causalité économique : la production fixe des moments, une chronologie historique non événementielle ». « Une double praxis guerrière et de production sera la spécificité du lien vassalique, de la féodalité. Et c’est par la propriété foncière que se fait la synthèse ». Michel Clouscard, L’Être et le code. Le procès de production d’un ensemble précapitaliste, Paris, Éditions Mouton, 1972, p. 87, 95, et 116.

276 Le féodalisme « est plus qu’un état social, c’est une manière d’exister ». André Scobeltzine, L’Art féodal et son enjeu social, Paris, Gallimard, 1973, p. 182.

277 Jochen Hoock, Pierre Jeannin, Ars Mercatoria. Handbücher und Traktate für den Gebrauch des Kaufmanns / Manuels à l’usage des marchands, 1600-1700, Paderborn, Schöningh, 1993 ; id., Ars Mercatoria. Handbücher und Traktate für den Gebrauch des Kaufmanns / Manuels à l‘usage des marchands, 1470-1600, Paderborn, Schöningh, 1991.

278 On note ainsi la participation de Rudolfine Freiin von Oer (1930-2019) historienne moderniste enseignant à Munster, de Karl-Ludwig Ay (né en 1940) historien contemporanéiste bavarois, de l’historien du droit Reiner Schulze (né en 1948), de Carl-Haus Hauptmeyer (né en 1948) spécialiste d’histoire urbaine de la fin du Moyen-Âge et de l’époque moderne, du médiéviste hispanisant Jean Gautier D’Alché (1913-2010), de Claudie Duhamel-Amado (né en 1937), spécialiste de l’aristocratie languedocienne, de Jacqueline Guiral qui finit alors sa thèse sur le port médiéval de Valence et du spécialiste des bibliothèques modernes Michel Marion (né en 1944).

279 Alain Guerreau, « Rapport entre le passage de l’Antiquité au féodalisme et développement des forces productives dans la même période », ʻZur Problem des Feudalismus in Europa’, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

280 Jean-Philippe Genet, « La diversification des champs culturels aux xiii^e-xiv^e siècles : remarques sur les conditions de la production idéologique dans le cadre du féodalisme d’État », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

281 Jean-Claude Hocquet, « Aspects originaux de l’économie domaniale à Venise : propriétaires, patrons et travailleurs (x^e-xiv^e siècles) », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

282 Guy Lemarchand, « Les luttes de classe à l’époque du déclin du féodalisme : troubles et révoltes populaires en France xvi^e-xviii^e siècle. Essai de mise au point », Zur Problem des Feudalismus in Europa’, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

283 Jean-Louis Billoret, « Le défi du modèle administratif au monde féodal et ses tentatives de réaction théoriques », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

284 François Hincker, « La monarchie absolue française, État féodaliste : le critère de la politique économique et financière », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

285 Christian Dupont, « Baisse du taux de prélèvement et surpeuplement du manse en Ardenne », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

286 Michel Morineau, « Andante Lagro », séance de mars 1982, Compte-rendu societe d’étude du féodalisme, vol. V, 1985, Atelier du CRH, n° 27, 2023 ; id., « Allergico cantabile », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 36^e année, n° 4, 1981, p. 623-649 ; id., « Le rose et le vert », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 31^e année, n° 2, 1976, p. 407-410 ; id., Les Faux-semblants d’un démarrage économique. Agriculture et démographie en France au xviii^e siècle, Paris, Armand Colin, 1971.

287 « Il apparait en effet que les historiens se réclamant du marxisme utilisent la notion de féodalisme de manière fort différente, sans expliciter leur choix, ce qui conduit bien souvent à un véritable dialogue de sourds ». Guy Bois, « Qu’est-ce que le féodalisme ? », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

288 « Le féodalisme est le système social qui a porté à son plus haut niveau le rôle de la petite production familiale, tant dans le domaine agraire que sur le plan artisanal. Il s’agit d’ailleurs d’un des plus puissants ressorts de son expansion économique et démographique […] Cependant rôle hégémonique ne signifie pas rôle exclusif ». Guy Bois, « Qu’est-ce que le féodalisme ? », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

