Autoévaluation de l’unité

Domaine 1. Profil, ressources et organisation de l’unité

Référence 1. L’unité s’est assigné des objectifs scientifiques pertinents.

1Le Centre de recherches historiques s’efforce de tirer profit des politiques scientifiques conduites par ses deux tutelles : l’EHESS et le CNRS, et d’y insérer au mieux les pratiques de l’histoire qui sont les siennes.

2L’EHESS organise sa dynamique de recherche autour des directions d’études et des maîtrises de conférences définies comme entièrement libres de développer le projet de recherche et d’enseignement sur lequel leurs titulaires ont été élues dans la direction qu’ils ou elles estiment pertinente. L’EHESS met en valeur la singularité des démarches personnelles et la prise de risques intellectuels, notamment en reconnaissant des « directions d’études » indépendantes des unités de recherche. Elle offre un environnement de travail propice à l’expérimentation et au développement de nouveaux paradigmes en sciences sociales. Bien qu’ainsi organisée autour de la liberté des chercheurs et des chercheuses, l’EHESS n’encourage pas moins les rencontres, les coopérations et le travail collectif, particulièrement dans une perspective interdisciplinaire. Trois exemples qui concernent le CRH peuvent être mentionnés :

- l’EHESS, tout comme le CNRS, est partie prenante de l’organisation et du fonctionnement de l’Institut Convergence Migrations (2e Programme des Investissements d’avenir). L’IC Migrations fédère des efforts de recherche jusque-là dispersés, en mobilisant sur une question-clef environ 600 chercheurs et chercheuses de plusieurs institutions pour croiser les disciplines et bâtir une formation originale. L’Institut Convergences Migrations est le seul institut de ce type qui associe sciences sociales, sciences humaines et sciences de la santé. Le CRH y participe activement par le biais de trois de ses groupes : le GEI, EJ et ESOPP. Déplacements, exils et migrations d’un côté, connaissance et gestion des populations de l’autre sont en effet des thématiques très présentes dans les recherches de nos membres, à l’échelle de l’Europe et du monde.

- l’EHESS a porté la création des Labex TEPSIS et HASTEC, en lien avec des partenaires essentiellement parisiens. Le Labex TEPSIS travaille au renouvellement de la compréhension des processus de politisation. Ses résultats, et les interventions de ses membres, sont régulièrement publiés via la revue en ligne Politika. Le Labex HASTEC est quant à lui consacré à l’étude des croyances et de leurs savoirs. Le CRH est fortement représenté au sein de ces deux Labex qui, en retour, contribuent substantiellement à l’activité du laboratoire (contrats doctoraux et post-doctoraux, aides importantes à la mobilité et à l’édition).

au cours du contrat 2017-2022, l’EHESS a entamé une intense réflexion doublée d’une politique volontariste en matière de numérique. La création de l’entrepôt de données DIDOMENA et le développement de la Plateforme géomatique, récemment renommée « Plateforme géomatique et humanités numériques » (https://psigehess.hypotheses.org), en sont les réalisations les plus emblématiques. Le CRH a pleinement soutenu ces initiatives en y engageant des moyens humains substantiels (un mi-temps d’une ingénieure de recherche, Carmen Brando, sur la plateforme géomatique). L’unité en a, en retour, tiré les plus grands bénéfices, notamment par une clarification nécessaire de ses pratiques et de sa propre stratégie numérique. La création du collectif « Source et données de la recherche », au sein de l’unité, a aidé à ce travail.

3L’INSHS promeut quant à lui des thématiques et des pratiques historiques bien identifiées. L’histoire environnementale compte depuis plusieurs années parmi ses priorités et le CRH participe pleinement de cette dynamique : le GRHEN est composé de 9 membres dont 7 chercheurs CNRS, parmi lesquels 2 sont arrivés depuis 2017. Les autres arrivées qui ont eu lieu depuis 2017 (par recrutement ou par mutation) ont permis de stabiliser les recherches dans des domaines importants pour l’unité, notamment les études ibériques (Antoine Roullet), les études médiévales (Vincent Debiais et Benoît Grévin) et les études juives (Yann Scioldo-Zürcher Levi, également membre d’ESOPP, et Davide Mano).

4Chaque année, le CRH bénéficie de l’arrivée de chercheurs/chercheuses en délégation : entre 1 et 3 par an, 3 en 2022-2023, dont un – Arnaud Page – est un spécialiste d’histoire environnementale, ce qui était également le cas, en 2019-2020, de Charles-François Mathis et en 2020-2021 de Jean Bérard ; 8 en tout entre 2017 et 2022 (Mireille Touzery et Jeanne Moisand ont été accueillies en 2018-2019 et Arnaud Orain en 2021-2022).

5Par ses initiatives, le CRH a répondu à l’appel de l’INSHS sur la science ouverte : nous avons travaillé au rapprochement avec les TGIR, notamment PROGEDO et HUMANUM, afin de valoriser davantage nos travaux.

6Le CRH est également dynamique au sein des thématiques fortement soutenues par l’INSHS via les GDRI. Au cours du contrat qui s’achève, Laurent Herment (GREHCO) a dirigé le GDRI AAA (Agriculture, Approvisionnement, Alimentation) et participé activement à deux autres.

7Le CRH tire profit de cet environnement de recherche et soutient les initiatives de ses membres dans la conduite d’une recherche libre, exigeante et originale.

8La dotation récurrente du CRH permet de financer des activités scientifiques nombreuses et productives. Le CRH organise neuf colloques par an, toujours en lien avec d’autres partenaires. Nous appuyons ainsi les dynamiques collectives émergentes et les portons, parfois jusqu’à leur aboutissement.

9La majeure partie des membres du CRH pratique activement une forme de slow science : des missions sont couplées à des invitations à participer à une manifestation scientifique, les séjours longs privilégiés. L’exploitation intensive des sources disponibles à partir de la France permet de limiter les frais et, de ce fait même, d’offrir aux directions successives la possibilité de ne pas hésiter à financer les missions de terrain demandées par les collègues. De même, au cours du mandat, nous avons accru notre soutien aux doctorantes.

10La stratégie scientifique du CRH consiste tout d’abord à favoriser le travail collectif à l’intérieur des groupes qui le constituent et entre eux. Les groupes du CRH, en effet, ont pour raison d’être – et de se transformer – la définition et l’exploration d’un projet intellectuel commun : l’analyse sociale des fonctionnements politiques, l’auto-compréhension de la modernité, l’approche environnementale du changement historique, les études juives… Chaque équipe est de ce fait organisée autour d’un séminaire où ce projet est mis en pratique (quelques exemples : « Constructions sociales des catégories politiques », le séminaire du groupe RHiSoP ; « Matérialités dans les mondes ibériques : cultures, pratiques, circulations (xvi^e-xix^e siècles) », le séminaire de Natalia Muchnik, Antoine Roullet et Jean-Paul Zuniga, les membres du GEI ; « Histoire intellectuelle et sociale du Moyen Âge », le séminaire d’AHLOMA pour l’année 2022-2023, animé par Vincent Debiais, Béatrice Delaurenti et Pierre Monnet ; « Écritures du passé. Littérature et histoire : méthodes, théories, terrains », le séminaire commun du GRIHL). Ces projets très distincts peuvent cependant se rencontrer sur un objet, un point de méthode, des principes (le recours à la formalisation, l’approche micro, la pratique de l’analyse de réseau …), et ils peuvent être aussi disputés. Il existe des séminaires inter-groupes (deux exemples : sur la période 2021-2023, le séminaire « Produire la différenciation sociale : travail, savoirs et appartenances dans les villes d’Ancien Régime, Europe-Amériques », animé par Mathieu Marraud, du RHiSoP, et Jean-Paul Zuniga, du GEI ; en 2021-2022, le séminaire « Corps et genre au Moyen Âge et à l’époque moderne », animé par Sylvie Steinberg, du groupe Histoire du genre, et Charles de Miramon, alors à AHLOMA – Charles de Miramon a depuis quitté le CRH). Des approches affrontées des questions démographiques sont développées au LADEHIS et à ESOPP ; mais ce qui a longtemps déterminé la séparation de ces deux groupes peut aujourd’hui prendre la forme d’un débat interne au LADEHIS. Un doctorant du GEI, sous la direction de Jean-Paul Zuniga, développe en ce moment une approche environnementale de l’économie de l’Amérique coloniale sans être au GRHEN, mais en pouvant éprouver ses propositions auprès des chercheurs du GRHEN ; et un doctorant du GEHM, sous la direction d’Antoine Lilti, construit le chat domestique en objet d’histoire en affrontant la question du caractère littéraire de nombre de sources sur la présence sociale de cet animal, sans être au GRIHL.

11Le rôle de la direction est de favoriser toutes ces initiatives, et de proposer des occasions de discussion plus générale, afin que les projets des groupes continuent à être au CRH les éléments d’une pratique partagée de l’histoire :

- les forums du CRH, interrompus par la pandémie mais généralement annuels, rassemblent sur un ou deux jours les membres du laboratoire pour discuter de leurs recherches autour d’un questionnement méthodologique ou théorique souple (deux exemples : « Qui est in, qui est out ? Tradition et histoire » en juin 2019 ; « Ça ne coule pas (toujours) de source. L’intangible en histoire » à l’automne 2021). Ces forums sont des rencontres très suivies et très vivantes ;

- un livre, De la contagion, dirigé par Thomas Le Roux et Béatrice Delaurenti, a joué le rôle d’un forum écrit pendant que les collègues étaient éloignées les unes des autres ;

- les séminaires organisés les lundis (1^er, 2^e et 3^e du mois) permettent des discussions régulières autour de questions plus spécifiques : lors des Lundis du CRH, autour des publications récentes des membres du Centre ; dans le cadre des Lundis doctoraux, autour de la discussion d’articles importants pour leurs auteurs/trices ; les jours où ont lieu les Lundis numériques, autour des enjeux de la numérisation des sources, des données et des publications de l’historienne ;

- un lieu de discussion transgroupe, le collectif « Sources et données de la recherche », a été mis en place pour partager la transformation de questions techniques en questions scientifiques (et réciproquement).

12Pour mener à bien cette politique, le CRH s’appuie sur le dynamisme de son conseil de laboratoire. Le conseil de laboratoire de l’unité est non seulement représentatif des différents grades et statuts de ses membres, mais aussi de ses différents groupes. Puisqu’il est composé de vingt personnes, il rassemble donc toutes les six semaines environ 25 % des membres statutaires du CRH. La direction peut, selon les circonstances, inviter des collègues afin d’aborder des points scientifiques spécifiques ; statutaire, le conseil est aussi dans notre laboratoire un lieu d’élaboration collective de choix de recherche. Le collectif « Sources et données de la recherche » joue un rôle comparable sur les questions numériques. Le CRH a de la sorte institutionnalisé des espaces de discussions et de circulations des idées et des pratiques en son sein ; les délibérations et décisions du CL et du collectif « Sources et données de la recherche » font l’objet de comptes rendus détaillés (grâce à respectivement Caroline Long-Baros et Jean-Damien Généro) qui sont très lus, et donnent souvent lieu à de nouvelles discussions.

13L’unité soutient également les chercheurs et chercheuses, EC et ingénieures qui lancent des enquêtes ou répondent aux appels à projets financés, notamment par l’ANR, pour développer des thématiques de recherche émergentes ou plus ponctuelles. Pour cela, l’unité peut en premier lieu mobiliser ses tutelles, notamment l’EHESS qui met à disposition des unités l’expertise d’une équipe dédiée à cette question et attribue des financements préparatoires. De même, la direction informe régulièrement les membres du laboratoire sur les dispositifs d’amorce offerts par les tutelles. La conduite des projets financés au CRH est facilitée par la présence d’une équipe d’ingénieures de recherche ou d’études d’expérience et d’excellence.

