Identification de l’unité

Nom de l’unité : Centre de recherches historiques

Acronyme : CRH

Label et numéro : UMR 8558

Domaine scientifique principal : SHS : Sciences Humaines et Sociales

Panels scientifiques par ordre décroissant de pertinence : SHS6 : Histoire générale du passé et des savoirs

Équipe de direction : Raphaël Morera, chargé de recherche au CNRS, et Dinah Ribard, directrice d’études à l’EHESS, co-dirigent l’unité depuis le 1^er avril 2022

Liste des tutelles de l’unité de recherche : CNRS et EHESS

Écoles doctorales de rattachement : École doctorale de l’EHESS, ED 286

Présentation de l’unité

1Historique, localisation de l’unité :

Le Centre de recherches historiques (CRH) est une unité mixte de recherche de l’EHESS et du CNRS. Il a été fondé en 1949, deux ans après la création de la VI^e section de l’École pratique des hautes études (devenue par la suite École des hautes études en sciences sociales) et dans le but de faire de la discipline historique une science sociale. L’histoire du laboratoire est étroitement liée :

- à celle de l’EHESS, à laquelle il a fourni plusieurs de ses présidents et dont il est l’un des centres les plus importants par le nombre de membres et l’implication de ceux-ci dans la conversation entre l’histoire et les autres sciences sociales,

- ainsi qu’à celle de la recherche en histoire au CNRS, le CRH étant également l’une des unités de grande taille de l’INSHS et l’un des laboratoires où le développement de certaines thématiques nouvelles a été soutenu.

2Les enquêtes menées au CRH, les méthodes et les outils qui y ont été développés, les options historiographiques qui y ont été défendues constituent pour les historiennes et les historiens d’aujourd’hui un bien commun, en France comme hors de France. Le CRH est l’un des lieux où ce bien commun est travaillé collectivement, dans des équipes organisées autour de manière de le comprendre, et dans le débat entre ces équipes.

3Le CRH est principalement localisé au 54 bd Raspail (75006 Paris), dans le bâtiment de la Maison des sciences de l’Homme et pour une petite partie (une partie de l’équipe AHLOMA) à l’INHA, rue des Petits-Champs

4Organisation de l’unité :

5Effectif de l’unité et de ses éventuelles équipes au 31/12/2022 : 101 (hors doctorantes contractuelles et stagiaires) : 82 dans les équipes et 19 hors équipe (secrétariat général, équipes de gestion et de communication, édition et revues, documentation, traitement de l’information spatiale…).

6Au 31 décembre 2022, les effectifs des 11 équipes du CRH étaient les suivants (cette répartition ne tient pas compte des appartenances éventuelles à deux équipes qui apparaissent sur l’organigramme et dans la présentation des thématiques scientifiques ci-dessous) :

Anthropologie historique du long Moyen Âge (AHLOMA) : 14 
Études juives (EJ) : 5
Études sociales et politiques des populations, de la protection sociale et de la santé (ESOPP) : 3
Groupe d’études sur les historiographies modernes (GEHM) : 11
Groupe d’études ibériques (GEI) : 5
Groupe histoire du genre (Genre) : 3
Groupe d’histoire économique (GRHECO) : 9
Groupe de recherche en histoire environnementale (GRHEN) : 9
Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire (GRIHL) : 6
Laboratoire de démographie et d’histoire sociale (LADEHIS) : 9
Recherches en histoire sociale du politique (RHISOP) : 8

7Thématiques scientifiques (par équipe le cas échéant) :

L’histoire comme science sociale. Histoire et historiographies des sociétés médiévales, modernes et contemporaines :

Histoire sociale
Histoire environnementale
Études juives
Anthropologie historique/sociologie historique
Démographie historique, histoire des populations et des migrations
Empires et diasporas
Histoire économique et économie historique
Histoire et littérature
Histoire du politique ; pouvoirs et persécutions ; normes et droits
Histoire du genre
Histoire des images
Histoire intellectuelle ; histoire des savoirs
Histoire urbaine/histoire rurale
Sources et données de la recherche en histoire : histoire des pratiques d’écriture, du livre, du manuscrit, des archives ; cartes et représentations graphiques ; données chiffrées et statistiques ; enjeux du numérique en histoire

Les thématiques scientifiques et leurs enjeux

8Le Centre de recherches historiques est un laboratoire multi-équipes de l’EHESS et du CNRS, voué à la mise à l’épreuve des objets, des méthodes, de l’écriture, des outils et des résultats de l’enquête historienne.

9Notre laboratoire peut être en effet présenté comme une unité où se redéfinissent et se questionnent les pratiques de l’histoire, pensée comme science sociale. Les exigences de l’érudition la plus rigoureuse et celles de l’enquête sur données y sont à la fois questionnées et enrichies par la mobilisation constante, mais plus ou moins préférentielle suivant les historiennes qui y ont recours, des notions et des méthodes issues de la sociologie, de l’anthropologie, de l’économie, ou encore de la linguistique. Le CRH réunit de ce fait au sein d’une même unité des visions divergentes de l’histoire et s’organise en réalité, plus que de toute autre manière, en tant que lieu de la dispute historique. De la dispute sur les bons terrains et les bons outils de l’histoire actuelle des sociétés, d’abord, mais aussi et en même temps sur l’écriture de cette histoire et les formes de la présence à ce qu’il ou elle écrit de l’historienne ou de l’historien. Ces discussions se nouent volontiers autour de quatre thèmes, qui aimantent plusieurs équipes comme autant de champs de forces, de débats et de controverses dans lesquels sont investis les différents groupes du CRH.

10Différenciations et appartenances

Qu’est-ce qui fait groupe social ? Quelles évolutions un groupe peut-il subir sans devenir autre ou disparaître ? Dans quelle mesure les individus maîtrisent-ils leur parcours de vie, agissent-ils sur ceux des autres ? Les identités sont-elles construites ou subies, ou les deux ? Les options et les outils qui permettent et limitent l’étude de l’évolution des sociétés et des groupes dont elles sont formées constituent un lieu fort de la dispute au CRH, pour quasi toutes les équipes. Cette étude est en effet envisagée de manière très diverse selon les groupes, c’est-à-dire selon les approches méthodologiques et les interdisciplinarités choisies. Le groupe RHISOP met l’accent sur les facteurs qui contraignent les parcours individuels en mobilisant les outils intellectuels de la sociologie et de l’anthropologie afin de saisir les processus de construction et de reconnaissance des collectifs (familles, lignages, groupes) d’une part, et de dessiner les dynamiques sociales d’autre part. Le Ladéhis partage ces objectifs mais met en œuvre des approches plus centrées sur les agentivités en intégrant une réflexion forte sur les pratiques normatives, juridiques et pas seulement juridiques ; les agentivités sont aussi au cœur du travail du GRIHL avec le fait littéraire, que ses membres regardent comme un analyseur des pratiques de pouvoir et des formes du travail des conditions sociales. Le groupe Genre interroge directement la production sociale, intellectuelle et corporelle, d’une différenciation essentielle, encore largement conçue comme uniquement naturelle, tandis que la différenciation des espèces, humaine et animales, est envisagée au GRHEN comme processus de production de ressources et au GEHM en tant que travail savant. Le groupe ESOPP interroge quant à lui les groupes sociaux tels qu’ils sont conçus pour être utilisés par les États, ouvrant ainsi à des objets plus vastes, comme les nationalités ou les migrations, et mobilisant des outils quantitatifs ; tandis que les effets des enfermements et des exils sont, au GEI, un autre terrain et une autre manière d’aborder ces questions.

11Les matérialités dans l’histoire

Les matières et les matériaux créent du lien entre les individus et les groupes sociaux. Leur transformation et leur utilisation ont des conséquences environnementales. Elles sont des objets d’échanges commerciaux tandis que leur production suppose des rapports sociaux. Le travail, y compris scripturaire, est une action sur la matière, à tel point que les œuvres intellectuelles ne valent en réalité que par leur inscription dans les matériaux qui la supportent. Les matérialités sont ainsi envisagées sous les angles les plus divers avec le souci partagé d’approcher le passé dans ses dimensions les plus concrètes. Le GRHEN consacre ses recherches à l’interaction milieux/sociétés dans l’histoire en se concentrant sur les dégradations mais aussi sur les usages des ressources. Le GRIHL porte le souci de l’attention à l’active matérialité de l’écrit. Le GRHECO se focalise sur les échanges, les flux et les modes de production notamment agricole, du Moyen Âge à l’époque contemporaine. Le GEI développe aujourd’hui des approches économique et environnementale. Au sein d’AHLOMA, le travail sur les images et sur les manuscrits dans leur dimension physique est porteur de nouveauté.