289 « La société féodale comme une société de petits producteurs placés sous le pouvoir direct d’une aristocratie foncière ; ou pour trouver une expression plus lapidaire : la petite production plus la grande exploitation ». Guy Bois, « Qu’est-ce que le féodalisme ? », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

290 « Le féodalisme n’est pas seulement un ensemble de structures mais aussi un système possédant sa logique propre de développement ». Guy Bois, « Qu’est-ce que le féodalisme ? », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

291 Fernand Braudel, Civilisation matérielle, économie et capitalisme : xv^e-xviii^e siècle, Paris, Armand Colin, 1967 ; Immanuel Wallerstein, Capitalisme et économie-monde, 1450-1640, Paris Flammarion, 1980. Voir à ce propos : Ludolf Kuchenbuch, « Bäuerliche Ökonomie und feudale Produktionsweise - Ein Beitrag zur Welt-System-Debatte aus mediävistischer Sicht » in Jochen Blaschke (Hg.), Perspektiven des Weltsystems. Materialen zu Emmanuel Wallerstein. Das Moderne Weltsystem, Frankfurt am Main, Berliner Institut für vergleichende Sozialforschung, 1982, p. 112-141.

292 Lars Magnusson, Mercantilist economics, Boston, Kluwer, 1993 ; Lars Magnusson, Maths Isacson (ed.), Proto-industrialisation in Scandinavia: craft skills in the industrial revolution, Leamington/New York, Berg Publishers, 1987.

293 László Makkai, A magyar puritánusok harca a feudalizmus ellen, Budapest, Akadémiai, 1952 ; id., A termelőerők fejlődése a feudalizmus korában, Budapest, Felsőoktatási Jegyzetellátó, 1963 ; id., Az európai feudalizmus jellegzetességei, Budapest, Tankönyvkiadó, 1987. Voir aussi : László Makkai, « Second Servage et Capitalisme », Acta Historica Academiae Scientiarum Hungaricae, vol. 27, n° 3/4, 1981, p. 425–448.

294 Janos M. Bak, « Entstehung eines einheitlichen Hörigenstandes in Ungarn », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023 ; id., « Feudalismus/Ungarn » in Edgar Hösch, Karl Nehring, Holm Sundhaussen, (Hgg.), Lexikon zur Geschichte Südosteuropas, Wien, Böhlau, 2004. p. 232-233.

295 Jean-Claude Hocquet, István Nemeskéri Kiss, Harald Witthöft (Hgg.), Metrologische Strukturen und die Entwicklung der alten Mass-Systeme, St. Katharinen, Scripta Mercaturae, 1988 ; Witold Kula, Measures and Men, Princeton, Princeton University Press, 1986.

296 Jan Malecki, « Positions des villes dans le système du Bas-Féodalisme en Pologne xvi^e-xviii^e siècle », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

297 Antoni Maczak, « Feodalim in Poland : Heyday – Survival -Revival 16^th – 20^th centuries », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

298 Pour des bilans historiographiques émanant de point de vue très différents voir : Heide Wunder, « Einleitung: Der Feudalismus-Begriff. Überlegungen zu Möglichkeiten der historischen Begriffsbildung » in Heide Wunder (Hg.), Feudalismus, München, Nymphenburger Verlagshandlung, 1974, p. 10-76 ; Ludolf Kuchenbuch, « Marxens Werkentwicklung und die Mittelalterforschung » in Half Lüdtke (Hg.), Was Bleibt von marxistischen Perspektiven in der Geschichtsforschung ?, Göttingen, Wallstein Verlag, 1997, p. 33-66 ; id., « Vom ideologischen Gegensatz zum konzeptionellen Kaleidoskop : die Feudalismus-Diskussionen, ausgehend von Deutschland, von den 1950er Jahren bis zur Wende 1989 » in Thomas Sokoll, Eckhard Meyer-Zwiffelhoffer, Felicitas Schmieder (Hgg.), Die Gegenwart Alteuropas: Antike, Mittelalter und Frühe Neuzeit im historischen Horizont der Nachkriegszeit, Fernuniversität in Hagen, 2007, p. 131-174 ; Michael Borgolte, « Feudalismus: die marxistische Lehre vom Mittelalter und die westliche Geschichtswissenschaft », Zeitschrift für historische Forschung, 25, 1998, p. 245-260 ; id., Sozialgeschichte des Mittelalters. Eine Zwischenbilanz nach der deutschen Einheit, München, Beihefte der Historische Zeitschrift, 1996, p. 176-185.