14Le centre ne soutient pas que les projets nouveaux. Précisément au contraire, il donne sens au lancement d’enquêtes nouvelles en faisant en sorte que les projets au long cours soient poursuivis, voire quelquefois repris, et menés à bien en son sein. C’est notamment le cas d’une enquête centrée sur la collecte de données à caractère démographique. Dans une optique de science ouverte, nous nous efforçons en outre de mettre ces données à dispositions sur diverses plateformes, ou directement sur le site du CRH.

15Le soutien aux doctorantes constitue le troisième pilier de la stratégie scientifique du CRH. Chaque année, l’unité consacre une part substantielle de son budget à l’appui aux recherches doctorales et dispose à cette fin d’une commission dédiée issue du conseil de laboratoire. Celle-ci se réunit trois fois par an (bientôt quatre) et statue sur les demandes de missions des doctorantes et jeunes docteures. Le grand nombre de doctorantes de l’unité et la diversité de leurs statuts rend d’évidence difficile la constitution d’un collectif solide et la participation des doctorantes au fonctionnement du laboratoire, c’est pourquoi l’unité considère ces objectifs comme prioritaires. Nous agissons tout d’abord de manière concrète en mettant à disposition des doctorantes un espace et des postes de travail aux heures ouvrables, en plus des espaces qui leur sont ouverts dans les bureaux occupés par les groupes. Lorsqu’ils et elles ne sont pas aux archives, certaines d’entre eux peuvent venir s’installer pour travailler seul ou organiser des réunions. Nous œuvrons aussi à la visibilité des recherches doctorales. Les séminaires et journées d’études organisées par des doctorantes du CRH sont annoncées par l’équipe de communication du laboratoire. À l’initiative de directrices et directeurs d’études, le CRH organise depuis deux ans une journée des doctorantes au cours de laquelle ils/elles présentent leurs recherches et les offrent à la discussion des collègues. Pour prolonger cette dynamique, la direction de l’unité a récemment mis en place les Lundis doctoraux : une fois par mois, une collègue propose à la discussion des doctorantes un ou deux articles qui l’ont marquée dans son parcours, ou qu’il ou elle a écrits. Il s’agit d’un exercice d’empathie et de partage visant à rapprocher les doctorantes des chercheurs/ses statutaires à travers l’évocation des parcours intellectuels.

16Les publications et résultats du CRH bénéficient d’une exposition et d’une valorisation multiformes et originales qui font partie de la stratégie du centre.

17La valorisation des recherches conduites au CRH emprunte très majoritairement la voie des publications (plus de 400 par an en moyenne, rassemblées depuis 2017 dans une bibliographie annuelle du centre, prise en charge par Francine Filoche, Jean-Damien Généro, Valérie Gratsac-Legendre et Cécile Soudan, qui travaillent également à une bibliographie rétrospective complète), mais les supports sont variés et touchent des publics très différents les uns des autres. À l’échelle du laboratoire, la publication du volume De la contagion, très rapidement traduit en anglais et publié par une maison d’édition américaine, illustre également à sa manière ce souci constant d’aller vers la société.

18Par ailleurs, les membres du CRH sont très régulièrement invités à s’exprimer dans des médias d’importance afin d’y évoquer leurs travaux et de faire contribuer leurs résultats au débat public.

19Le CRH conduit enfin une politique tournée vers la publication numérique. Il dispose d’une revue en ligne, L’Atelier du CRH, qui s’efforce de publier non seulement les travaux des doctorantes mais aussi des premiers résultats ou des programmes exploratoires. Nous considérons cependant que la publication numérique ne doit pas se substituer à la publication papier, mais doit surtout proposer des contenus spécifiques, accessibles de manière pérenne. Cela implique un travail poussé de soutien aux pratiques FAIR.

20Soucieux de proposer des modalités nouvelles de présence de la recherche historique hors du monde académique, le CRH a pris des risques substantiels en lançant l’opération Poulaille : en 2022, la direction du laboratoire a engagé une action scientifique en partenariat avec la Ville de Cachan et le Collectif Maison Raspail, une association d’habitants dont le but est de promouvoir l’histoire et le patrimoine attachés à la maison Raspail, partiellement classée Monument Historique. Cette maison a été le lieu d’habitation entre 1862 et 1899 de François-Vincent Raspail et de Benjamin Raspail, deux figures majeures de l’histoire politique et intellectuelle française. Elle est depuis cette date une propriété publique (aujourd’hui de la Ville de Cachan). Par ailleurs, la maison Raspail accueille le fonds d’archives et de documentation « Henry Poulaille », du nom de son donataire. Henry Poulaille a été le chef de file de la littérature prolétarienne durant l’entre-deux-guerres, et son rôle a été considérable dans la diffusion et la reconnaissance de la culture populaire en France. Son fonds d’archives et de documentation sur celle-ci est exceptionnel. La direction du CRH a décidé de s’impliquer dans les projets d’inventaire, de valorisation et d’animation scientifique du lieu, et en a confié la tâche opérationnelle à Thomas Le Roux, chercheur du laboratoire, qui en avait soumis l’idée. Le GRIHL est le groupe de référence de ce projet ; il a organisé à l’hôtel de ville de Cachan une journée d’étude particulièrement réussie (une centaine d’auditeurs et d’auditrices) sur le fonds Poulaille en décembre 2022. Le CRH a également été porteur de l’exposition « Raspail, un rebelle dans l’histoire » (automne 2022, Cachan). Le support du laboratoire a permis de mettre en œuvre l’inventaire du fonds d’archives, qui devrait arriver à son terme en 2023, avec de nouvelles journées d’étude en perspectives. L’action du CRH a donc permis de sauver un fonds d’archives exceptionnel et méconnu, et de contribuer à l’avenir d’un lieu chargé d’histoire, pour lequel de nombreuses actions de moyen et long terme devront être réalisées. Cette action d’histoire impliquée permet en outre d’ouvrir les savoirs universitaires à un public plus large, et de donner des objectifs scientifiques à la vulgarisation et à la médiation culturelle.

21Les travaux produits au sein du CRH n’ont pas vocation à avoir un impact économique facilement mesurable : ce ne sont pas des produits et nous ne mettons pas de brevets à disposition d’industriels. Cependant, la recherche pratiquée au CRH, dans le cadre des sciences sociales, se veut immergée dans le présent. Comme toutes les unités de recherche, nous contribuons au renouvellement des savoirs historiques et ce faisant à la vie de la société. L’impact économique de cette fonction est substantiel, mais les économistes et statisticiens n’ont pas encore entrepris une quantification suffisamment précise et fiable pour que nous puissions sereinement la relayer dans ce rapport.

- Les travaux du GRHEN, de RHISOP, du LADEHIS ou du groupe Genre sont directement reliés à des questions sociétales évidentes.

- La pratique d’une histoire géographiquement décloisonnée au GEHM, à ESOPP et au GEI est aussi une réponse aux enjeux contemporains de la mondialisation, une manière de prendre la mesure des évolutions différentes, voire divergentes, au sein d’un monde dont les interconnections évoluent rapidement.

Référence 2. L’unité dispose de ressources adaptées à son profil d’activités et à son environnement de recherche et les mobilise. (Extrait)

22La répartition des dépenses montre l’impact de la pandémie sur l’activité de l’unité. Le volume des dépenses, à part l’informatique, a fortement chuté en 2020 et s’est maintenu à niveau contenu en 2021. La reprise de 2022 est particulièrement forte dans deux domaines, l’informatique et l’aide aux doctorantes. Cette évolution procède du choix de la direction en faveur des conditions de travail et de la sécurisation des données d’une part, et en faveur des doctorantes d’autre part. De même, les missions pour terrain ont, en proportion, davantage repris que les missions pour colloques : cela reflète à nouveau les orientations de la direction qui souhaite promouvoir les enquêtes de terrain. Enfin, l’effondrement des dépenses d’acquisition d’ouvrage procède de l’ouverture du GED et de la disparition des bibliothèques du laboratoire.

23Le CRH est aussi une unité performante dans la recherche de ressources propres, notamment au vu de ses thématiques de recherche. La part de la dotation des tutelles, très fluctuante, représente en moyenne 42 % du budget total, mais cette moyenne est fortement perturbée par les années 2020 et 2021 au cours desquelles la part de la dotation est montée à 55 % et 66 %. Cela s’explique par un plus faible taux de succès aux appels à projet au cours de l’année 2017-2018, puis par le ralentissement de l’activité liée à la crise du COVID. En revanche la part des ressources propres est fortement remontée en 2022, avec un taux de 74 %, notamment consécutif au financement par l’ANR du projet TOP URBI porté par Jean-Paul Zuniga.

24Au cours des cinq années, l’unité a bénéficié de 10 projets de recherches soutenus par l’ANR, mais aussi d’autres sources de financement (LABEX, DIM notamment), qui lui permettent de se prévaloir de ressources propres tout à fait substantielles.

25Les ressources propres proviennent à 37 % de l’ANR, à 6% des fonds européens et à 12.5% des projets européens. Cela témoigne d’un bon taux de réussite aux appels des agences de financements, surtout de l’ANR. 35.5% des ressources propres proviennent de 7 financeurs différents : cette diversité montre la capacité du CRH à obtenir des financements pour des projets ou des opérations de plus petite taille grâce à une bonne insertion dans son environnement institutionnel, notamment les Labex et les projets PSL. Il convient enfin de distinguer les prestations et les subventions exceptionnelles. L’organisation du colloque de l’EURHO a demandé un très fort investissement de la part du CRH qui en a assuré la trésorerie. Enfin, la subvention exceptionnelle correspond à un important reliquat dû par le CNRS et versé à l’occasion du changement de délégation.

26Les ressources propres sont enfin très largement dépensées en masse salariale : 63% de ces fonds servent à recruter des post-doctorantes ou des ingénieures de recherche. Ce montant équivaut à 3% de la masse salariale globale de l’unité et représente quatre recrutements par an, soit un appui conséquent au développement des projets du laboratoire, qui joue également par ce biais un rôle important dans la professionnalisation de jeunes chercheuses et chercheurs. Le reste des dépenses couvre des investissements (achat de matériel notamment) et de fonctionnement (missions de terrain et organisation d’événements).

27Le CRH ne procède pas à l’achat d’équipements coûteux dont l’usage serait susceptible d’être mis en commun. Les fonds servent plutôt à financer des actions collectives qui, par principe, ont vocation à faire émerger des thématiques nouvelles ; c’est ainsi notamment que la dotation exceptionnelle allouée par le CNRS a été dépensée. L’organisation de colloques et l’animation de réseaux sont constamment soutenues. Au titre de l’animation des réseaux scientifiques, notamment, le CRH finance les invitations de collègues d’établissements français à venir participer aux séminaires de ses membres, et une partie du séjour (en complément des financements EHESS dédiés) des collègues venus de l’étranger, qui peuvent être amenés à parler dans les séminaires de plusieurs groupes. L’aide à la publication et à la traduction (autour de 15 000 euros annuellement, avec une baisse en 2022), est accordée par une commission issue du conseil de laboratoire qui prend notamment en considération le caractère collectif des publications soutenues.