12Les pratiques du temps

Quand nous situons-nous ? et comment en rendons-nous compte ? La mémoire condense et mêle souvenirs, impressions, idées et représentations. Elle est un puissant levier d’action qui justifie et explique des positions, des comportements et des décisions. Le travail de l’histoire consiste à dénouer les fils qui la constituent, à les objectiver et à les discuter, dans une démarche d’élucidation et de clarification. Études juives a ainsi mis l’appropriation continuée de l’héritage de la pensée rabbinique au cœur de ses objets de recherches afin d’éclairer l’histoire des juifs et du judaïsme dans les sociétés modernes. Le GEHM, dont les travaux sont notamment articulés à la revue Passés/futurs, pose, dans une approche d’histoire intellectuelle, la question de la modernité et de l’ancrage historique des sociétés contemporaines. Les travaux d’AHLOMA, à travers la notion de longue durée, traquent quant à eux, non seulement la singularité du Moyen Âge, mais aussi la transmission de son héritage qui va bien au-delà de sa construction rétrospective. Le temps, tel qu’il est saisi et utilisé par l’écrit, rassemble enfin les membres du GRIHL.

13L’histoire en ses lieux

Le CRH s’est pleinement engagé dans les possibilités ouvertes par le spatial turn : la mise en lumière et l’explication de la coprésence dans un espace défini dégagent de nouvelles perspectives sur l’histoire des sociétés. La richesse heuristique de l’observation de l’espace socialisé est reconnue, mais au CRH, l’espace est aussi abordé en tant que construction sociale, témoin et support du vécu concret des acteurs. Le LADEHIS dispose d’une expertise reconnue en matière d’analyse spatiale des données, de production cartographie et d’histoire de la cartographie, et travaille de manière continue sur la production sociale des lieux de vie. La ville est une échelle d’enquête privilégiée au sein du laboratoire : c’est au sein des espaces urbains que s’appréhendent le plus clairement les dynamiques sociales. Le fait urbain permet aussi d’approcher à une échelle remarquablement fine les mécanismes politiques, économiques et sociaux : la rue pour les identités professionnelles, mais aussi l’immeuble pour le fonctionnement concret de la collaboration sous l’Occupation (RHISOP). ESOPP, le GEHM et le GEI questionnent quant à eux des territoires beaucoup plus vastes : l’Empire mais aussi la nation, les Orients et les Occidents modernes. Pour le GRHEN, en discussion avec le GRHECO sur les redéfinitions de la ruralité, la dégradation des milieux et l’exploitation des ressources territorialisées sont des éléments clés pour la compréhension des changements environnementaux.

14Le projet du CRH est ainsi approprié par les différents groupes qui le déclinent autour d’objets, de principes et de méthodes spécifiques. Entre 2017 et 2022, le CRH a compté jusqu’à douze équipes, désormais dix. Elles sont présentées ci-dessous aussi succinctement que possible et par ordre alphabétique. (Les noms des responsables sont identifiés par un astérisque et sont signalés en premier ; les noms suivants sont dans l’ordre alphabétique ; DE : Directeur ou directrice d’étude ; DEC : directeur ou directrice d’études cumulante ; DR : directeur ou directrice de recherche ; MCF : maître ou maîtresse de conférence ; CR : chargée de recherche ; IE : ingénieure d’études ; IR : ingénieure de recherche).

AHLOMA – Anthropologie historique du long Moyen Âge

15Membres au 31 décembre 2022 : Étienne Anheim* (DE), Jacques Berlioz (DR, émérite), Vincent Debiais (CR), Beatrice Delaurenti (MCF), Pierre-Olivier Dittmar (MCF), Luc Ferrier (IE), Benoît Grévin (DR), Uladimir Kananovich (chercheur indépendant biélorusse accueilli dans le cadre du programme PAUSE), Philippe Maurice (CR), Pierre Monnet (DE), Sylvain Piron (DE), Marie Anne Polo de Beaulieu (DR), Julia Rüthemann (Post-doc), Lise Saussus (Post-doc).

16Le groupe « Anthropologie historique du long Moyen Âge » (AhloMA) a été constitué par la fusion du Groupe d’anthropologie scolastique et du Groupe d’anthropologie historique de l’Occident médiéval à la fin de l’année 2016, de sorte que la période 2018-2022 constitue le premier quinquennal complet dont il est possible de faire le bilan pour son activité. L’organisation du groupe a été considérablement transformée à partir du début de l’année 2018, au moment où Étienne Anheim en a pris la responsabilité. Le groupe s’est élargi à de nouveaux collègues du CNRS arrivés à la suite d’une mutation (Benoît Grévin, Vincent Debiais) et s’est structuré autour de quatre thématiques de recherche : les savoirs, le visuel, le croire, les appartenances. Si le dernier thème sur les appartenances a finalement été moins central dans les travaux individuels et collectifs, les trois premiers, en revanche, ont continué à faire l’objet d’un travail approfondi, en lien avec le retour d’une interrogation plus transversale sur l’histoire sociale des pratiques culturelles, économiques, politiques, artistiques de l’Europe médiévale, et avec l’émergence d’une attention nouvelle pour la matérialité qui pourra constituer l’un des horizons du nouveau quinquennal à venir. Le groupe espère ainsi pouvoir reprendre le dialogue avec la recherche sur la culture matérielle et avec l’archéologie, et intégrer des interrogations couvrant aussi bien l’histoire technique de l’art que l’histoire de l’environnement.

17La réorganisation des activités du groupe a également concerné les activités collectives d’enseignement par la recherche dans le cadre de l’EHESS. Un séminaire transversal intitulé « Histoire intellectuelle et sociale du Moyen Âge », dirigé par Béatrice Delaurenti, Vincent Debiais et Pierre Monnet, est désormais le cœur des activités du groupe et permet de mener une réflexion approfondie sur la tension essentielle au sein d’Ahloma entre une approche intellectuelle des formes et des textes et une sociologie historique des contextes européens à l’époque médiévale, tout en associant les étudiants et des collègues étrangers. Ce séminaire est complété par d’autres dispositifs. Il s’agit tout d’abord de deux séminaires, semestrialisés, matérialisant le parcours de spécialisation en histoire médiévale au sein du parcours « Histoire, sciences sociales » du master Histoire de l’EHESS. Le premier, coordonné par Étienne Anheim, porte sur l’historiographie du Moyen Âge ; le second, coordonné par Pierre Monnet et Sylvain Piron, porte sur la documentation médiévale. Il s’agit ensuite d’un certain nombre d’enseignements sous la forme d’ateliers ou de séminaires de langue et de traduction : le groupe image animé par Pierre-Olivier Dittmar, le séminaire de paléographie et d’ancien français de Philippe Maurice et les séminaires d’italien et de latin de Benoît Grévin. L’ensemble de ces séminaires a pour vocation de proposer une offre de formation cohérente avec la pratique collective de la recherche en histoire médiévale au sein d’Ahloma.

18Enfin, une attention particulière a été prêtée à la dimension collective de la recherche, au-delà de ces séminaires. Le groupe a ainsi été particulièrement actif dans le domaine de recherche sur projet, ainsi que dans celui du développement et de la mise à disposition d’outils de recherche, sous la forme de publications de sources ou de ressources en ligne. Les membres du groupe sont à ce titre particulièrement engagés sur la question des humanités numériques, que ce soit dans le cadre du collectif « Sources et données de la recherche », animé par Jean-Damien Généro, ingénieur d’études CNRS au CRH et historien du Moyen Âge, et à ce titre également rattaché à Ahloma, ou dans le cadre de plusieurs projets d’EquipEx financés.

EJ – Études juives

19Membres au 31 décembre 2022 : Sylvie Anne Goldberg* (DE), Cristina Ciucu (MCF) ; Davide Mano (CR) ; Ron Naiweld (CR), Jean Baumgarten (DR, émérite).