299 Dieter Hägermann, « Aspekte der feudalen Produktionsweise im Frühmittelalter in des fränkischen formulae (Zusammenfassung) », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

300 Wolfgang Metz, « Grundherrschaft und Feudalismus bis zum XI Jahrhundert », Zur Problem des Feudalismus in Europa’, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023; id., Das servitium regis. Zur Erforschung der wirtschaftlichen Grundlagen des hochmittelalterlichen deutschen Königtums. Darmstadt 1978.

301 Jürgen Ellermeyer, « Städte, Stände, Landesherr. Zur Rolle von Privileg und Wirtschaftmacht im Unterlbebereich im 13-17 Jahrhundert », ‘Zur Problem des Feudalismus in Europa’, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

302 Franz Lerner, « Marktmanipulation durch die Münz – und Gewerbepolitik der Obrigkeiten seit dem Spätmittelalter – Methoden und Beispiele »,‘Zur Problem des Feudalismus in Europa’, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

303 Willi A. Boelcke, « Ostdeutsche Gutherrschaft – Südwestdeutsche Grundherrschaft – Zwei Entwicklungsvarianten des Agrarfeudalismus. Ursachen und Rahmenbedingungen », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023 ; id., Die feudale Gutsherrschaft in der Oberlausitz unter besonderer Berücksichtigung des 17. und 18. Jahrhunderts. Ein Beitrag zur Wirtschafts-, Sozial- und Rechtsgeschichte des ostelbischen Rittergutsdorfes, Humboldt-Universität zu Berlin, 1955 ; id., Verfassungswandel und Wirtschaftsstruktur: die mittelalterliche und neuzeitliche Territorialgeschichte ostmitteldeutscher Adelsherrschaften als Beispiel, Universität Stuttgart-Hohenheim, 1967.

304 Volker Henn, « Freiheit und Unfreiheit im späten Mittelalter. Zu den Ständentraktaten Werner Rolenvicks : De regimine rusticorum und De origine nobilitatis », ‘Zur Problem des Feudalismus in Europa’, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023 ; id., Das ligische Lehnswesen im Westen und Nordwesten des mittelalterlichen deutschen Reiches, Dissertation, Bonn 1971.

305 « Das Problem scheint darin zu liegen, dass Grundherrschaft offensichtlich nicht nur Herrschaft über Land und Bauern, sondern genauer Herrschaft über Land und Bauern mit Hilfe von Bauern ist. Das gilt für das Rheinland nicht erst im 15. Jahrhundert, sondern schon im Hochmittelalter. Vielleicht gilt dieser Satz sogar generell. ‚Selbstverwaltung‘ scheint zu den Bedingungen der Aneignungspraxis der feudalen Produktionsweise auf dem Land zu gehören. Mag auch die bäuerliche Schicht, die hier entscheidende Funktionen als ‚Vertreter‘ der Grundherrschaft wahrnimmt, zahlenmassig gering sein, ihre Bedeutung für die dörfliche Sozialstruktur, für Integration oder Konflikt wird man hoch veranschlagen mussen. Berücksichtigt man schließlich, dass ständischer Aufstieg aus dem bäuerlichen Bereich, wenn er überhaupt stattfindet, in der Regel aus dieser Schicht (Ministerialität) erfolgt, dann erscheint es umso notwendiger, den Platz solcher Gruppen in der inneren Logik des Konzepts einer feudalen Gesellschaftsformation zu bestimmen ». Dieter Scheler, « Grundherrschaft: Zur Geschichte eines Forschungskonzepts », Hans Mommsen, Winfried Schulze (éd.), Vom Elend der Handarbeit. Probleme historiker Unterschichtenforschung, Stuttgart, Klett-Cotta, 1981, p. 142-157 ; id., « Feudalismuskonzept und spätmittelaalterliche Grundherrschaft am rheinischen Beispiel », Zur Problem des Feudalismus in Europa’, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