28Les moyens humains sont mis au service de l’ensemble du laboratoire. L’arrivée de Jean-Damien Généro a ainsi permis de mettre en œuvre la structuration d’un collectif qui organise l’engagement des ingénieures du CRH dans la conception aussi bien que la conduite des enquêtes du laboratoire et dans l’exploitation de leurs résultats. L’Atelier du CRH, la bibliographie annuelle du centre, l’encadrement des stagiaires, la réflexion sur la gestion des données au CRH mobilisent des collègues ITA/BIATSS qui sont par ailleurs affectés dans des groupes aussi bien que des collègues qui ne le sont pas. L’opération Maison Raspail/Fonds Poulaille à Cachan, démarche d’histoire participative, a été financée sur une partie de la fin de l’enveloppe exceptionnelle : deux chargées d’archives (niveau doctorat et niveau master) ont été recrutées, et ont bénéficié de l’aide de la documentaliste du laboratoire.

29Entre 2017 et 2022, le CRH a œuvré à se rassembler 54 bd Raspail tout en maintenant son implantation à l’INHA, rue des Petits-Champs. En 2017, les équipes du CRH étaient répartis sur quatre sites : avenue de France, 96 et 105 bd Raspail et rue des Petits-Champs. La perspective de l’ouverture du Campus Condorcet conjuguée au retour d’une partie de l’EHESS au 54 bd Raspail a été l’occasion de repenser l’implantation du CRH. Trop grosse pour être d’emblée déplacée au Campus Condorcet, l’unité a pu poster l’essentiel de ses équipes au 54 bd Raspail en y installant non seulement celles qui étaient présentes avenue de France mais aussi celles dont les bureaux se trouvaient 96 et 105 bd Raspail. Seule une partie de l’équipe AHLOMA, installée à l’INHA, reste logée dans un autre bâtiment, ce qui s’explique par l’une de ses spécialisations en histoire des images. Le CRH bénéficie désormais d’une implantation optimale et d’une cohésion qui profite à son dynamisme scientifique en facilitant échanges et rencontres. Il faut malgré tout regretter un éloignement du campus Condorcet où le CRH ne dispose malheureusement d’aucun point d’attache pour l’instant.

30L’ouverture du Grand équipement documentaire du Campus a tout à la fois mobilisé et infléchi la politique documentaire du CRH. Entre 2017 et 2021, la documentation du CRH, réparti en 4 bibliothèques de groupes (bibliothèques du GAHOM, du GAM, du GEI et du Ladéhis – ex-LDH), la bibliothèque patrimoniale du CRH et un pôle archives – soit au total environ 1 800 mètres linéaires de documentation, a été ré-inventoriée et classée afin d’être versée au GED.

31En 2017, l’équipe dédiée du CRH (Patricia Bleton, Francine Filoche et Nicolas Veysset) a préparé les fonds tout en assurant la réinstallation provisoire des bibliothèques Boulevard Raspail. Le déménagement vers le bd Raspail a suscité une intense collecte, dans une période courte, de livres et d’archives. La réunion des fonds documentaires du CRH en un seul lieu a aussi permis l’accélération du classement des archives en 2018 et 2019. Quelques grandes opérations marquent par ailleurs la période : l’achèvement du traitement des fonds du Laboratoire de cartographie en collaboration avec les Archives Nationales et la collecte des archives de l’enquête « TRA / 1000 familles » dans le cadre de l’INSHS. Le CRH collabore en outre à la politique documentaire de l’École et à la réorganisation notamment de son service d’archives. En 2018, Francine Filoche a soumis un dossier en réponse à l’appel à participation de la cartographie des fonds d’excellence du MESRI, dans le cadre du Groupement d’intérêt scientifique Collex-Persée, ce qui a permis l’attribution pour 5 ans (2018-2022) reconductibles du label Collex (« collection d’excellence ») à la Bibliothèque de LaDéHis. Pour en savoir plus : https://www.ehess.fr/​fr/​communiqu%C3%A9/​attribution-label-collex-trois-biblioth%C3%A8ques-lehess et https://www.collexpersee.eu/​acteur/​bibliotheque-du-laboratoire-de-demographie-et-dhistoire-sociale-ladehis-crh-umr-8568/​.

32Les deux années suivantes (2020 et 2021), ont été doublement particulières eu égard à la présence du COVID-19 (le collectif Documentation était d’astreinte durant le deuxième confinement) et à l’horizon du déménagement des fonds vers Condorcet – déménagement dont la date a reculé à plusieurs reprises. Les incertitudes en même temps que l’accélération du calendrier ont eu pour effet de réduire la politique documentaire à la seule préparation du déménagement. Le travail (tri et préparation physique des bibliothèques, inventaire des fonds d’archives) est achevé à l’hiver 2021, le déménagement a lieu en avril. Au total, 12 000 ouvrages (représentant 300 mètres linéaires), et 39 fonds d’archives, représentant quant à eux près de 500 m.l., sont versés par le CRH dans le pot commun du GED/Humathèque.

33Après 2021, l’ouverture du GED/Humathèque a débouché sur une redéfinition de notre politique documentaire. Dans la continuité du déménagement de 2021, une partie du travail a consisté en premier lieu à répondre aux besoins et aux exigences réciproques du CRH et du GED (orientation des lecteurs et des chercheurs d’un côté, aide et appui au reclassement des fonds, d’un autre). Dans ce cadre, une tâche spécifique tient une place importante : la rédaction définitive des inventaires d’archives versées au GED, qui, elle-même, s’inscrit dans la politique à long terme de publication des fonds qui est celle du GED/Humathèque.

34À l’intérieur du CRH, la politique documentaire a pris plusieurs directions : aides ponctuelles apportée aux membres du Centre en appui à la recherche, aide sur des questions liées aux dons ou versements de bibliothèques et d’archives personnelles, mais aussi gestion d’importants reliquats de la documentation du Centre (notamment des collections de périodiques) qui, n’intéressant pas le GED, n’ont pas déménagé et sont restés au CRH.

35Un travail d’enquête rétrospective sur l’histoire du Centre, de ses bibliothèques et de ses archives a été repris et doit aboutir à la rédaction d’un guide des sources du CRH.

36Enfin, le Centre participe depuis l’été 2022 à un important travail concernant le classement de la documentation d’Henry Poulaille (bibliothèque et archives) dans le cadre d’un partenariat entre le CRH et la ville de Cachan.

37Au-delà de la redéfinition de la politique documentaire du CRH, reste la question de l’articulation entre le CRH et sa documentation déposée au GED, marquée par la distance physique (le CRH demeure boulevard Raspail, le GED/Humathèque est à Aubervilliers), les difficultés matérielles du GED à prendre un rythme de croisière, les logiques de travail propres aux « grands équipements ». L’articulation fine entre le CRH et sa documentation a, de ce point de vue-là, cessé et n’est pas, à ce jour, remplacée.

Référence 3. Les pratiques de l’unité sont conformes aux règles et aux directives définies par ses tutelles en matière de gestion des ressources humaines, de sécurité, d’environnement, de protocoles éthiques et de protection des données ainsi que du patrimoine scientifique.

38La politique de ressources humaines du CRH est très fortement déterminée par les décisions de ses tutelles. Deux piliers peuvent être distinguées : le premier concerne les ITA/BIATSS et le second les chercheurs et chercheuses et enseignantes-chercheurs/chercheuses.

39Le laboratoire a en premier lieu œuvré à la consolidation de ses pôles gestion et communication mais aussi d’édition. Entre 2017 et 2019, l’équipe de gestion a subi un important turn-over et a dû faire face à des difficultés dans le suivi des demandes de la part des chercheurs. Face à ces difficultés, l’unité a repensé l’organisation du travail. En offrant un contexte de travail plus clair, elle a pu attirer des agents expérimentés issus de l’EHESS. Caroline Long-Baros est ainsi venue appuyer Joao Morais dans sa fonction de secrétaire général. Son excellente connaissance de l’EHESS et son sens des relations humaines constituent désormais un atout majeur pour le fonctionnement de l’unité. De même, Gilles Aïssi, gestionnaire très expérimenté de l’EHESS, est venu intégrer l’équipe de gestion. L’unité s’est également tournée vers le CNRS pour obtenir l’ouverture d’un concours AI pour compléter le pôle, marqué par une forte instabilité jusqu’au recrutement en 2021, puis la titularisation, en 2022, d’Irina Andrianarimanga. La politique de clarification des tâches a également porté ses fruits en matière de communication. Nadja Vuckovic occupe cette fonction avec une grande continuité depuis 2012. Elle intervient dans la gestion des sites internet, dans la conception de supports de communications et dans la transmission d’information. Pour assumer cette activité, très dense à l’échelle d’une unité de plus de 90 membres statutaires, elle a été régulièrement soutenue par des agents contractuels. Nous avons eu du mal à les stabiliser jusqu’en 2021 et l’arrivée d’Hugo Chieze. Il apporte un soutien substantiel à l’ensemble de la politique de communication. En plus des activités de communication plus classiques, nous avons choisi de lui confier la modernisation de notre communication. Il a ainsi activement participé à la réalisation de podcasts et de capsules vidéo. Nous appuyons Hugo Chieze avec la plus grande conviction et demandons clairement l’ouverture d’un concours sur le poste qu’il occupe.

40Le CRH bénéficie de l’appui d’un grand nombre d’IE et d’IR hautement qualifiées. Présentes dans différents groupes, ils et elles participent tous à la conduite d’enquêtes exigeantes au long cours. Cependant, à la suite de départs à la retraite, des faiblesses sont apparues dans le dispositif, notamment en matière de cartographie et de gestion des bases de données et d’utilisation des outils numériques. Or, ces deux pôles sont non seulement historiquement très présents au sein du CRH, mais sont en plus éminemment stratégiques dans le contexte actuel de la recherche. L’unité a donc procédé en deux temps. Elle a en premier lieu obtenu le recrutement par l’EHESS de Bertrand Dumenieu (ingénieur en informatique et docteur en mathématiques appliquées aux sciences de l’homme), d’abord en tant qu’agent contractuel, puis en tant qu’IR après sa réussite au concours ouvert en 2021. Bertrand Dumenieu a été affecté au groupe LaDéHis afin de renforcer la mise en œuvre des programmes en cours et de développer, dans un second temps, ses propres projets. L’unité a, en second lieu, obtenu l’ouverture par le CNRS d’un concours sur un poste d’IE gestionnaire bases de données. Guillaume Quéruel a ainsi été recruté en 2017. À la suite de son départ, pour des raisons personnelles, il a été remplacé, sur concours, par Jean-Damien Généro (diplômé de l’École nationale des Chartes en humanités numériques). Pour s’assurer de l’intérêt de son investissement dans l’unité, et en tenant compte des difficultés rencontrées dans la stabilisation des recrutements, l’unité a adopté une stratégie différente, mais complémentaire de la précédente. Jean-Damien Généro n’a ainsi pas été affecté dans un groupe et sa mission s’est d’emblée déployée à l’échelle de l’unité. Pour y parvenir, l’unité a créé le collectif « Sources et données de la recherche » avec l’aval du conseil de laboratoire et du conseil scientifique de l’EHESS. Jean-Damien Généro a la responsabilité du fonctionnement de ce collectif : il organise et fixe l’ordre du jour des 4 ou 5 réunions annuelles, sous la supervision de la direction. Le collectif rassemble tous les membres de l’unité susceptibles d’être intéressés par les questions numériques, il est ouvert à toute participation éventuelle. Il s’agit d’un espace de discussion où les projets de recherche à dimension numérique (éditions de sources, bases de données…) sont présentés afin d’en estimer la faisabilité et d’évaluer la charge de travail nécessaire. Ils peuvent à cette occasion, et dans un cadre collégial, être redéfinis et, dans le meilleur des cas, améliorés. Ce dispositif permet de rendre visible au sein du laboratoire le travail de Jean-Damien Généro et de faciliter son intégration au sein du laboratoire. Plus avant, il lui donne les moyens d’un début de carrière réussi en développant son expertise tout en l’ouvrant à des thématiques et des enjeux toujours plus importants.