20Créé en 1990, Études juives est actuellement dirigé par Sylvie Anne Goldberg. Tous les membres de ce groupe, dans la lignée intellectuelle de ses fondateurs, appliquent à leur recherche les méthodes et les problématiques des sciences sociales et historiques, sur une période allant de l’Antiquité à nos jours. Ils réinterrogent les chronologies habituellement convenues à la lumière des relations entre approches de « temps long » et événements ponctuels. Une des spécificités de ce groupe est l’étude multilingue d’archives : en langues européennes et en langues juives, incluant l’hébreu, l’araméen et les variantes linguistiques locales tels que le yiddish, le ladino, etc.

21Au cours des cinq dernières années, les activités d’enseignement et de recherche ont été structurées autour de deux dimensions complémentaires : les Juifs sont étudiés à l’aune des sources produites par leur groupe et de celles de leurs pratiques sociales, en lien ou non avec les sociétés environnantes. Ces approches émiques et étiques ont permis notamment d’interroger :

- les manières de faire et de penser l’histoire, notamment le principe des périodisations.

- la lecture des textes bibliques et la reconstruction de l’espace discursif de leur première réception (v^e-iv^e siècles avant notre ère) ;

- les interactions entre groupes juifs et chrétiens au moyen âge ;

- la fabrique des identités à la lumière des textes bibliques et post-bibliques ;

- les contributions aux grands paradigmes de la modernité (xv^e-xx^e siècles) ;

- les pratiques sociales et politiques, en situation d’instabilité et les expériences migratoires qui en découlent (xv^e-xxi^e siècles).

22Le groupe des Études juives a organisé par ailleurs un ensemble de plusieurs séminaires annuels, 9 par an environ. Dans cet ensemble citons les séminaires collectifs :

- le séminaire des Études juives (36 heures annuelles) aborde les questions qui touchent aux mondes juifs dans l’espace et dans le temps à travers des approches pluridisciplinaires. L’historiographie de la Shoah, l’histoire des rabbins, des Juifs en Europe, de la race à l’époque moderne, etc., ont notamment été étudiées ;

- le séminaire d’Initiation à l’histoire et l’historiographie des mondes juifs (48 h.) réunit autour du groupe des EJ, étudiants et enseignants de l’INALCO, de l’EPHE et de l’EHESS ;

- le séminaire de groupe (12 h.) qui a travaillé, par exemple, en 2017-2018 l’histoire « des Juifs dans les révolutions russes (1905-1917), la question des identités « Qui est Juif » en 2018-2019 ou encore, entre 2019 et 2021, celle « des Juifs et les engagements de leurs temps » ;

- enfin le séminaire Études juives, recherches en cours (12 h.) s’adresse aux étudiants de master et de doctorat afin qu’ils présentent collectivement les avancées de leurs travaux.

23Par ailleurs, les chercheurs de ce groupe ont développé des enseignements spécifiques en lien avec leurs objets privilégiés d’étude : « Histoire, idées, cultures et sociétés des mondes juifs avant l’émancipation. Les temporalités de l’histoire des Juifs : les figures du messianisme » (Sylvie Anne Goldberg) ; « Être peuple dans le temps qui reste » (Davide Mano et Ron Naiweld) (en 2017-2018), « Philosophie et mystique, histoires croisées, paganisme, christianisme, islam, judaïsme » (Cristina Ciucu, 2017-2018), « Israël dans son temps contemporain » (Yann Scioldo-Zürcher Levi et Sylvaine Bulle depuis 2018), « Migrations recherches en cours » (24 h.) (Natalia Muchnik, Yann Scioldo-Zürcher Levi, Camille Schmoll depuis 2021). Cette dynamique d’enseignement par la recherche a conduit à la réalisation de 10 masters, cinq en cours, un diplôme de l’EHESS, trois thèses de doctorat soutenues et sept actuellement en cours.

24Cet ensemble d’activités a permis de renforcer les coopérations internationales du groupe par l’accueil de chercheurs invités (depuis les universités d’Autriche, des États-Unis, du Japon, des Pays-Bas, de Pologne, d’Israël) et de doctorants et mastérants étrangers venus se former à nos méthodes spécifiques de recherche (d’Israël, des USA, d’Allemagne, d’Espagne, de Tunisie, Italie, Djibouti).

ESOPP – Études sociales et politiques des populations, de la protection sociale et de la santé

25Le groupe, dissous en 2023 mais actif tout au long de la période 2017-2022, est constitué au 31 décembre 2022 de Morgane Labbé* (DE), Yann Scioldo-Zürcher Levi (CR) et Alessandro Stanziani (DR-DEC).

26Le groupe Esopp a fonctionné au cours des cinq dernières années en lien étroit avec un réseau d’une quinzaine de chercheurs, rattachés en partie à d’autres centres de l’EHESS (Cak, Cespra, Cermès3, Lier), et à d’autres établissements du supérieur (Sciences-Po, Inalco, Ined, Univ. Paris-1, Univ. Grenoble). Un séminaire thématique mensuel, « Histoire sociale et politique des populations. Biopolitique et risques (xviii^e-xxi^e siècle) », commun au CRH et au Centre d’Histoire de Sciences-Po a réuni chaque année, à l’EHESS sous la direction de Morgane Labbé jusqu’en 2021, puis d’Élodie Richard (LIER), les membres d’Esopp et leurs doctorants dont 5 rattachés au CRH (4 sous la direction d’A. Stanziani, 2 sous la codirection de M. Labbé et de Y. Scioldo-Zürcher Levi).

27Au cours des cinq dernières années, trois thèmes ont structuré les activités d’enseignement et de recherche du groupe au CRH. Ils portent sur des terrains européens (Europe centrale et orientale) et non européens (Israël, sous-continent indien) et sur la période contemporaine (xix^e-xx^e siècle).

Histoire sociale et politique des populations

28C’est le premier axe structurant du groupe d’Esopp depuis sa fondation, qui, de la démographie historique, s’est ouvert aux questions de la santé, des comportements reproductifs et de l’eugénisme, ainsi que celui des migrations, considéré de manière transnationale (Y. Scioldo-Zürcher Levi). Dans la période récente, le thème des biopolitiques a été l’objet de recherches nouvelles au sein d’Esopp, qui, dans le sillage des études de genre et de sexualité, croisant les approches quantitatives et qualitatives, ont investi des terrains jusque-là négligés comme ceux de l’Europe de l’Est (ML). Ces travaux rediscutent les fondements occidentaux des modèles démographiques et leurs conceptions diffusionnistes des changements reproductifs.

Histoire de la protection sociale et du travail

29Les contributions d’Esopp se sont développées dans deux domaines thématiques du champ de la protection sociale : d’une part l’histoire du travail forcé et de l’esclavage dans le sous-continent indien, et d’autre part, l’histoire de la philanthropie sociale et des associations caritatives dans les espaces impériaux européens (AS, ML). Dans les deux cas, ces projets s’inscrivent dans le cadre des études globales qui valorisent les approches décentrées et périphériques pour rendre compte des transformations du travail et de la protection sociale dans différents régimes politiques et économiques ainsi connectés. Les recherches empiriques conduites à une micro échelle sur des objets et terrains éloignés, et à partir de sources variées (AS), reconstituent les circulations transnationales, et donnent lieu à des modélisations spatiales (YSC), qui révèlent autant de trajectoires alternatives et entrelacées de la modernisation aux xix^e et xx^e siècles. Elles aboutissent à des propositions conceptuelles et des critiques méthodologiques : élargir une historiographie la protection sociale centrée sur les États-providence occidentaux (ML), considérer les expressions variées et situées de l’eurocentrisme, et rediscuter des modalités de l’interdisciplinarité en sciences sociales à partir des renouvellements des études globales (AS).

Histoire de la mesure et des enquêtes

30L’histoire de la statistique incluse dès sa fondation dans le champ des études d’Esopp a étendu l’exigence de la démographie historique d’une critique des sources, à l’étude des opérations d’enregistrement et des institutions de dénombrement des populations. Cet élargissement dessine le cadre d’une démarche réflexive sur les conditions de production des données, de formalisation et de calcul statistique. Au cours des dernières années, dans ce domaine, les activités des membres d’Esopp ont suivi trois directions. Ces recherches partent dans trois directions :

- les formes de naturalisation des populations, les rapports entre sciences et statistiques de la population et catégories de la nationalité, de l’ethnie et de la race (ML) et des usages fluctuants des preuves de l’appartenance (YSZ).