306 Ludolf Kuchenbuch, Bernd Michael, « Zur Struktur und Dynamik der feudalen Produktionsweise im vorindustriellen Europe » in Ludolf Kuchenbuch, Bernd Michael (Hgg.), Feudalismus – Materialien zur Theorie und Geschichte, Frankfurt am Main/Berlin/Wien, Ullstein, 1977, p. 694-761 ; id., « Zur Periodisierung des europäischen Feudalismus », Gesellschaftsformationen in der Geschichte, 32, 1978, p. 138-149 ; Ludolf Kuchenbuch, « ‚Finden ist nicht verboten‘. Probleme einer marxistischen Geschichtstheorie am Beispiel der ‚vorkapitalistischen Produktionsweisen‘ » in Jörn Rüsen, Hans Süssmuth (Hgg.), Theorien in der Geschichswissenschaft, Düsseldorf, Schwann, 1980, p. 95-117 ; id., « Alteuropäischer Feudalismus als soziales System – ein Schema » [1984], Ludolf Kuchenbuch, Marx, feudal. Beiträge zur Geschichte des Feudalismus in der Geschichtswissenschaft, 1975-2021, Berlin, Dietz, 2022, p. 313-317.

307 « Zu erinnern ist weiter an den hochinteressanten Trierer Kongress ‘Zum Problem des Feudalismus in Europa’ (1981), mit dem der Veranstalter Franz Irsigler, im Anschluss an die vergleichenden Forschungen der ‘Mediterranisten’, eine räumliche Erweiterung – einschließlich Mittel – und Osteuropas! – anzuschieben versucht hat, dessen Akten aber leider nicht veröffentlicht sind ». Ludolf Kuchenbuch, « ‚Feudalismus‘ : Versuch über die Gebrauchstrategien eines wissenspolitischen Reizwortes » in P. Monnet N. Fryde, O. G. Oexle (Hgg.), Die Gegenwart des Feudalismus, Présence du féodalisme et présent de la féodalité, The Presence of Feudalism, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2002, p. 293-323 (p. 300).

308 Simon Groth, « ‘Der Bruch mit dieser Vergangenheit muss ein vollständiger sein’. Der Feudalismus als Zukunft der Vergangenheit in der Mittelalterforschung der DDR » in Simon Groth (Hg.), Der geschichtliche Ort der historischen Forschung: Das 20. Jahrhundert, das Lehnswesen und der Feudalismus, Frankfurt am Main, Campus Verlag, 2020, p. 143-186 ; Susanne König, « Feudalism in the GDR : Medieval History at the Humboldt University (1946-1989) », Atelier du CRH, n° 27, 2023 ; Michael Borgolte, « Eine Generation marxistische Mittelalterforschung in Deutschland. Erbe und Tradition aus der Sicht eines Neu-Humboldtianers » in Michael Borgolte (Hg.), Mittelalterforschung nach der Wende, München, R. Oldenbourg, 1995, p. 3-26 ; Andreas Dorpalen, « The Middle Ages. The Age of the Feudal System », German History in Marxist Perspective: The East German Approach, Detroit, Wayne State University Press, 1985, p. 63-98.

309 Bernhard Töpfer, Adolf Laube, « Zu Verlauf und Ergebnissen der Feudalismus-Diskussion in der DDR », Zur Problem des Feudalismus in Europa’, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

310 « Daß der Feudalismus eine eigene Gesellschaftsformation darstellt, die als reifste Entwicklungsstufe in eine Abfolge von drei vorkapitalistischen Klassenformationen [...] eingeordnet wird ». Redaktionskollegium, « Probleme der Feudalismusforschung in der DDR (1970-1975) », Jahrbuch für Geschichte des Feudalismus, vol. 1, 1977, p. 11-65 (p. 14) ; Werner Troßbach, « ‘Jahrbuch Für Geschichte des Feudalismus’ » Geschichte und Gesellschaft, vol. 8, n^o 4, 1982, p. 564-571.