41Le CRH est aussi un lieu d’édition et héberge trois revues : L’Atelier du CRH, Histoire & Mesure et Genèses. Jusqu’à la rentrée 2021, la fabrication de ces trois revues ne reposait que sur deux agentes, Valérie Gratsac-Legendre s’occupant de L’Atelier, et Alexia Chatirichvili des deux autres. Constatant la surcharge de travail subie par Alexia Chatirichvili, la direction s’est trouvée confrontée au tarissement des recrutements en BAP F et donc sans moyen de lui apporter le soutien nécessaire par cette voie. Pour cette raison, elle a choisi d’accueillir Alice Gioux-Azzarelli dans le cadre d’un détachement de l’Éducation nationale. Ce recrutement soulage considérablement Alexia Chatirichvili et équilibre sa charge de travail.

42Au cours des 6 dernières années, les fonctions supports ont ainsi connu d’importantes modifications. La stabilisation actuelle s’explique par la prise à cœur de l’objectif d’assurer les meilleures conditions de travail possibles en situation de constriction des recrutements, d’une part, et par une politique active d’attraction de personnes compétentes. Signes d’une certaine réussite, trois des derniers arrivants au CRH siègent désormais au conseil de laboratoire. La direction appuie systématiquement les demandes de promotion tant les services rendus sont dignes d’éloges.

43Afin de développer cette politique, l’unité a demandé auprès du CNRS l’ouverture d’un poste d’IE en cartographie/SIG/data-visualisation. Elle a obtenu à l’automne 2022 un mouvement FSEP malheureusement infructueux à ce stade.

44En dépit d’un vieillissement indéniable, le CRH est parvenu à maintenir ses effectifs de chercheurs/ses et enseignantes-chercheurs/ses. À l’image de l’ensemble de l’ESR, le CRH subit un certain vieillissement de ses effectifs. Au cours du dernier, mandat l’unité a ainsi enregistré 16 départs à la retraite. Soucieux de ne pas se couper de l’expertise de ses chercheurs et chercheuses émérites, le CRH leur accorde une place importante, notamment en faisant au mieux pour leur donner accès à des locaux. Ces départs ont néanmoins été compensés par des arrivées. Le CNRS a ainsi affecté trois néo-recrutés au cours de la période : Sebastian Grevsmühl, Antoine Roullet et, plus récemment, Davide Mano. En outre, cinq chercheurs sont arrivés en mutation : Christophe Bonneuil, Vincent Debiais, Jean-Baptiste Fressoz, Benoît Grévin, et Yann Scioldo-Zürcher Levi. L’EHESS a quant à elle affecté deux jeunes maîtres de conférences au CRH : Pablo Blitstein et Naveen Kanalu Ramamurthy, spécialistes respectivement de l’histoire intellectuelle de la Chine et de l’histoire socio-institutionnelle de l’Empire moghol. Une directrice d’études cumulante (Claire Zalc) et un directeur d’études cumulant (Olivier Poncet) ont également choisi de venir au CRH pendant la période, respectivement en 2017 et en 2021, et un directeur d’études, Éric Brian, nous a rejoints fin 2022. Ces arrivées s’expliquent avant tout par des choix scientifiques forts, appuyés sur l’ancrage méthodologique et thématique du CRH.

45L’unité soutient et accompagne ses membres dans leurs initiatives d’avancement de carrière. Au cours du quinquennat, neuf de ses membres ont soutenu leur HDR (Béatrice Delaurenti, Frédéric Graber, Natalia Muchnik, Mathieu Marraud, Judith Lyon-Caen, Laurent Herment, Fabrice Boudjaaba, Elie Haddad, Raphaël Morera) et quatre d’entre eux ont été promus en tant que directrice d’études ou directeur de recherche (Morgane Labbé, Natalia Muchnik, Silvia Sebastiani, Fabrice Boudjaaba).

46Les derniers recrutements sont tous des hommes de rang B. De manière contre-intuitive, la parité est ainsi davantage respectée chez les DE et DR que chez les CR et MCF. Il s’agit d’une faiblesse que l’unité souhaite résorber, même si ses marges de manœuvre sont limitées. Le comité national du CNRS recrute des agents qui sont affectés par l’INSHS. L’EHESS élit ses MCF et DE en assemblée générale. Dans les deux cas, la direction ne peut pas agir directement.

47Dans le cadre des dispositifs favorisant l’intégration des personnels ayant une reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé » (RQTH), en lien avec les services de la Médecine du travail et en application des lois d’intégration professionnelle les concernant, le CRH a organisé :

- le recrutement d’un ITA sur les postes spécifiques ;

- un aménagement d’emploi du temps dans le cadre du « dispositif de poste adapté de courte durée », en lien avec le ministère de l’Éducation nationale ;

- l’aménagement de trois postes de travail (deux postes sur les dotations du CNRS, un sur ses dotations propres).

48Les deux tutelles du CRH ont mis en place une politique de sécurité des systèmes d’information (PSSI). La direction du CRH a nommé un chargé de la sécurité des systèmes d’information (CSSI) qui travaille en lien avec les responsables de la SSI (RSSI) de l’EHESS et la DR02 du CNRS. La gestion courante des infrastructures numériques du CRH est opérée par l’EHESS (site du 54, bd Raspail) et l’INHA (site du 2, rue Vivienne). C’est dans ce cadre que s’inscrivent les différentes actions de sauvegarde du patrimoine scientifique et des systèmes informatiques de l’unité.

49Dans ce dernier domaine, la période 2021-2022 a été consacrée à l’installation de nouveaux postes informatiques ou à la mise à jour de ceux qui pouvaient l’être, à la suite d’une expertise de l’ensemble du parc. Au quotidien, le CSSI accompagne les demandes de chiffrement des ordinateurs portables et relaie les bonnes pratiques en matière de sécurité informatiques, ainsi que les alertes de sécurité qu’il reçoit des RSSI.

50En 2021, la direction du CRH a missionné deux agents pour établir le plan de gestion des données de l’unité (PGD). Au cours de cette mission, qui s’est achevée en novembre 2022, des entretiens avec l’ensemble des responsables d’équipes ont permis d’identifier les pratiques et les besoins informatiques des chercheurs et ingénieurs, et de recenser leurs réalisations numériques. Une forte demande de mise à disposition d’espaces de stockage performants a été exprimée, ce qui a amené l’unité à conseiller à ses différents membres de se tourner vers les solutions de stockage sécurisé et pérenne MyCore et ShareDocs du CNRS, et Avalon de l’EHESS. Plusieurs espaces dédiés à la gestion des projets numériques du CRH ont également été ouverts sur les plates-formes mises à disposition par l’IR* Huma-Num (GitLab, ShareDocs). Les membres de l’unité sont également invités à déposer les données de leurs projets finis sur des entrepôts de données ouvertes (Nakala, Zenodo, Progedo, Didomena).

51L’ensemble de ces leviers est déployé avec pédagogie au sein du collectif « Sources et données de la recherche » dont les séances sont ouvertes à l’ensemble des membres de l’unité et qui publie ses comptes-rendus sur la liste interne du centre.

52Conformément à l’obligation légale qui est faite aux directeurs et directrices d’UMR de nommer un ou une assistante de prévention, le Conseil de laboratoire du CRH s’est attaché à mettre en place un cadre relativement formel, bien diffusé et connu de tous. Après un travail de concertation, ralenti par les confinements successifs, le CL a validé la nomination d’une assistante de prévention (AP) dont la lettre de cadrage date de juillet 2021. Elle peut s’appuyer sur un groupe de travail composé de la Direction de l’Unité, du Secrétaire général, de la Secrétaire générale adjointe et de l’AP. Plusieurs dispositifs ont été mis en place :

- le Registre santé et sécurité au travail (RSST) est d’ordre légal. Il est mis à disposition de tous les membres de l’Unité, quels que soient les statuts, les tutelles d’appartenance, la durée des séjours dans l’Unité.

- l’évaluation des risques professionnels se fait tout au long de l’année mais est formalisée une fois par an dans le Document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP) remis aux deux tutelles. Les visites des bureaux faites dans ce cadre par l’AP sont l’occasion de rappeler aux occupants et occupantes les bonnes pratiques et les règles en matière de santé et sécurité au travail. Elles permettent également d’identifier, à travers un dialogue informel, des risques autres que strictement matériels comme les risques psychosociaux

- les agents concernés par des risques identifiés par l’AP, quelle que soit la nature de ces derniers, font l’objet d’un accompagnement. Il se fait avec l’accord des agents, en concertation avec le groupe de travail et en collaboration avec d’autres acteurs de la prévention, de la santé et de la sécurité, à l’EHESS et à la Délégation régionale du CNRS. Il peut s’agir d’aider un agent à réorganiser son espace de travail ; ou bien dans le cas de harcèlement à l’orienter vers les interlocuteurs idoines, d’une part, et à l’accompagner et le soutenir d’autre part.

- l’information, qu’elle soit d’ordre juridique ou non, qu’elle se transmette dans un cadre formel ou non, est essentielle dans la prévention. Il a donc semblé important de varier les supports et lieux de diffusion au CRH : affichage en divers points des espaces qu’occupe l’Unité ; envoi de messages thématiques par voie électronique ; échanges lors des visites faites dans le cadre de l’évaluation.

53La formation est un autre aspect de la politique de prévention du CRH. Les membres de l’Unité se voient proposer, par l’AP et la Correspondante formation (CoFo) de l’Unité, les offres de formation mises en place par l’EHESS, par le CNRS, par PSL. La CoFo transmet chaque année les demandes de formation de la part des membres de l’Unité. L’AP, lors de discussions formelles et informelles, recueille les besoins en formation et fait un suivi.

54Comme toutes les unités de recherche, et plus largement comme « tout le monde », le CRH a fortement subi la crise du COVID et les confinements successifs. En 2020, l’unité n’était pas préparée à faire face au confinement, si bien que l’activité s’est très rapidement dégradée. Cela étant, la réactivité de l’EHESS et de sa DSI ont permis de retrouver au bout de quelques semaines une forme de dynamisme grâce au déploiement de l’application Zoom puis de BBB. Le CRH a alors bénéficié du bon taux d’équipement en PC portable offerts à ses membres, nécessaires notamment à l’accomplissement des missions. Cette politique a été appuyée par la commande massive de webcams, (individuelles et collectives), et de casques afin de rendre les visio-conférences possibles. Des colloques ont ainsi pu être tenus en distanciel dès la fin 2019. Les confinements ont par ailleurs permis de faire évoluer la politique de la DSI qui a élargi l’équipement en VPN.

55Les confinements successifs ont néanmoins fait apparaître des faiblesses structurelles dans la gestion sécurisée des données de la recherche. Aucune des tutelles ne met à disposition de l’unité un équipement capable d’offrir un accès distant stable et sécurisées aux données de recherche. Les chercheurs et chercheuses ont ainsi pu se trouver empêchés de travailler pendant plusieurs semaines. Cette absence d’équipements apparaît d’ailleurs comme un facteur de risques tout à fait substantiels.