- l’histoire de la mesure autour de de la revue Histoire & Mesure, a été assurée entre 2017 et 2021 par M. Labbé (corédactrice), et l’est depuis 2021 par A. Stanziani. Une journée d’étude « Enjeux épistémologiques et perspectives analytiques dans une perspective transpériode et transnationale » a ouvert cette nouvelle direction.

- l’histoire des enquêtes, notamment celles conduites par des organisations privées (associations volontaires, syndicats, instituts, etc.), dans la mesure où elles articulent production du savoir et activisme, de l’échelle locale des municipalités à celle des organisations internationales. Une attention particulière a été donnée au terrain, à la pluralité d’acteurs qui « construisent » l’enquête, et à sa matérialité.

GAM – Groupe d’archéologie médiévale

31Groupe dissous en 2021, il était constitué de Perrine Mane* (DR), Mathieu Arnoux (PR, Université Paris-Cité – DEC), Patricia Bleton (IE), Étienne Hubert (DE), Sophie Desrosiers (MCF), Mickaël Wilmart (IE).

32Fondé en 1965 par Jean-Marie Pesez, le Groupe d’archéologie médiévale (GAM) a arrêté ses activités en 2021 après le départ en retraite de plusieurs de ses membres (Mickaël Wilmart a depuis lors rejoint le GRHEN, tandis qu’Étienne Hubert est resté hors-groupe).

33Entre 2018 et 2021, ces chercheurs/ses ont poursuivi leurs recherches sur des thématiques liées à la culture matérielle, le monde urbain, l’histoire rurale et économique de la fin du Moyen Âge. La parution de deux ouvrages collectifs, issus de colloques, a surtout permis de dresser un bilan historiographique et d’ouvrir de nouvelles pistes sur des thèmes portés par le GAM depuis les années 60 et 70.

34En effet, quand il fonde le GAM en 1965, dans le cadre de la 6^e section de l’EPHE, Jean-Marie Pesez participe à l’introduction des techniques de l’archéologie médiévale en France, grâce à des collaborations avec des archéologues polonais et tchèques, et pose de façon théorique l’importance de la culture matérielle pour l’histoire sociale et économique des derniers siècles du Moyen Âge. Si l’approche matérielle s’essouffle pour l’étude du Moyen Âge au tournant des années 1970 et 1980 au profit d’une approche structuraliste, le GAM est resté au cœur d’un réseau réunissant historiens, archéologues et musées autour de l’étude de la culture matérielle, à la fois à travers les textes, l’iconographie ou les artefacts. Devant le regain d’intérêt pour le sujet dans les années 2000, d’abord dans le monde anglophone, il est paru indispensable au groupe de dresser non seulement un bilan européen de ces connexions et de cet héritage, mais aussi d’ouvrir de nouvelles perspectives en affinant le champ de la culture matérielle pour en réaffirmer la pertinence comme champ de recherche efficient.

GEHM – Groupe d’étude sur les historiographies modernes

35Membres au 31 décembre 2022 : Sebastian Veg* (DE), Pablo Blitstein (MCF), Florent Brayard (DR), Amparo Fontaine (Post-doc), Antoine Lilti (Professeur au Collège de France, rattaché), Sabina Loriga (DE), Matthew McDonald (Post-doc), Benedetta Piazzesi (Post-doc), Olivier Poncet (Professeur à l’École des Chartes, DEC), Silvia Sebastiani (DE) ; Claire Zalc (DR, DEC). Marie Elisabeth Mitsou (DE) a pris sa retraite à l’automne 2022.

36Le GEHM réunit des chercheuses et chercheurs travaillant sur les différentes façons d’écrire l’histoire dans les sociétés modernes au sens large, couvrant les périodes moderne et contemporaine, depuis les formes savantes d’historiographie, plus ou moins institutionnalisées, jusqu’aux usages politiques, mémoriels, juridiques, littéraires et artistiques du passé. Aujourd’hui, la référence au passé semble plus que jamais une activité essentielle de légitimation, de critique, de revendication, comme en témoignent les débats sur la mémoire, le retour en force de l’histoire dans la littérature et les arts, ou encore les enjeux politiques constitués autour des façons de représenter et d’enseigner le passé. Dans ces débats, les historiennes et historiens professionnels jouent un rôle qui reste important mais qui n’est pas hégémonique, et qui doit être sans cesse interrogé.

37Le parti pris méthodologique du GEHM est de ne pas séparer débats historiographiques savants et usages politiques ou profanes de l’histoire. Quatre champs de recherche visent à interroger, sous différents angles et dans une perspective historique, la réflexivité historiographique des sociétés modernes en Europe et ailleurs : les usages publics du passé ; l’historiographie des Lumières ; les conceptions du temps historique ; l’historiographie de la seconde guerre mondiale et de la Shoah. Bien entendu, ces différents chantiers sont l’occasion d’échanges permanents avec d’autres groupes et équipes de recherche.

38Alors que l’historiographie était traditionnellement entendue comme discipline centrée spécifiquement sur l’histoire de l’histoire dans l’espace occidental, le GEHM a élargi son horizon en accueillant, au cours des cinq dernières années, deux spécialistes de la Chine. Le GEHM a ainsi été amené à déployer ses questionnements du côté de l’analyse comparative des réappropriations de l’histoire intellectuelle, des usages savants (mandarinat) et politiques (en Chine contemporaine) de l’histoire et en prenant acte de la dimension globale des recherches en cours dans ce domaine aujourd’hui. Parallèlement, le GEHM a accueilli un spécialiste de la réflexion sur la pratique et théorie des archives, qui vient enrichir les outils et approches développés au sein du groupe.

GEI – Groupe d’études ibériques

39Membres au 31 décembre 2022 : Antoine Roullet* (CR), Jordi Canal (MCF), Natalia Muchnik (DE), Marie Walin (postdoc, EHESS), Jean-Paul Zuniga (DE).

40Le GEI a été créé en1988 et, depuis 2018, est composé de 5 titulaires. Il s’appuie sur un dense réseau de chercheurs correspondants du groupe – 15 en ce moment –, dont certains sont associés au laboratoire, qui, pour certains inscrivent prioritairement leur recherche au sein du GEI, de sorte que le noyau de chercheurs actifs et travaillant collectivement est celui d’une dizaine de chercheurs dépendants de l’EHESS, du CNRS et diverses universités espagnoles et françaises, L’université Paris-Nanterre et l’UPEC étant des partenaires privilégiés. Cette configuration en réseau centré est une tradition du groupe qui a servi depuis longtemps d’interface et de lieu d’échange entre l’historiographie française et nos collègues d’en-deçà des Pyrénées. Le GEI est l’un des trois relais français du réseau red columnaria piloté depuis l’Espagne et donc nous organiserons les colloques anniversaires (20 ans) en 2024. Une partie de l’énergie du groupe est consacrée à l’entretien des relations avec les mondes académiques espagnols, portugais et américains, sous la forme d’invitations (5 chercheurs, 3 doctorants ou post-doc accueillis en moyenne, par an). Enfin, les doctorants et étudiants sont partie intégrante du groupe : ils suivent les séminaires, participent parfois à des écoles d’été (Cambridge, Vélez Blanco en Espagne) co-animées par des membres du groupe, et ont la responsabilité d’une journée d’étude annuelle, tournée vers la méthodologie et les archives. Enfin ils sont libres de publier dans le carnet hypothèse du groupe, associé à un comte tweeter a été lancé en 2021 pour diffuser la recherche et son actualité.