311 Bernhard Töpfer, « Zu einigen Grundfragen des Feudalismus. Ein Diskussionsbeitrag », Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 13/5, 1965, p. 785-809 republié dans Heide Wunder (Hg.), Feudalismus, München, Nymphenburger Verlagshandlung, 1974, p. 221-253 ; id., « Ursachen für Fortschritte und Stagnationsercheinungen in der Feudalgesellschaft », Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 31, 1983, p. 132-146 ; id., « Zur Problematik der vorkapitalistischen Klassengesellschaften », Jahrbuch für Wirtschaftsgeschichte, vol. 4, 1967, p. 259-286 ; id., « Zur Frage der gemeinsamen Wesensmerkmale der vorkapitalistischen Klassen Gesellschaften und der Anwendungsmöglichkeit des Revolutionsbegriffs für die Zeit des Bestehens dieser Gesellschaften », Ethnographisch-Archäologische Zeitschrift, 12, 1971, p. 221-230.

312 « Mit diesen Hinweisen auf positive Ergebnisse unserer Feudalismus-Diskussion möchte ich Keineswegs den Eindruck erwecken, dass bindende dogmatische Vorgaben weitgehend überwunden worden seien. Aber es gab insbesondere für Bereich der älteren Geschichte einen gewissen Spielraum, der zumindest teilweiser und in bestimmten Grenzen genutzt worden ist ». Bernhard Töpfer, « Die Herausbildung und die Entwicklungsdynamik der Feudalgesellschaft im Meinungsstreit von Historikern der DDR » in N. Fryde, P. Monet, O. G. Oexle (Hgg.), Die Gegenwart des Feudalismus, Göttingen, Vandehoeck & Ruprecht, 2002, p. 271-291 (p. 291). Voir aussi : Bernhard Töpfer, « Feudalismus-Debatte » in Wolfgang Fritz Haug (Hg.), Historische-kritisches Wortebuch des Marxismus, Hamburg, 1999, vol. 4, p. 378-390.

313 Eckhard Müller-Mertens, « Zur Feudalentwicklung im Okzident und zur Definition des Feudalverhältnisses », Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 14, 1966, p. 52-73, republié dans Heide Wunder (Hg.), Feudalismus, München, Nymphenburger Verlagshandlung, 1974, p. 193-220 ; id., « Prolegomena zu eine Feudalismus-Diskussion », Bericht über die Arbeit der Fachgruppe, Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 13, 1965, p. 846-849 ; id., « Zum Verhältnis von Struktur und Dynamik in der mittelalterlichen Feudalentwicklung“, Jahrbuch für Geschichte des Feudalismus, 8, 1984, p. 9-22 ; id., « Servus/Sklave – Klasse oder Stand ? Reflexion auf terminologische Probleme der Feudalismusanalyse », Zur Problem des Feudalismus in Europa, Conférence de Trèves 7-10 mai 1981, Atelier du CRH, n° 27, 2023.

314 Eckhard Müller-Mertens, « Vom Regnum Teutonicum zum Heiligen Römischen Reich Deutscher Nation », Zeitschrift fur Geschichtswissenschaft, 11/2, 1963, p. 324.

315 Eckhard Müller-Mertens, « Die Genesis der Feudalgesellschaft im Lichte schriftlicher Quellen. Fragen des Historikers and den Archäologen », Zeitschrift für Geschichtswissenschaft, 12/8, 1964, p. 1384.

316 Eckhard Müller-Mertens, « Skizze zur weiteren Verständigung über das feudale Produktionsverhältnis », Ethnographisch-Archäologische Zeitschrift, 13, 1972, p. 543-578, republié dans Ludolf Kuchenbuch, Bernd Michael (Hgg.), Feudalismus – Materialien zur Theorie und Geschichte, Frankfurt am Main/Berlin/Wien, Ullstein, 1977, p. 349-383.