Synthèse de l’autoévaluation

Points forts

56La conduite scientifique de l’unité en constitue le premier point fort. Fondement de l’organisation du CRH, les groupes sont des lieux de discussion très dynamiques. Organisés autour de thématiques et de terrains, ils mobilisent et mettent à l’épreuve des outils et des méthodes communs. Grâce à cette organisation, le CRH est en mesure de soutenir des types de recherche différents et complémentaires. Trois objectifs clairs peuvent être distingués : conduire une recherche ouverte sur la société, sur le monde et sur des fondements empiriques rigoureux.

57Cette organisation est soutenue par une gestion efficace des ressources du laboratoire. Les ressources propres sont importantes au regard de nos activités de recherche. Elles permettent de soutenir l’ensemble des membres de l’unité et de financer des projets moins coûteux et de soutenir les dynamiques émergentes. Le renforcement de l’aide aux doctorantes a constitué une évolution substantielle au cours des dernières années.

58Le CRH a développé une politique et une pratique de la gestion des personnels lui permettant d’assumer de nombreux défis. Au cours du quinquennat, la gestion financière et de la prévention des risques (y compris RPS) ont été améliorés. Le nombre, et la qualité, des personnels d’appui à la recherche participent de cette dynamique. De ce point de vue, le soutien des tutelles, via des recrutements réguliers, est un point fort du CRH.

Points faibles

59Le CRH pâtit en premier lieu de sa position en marge des dynamiques Condorcet. Si les locaux de l’unité sont satisfaisants, la nécessité de travailler sur deux sites distants (la majorité des séminaires ayant lieu à Condorcet) nuit aux conditions de travail d’une part et affaiblit les dynamiques collectives d’autre part. Cette distance rend également difficile le rayonnement du CRH au sein du Campus.

60Le CRH a bénéficié de 5 recrutements entre 2022 et 2023 (1 CR, 3 MCF, 1 DE), mais la pyramide des âges demeure un souci : le rajeunissement de nos effectifs doit être poursuivi en prêtant une attention renforcée à la place des femmes au sein de l’unité. Les rangs A sont actuellement plus féminisés que les rangs B, ce qui n’est pas conforme aux évolutions souhaitées.

61Le CRH dispose d’atouts majeurs en matière d’outils informatiques et dispose des moyens suffisants pour renouveler son matériel. Cependant, les options techniques des tutelles sont périlleuses du point de vue de la sécurisation du stockage, et ce indépendamment de la politique dite de « science ouverte ». La mise à disposition d’espaces de stockage et de serveurs efficaces est urgente.

Domaine 2. Attractivité

Référence 1. L’unité est attractive par son rayonnement scientifique et s’insère dans l’espace européen de la recherche.

62La présence du CRH dans la recherche historique française, européenne et internationale est importante et reconnue.

63Au cours de la période 2017-2022, ses membres se sont investis dans un grand nombre de manifestations, de publications, d’institutions, de coopérations à ces trois échelles.

64Le CRH est un laboratoire fortement internationalisé. Nombre de membres de l’unité ont été formés à l’étranger : aux États-Unis, en Italie, en Espagne, en Grèce, en Allemagne, en Roumanie. Nombre d’entre eux ont commencé leurs études dans un pays autre que la France : l’Argentine, Israël ou l’Inde, pour prendre trois exemples de pays non européens. Le laboratoire bénéficie grandement des liens tissés par ses membres au cours de ces parcours. Son engagement dans des institutions, des programmes scientifiques, des sociétés savantes ou des comités de rédaction basés à l’étranger tire parti, mais aussi va au-delà des relations apportées par les collègues qui arrivent au CRH.

65De 2017 à 2022, plusieurs de nos collègues ont effectué des séjours de recherche de longue ou moyenne durée dans des universités ou centres de recherche étrangers dans lesquels ils ou elles avaient été invitées. Quelques exemples :

- Silvia Sebastiani a été membre de l’Institute for Advanced Studies de Princeton University (USA) en 2017-2018 et Simona Cerutti en 2021 ; Alessandro Stanziani a été, quant à lui, invité par Princeton University en 2017, et il a passé 9 mois (mars-novembre) en 2018 à l’Université de Tokyo (Japon) ;

- Yann Scioldo-Zürcher Levi a été invité à trois reprises (2018, 2019, 2020) pour un semestre à l’Université de Tel-Aviv (Israël) ;

- Jocelyne Dakhlia a été, en 2019, conférencière de la chaire HR Gibb au Center for Middle-Eastern Studies de Harvard University (États-Unis) ;

- Ron Naiweld a effectué un séjour de recherche au département d’histoire sociale de l’Université de São Paulo (Brésil) entre août 2018 et octobre 2021 ;

- en 2022, Florent Brayard a été successivement professeur invité à Johns Hopkins University (Baltimore, USA) et Fernand Braudel Senior Fellow à l’Institut universitaire européen à Florence (Italie), pour une durée de trois mois à chaque fois.

- Morgane Labbé a séjourné de mars à juillet 2022 à l’Institut d’études avancées de Varsovie (Pologne) ; en 2019, elle avait été invitée par la Faculté d’histoire de l’Université de Pékin, Beida (Chine).

66La quasi-totalité des membres du CRH a été invitée pendant ces six ans à des colloques ou congrès internationaux à l’étranger ; plusieurs collègues ont aussi contribué à l’organisation de ces manifestations. L’interruption des déplacements du fait de la pandémie n’a ralenti que très momentanément ces échanges, qui ont parfois eu lieu en visioconférence.

67Quelques exemples, pour l’année 2022 seulement :

- Jean-Baptiste Fressoz : congrès « Temperatures and Temporalities » organisé par le Département d’histoire des sciences de l’Université de Cambridge (Royaume-Uni) ; a conférence « Without transition : A new history of energy » à l’Université du Luxembourg ;

- Marie-Anne Polo de Beaulieu : colloque « Miroir et lumière – connaissance et évidence. La production de sens par analogie dans les textes prémodernes » à l’Université de Genève (Suisse) ;

- Fabrice Boudjaaba ; workshops « Systèmes familiaux en pays roumain » (Bucarest), « Systèmes familiaux ibérique » (Université Saint-Jacques de Compostelle, Espagne) et « Modélisation des systèmes familiaux et pratiques familiales » (École française d’Athènes, Grèce) : organisation

- Mathieu Marraud : colloque « Del estrado a la imprenta : las alegaciones jurídicas en España y Francia en el Antiguo Régimen » à l’Université de Grenade (Espagne) ;

- Sebastian Grevsmühl : Workshop « Ozon : Faszinations- und Forschungsgeschicht » à l’Université d’Augsbourg (Allemagne) ;

- Thomas Le Roux a donné une communication, « Les hygiénistes au chevet des travailleurs (France, xix^e siècle) », au 6^e congrès suisse d’histoire à l’Université de Genève ;

- Judith Lyon-Caen et Dinah Ribard ont participé au Colloque doctoral « History and Literature: Methods, Theories, Field » à l’Université de Varsovie, Instytut Kultury Polskiej, Varsovie (Pologne) en juin 2022. Dinah Ribard a par ailleurs participé, en septembre 2022, à What Does Literature Do? Rencontres autour d’Alain Viala, Oxford (Royaume-Uni), MFO, et Judith Lyon-Caen à la conférence annuelle des études sur la Shoah, Lessons and Legacies, à Ottawa (Canada) en novembre ;

- Alessandro Stanziani a participé (à distance dans les deux cas) à deux workshops organisés autour de son livre, Capital terre, à l’Université d’Amsterdam et à Harvard ;

- Fanny Cosandey a co-organisé l’atelier doctoral EHESS / University of Cambridge, The Present and Futur of Social History, en mai 2022, à Pembroke Collège, Cambridge (Royaume-Uni).

68Des partenariats internationaux plus informels, plus inattendus peut-être, mais qui ont été toujours soutenus par les différentes directions du CRH, peuvent également montrer les différentes formes que prend le rayonnement scientifique du laboratoire. Des chercheurs et chercheuses de RHISOP et du GRIHL entretiennent ainsi depuis une dizaine d’années des relations très solides avec des collègues japonais en histoire et études françaises. Deux livres en japonais et plusieurs numéros de revue issus de ces partenariats ont été publiés au cours de la période, et trois événements ont été organisés : un colloque franco-japonais « Statuts et marges dans les sociétés d’ordres France et Japon, xvi^e-xix^e siècles », co-organisé avec la Japan Society for the Promotion of Science à l’International Christian University (Tokyo), les 24-26 novembre 2017 (interventions de Fanny Cosandey, Elie Haddad et Dinah Ribard) ; un colloque à Fukuoka (2017) et un workshop au Congrès de la Société Japonaise de langue et littérature françaises à Okayama en 2021 avec des membres du GRIHL.

69En 2017-2022, le CRH a soutenu l’organisation par ses membres d’un nombre considérable de manifestations scientifiques. Il favorise les initiatives qui réunissent deux ou plusieurs groupes. Quelques exemples :

- 2022 : Antoine Roullet (GEI) et Elie Haddad (RHISOP), en partenariat avec Valérie Piétri (Univ. Côté d’Azur), ont organisé le colloque international « Noblesse, féodalité, rapport à la terre : un questionnaire comparatif (xiv^e-xix^e siècles) » en octobre 2022 (financement CRH) ; Christophe Duhamelle a organisé l’École doctorale d’été franco-allemande « Le voyage/Die Reise » ;

- 2020 : Morgane Labbé a co-organisé le colloque sur « L’histoire germano-polonaise. Un nouveau champ historiographique et ses contributions pour une histoire de l’Europe », en partenariat avec l’Institut historique allemand de Paris et celui de Varsovie et avec la Polska Akademia Nauk (financement CRH) ;

- 2019 : parmi les manifestations les plus importantes soutenues par le CRH entre 2017 et 2022, la quatrième EURHO (European Rural History Organisation) Conference a été organisée par Gérard Béaur et Laurent Herment du 10 au 13 septembre 2019 à l’EHESS. Cette manifestation constitue un rendez-vous bisannuel qui rassemble les meilleurs spécialistes de l’histoire rurale européenne et au-delà. L’édition 2019 a réuni 517 participants (dont seulement 99 Français) venant de 43 pays différents d’Europe mais aussi d’Amérique latine, d’Asie, d’Océanie, etc. (financement CRH) ;

- Judith Lyon-Caen (GRIHL), Claire Zalc (GREHCO et HHS) et Olga Birska (ingénieure d’études contractuelle au CRH), en partenariat avec Audrey Kichelewski (Univ. de Strasbourg), Jean-Charles Szurek (CNRS), Dominique Trimbur (Fondation pour la Mémoire de la Shoah) et Annette Wieviorka (CNRS), ont organisé un colloque international sur « La nouvelle école polonaise d’histoire de la Shoah » qui s’est tenu à l’EHESS en français et en polonais, avec traduction simultanée (financement CRH) ;

- Natalia Muchnik a organisé avec F. Bretschneider (EHESS), V. Milliot (université Paris 8), S. Abdela (université de Sherbrooke) et E. Makhotina (université de Bonn), le colloque international « Les lieux d’enfermement, espaces multifonctionnels en Europe occidentale et en Russie (xvi^e-xix^e siècles) » à l’institut historique allemand de Moscou (financement CRH) ;

- Elizabeth Claire (Histoire du genre), par ailleurs engagée avec Béatrice Delaurenti (AHLOMA) dans un programme de journées d’études annuelles consacrées à faire l’inventaire des approches possibles des diverses formes historiques de la notion de pouvoirs de l’imagination, a co-organisé le colloque international « DisOrienting Bodies, International Conference » à l’University of London Royal Holloway (Royaume-Uni) ;

- Pablo Blistein a co-organisé le « Early Medieval China Workshop » à l’INALCO, Paris ;

- Mathieu Marraud (RHISOP) a organisé en collaboration avec F. Rivière (Labex HASTEC/LAMOP) un colloque sur « Les dispositifs de formation professionnelle au Moyen Âge et à l’époque moderne » auquel Jean-Paul Zuniga (GEI) et Hugo Perina, doctorant au CRH ont participé ;

- 2018 : Antoine Lilti a organisé en collaboration avec Nathan Perl-Rosenthal le colloque international « Lumières atlantiques/Révolutions atlantiques » à l’Institut d’études avancées de Paris ;

- 2017 : Laurent Joly a co-organisé (avec François Rouquet, Univ. de Caen) la journée d’étude « L’antisémitisme d’hier à aujourd’hui : comprendre, comparer, combattre » ;

- Christian Jouhaud a co-organisé avec F. Trémolières (Univ. de Rennes 2) et Jean-Christophe Abramovici (Univ. Paris Sorbonne) le colloque international « Michel de Certeau et la Littérature » financement CRH) ;

- Étienne Hubert a co-organisé avec notamment Jacques Chiffoleau (DE cumulant à l’EHESS) le colloque international « Il Segreto e lo spazio politico » à Sienne (Italie).