41Le GEI est historiquement tourné prioritairement vers l’Espagne mais travaille désormais à une échelle plus globale en intégrant des recherches sur l’Amérique coloniale, sur l’Afrique ou sur les Antilles, dans les espaces hispanophones et lusophones. Il est engagé dans une démarche de réflexion comparative avec d’autres espaces pour lettre à l’épreuve la spécificité ibérique toujours supposée : ainsi l’un des membres du groupe est l’un des co-fondateurs du groupe Em#C (Enfermements modernes / Early Modern Confinement), réseau international fondé en 2018 sur la comparaison des systèmes d’enfermement, un autre est engagé dans une démarche comparative sur des questions de féodalité (projet MRSEI Dominium). Sur le plan chronologique, le groupe est constitué de modernistes et de contemporanéistes, qui travaillent en dialogue avec les autres sciences sociales (l’anthropologie en particulier) et l’une de ses traditions est d’enjamber la rupture entre époque moderne et contemporaine. En second lieu, les membres du groupe s’accordent pour se saisir de leurs objets, divers, en les inscrivant dans une démarche d’histoire sociale (ou d’histoire sociale du religieux, de l’économie, du politique, des pratiques culturelles etc.). Nos travaux accordent une grande place à la réflexion critique sur les modes historiographiques autour de l’histoire globale ou des questions mémorielles notamment, y compris lorsqu’il s’agit d’intervenir dans le débat public, crucial sur ces questions en Espagne. La recherche s’organise d’abord à partir d’une dizaine de séminaires par an, en large part animés collectivement et qui sont indissociablement des lieux de recherche et de formation. Ils sont aussi l’instrument de la politique scientifique du groupe, qui fait émerger nos projets collectifs à partir du travail mené en séminaire, ceux-ci étant toujours axés sur un thème précis. Ainsi, depuis deux ans, le groupe fait émerger des convergences scientifiques autour de questions liées à la matérialité, aux ressources naturelles, à l’histoire environnementale.

42Notre recherche est en partie financée par des appels à projet internes (fonds de la recherche), régionaux (Condorcet) ou nationaux (un projet ANR hébergé). Ces dernières années, et en se concentrant sur les titulaires , outre la dizaine de séminaires annuels que co-animent les membres du groupe avec d’autres chercheurs, la quinzaine de doctorant.e.s et la vingtaine de masterant.e.s dirigés, cette recherche a donné lieu à l’organisation de 7 colloques et journées d’études internationales directement organisés par les membres du groupe, à 11 monographies, 4 numéros de revue dirigés, 63 articles dans des revues et publications dans des ouvrages collectifs.

GENRE – Groupe histoire du genre

43Membres au 31 décembre 2022 : Sylvie Steinberg (DE), Elizabeth Claire (CR), Alessandro Stella (DR)

Au cours de la période Nancy Green et Jocelyne Dakhlia sont parties à la retraite.

44La constitution du groupe Histoire du genre est relativement récente (2015), prenant la suite de configurations antérieures : groupe de recherche à partir de 1978 autour de Danièle Poublan, Cécile Dauphin, Arlette Farge, Christiane Klapisch-Zuber et Nancy Green, puis Axe transversal au laboratoire à partir de 2012 où se sont ajoutées Elizabeth Claire, Laura Lee Downs, Silvia Sebastiani et Xenia Von Tippelskirch. Il bénéficie d’une riche histoire ponctuée par la création de la première revue française en histoire des femmes Pénélope, puis de Clio en 1995 et le développement d’une série de séminaires pionniers. De fait, l’histoire du genre est à la fois un champ de spécialisation spécifique et comme tel appelé à dialoguer avec d’autres disciplines (Anthropologie, Sociologie, Arts, Linguistique, Philosophie) et une approche transversale à l’Histoire, de plus en plus intégrée aux travaux des historien.nes, quel que soit leur champ de spécialité. Les activités du groupe Histoire du genre reflètent ce positionnement scientifique ambivalent.

45Le groupe d’histoire du genre est inséré dans une série de réseaux internationaux et nationaux. Du point de vue de la discipline historique, il collabore avec la société savante Mnémosyne pour le développement de l’histoire des femmes et du genre. Il est correspondant du Gis Genre auquel l’EHESS a adhéré dès sa fondation en 2012. Au sein de l’établissement, le groupe est partie prenante de l’EUR Sciences sociales du Genre et de la sexualité (https://eur-genre-sexualite.eu/​presentation/​).

46Si chaque membre du groupe inscrit ses travaux dans des thématiques générales où l’histoire du genre ne joue pas nécessairement le premier rôle, la configuration particulière du groupe permet d’ajouter un volet « genre » à ces thématiques. La réflexion historiographique joue un grand rôle dans l’activité et la production de ses membres.

47En 2015, le groupe avait défini trois axes principaux de recherche. Celui concernant l’histoire des croyances religieuses et dissidences a eu une activité compliquée par la crise sanitaire, la nomination de son animatrice, Xenia Von Tippelskirch à l’université Humboldt de Berlin, et le départ de Charles de Miramon vers un autre laboratoire.

48Beaucoup de travaux du groupe se sont situés et continuent de se situer dans l’axe Histoire des migrations, des circulations et des contacts culturels, colonisation et Empires. Néanmoins, le départ à la retraite de Nancy Green et Jocelyn Dakhlia amènera nécessairement à des reconfigurations.

49Enfin, le groupe a développé une série de travaux dans l’axe Histoire du corps, des pratiques corporelles et des sexualités. Le groupe Histoire du genre a eu particulièrement à cœur d’intégrer les doctorant.es et post-doctorant.es dans ses activités. Avant la crise du COVID, celles-ci ont organisé une journée annuelle de présentation de travaux, ainsi en 2019 qu’un séjour d’écriture financé par le CRH, afin d’avancer dans la rédaction de leurs thèses. Cette expérience leur a permis d’organiser un colloque de façon autonome, Le genre des célibats, en 2021. Depuis 2017, fonctionne également un Atelier doctoral qui agrège autour du groupe des doctorant.es du Groupe Histoire du Genre du CRH d’autres doctorant.es qui y recherchent des synergies. Les membres de l’Atelier se renouvellent au gré des soutenances de thèse et tiennent un carnet Hypothèses (https://ateliergenre.hypotheses.org/​)

GRHECO – Groupe d’histoire économique

50Membres au 31 décembre 2022 : Laurent Herment* (CR), Laure Quenouëlle-Corre* (DR), Mathieu Arnoux (PR, Université Paris Cité, DEC), Gérard Béaur (DR émérite, DEC), Fabrice Boudjaaba (DR), Éric Brian (DE), Jean-Yves Grenier (DE), Stéphanie Lachaud (MCF, Université Bordeaux Montaigne, en délégation), Philippe Minard (PR, Université Paris 8, IUF, DEC). Au cours de la période, Florence Hachez-Leroy (MCF Université d’Arras) et Pablo Luna (retraite) ont quitté le groupe après en avoir été des membres particulièrement actifs.

51Créé en 2013, le GRHECO revendique son attachement aux archives primaires et à la démarche empirique, tout en instituant un dialogue fructueux avec des spécialistes de l’analyse quantitative des données. Le projet initial du GRHECO consiste à renouveler l’histoire économique en intégrant les problématiques sociales et organisationnelles en réunissant les champs habituellement séparés de l’histoire industrielle, de l’histoire rurale et de l’histoire financière. Il s’agit aussi de dépasser les oppositions entre approches qualitatives et quantitatives pour mieux comprendre la spécificité des dynamiques économiques. C’est en ce sens que le projet du groupe emprunte trois voies privilégiées : les acteurs économiques, les marchés, les pratiques et les outils. Ces jeux problématiques sont envisagés à différentes échelles : la dimension internationale et/ou transnationale est particulièrement présente. Le groupe est ouvert sur diverses thématiques présentes au sein du CRH, notamment l’histoire environnementale.

52Ces trois axes se retrouvent dans les trois séminaires du groupe :

- l’équipe Erhimor, qui est l’une des composantes du GRHECO, organise deux séminaires : Familles : alliances, transmission, reproduction sociale, territoires xviii^e-xx^e siècle (Fabrice Boudjaaba) et Terre, travail, politique, environnement : histoire des campagnes et des dynamiques agroalimentaires (Laurent Herment )

- le séminaire du GrHéco « Acteurs, pratiques et marchés » porté par Florence Hachez- Leroy et Laure Quennouëlle-Corre jusqu’en 2020, puis par L. Herment et L. Quennouëlle-Corre, s’est positionné selon une triple approche trans-période (de l’Antiquité à la période contemporaine), pluridisciplinaire et internationale (par ses thématiques et par ses invités).