317 Eckhardt Müller-Mertens (Hg.), Feudalismus. Entstehung und Wesen, Berlin, Akademie-Verlag, 1985.

318 « En todos estos estudios subyace el concepto de modo de producción feudal. Los historiadores franceses han logrado en esto una sistematización, que hoy suele subestimarse, pero que ha sido crucial para abordar los problemas de transformaciones hacia el capitalismo. Se comprenden sus alcances si se advierte que precisar las relaciones sociales de propiedad y posesión, de las que derivan las relaciones de dominio sobre la persona, supera los marcos de crítica del formalismo institucional; este último sólo fue la cara visible de una cuestión que remonta a condiciones generales de reproducción instituidas, en estado teórico, por Hegel ». Carlos Astarita, « La historia de la transición del feudalismo al capitalismo en el marxismo occidental », Anales de historia antigua, medieval y moderna, vol. 41, 2009 [en ligne].

319 Pierre Dockès : « À propos de la libération médiévale ». Compte rendu des séances de la société d’études du féodalisme, 4^e séance - 1^er décembre 1979, vol. IV : année 1979-1980, p. 25-36, Atelier du CH, n° 27, 2023 .

320 Pierre Dockes, L’Espace dans la pensée économique du xvi^e au xviii^e siècle, Paris, Flammarion, 1969 ; id., Hobbes. Économie, terreur et politique, Paris, Economica, 2008,

321 « À partir de quel moment peut-on commencer à caractériser une formation sociale par le concept de mode de production féodal ? Si celui-ci est défini par ce rapport de production que l'on nomme, pour simplifier, le servage... il semble que l’essentiel soit dit au début du Moyen Âge, voire pré-existe au Bas-Empire avec le colonat. Si en revanche l’accent devait être mis sur l’ensemble du système féodal avec sa hiérarchie des personnes, son démantèlement de la notion romaine de propriété des terres en droits successifs du paysan jusqu’au roi, son régime politique, son idéologie religieuse... il faut se situer au-delà du xi^e siècle, voire à la fin du xiii^e et pendant les crises du xiv^e siècle. Le problème est que le servage n’existe plus comme rapport de production dominant, lorsque la féodalité s’affirme au niveau de la superstructure ». Pierre Dockès, La Libération médiévale, Paris, Flammarion, 1979, p. 187-188. Ce livre a éte traduit en anglais, Medieval Slavery and Liberation, Chicago, The University of Chicago Press, 1982, et en espagnol, La Liberación medieval, México, Fondo de cultura economica, 1984.

322 « Dès qu’il y a rapport de production et exploitation, existent des classes antagonistes [...] C’est donc le rapport de production qui fait les (deux) classes antagonistes. Puisqu’il y a antagonisme, la classe et la lutte des classes ne sont pas séparables » Pierre Dockès, La Libération médiévale, op. cit., p. 24-25.

323 « Nous avons, du coup, un capital sans capitalistes, des rapports marchands sans propriétaires privés indépendants les uns des autres, un marché sans concurrence : nous avons, en somme, un capital féodal ». Isaac Johsua, La Face cachée du Moyen Âge : les premiers pas du capital, Montreuil/Paris, La Brèche, 1988, p. 213.

324 Bernard Chavance « Compte rendu de Isaac Joshua, La Face cachée du Moyen Âge : les premiers pas du capital, Paris, La Brèche, 1988 », L’Homme et la société, n° 97, 1990, p. 144-145.

325 Dominique Barthélemy, « Compte rendu de I. Johsua, La Face cachée du moyen Âge. Les premiers pas du capital, 1988 », Cahiers de civilisation médiévale, 35^e année, n°137, janvier-mars 1992, p. 81-82.

326 « A-t-on toujours assez considéré la faisabilité des programmes et la validité des réponses ? L'invective contre les ‘cuistres latinisants’ fut dévastatrice pour l’esprit philologique ; des esprits caustiques pourraient aujourd’hui la retourner contre les cuistres marxisants ou sociologisants ! ». Dominique Barthélemy, « Inquiétudes », Cahiers de civilisation médiévale, 39^e année (n° 156), Octobre-décembre 1996, p. 355-359 (p. 358).