70Nombre de nos collègues ont exercé au cours de la période 2017-2022 ou exercent encore des responsabilités scientifiques au sein de nos tutelles ou dans d’autres institutions et organismes français ou étrangers.

71L’histoire pratiquée comme science sociale, telle qu’elle se défend et se discute au CRH, est au cœur de l’EHESS. De ce fait, des membres du Centre font régulièrement partie du Bureau de l’EHESS, c’est-à-dire de l’équipe présidentielle élue par l’Assemblée des enseignants qui dirige l’École. Sabina Loriga puis Natalia Muchnik, toutes deux directrices d’études, ont été ainsi mandatées par l’Assemblée des enseignantes pour faire partie des deux équipes présidentielles de l’École en fonction au cours de la période 2017-2022. Natalia Muchnik est vice-présidente en charge de l’administration depuis novembre 2022 ; entre 2020 et 2022, Sabina Loriga a été vice-présidente chargée des relations internationales.

72Au cours de la même période, Antoine Lilti puis Pierre Monnet (depuis 2022), tous deux DE, ont été successivement directeurs de l’ED 286, l’École doctorale de l’EHESS.

73Étienne Anheim, DE, est directeur des Éditions de l’EHESS depuis 2018.

74Au CNRS, dont le CRH est l’une des grosses unités consacrées à l’histoire, Fabrice Boudjaaba, DR, a été Directeur adjoint scientifique de la section 33 du CNRS de 2016 à 2021. Il est Directeur adjoint de l’InSHS depuis 2021. Précédemment, Patrice Bourdelais, DE, avait été le Directeur du même Institut (jusqu’en juillet 2017).

75Entre 2017 et 2021, un chercheur et une chercheuse CNRS du CRH (Elie Haddad, CR et Laure Quennouëlle-Corre, DR), ont été membre du Comité national du CNRS (section 33). Laure Quennouëlle-Corre a été présidente de cette section.

76De nombreux membres du CRH, DE et MCF EHESS mais aussi chercheurs et chercheuses CNRS, sont membres des conseils pédagogiques des différentes mentions disciplinaires ou thématiques (exemple : Études de Genre) du Master de l’EHESS, ont dirigé l’une ou l’autre de ces mentions (Sylvie Steinberg puis à partir de 2021 Silvia Sebastiani la mention Histoire et civilisations ; Judith Lyon-Caen la mention Arts, littératures, langages) ou des parcours qui les composent (Christophe Bonneuil et Thomas Le Roux le parcours « Études environnementales » au sein de la mention Sciences en société ; Sylvie Steinberg le parcours « Histoire » dans le Master « Étude sur le genre » depuis 2019 ; Dinah Ribard le parcours « Linguistique et écrit » dans la mention ALL), ainsi que la formation doctorale Histoire et civilisations au sein de l’ED

77Les membres du CRH s’impliquent dans les instances de l’EHESS. Ont fait partie du conseil scientifique de l’École entre 2017 et 2022 : Sabina Loriga au titre du Bureau, et comme membres élus : Étienne Anheim, Pablo Blitstein, Antoine Lilti, Natalia Muchnik, Antoine Roullet (CR CNRS), Alessandro Stanziani, Sylvie Steinberg et Nicolas Veysset en 2019-2021 (collège des PRAG et doctorants chargés d’enseignement).

78Au CA de l’EHESS, Marie-Anne Polo de Beaulieu, DR CNRS (2018-2020) et du côté des EC de l’EHESS Silvia Sebastiani (2019-2021), Pablo Blitstein et Nicolas Veysset (2017-2019) ont également été membres élus, ainsi que Diane Carron en tant que représentante des personnels IT. Alessandro Stanziani, DEC, est membre du CA élu en 2022, ainsi que Joao Morais et Caroline Long-Baros, qui y représentent les personnels IT. Clémence Gadenne-Rosfelder a été élue représentante des doctorantes de l’École.

79Ont été élus comme représentants du personnel au Comité technique puis au CSA de l’EHESS : Pascal Cristofoli, Elie Haddad et Dinah Ribard ; au CHSCT puis au CSA de l’EHESS : Nadja Vuckovic. Au CSA et à sa formation spécialisée, depuis 2022 : Francine Filoche, qui a été par ailleurs élue en 2018 puis réélue en 2022 représentante des personnels BIATS au Conseil d’administration du Campus Condorcet.

80L’EHESS a confié et confie nombre de missions à des membres du CRH, qu’ils ou elles soient MCF, ingénieurs de l’EHESS ou DE, ou qu’ils ou elles soient chercheurs ou chercheuses CNRS. Quelques exemples :

- Sabina Loriga, en tant que chargée des relations internationales de l’EHESS, a été membre du Conseil de gestion de la Fondation France-Japon de l’EHESS entre 2020 et 2022 ;

- Christophe Duhamelle a été membre du comité de veille éthique et déontologique de l’EHESS de 2017 à 2021, membre du « Groupe de travail Archives » de l’EHESS de 2018 à 2021, et chargé de mission par le président de l’EHESS pour l’harmonisation des relations entre les centres, les enseignants-chercheurs et chercheurs hébergés à l’EHESS et le Grand équipement documentaire du Campus Condorcet de janvier à décembre 2021 ;

- Stéphane Baciocchi et Sylvie Steinberg sont membres de la cellule contre le harcèlement sexuel de l’EHESS ;

- Nancy Green a achevé en 2017 son mandat de médiatrice de l’EHESS ;

- Isabelle Backouche est chargée de mission Campus Condorcet ;

- Pablo Blitstein a été chargé de la Direction de l’image et du son en 2022 ;

- depuis 2019, Elizabeth Claire coordonne avec Karine Le Bail (CNRS, CRAL) des stages de professionnalisation en recherche-création dans le domaine des arts de la scène pour des masterants et doctorants de l’EHESS (Fondation Carasso-Fondation Royaumont).

81Des membres du CRH sont responsables d’accords internationaux entre l’EHESS er des universités partenaires :

- Sesbatian Veg (depuis 2014) est responsable des accords avec The University of Hong Kong, avec l’Academia Sinica, et avec la National Taipei University of Education (Taïwan) ;

- Morgane Labbé est responsable scientifique du partenariat avec l’université de Varsovie (Pologne) et du partenariat avec l’université de Michigan (États-Unis) ;

- Judith Lyon-Caen est responsable du programme d’échanges étudiants EHESS/Columbia University (États-Unis) ;

- Christophe Duhamelle est depuis 2008 membre de l’équipe pédagogique du Collège doctoral franco-allemand (EHESS/Humboldt Berlin/TU Dresde) soutenu par l’Université Franco-allemande ;

- Pablo Blitstein est co-responsable de l’accord EHESS-Université Fudan (Shanghai) depuis 2018 ;

- Fanny Cosandey a été co-responsable du programme d’échanges EHESS/Université de Beida à Pékin (2017-2020) ;

- Marie-Elizabeth Ducreux a été responsable jusqu’en 2020 de l’atelier de l’EHESS en République tchèque, et chargée du suivi de la convention tripartite entre le Centre Français de Recherches en Sciences Sociales de Prague, l’Université Charles de Prague et l’Académie des Sciences de la République Tchèque ;

- du côté du CNRS, Laurent Herment a été Directeur du GDRI-AAA (Agriculture, Approvisionnement, Alimentation) de 2016 à 2019.

82La direction de l’unité, cela a été dit, n’est pas en position d’intervenir en tant que direction dans les recrutements de nouveaux collègues. Cependant, tous les membres du CRH qui sont MCF ou DE de l’EHESS sont membres de l’assemblée des enseignants, qui est un lieu de pilotage de la recherche de l’établissement. Les membres du CRH, qui sont nombreux dans cette assemblée du fait de l’importance numérique de notre centre, pèsent sur l’élection non seulement des collègues historiennes et historiens, mais aussi des collègues économistes, anthropologues, sociologues. Cette participation au recrutement interdisciplinaire de l’EHESS fait fortement partie de l’attractivité du CRH.

83Les responsabilités des membres du CRH dans d’autres institutions scientifiques en France et à l’étranger sont extrêmement nombreuses. Quelques exemples :

- Pierre Monnet a dirigé (de 2011 à 2022) l’Institut franco-allemand de sciences historiques et sociales (IFRA-SHS) de Francfort, centre co-porté par l’EHESS depuis la signature en 2015 d’une convention tripartite de coopération scientifique conclue entre le MEAE, l’EHESS et l’université Goethe de Francfort, ce qui a notamment fait de lui le responsable éditorial de la base des 2 500 recensions de livres allemands marquants dans les SHS compte-rendutés en français (revues.org). Il est également membre de la Frankfurter Historische Kommission, de l’Advisory Board du cluster d’excellence de l’Université de Kiel sur l’environnement, et du Conseil scientifique de la Germania Sacra (Akademie der Wissenschaften zu Göttingen), mais aussi mandaté pour des évaluations par le FCAR canadien (Fonds pour la Formation de chercheurs et l’Aide à la recherche) ;

- Christophe Bonneuil est membre du Comité d’Histoire de l’INRAE ;

- Étienne Anheim a été membre du conseil scientifique du réseau des MSH (jusqu’en 2020) ;

- Laurent Joly est membre de la commission Histoire de l’antisémitisme et de la Shoah de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah ;

- Christophe Duhamelle est Directeur du GIP (groupement d’intérêt public) CIERA (Centre interdisciplinaire d’études et de recherches sur l’Allemagne), élu en avril 2015, réélu en avril 2019. Il est par ailleurs membre du Conseil scientifique du Centre Marc Bloch (Berlin) ;

- Laurent Joly et Thomas Le Roux sont membres du Comité historique de la Ville de Paris ; Jean-Baptiste Fressoz est membre du Conseil scientifique de la même Ville de Paris ;

- Sylvie Steinberg a été Présidente élue du conseil scientifique du GIS Institut du genre (CNRS/Universités) de 2016 à 2018 et comme telle, membre du Comité d’orientation scientifique de la SFR Confluence de l’université d’Angers

- Marie-Elizabeth Ducreux est présidente du Comité scientifique international de l’Université de Prague (République tchèque) ;

- Yann Sioldo-Zürcher Lévi a été, en 2015-2018, membre du groupe de recherche J-Press (Université de Tel Aviv, Bibliothèque nationale d’Israël) ;

- Silvia Sebastiani, qui est spécialiste d’histoire intellectuelle du Nord de l’Europe (France, Royaume-Uni) a été, en 2016-2018, membre du Conseil scientifique de l’École française de Rome (EFR) ;

- Pablo Blitstein, qui est spécialiste d’histoire intellectuelle chinoise, est depuis 2022 membre du conseil scientifique de l’Universidad Autonoma de Madrid (Espagne) ;

- Gérard Béaur est Président de l’European Rural History Organisation (2019-2022) ; Laurent Herment est trésorier de cette même association depuis 2022, après avoir été trésorier de l’Association Française d’Histoire économique entre 2017 et 2020 ;

- Laure Quennouëlle-Corre est membre du conseil scientifique de la Mission historique de la Société générale, membre du Comité directeur de l’Association française d’histoire économique (AfHé), membre de la commission scientifique du Comité pour l’histoire économique et financière de la France, membre de la Mission historique de la Banque de France ;

- Claire Zalc, DR CNRS et directrice d’études cumulante à l’EHESS, et membre du CRH à ce dernier titre, est également directrice de l’IHMC.