53Le GRHECO interpelle chaque année le CRH à travers des journées d’études à laquelle sont conviés des collègues, jeunes et moins jeunes venant de toute la France. Fort de cette expérience et de rôle fédérateur, le GRHECO s’est particulièrement impliqué dans l’organisation de deux événements scientifiques majeurs :

- en septembre 2019, le quatrième congrès de l’EURHO (European Rural History Organisation) qui a réuni plus de 525 personnes durant 4 jours.

- en juillet 2022, Le WEHC (World Economic History Congress), a réuni plus de 1 300 chercheurs sur le campus Condorcet et 200 en lignes

54Le GRHECO est enfin engagé dans le débat public, notamment avec le ministère de l’économie et des finances (organisation de séminaires à Bercy).

GRHEN – Groupe de recherches en histoire environnementale

55Membres au 31 décembre 2022 : Jean Baptiste Fressoz* (CR), Christophe Bonneuil (DR), Sebastian Grevsmühl (CR), Alice Ingold (MCF), Thomas Le Roux (CR), Fabien Locher (CR), Raphaël Morera (CR), Arnaud Page (MCF Université Paris Sorbonne, en délégation), Alessandro Stanziani (DR, DEC), Mickaël Wilmart (IE). Frédéric Graber est parti en mobilité an Centre Marc Bloch entre 2020 et 2023.

56Créé il y a quinze ans, le GRHEN est devenu le principal lieu de recherche en histoire environnementale en France. Son attractivité est notable : comptant en 2007 trois chercheurs, il regroupe maintenant 10 membres statutaires — 8 personnels CNRS et deux EHESS. Le GRHEN a accueilli plusieurs enseignants-chercheurs en détachement au CNRS, des chercheurs invités et des postdoctorants. Cette attractivité est liée au positionnement scientifique original du groupe : les thématiques environnementales sont comprises dans un sens large et profondément historique. Les travaux des membres du GRHEN portent moins sur l’histoire de l’environnement stricto sensu que sur l’histoire tout court, mais une histoire attentive aux questions environnementales, aux ressources, aux flux de matières et d’énergie, aux savoirs et réflexivités, aux luttes et aux controverses. Un des points forts du GRHEN a été de croiser la question environnementale avec de nombreux autres champs comme l’histoire du droit, l’histoire des sciences et des savoirs, l’histoire des techniques et du travail.

57Le GRHEN n’est pas qu’un centre de recherche. C’est aussi un acteur de la formation en histoire environnementale. Plusieurs de ses membres sont par exemple très investis dans l’organisation du parcours « Études environnementales » du master « Savoirs en société » de l’EHESS. Le GRHEN organise des cours à destination des étudiants de l’EHESS. Ses membres interviennent aussi régulièrement à titre individuel comme chargés de cours ou conférenciers dans d’autres institutions d’enseignement supérieur en France et à l’étranger. Le GRHEN organise depuis de nombreuses années un séminaire intitulé « histoire environnementale : débats et recherches en cours » où deux fois par mois ses membres et des invités présentent leurs travaux en cours. Son rôle dans l’accompagnement des doctorants est déjà notable (3 doctorants financés) et va s’accentuer dans les années à venir.

58Pour finir, le GRHEN a contribué à faire de l’histoire environnementale un espace où se discutent des questions vives à la fois historiographiques et politiques, portant sur le climat, les pollutions, l’énergie, l’eau, la propriété privée ou les communs. Ses membres sont régulièrement sollicités par les médias et les institutions culturelles en fonction de leurs champs d’expertise.

GRIHL – Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire

59Membres au 31 décembre 2022 : Dinah Ribard* (DE), Malena Chinski (post-doc), Christian Jouhaud (DR émérite, DEC), Jacob Lachat (post-doc FNS), Judith Lyon-Caen (DE), Cécile Soudan (IR).

60Le Grihl s’est employé depuis sa création à faire travailler ensemble des historiennes et des littéraires autour de problématiques qui puissent leur être communes dans la durée, et ainsi à dépasser la pratique dominante de la confrontation disciplinaire ponctuelle. À cette fin, il associe le CRH, l’EHESS et l’Université Sorbonne nouvelle. Les locaux des deux établissements accueillent tour à tour, chaque année, le séminaire commun du groupe (hebdomadaire), ainsi que les colloques et journées d’étude très régulièrement organisés pour mettre en perspective les enquêtes en cours à partir de questions connexes (par exemple sur l’écriture dans l’événement, sur les questions de témoignage, sur les renouvellements de l’histoire du livre et de la lecture, ou de celle de l’information, ou encore sur histoire et linguistique), pour nourrir le débat avec les collègues intéressées par les perspectives du Grihl et pour permettre aux membres du groupe que leurs carrières ont menées hors de Paris de moduler leur participation au travail commun.

61Cette organisation de l’activité rend possible la double mission du Grihl : une mission de formation à la recherche qui a permis l’encadrement d’un nombre conséquent de doctorantes et de masterantes au cours de la période ; une mission de recherche fondamentale sous la forme d’enquêtes collectives, à savoir, pour 2017-2022, les enquêtes :

- Voir le passé ?

- L’efficace ordinaire du littéraire

- Que savaient-ils ? (que savaient-elles ?)

62Discutées et testées au fil des séances séminaire collectif qui réunit chaque semaine depuis plus de quinze ans entre trente et quarante participantes, ces enquêtes œuvrent à l’élaboration d’une histoire du fait littéraire comme fait de l’histoire. Le Grihl est, sur les questions que pose cette élaboration, sur ses enjeux et ses apports, une équipe de référence.

63La recherche menée par le Grihl repose sur le travail commun d’enseignantes-chercheurses, chercheuses et chercheurs du CRH et de la Sorbonne nouvelle institutionnellement rattachées à l’équipe, ainsi que de collègues d’autres établissements dont la présence dans les séminaires, les journées de travail et les publications collectives est volontaire. Ce fonctionnement se déclare dans des publications signées « Groupe de recherches interdisciplinaires sur l’histoire du littéraire ».

64Au cours de la période, plusieurs jeunes collègues sont venues renforcer l’animation de la recherche collective, et plusieurs chercheurs et chercheuses postdoctorantes ont temporairement rejoint l’équipe (Corinna Onelli en 2016-2018 ; Malena Chinski en 2018-2022 ; Thibault Julian en 2018-2019, en rattachement partagé avec le GEHM ; Jacob Lachat en 2022-2023), mais le Grihl reste en attente d’un recrutement pérenne par l’EHESS, le CNRS ou la Sorbonne nouvelle – d’autant plus qu’il a eu à déplorer le décès inattendu d’un de ses fondateurs, Alain Viala (professeur à Oxford après l’avoir été à la Sorbonne nouvelle), dont la participation était particulièrement précieuse. Le Grihl peut par ailleurs compter sur un réseau international d’associées qui s’est progressivement organisé, et dont la solidité se manifeste par l’accueil régulier de collègues « en visite » année après année (voir sur ce point le dossier « A l’enseigne du Grihl. Quelques parcours en histoire du littéraire », publié en 2017, doi : 10.4000/dossiersgrihl.6769).

65Cécile Soudan, ingénieure de recherche, fédère l’activité numérique et multimédia du groupe. Les Dossiers du Grihl (une revue en ligne qui publie entre un et trois numéros par an) sont un lieu de présentation pré-éditoriale de travaux en cours et d’édition de travaux achevés, ceux du groupe mais pas seulement ; on y trouve également des publications de sources anciennes. La banque d’archives sonores des conférences, ateliers, séminaires du Grihl (le séminaire collectif et ceux des membres de l’équipe qui sont enseignantes à l’EHESS, Christian Jouhaud, Judith Lyon-Caen et Dinah Ribard), riche désormais de plusieurs centaines d’heures d’enregistrements disponibles sur demande, a aussi été enrichie, au cours de la période, par les enregistrements des séminaires donnés en visioconférence. Cette infrastructure a permis de maintenir le lien entre participantes durant la période des confinements. Un lieu spécifique d’expression et de réflexion ouvert aux chercheurs et chercheuses comme aux étudiantes a en outre été proposé pour faire vivre la discussion (le site web Ce que j’aurais dit).