327 « Qui peut nier la part prise par le marxisme à l’élaboration du mutationnisme sociologique, c’est-à-dire celui de G. Duby (1953 et 1978), de P. Bonnassié (1976) et du manuel de 1980 ? Le concept de ‘révolution féodale’ est fait pour penser la transition brutale d’un ‘mode de production’ à un autre – de l’esclavagisme ‘antiquisant’ à la ‘seigneurie’ médiévale ». Dominique Barthelemy, « Encore le débat sur l’an mil ! », Revue historique de droit, 73, 1995, p. 349-362 (p. 350).

328 « Viens ensuite le paradigme mutationniste ; du coup, la problématique de 1848 – qui est restée celle de trop de marxistes – sur la disparition de l’esclavage et le passage à une sorte de mieux se transpose en l’an mil. Le point de vue traditionnel liait cette question à la fin de l’ordre romain impérial. Pierre Bonnassié lui oppose une extinction beaucoup plus tardive, coïncidant avec la ‘mutation’ ou ‘révolution féodale’. Jean-Pierre Poly et Éric Bournazel s’alignent sur lui. Si on peut les créditer d’une belle page (p. 196) sur l’esclavage comme fiction juridique, ne confondent-ils pas parfois, comme trop d’historiens marxistes ou non, le concept juridique avec le rapport de production ? […] ce qu’il s’agit de raconter, pour Jean-Pierre Poly et Éric Bournazel, c’est la manière dont l’institution féodale est devenue le ‘rapport social dominant’ – ce que, disent-ils, elle n’était pas avant l’an mil. La formulation est scolastique, mais le problème est réel, et le marxisme aide effectivement à le poser : il est celui, au sein d’une société donnée, des rapports de domination. Ont-ils été en France, entre 980 et 1060, radicalement transformés ? ». Dominique Barthelemy, « La mutation féodale a-t-elle eu lieu ? (note critique) », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations, 47ᵉ année, n° 3, 1992, p. 767-777 (p. 771 et 775) republié dans « La thèse mutationniste », La Mutation de l’an mil a-t-elle eu lieu ? Servage et chevalerie, Paris, Fayard, 1997. 

329 « Du marxisme, ne faisons pas table entièrement rase : il n’est que d’en recueillir quelque inspiration, en évitant le système ! », Dominique Barthelemy, « Nouvelle contribution au débat sur l’an mil en France », Les Origines de la féodalité. Hommage à Claudio Sánchez Albornoz, Madrid, Casa de Velázquez, 2000 [en ligne]

330 « Au lendemain de la chute du mur de Berlin, dans un contexte général de révision des paradigmes utilisés en sciences sociales, alors que se multipliaient les interrogations sur la pertinence même du concept de ‘féodalité’ ». Michel Lauwers, Laurent Ripart Pouvoirs, Église et société dans les royaumes de France, Germanie et Bourgogne aux x^e et xi^e siècles, 888-vers 1110, Paris, Hachette, 2008, p. 11.

331 Alain Badiou, L’Hypothèse communiste, Paris, Éditions Lignes, 2009.

332 Guy Lemarchand, « La question de la transition en Europe du féodalisme au capitalisme aujourd’hui et l’apport d’A. Soboul », Bulletin de la commission nationale d’histoire de la Révolution française, 1992-1993, republié dans Féodalisme, société et révolution française. Études d’histoire moderne, xvi^e-xvii^e siècles, Caen, 2000, p. 239-254 (p. 240).

333 Pierre Vilar, « La solitude du marxiste de fond », Espaces Temps, 29, 1985, p. 23-25.

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Pour citer cet article

Référence électronique

Blaise Dufal, « Spectres marxistes du féodalisme : le passé d’une interprétation ? - 2^ème partie », L’Atelier du Centre de recherches historiques [En ligne], 27 | 2023, mis en ligne le 19 mars 2023, consulté le 21 janvier 2025. URL : http://journals.openedition.org/acrh/28281 ; DOI : https://doi.org/10.4000/acrh.28281

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