84Investissements dans les musées :

- Silvia Sebastiani, DE EHESS, est membre du conseil Scientifique du Musée d’Histoire Naturelle de Paris depuis 2022 ;

- Étienne Anheim, DE EHESS, est membre du conseil scientifique du Louvre ;

- Mickaël Wilmart, ingénieur d’études EHESS, est membre du conseil scientifique du Musée Bossuet de Meaux et a contribué à la préparation de son projet scientifique et culturel ;

- Pierre Monnet, DE EHESS, appartient au conseil scientifique du Deutsches Historisches Museum de Berlin.

85Il faut signaler que les membres du CRH ont aussi des responsabilités pédagogiques dans d’autres institutions que l’EHESS : Benoît Grévin, par exemple, est coordonnateur des Séminaire de latin médiéval et renaissant et d’initiation à l’occitan médiéval pour les historiens à l’ENS Ulm et du Séminaire d’italien médiéval pour les historiens à l’Université Paris 1. Yann Scioldo-Zürcher Levi est membre du département des langues de l’Université de Tel-Aviv.

86Les participations de membres du CRH à des sociétés savantes sont foisonnantes. Quelques exemples :

- entre 2018 et 2020, Sylvie-Anne Goldberg a été vice-présidente de la Société des études juives ;

- Judith Lyon-Caen est membre du CA de la Société d’histoire de la révolution de 1848 et de la Société des études romantiques ;

- Olivier Poncet (professeur à l’École nationale des Chartes, élu directeur d’études cumulant en 2021 et membre du CRH à ce titre) est correspondant de l’Institut (Académie des inscriptions et belles-lettres) ;

- Marie-Elisabeth Mitsou est respectivement membre du Bureau et vice-présidente des sociétés des études néohelléniques allemande (de 2011 à 2022) et française (de 2018 à 2021).

87Très investi dans les débats entre historiennes et sur l’histoire avec des chercheurs et chercheuses d’autres disciplines, le laboratoire est très présent dans de nombreux comités de rédaction et à la direction de revues et de collections de publications.

88Outre les revues hébergées au CRH et dirigées par une ou plusieurs de ses membres (Histoire & Mesure, dirigée ou co-dirigée par Morgane Labbé et Alessandro Stanziani et L’Atelier du CRH, actuellement dirigé par Antoine Roullet ; Genèses. Sciences sociales et histoire n’est pas dirigée par un membre du CRH mais Isabelle Backouche fait partie de son comité de rédaction), il faut mentionner d’abord plusieurs revues généralistes de première importance, dans lesquelles l’implication de membres de l’unité a été forte dans la période 2017-2022 : les Annales HSS (dirigées jusqu’en mai 2018 par Étienne Anheim qui est toujours membre de son comité de rédaction, de même que Jean-Yves Grenier et Antoine Lilti), les Quaderni Storici (Simona Cerutti est membre de son comité de direction), la Revue d’histoire moderne et contemporaine (dirigée par Philippe Minard, directeur d’études cumulant à l’EHESS et membre du CRH à ce titre, et dont le comité de rédaction compte parmi ses membres Christophe Duhamelle et Elie Haddad), L’Homme, dont Sylvain Piron a été membre du comité de rédaction de de 2016 à 2022.

89Sylvain Piron a par ailleurs été vice-président du conseil scientifique d’OpenEdition jusqu’en 2018 et membre de la commission « Histoire, sciences sociales » du Centre National du Livre en 2017-2020 ; Jean-Baptiste Fressoz est membre du comité non-fiction du même CNL ; Étienne Anheim est membre de l’Observatoire de l’édition scientifique depuis 2021.

90S’agissant des revues thématiques ou spécialisées, nous ne pouvons, ici encore, être exhaustifs. Parmi les membres de l’unité qui dirigent ou ont dirigé des revues ou des collections :

- Fabrice Boudjaaba est rédacteur en chef des Annales de démographie historique depuis 2018 (rédacteur en chef adjoint auparavant) et directeur de la collection « Dictionnaire des paroisses et communes » (CNRS Éditions) ;

- Sylvie Steinberg est directrice de la publication de la revue Clio. Femmes, Genre, Histoire depuis 2019 ;

- Pierrre-Olivier Dittmar est co-rédacteur en chef de Technique & Culture ;

- Raphaël Morera a été rédacteur en chef d’Études rurales de 2018 à 2022 (un autre membre de l’unité, Laurent Herment, est depuis 2020 membre du comité de lecture de la même revue) ;

- Yann Scioldo-Zürcher Levi est depuis 2022 co-directeur de la Revue internationale des migrations internationales (REMI) ;

- Hinnerk Bruhns est directeur de la revue Trivium, revue électronique franco-allemande en sciences sociales et humaines ;

- Sylvain Piron est co-directeur des éditions Vues de l’esprit (Bruxelles) depuis 2021 et rédacteur en chef de la revue Oliviana. Mouvements et dissidences spirituelles, xiii^e-xiv^e siècles depuis 2003.

91Quelques exemples de participation à des comités de rédaction ou de responsabilité dans une revue peuvent continuer à donner une idée de la diversité des investissements des membres du CRH dans l’actualité de la recherche historique et interdisciplinaire, en France et dans le monde :

- Sabina Loriga est directrice de la revue Passés Futurs (plateforme Politika. Le Politique à l’épreuve des sciences sociales), membre de la rédaction de Estudios Biograficos de America Latina (REBAL, Buenos Aires, Argentine) et membre de l’Editorial Board de la revue Études Ricœuriennes/Ricœur Studies (ERSS) ;

- Étienne Anheim est membre du comité de rédaction de Technè. La science au service de l’art et de la préservation des biens culturels ;

- Judith Lyon-Caen est membre du comité de rédaction de la Revue d’histoire de la Shoah. Elle est par ailleurs co-directrice de la collection « Histoire mémoire témoignage » aux Presses universitaires de Strasbourg ; avec Christian Jouhaud, Cécile Soudan et Dinah Ribard, elle co-dirige la revue électronique du Grihl, Les Dossiers du Grihl (https://journals.openedition.org/​dossiersgrihl/​), qui publie depuis 2007 un à deux numéros par an sur l’actualité de la recherche en histoire du littéraire ;

- Thomas Le Roux est membre du comité éditorial de la revue Le Mouvement social ;

- Alice Ingold est membre des comités de rédaction des Quaderni Storici et de Storia urbana ;

- Pierre-Olivier Dittmar est membre du comité de rédaction de Terrain et d’Images Re-vues ;

- Laure Quennouëlle-Corre est membre du comité de rédaction de la Revue française d’histoire économique ;

- Pablo Blitstein est responsable de la section « Otras voces, otros ámbitos » de la revue Prismas. Revista de Historia intelectual (Buenos Aires, Argentine) depuis 2022. Il est également membre du comité de rédaction de la collection Raisons Pratiques aux Éditions de l’EHESS ;

- Vincent Debiais est depuis 2020 membre du comité de rédaction de la revue Príncipe de Viana (Gobierno de Navarra, Espagne) et depuis 2013 de celui de Medievalia, à l’Université autonome de Barcelone ;

- Sebastian Veg est membre du comité éditorial de la collection “FAU Studies and Sources in Sinology,” FAU University Press (Nuremberg), membre du comité éditorial et revue Modern Asian Studies (Cambridge University Press) depuis 2021 et depuis 2020 de la revue China Quarterly aux mêmes Presses. Depuis respectivement 2014 et 2010, il est membre de comités éditoriaux de la revue Twentieth Century China (États-Unis) et de China Perspectives/Perspectives chinoises (Hong Kong) ;

- Pierre Monnet est membre du comité de rédaction de la revue Zeitschrift für historische Forschung ;

- Étienne Hubert est membre du comité de rédaction des Mélanges de l’École française de Rome - Moyen Âge et membre du conseil scientifique de la collection « Biblioteca di storia urbana medievale » aux éditions CLUEB Casa Editrice Bologna » ;

- Marie-Anne Polo de Beaulieu est membre du comité éditorial de la collection « Cultures et Société » des éditions Brepols ainsi que co-directrice de la collection « Exempla Medii Aevi » chez ce même éditeur. Toujours chez Brepols, Benoît Grévin est membre du comité éditorial de la collection « Global perspectives on Medieval and Early Modern History ».

92Mentionnons simplement quelques revues dont le comité scientifique comprend des membres du CRH : History & Memory ; Transcript. Traduzione e scritture nel Medioevo europeo (Université Ca’Foscari, Venise) ; Médiévales. Langue, textes, histoire ; Patrimoines. Revue de l’Institut national du Patrimoine ; Revue des Études juives ; Rivista di cultura classica e medioevale ; Cahiers du Monde russe ; International Review of Social History (Pays-Bas) ; Journal of American Ethnic History (USA) ; French Politics, Culture and Society (USA) ; Diasporas…

93Le groupe Histoire du Genre est remarquable par le nombre et l’importance des distinctions que ses membres ont reçues : Christiane Klapisch-Zuber et Nancy Green sont toutes deux chevalières de la Légion d’honneur, et Jocelyne Dakhlia est titulaire de l’Ordre national du mérite. Mais nombre d’autres collègues ont reçu, au cours de la période 2017-2022, des prix et distinctions scientifiques.

94Mentionnons quelques prix et distinctions scientifiques reçus par nos membres pour leurs ouvrages, sans exhaustivité une nouvelle fois : Laurent Herment a reçu le prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises en 2021 ; Judith Lyon-Caen le Grand prix de la critique littéraire en 2019 ; Fanny Cosandey à la fois le prix Thorlet de l’Académie des sciences morales et politiques et le prix Eugène Colas de l’Académie française en 2017 ; Natalia Muchnik a reçu le même prix Eugène Colas en 2020 ; Les Fleurs du Royaume de Pablo Blitstein a été classé parmi les cinq meilleurs ouvrages de l’année par l’International Book Prize ICA (édition française) en 2017 ; Laurent Joly a reçu le prix François Mauriac en 2022 ; Florent Brayard le Prix Baron Velge (Chaire Internationale d’Histoire de la Seconde Guerre mondiale, Université libre de Bruxelles) en 2018 ; Jocelyne Dakhlia a reçu en 2022 le Prix Insaniyyat de l’Université de Tunis ; Sylvie-Anne Goldberg a reçu en 2017 le prix du National Jewish Book Council ; enfin, Elizabeth Claire a reçu en 2021 l’International Dance Studies Association Inaugural Mid-Career Award in recognition of the exceptional leadership of a mid-career scholar and their contribution to the development of the field of Dance Studies.