LADEHIS – Laboratoire de démographie et d’histoire sociale

66Membres au 31 décembre 2022 : Simona Cerruti* (DE), Pascal Cristofoli* (IR), Stéphane Baciocchi (IR), Bertrand Dumenieu (IR), Francine Filoche (AI), Stéphane Gomis (PR, en délégation), Julie Gravier (post-doc, ANR), Marcela Iacub (DR), Naveen Kanalu Ramamurthy (MCF).

67Les membres du Laboratoire de Démographie et d’Histoire Sociale (LADEHIS) partagent le projet de réfléchir aux catégories d’analyses élaborées par les sciences sociales ainsi qu’aux catégories utilisées par les différents acteurs des sociétés analysées ; de construire de manière critique des instruments d’intelligibilité de l’espace social et physique ; de conjuguer des travaux expérimentaux, faisant place à la modélisation, à des réflexions méthodologiques sur les conditions de connaissance du passé et sur les modalités de l’enquête. Le LADEHIS est donc un centre aux vocations et spécialités multiples : à la fois lieu d’élaboration et de traitement de données (quantitatives, géographiques, généalogiques et relationnelles), ainsi que centre d’histoire sociale où des méthodes d’analyse relevant de la microsociologie et de la microstoria sont élaborées et mises à l’épreuve. Ces deux volets se nourrissent l’un l’autre, et trouvent dans le séminaire mensuel du centre un lieu de confrontation. Le Laboratoire est dirigé par S. Cerutti et P. Cristofoli depuis 2014 (réélection le 19 juin 2018).

68Les activités de recherche menées au sein du LADEHIS associent les travaux personnels des chercheurs et des ingénieurs et le développement de projets collectifs plus ou moins institutionnalisés ou financés (voir Portfolio et annexes). Elles articulent à divers degrés des séminaires, manifestations scientifiques, et travaux collectifs de publication, de création ou d’exploitation d’outils de recherche et/ou de données. Elles sont bien souvent fondées sur des collaborations interdisciplinaires : les membres du LaDéHiS travaillent avec des historiens, des juristes, des sociologues, des géographes, des anthropologues, des mathématiciens, des informaticiens et des géomaticiens. Les membres du laboratoire participent aussi individuellement aux activités de recherches de membres, collectifs ou manifestations du CRH – Lundis du CRH, journée d’étude Avec Dominique Julia en 2021, ouvrage Contagions, … – et plus généralement de l’EHESS (Journées de rentrées de l’EHESS, colloque L’historien sur le métier : conversations avec Carlo Ginzburg en 2022, …). Ils sont aussi impliqués dans plusieurs instances de l’établissement (Conseil de laboratoire du CRH, Conseil pédagogique de l’EHESS, cellule de veille et d’information sur le harcèlement sexuel à l’EHESS, Comité technique de l’EHESS).

RHISOP – Recherches en histoire sociale du politique

69Membres au 31 décembre 2022 : Christophe Duhamelle* (DE), Isabelle Backouche (DE), Fanny Cosandey (DE), Marie-Elizabeth Ducreux (DR émérite), Elie Haddad (CR), Arno Hadelmann (post-doc), Laurent Joly (DR), Mathieu Marraud (CR).

70Le groupe Recherches en histoire sociale du politique (RHiSoP) a été créé au sein du CRH en 2014, il comprend 7 membres statutaires (3 EHESS, 4 CNRS dont une chercheuse émérite), une chercheuse correspondante et une vingtaine de doctorants. Il présente deux caractéristiques principales : le programme de réflexion scientifique et méthodologique qui en fait l’unité ; son mode de fonctionnement qui propose une interprétation très concrète du collectif de recherche, en symbiose avec les principes fondateurs du CRH. Ces deux caractéristiques déterminent le bilan et le projet du groupe.

71Au même titre que le CRH, le groupe RHiSoP considère que les différences de « spécialités » ne doivent pas entraver le travail commun mais plutôt enrichir la réflexion sur ce qui inscrit la discipline historique, dans sa diversité, au sein des sciences sociales. Ce souci de transversalité prend ses distances envers les irréductibilités postulées entre les « périodes », les aires, les « terrains » de recherche et les thématiques où les historiens tendent à s’enfermer, se condamnant à ne pas voir la trame générale de la société dont ils tirent quelques fils. Ainsi, RHiSoP est un groupe où dialoguent les contemporanéistes et les modernistes, des historiens certes tous de l’Europe, mais pas tous de la France, et des représentants de l’histoire urbaine, politique, religieuse – qui, tous, se reconnaissent dans l’objectif unificateur d’une histoire sociale.

72Certes, « l’histoire sociale » peut vouloir dire beaucoup, et donc pas toujours grand-chose. Toutefois, ce que nous entendons par là a un sens précis qui renvoie à un programme ambitieux : tout acteur, dans ses actes et ses mots, engage plus que lui-même et se livre à un travail sur le social par les catégories, les hiérarchies, les cadres du pensable et de l’impensable qu’il mobilise ; tout acteur social est pris dans des déterminations collectives qui donnent sens à ses actes et à ses mots au-delà de leur simple singularité. L’analyse des agissements des individus, ainsi compris, est une porte ouverte sur des logiques générales de la société étudiée et leurs transformations. La construction du social, dans la pluralité de ses manifestations, reste ainsi l’horizon commun des diverses spécialités présentes au sein du groupe RHiSoP. Toute la difficulté – et ce groupe, bien sûr, n’est ni le premier ni le seul à s’y confronter – réside dans l’articulation entre l’attention portée aux sources, toujours individualisées et situées, et le souci de comprendre les traits généraux de la structure sociale et les mécanismes de son évolution. En ce sens, la volonté de se déprendre des catégories acquises des « spécialités » historiographiques est bien au service d’une meilleure appréhension des catégories des acteurs, non pour se livrer entièrement à elles, mais pour recomposer à travers elles le constant travail d’une structure sociale sur elle-même. La comparaison est donc un outil essentiel qui conduit nécessairement à intégrer les différents niveaux d’analyse, entre local et global, individu et collectif, structure et conjoncture, dans une perspective anthropologique toujours attentive aux dynamiques, c’est-à-dire aux modalités de transformations des structures sociales.

73Pour ce faire – et c’est la seconde caractéristique de RHiSoP – le groupe privilégie l’échange dense et suivi sur la poursuite d’objectifs de court terme. Notre alliance scientifique ne découle pas d’un montage institutionnel d’opportunité ; au contraire, elle repose sur la conviction que le frottement de nos terrains de recherche produit un véritable gain heuristique pour chacun d’entre nous. RHiSoP en cela revendique une conception du travail collectif assumé et libre. Le séminaire de centre qui réunit chaque mois le groupe depuis 2014 est le lieu central de cette discussion où chacun apporte certes ses travaux et ses projets, mais encore plus ses interrogations sur les concepts qu’il utilise, sur le rapport entre le langage des sources et celui des historiens, sur la place à accorder aux évolutions, aux conflits, aux temporalités, aux échelles et aux spatialités. Le fait que l’immense majorité des séances, depuis huit ans, a rassemblé tous les membres du groupe dit assez l’importance qu’ils accordent à ce forum commun.

Profil d’activités liées à la recherche

Activités (Répartir 100 points sur ces 7 items)
Administration et animation de la recherche : pilotage de la recherche (VP, direction d’institut, DAS, par exemple), participation à des instances d’évaluation (CNU, CoNRS, CSS, Hcéres, par exemple), responsabilité de dispositifs Idex ou Isite, direction de projets (ANR, Horizon Europe, ERC, CPER, PIA, France 2030, par exemple), responsabilités éditoriales dans des revues ou collections nationales et internationales.	20
Aide aux politiques publiques et expertise technique : pouvoirs publics aux niveaux européen, national et régional, entreprises, instances internationales comme FAO, OMS, etc.	0
Contribution à l’adossement d’enseignements innovants à la recherche : EUR, SFRI, etc.	0
Dissémination de la recherche : partage de connaissances avec le grand public, médiation scientifique, interface sciences et société.	30
Recherche et encadrement de la recherche	50
Valorisation, transfert, innovation.	0
Autres activités.	0

Environnement de recherche

Prise en compte des recommandations du précédent rapport

74La dernière évaluation de l’unité a eu lieu en 2017. Dans un contexte perturbé par le retour récent au 54 bd Raspail, le comité avait pointé deux faiblesses dans le dispositif du CRH : l’encadrement des doctorantes et les échanges entre groupes. L’organisation du laboratoire a depuis connu des évolutions substantiellement positives dans un contexte contraint par la pandémie et les politiques des tutelles.

75Les doctorantes sont en premier lieu socialisées au sein des groupes de l’unité : auprès de leur directeur ou de leur directrice de thèse et dans les séminaires collectifs animés par les membres du groupe, autour des questions et les choix de méthode qui ont suscité l’intérêt de ces jeunes chercheurs et chercheuses et les ont amenées à venir faire leur thèse au CRH. La majorité (les 2/3 environ) des doctorantes du centre, en effet, n’ont pas réalisé leur master sous la direction d’une enseignante ou d’un ou une chercheuse appartenant au laboratoire, ni même à l’EHESS : beaucoup d’entre eux et elles sont arrivées en doctorat, pour y développer une problématique spécifique dans le cadre d’une équipe reconnue. Celles et ceux qui ont fait leur master à l’EHESS ont généralement fréquenté les séminaires du groupe dont leur tuteur/rice relève, et s’y sont souvent intégrées en cours de route. Depuis 2017, le CRH a mis en place de nouvelles possibilités d’intégration des doctorantes à l’échelle de l’unité, selon deux principes : ne pas nuire aux pratiques efficaces déjà existantes et mobiliser les collègues sur cet objectif. C’est ainsi à l’initiative des représentantes des doctorantes et de collègues qui n’étaient pas leurs directeurs ou leurs directrices, qu’a été mise en place la journée doctorale annuelle. Une fois par an, les doctorantes du CRH présentent leurs travaux à leurs camarades et à des chercheurs et chercheuses statutaires de l’unité qui acceptent d’en accompagner la confrontation à d’autres perspectives de recherche également présentes au centre. Cette nouveauté a été prolongée en 2022 par la création des Lundis doctoraux : chaque mois, les doctorantes sont invitées à une séance de discussion avec un ou une collègue sous la forme d’un atelier de lecture d’un article permettant d’évoquer un parcours de recherche. Le principe de ce Lundi est de rendre plus concret le rôle de la lecture ou de l’écriture dans un itinéraire scientifique et professionnel. Sur un plan plus pratique, la salle des doctorantes accessible toute la journée et munie de quatre postes fixes – en plus des postes de travail rendus disponibles dans les locaux des différentes groupes – créée lors du retour au 54 bd Raspail a connu une fréquentation de plus en plus importante. Enfin, un livret a été rédigé pour faciliter l’accueil des doctorantes dans leur centre de recherche.

76Entre 2017 et 2022, la direction du CRH a organisé plusieurs événements scientifiques à l’intention de toutes les composantes du laboratoire afin de renforcer des dynamiques collectives inter-équipes souvent peu visibles – les invitations aux séminaires les unes des autres, très courantes et très caractéristiques de l’environnement EHESS, laissent peu de traces, si elles ont un impact direct sur la recherche de chacune. Pour accompagner et élargir ces habitudes de discussion, les thématiques des « forums » organisés à l’échelle du centre ont été partagées en amont de l’événement, et des projets éditoriaux communs ont vu le jour. Le volume De la contagion est le résultat de cette volonté de partager des objets de recherches et de confronter approches et regards. Publié aux éditions Vendémiaire, il a rapidement été traduit en anglais aux MIT Press. La revue électronique du centre, l’Atelier du CRH, a accueilli plusieurs numéros de réflexion collective, notamment à partir de la manière dont le travail d’un collègue a pu nourrir plusieurs projets intellectuels au CRH et au-delà du CRH : les numéros « bis » autour d’Alain Dewerpe (dirigé par Jacques Revel), de Daniel Fabre (dirigé par Roger Chartier et Christian Jouhaud), ou de Gérard Delille (dirigé par Elie Haddad) ne sont pas de simples hommages. Dans la même logique, la direction a œuvré à créer des espaces de réflexion commune régulière. Le collectif « Sources et données de la recherche », dont les réunions, qui ont lieu tous les deux mois, sont prolongées depuis peu par un séminaire de recherche mensuel, permet aux collègues issues de différents groupes de présenter leurs recherches sous leurs aspects les plus concrets et contribue à faire émerger des pratiques communes. Il renforce également les contacts entre ITA/BIATSS et chercheurs et chercheuses.

77La direction s’est attachée à consolider les parcours des ITA/BIATSS au sein de l’unité, et s’est efforcée d’obtenir titularisations et promotions. La première partie du quinquennat, dans le contexte de la pandémie, a en outre été marquée par une très forte rotation des membres de l’équipe secrétariat-gestion-communication, notamment en raison des contrats supports sur lesquels ils étaient accueillis. La direction est parvenue au fur et à mesure à stabiliser l’équipe de gestion-secrétariat, qui travaille désormais dans de bonnes conditions : deux gestionnaires titulaires, Gilles Aïssi (EHESS) et Irina Andrianarimanga (CNRS), ainsi qu’une secrétaire générale adjointe également titulaire, Caroline Long-Baros (EHESS), ont rejoint le secrétaire général Joao Morais (EHESS). L’arrivée au pôle communication d’Hugo Chieze, recruté par l’EHESS comme non-titulaire mais dont le CRH espère vivement la titularisation, a permis de répartir l’importante activité de ce pôle entre deux personnes, Nadja Vuckovic (EHESS) et Hugo Chieze, qui se partagent les groupes et les supports. Le pôle éditorial, en charge de plusieurs revues, a également été renforcé avec l’arrivée récente d’Alice Gioux-Azzarelli sur détachement de l’Éducation nationale, en soutien d’Alexia Chatirichvili (CNRS), éditrice tout à la fois de Genèses et d’Histoire & Mesure. Les ingénieures d’études et de recherche spécialisées dans l’analyse de sources et de données, la géomatique ou la documentation qui fréquentent et/ou animent les réunions du collectif « Sources et données de la recherche » et les séminaires du lundi (Stéphane Baciocchi, ingénieur de recherche EHESS, Patricia Bleton, ingénieure d’études EHESS, Carmen Brando, ingénieure de recherche EHESS, Diane Carron, ingénieure d’études EHESS, Pascal Cristofoli et Bertrand Duménieu, tous deux ingénieurs de recherche EHESS, Francine Filoche, technicienne EHESS en charge notamment des questions de science ouverte, Jean-Damien Généro, ingénieur d’études CNRS, Cécile Soudan, ingénieure de recherche CNRS, Nicolas Veysset, PRAG EHESS, Mickaël Wilmart, ingénieur d’études EHESS), voient leur apport à l’histoire qui se fait au CRH et les formes nouvelles de cet apport mieux reconnus en dehors des groupes où s’effectue l’essentiel ou une part plus ou moins significative de leur activité d’appui à la recherche (et de recherche), en fonction de leur spécialisation. Deux exemples dans ce sens : Patricia Bleton a été chargée de la conception et de l’accessibilité de la bibliothèque d’articles fondamentaux ou expérimentaux proposée aux participantes des Lundis doctoraux ; et l’équipe d’animation du séminaire « Enjeux & pratiques du numérique dans la recherche en histoire » (les « Lundis numériques ») est composée de Pascal Cristofoli, Bertrand Duménieu, Jean-Damien Généro (récemment arrivé au CRH sur une fonction d’appui à la recherche principalement à l’échelle de l’unité), Raphaël Morera et Nicolas Veysset, qui est chargé des archives du centre et est également co-responsable de deux séminaires sur la pratiques des archives destinés aux étudiantes de Master. La reprise de la collection « Paroisses et communes », qui comporte désormais un volet numérique en partenariat avec l’infrastructure de recherche PROGEDO, grâce à un accompagnement efficace de l’équipe de communication lors de la sortie récente d’un volume imposant, a permis de faire de la rénovation de cette enquête, sous la responsabilité scientifique de Fabrice Boudjaaba (DR CNRS) et éditoriale de Diane Carron, un événement du CRH et une occasion de faire retour sur l’histoire y compris professionnelle des grandes enquêtes.