95Le CRH assure la promotion des travaux des membres de l’unité sur différents supports : diffusion d’une Lettre électronique mensuelle, publications sur les réseaux sociaux, réalisation de vidéos de présentation (collection Paroisses et communes ; projet ANR TOPURBI) ainsi que de reportages photographique (Journée Poulaille en décembre 2022) par les membres de l’équipe de communication.

96Le CRH assure aussi la discussion de ces travaux et par là l’effectivité du rayonnement scientifique de l’unité : tous les mois, un « Lundi du CRH » est organisé autour d’un livre récemment publié par un ou une collègue membre de l’unité (ou par plusieurs d’entre eux), y compris les collègues en délégation ou en postdoctorat au CRH et les membres associés du centre (Capital et idéologie de Thomas Piketty, associé au CRH, a ainsi été discuté en 2021). Ces séances de discussion de trois heures, souvent très suivies, font entendre, après une présentation du livre par son auteur ou autrice, trois lectures critiques proposées par un membre du CRH, un ou une collègue d’un autre centre de l’EHESS, généralement non historienne, et un ou une collègue historienne d’un autre établissement. Ces lectures, suivies de réponses et d’une discussion générale, sont toujours fouillées, plus proches du modèle de l’essai critique que de celui du compte-rendu. Les Lundis du CRH, devenus une sorte d’institution dont d’autres centres de l’EHESS ont ces dernières années adopté la formule, contribuent à faire des publications des membres de l’unité non seulement le résultat de recherches terminées mais aussi l’origine de nouvelles recherches individuelles ou collectives.

Référence 2. L’unité est attractive par la qualité de sa politique d’accompagnement des personnels.

97Le Centre de recherches historiques est une unité de taille importante, où un grand nombre de doctorats sont réalisés et où beaucoup de collègues, jeunes et moins jeunes, effectuent des séjours de plus ou moins courte durée, tandis que d’autres y arrivent régulièrement par voie de recrutement ou de mutation. L’ouverture de voies et d’occasions d’intégration à la vie de l’unité, pour toutes les catégories de personnel, est la préoccupation constante des directions successives. La période 2017-2022, bien qu’elle ait été par ailleurs marquée par les différents épisodes de confinement, a vu les occasions de rencontre à l’échelle de l’unité se multiplier.

98Le CRH se définit aussi comme un lieu de formation à la recherche de première importance. Nous animons et co-animons une centaine de séminaires individuels et collectifs à l’EHESS, et assurons des enseignements dans d’autres établissements, y compris à l’étranger.

99151 thèses sont actuellement en cours de préparation (dont 26 en co-tutelle avec des collègues de 11 pays différents), plus une vingtaine (22) co-dirigées par un ou une collègue du CRH. Une quinzaine arrive en soutenance chaque année au CRH ; 119 ont été soutenues depuis 2017 ; 312 doctorantes, au total, ont commencé leur thèse dans l’unité dans la période 2017-2022. La très grande majorité d’entre eux/elles l’ont terminée ou la mènent actuellement à bien ; les abandons sont peu nombreux. Ces thèses ne sont pas toutes en histoire : au sein de l’ED de Sciences sociales de l’EHESS, des collègues historiennes dirigent des thèses en Histoire et civilisations, mais aussi en Arts et langages, Droits, études politiques et philosophie, Savoirs en société, Sciences sociales & Genre, Sociologie, Territoire, migrations, développement.

100En tant qu’unité, le CRH développe une offre de formation complémentaire au travail des doctorantes avec leur directeur ou directrice de thèse et à la socialisation dans le cadre des groupes de recherche qui le constituent et où beaucoup de propositions d’activité leur sont spécialement destinées. Le GEI, par exemple, attache une grande importance à l’intégration des doctorantes et masterantes placées sous la responsabilité de ses membres. Entre 2017 et 2022, les membres du GEI ont animé des écoles d’été internationales à Cambridge et à l’École française de Rome et ont préparé celle qui aura lieu, à compter de l’an prochain, à Vélez Blanco, en Espagne. Ils ont co-organisé avec les doctorantes du groupe des ateliers annuels de formations autour des archives. Un carnet de recherches dédié aux activités du groupe associé à un compte twitter a été lancé en 2021 pour diffuser la recherche et publier des billets confiés aux étudiantes. Les Dossiers du Grihl, la revue électronique de l’équipe Grihl, publie de premiers travaux d’étudiantes en master ou de doctorantes en début de thèse dans des numéros spéciaux, en plus d’accueillir de manière très large des articles dus à des doctorantes, postdoctorantes ou jeunes docteures qui fréquentent ses séminaires (parmi lesquels plusieurs ont contribué au site Ce que j’aurais dit, ouvert pendant la pandémie) et organisent des événements scientifiques liés à l’activité du groupe. Le volume Échos des Lumières. Un xvii^e siècle pour aujourd’hui, paru en 2022 (Nouveau Monde éd., postface d’Antoine Lilti), est en grande partie une manifestation de l’activité des doctorantes et jeunes docteures du GEHM.

101Depuis 2021, et l’initiative de deux collègues et des deux représentantes des doctorantes au Conseil de laboratoire, une journée doctorale annuelle est organisée par une équipe composée de chercheurs ou chercheuses ou EC du CRH et de doctorantes et doctorants, qui en élaborent le programme de manière à susciter le maximum de discussions possibles entre des travaux inscrits dans des groupes différents et donc dans des perspectives et méthodologies historiennes différentes au sein du laboratoire

- Juin 2021 : trois sessions : Catégories, Ruptures, Approches biographiques

- Juin 2022 : quatre sessions : Questions de police, Sur scène/hors scène, Mobilités, Espaces et quartiers

- Une journée 2023 est prévue fin mai.

102Prolongeant ces initiatives issues du cœur du laboratoire, le CRH propose depuis 2022 des Lundis doctoraux mensuels, avec pour objectif, toujours, de confronter les doctorantes les unes aux autres tout en renforçant leur sociabilité, par-delà leur appartenance à un groupe. Ces Lundis sont l’occasion de discuter autour de chapitres ou d’articles dus à des collègues, ou autour d’articles qui ont été importants dans leur propre cheminement, afin d’aider les doctorantes et doctorants à dessiner leur parcours intellectuel, au-delà de leur spécialisation. La documentaliste du CRH, Patricia Bleton, constitue à partir de ces articles une bibliothèque numérique de travail de l’unité, ouverte aux doctorantes du laboratoire (et d’autres laboratoire : plusieurs doctorantes d’autres centres de l’EHESS ont demandé à y avoir accès et à participer aux Lundis doctoraux eux-mêmes).

103À l’issue de leur thèse, les jeunes docteures du CRH sont automatiquement rattachées au Centre pour trois ans (sauf demande inverse), ce qui assure le maintien de leur accès à l’Humathèque de l’EHESS et leur ouvre la possibilité de demander l’aide du laboratoire pour leurs initiatives scientifiques.

104Tout au long de l’année universitaire, le CRH soutient financièrement les nombreuses initiatives des doctorantes : son budget d’aides est conséquent. La commission qui les répartit, issue du conseil de laboratoire et comportant les représentants des doctorants et doctorantes, se réunit pour l’instant 3 fois par an, nous allons passer à 4 fois en 2023-2024.

105Le CRH étend sa politique de communication à ses doctorantes et jeunes docteures : la Lettre mensuelle (et ses déclinaisons sur les réseaux sociaux) annonce les manifestations qu’ils ou elles organisent et les publications qu’ils ou elles souhaitent faire annoncer.

106L’effort fait pour intégrer rapidement les nouveaux arrivés au CRH se concrétise par la présence de nombre d’entre eux au conseil de laboratoire : Sebastian Grevsmühl, Raphaël Morera, Bertrand Duménieu, Jean-Damien Généro, Pablo Blitstein, Yann Scioldo-Zürcher Levi dans le conseil de laboratoire qui a siégé jusqu’à décembre 2022, et tous ceux-ci plus Irina Andrianamarimanga dans le conseil de laboratoire actuel.

107Une assistante de prévention (AP) a été nommée en 2019. Son rôle est crucial à l’arrivée des nouveaux membres du centre.

108Les nouveaux entrants, quels que soient leur statut et la durée de leur séjour, bénéficient en effet à leur arrivée d’une formation dispensée par l’assistante, accompagnée parfois de l’AP d’une autre unité. Elle consiste, par le biais d’un dialogue entre les différentes parties, à présenter l’unité et les locaux qu’elle occupe, les consignes de sécurité de l’établissement hébergeur, les règles d’hygiène, les acteurs et interlocuteurs des deux tutelles en matière de prévention, de santé et de sécurité. Un livret d’accueil reprenant tous les éléments exposés est délivré à l’issue de la formation.

109Dans une perspective de plus long terme, l’AP du CRH, Patricia Bleton, et la Correspondante formation (CoFo, Caroline Long Baros) de l’unité, proposent aux membres de celle-ci les offres de formation mises en place par l’EHESS, par le CNRS, par PSL. La CoFo transmet chaque année les demandes de formation de la part des membres de l’Unité. L’AP, lors de discussions formelles et informelles, recueille les besoins en formation et fait un suivi.

110La formation est complétée par deux modules d’autoformation de la plateforme NEO créée conjointement par le CNRS et l’Inserm.

111Au CRH comme ailleurs, les récentes années ont été marquées par le fait que les membres de l’équipe d’appui à la recherche qui partent en retraite ou plus généralement quittent le centre sont de moins en moins remplacés. Au début de la période 2017-2022, le CRH comptait trois gestionnaires et trois personnes chargées du secrétariat et de la gestion, en plus du secrétaire général Joao Morais. En 2022, il n’y a plus que deux gestionnaires et deux chargées de tâches de communication qui se sont beaucoup développées, un secrétaire général et une secrétaire générale adjointe. Le CRH s’est attaché, pendant toute la période, à obtenir la nomination de titulaires à ces postes, et si des personnes étaient recrutées pour une durée déterminée – ce qui est encore le cas d’un seul agent du pôle secrétariat-gestion-communication (Hugo Chieze) dont nous souhaitons la stabilisation, les autres étant désormais toutes et tous titulaires – à ce qu’elles restent le plus longtemps possible. Dans une période qui voit les tâches de toutes et tous s’alourdir, le CRH s’efforce de trouver des solutions (recrutement d’Alice Gioux-Azzarelli sur détachement de l’EN pour renforcer le pôle éditorial) et de faire valoir l’engagement de ses ingénieures et techniciennes dans l’activité du laboratoire afin que leur progression de carrière réponde à cet engagement. Quelques promotions, insuffisantes, sont à noter ici.

112Le CRH accueille et a accueilli au cours de la période 2017-2022 beaucoup d’invitées venues d’établissements français et étrangers.

113Les professeures invitées élues par l’Assemblée des enseignants de l’EHESS sur proposition de ses membres et depuis récemment sur propositions des chercheurs et chercheuses du CNRS appartenant aux unités de l’École, parmi lesquels de nombreux membres du CRH, viennent passer un mois ou un peu plus d’un mois dans l’unité. Ils ont été 109 en tout entre 2017 et 2022, venus de 25 pays – États-Unis et Canada ou Europe, pour beaucoup d’entre eux, mais aussi la Chine, le Brésil, le Chili, la Colombie, le Japon, le Mexique, l’Équateur, le Venezuela et l’Argentine (pour 5 d’entre eux s’agissant de ce dernier pays). Ils et elles sont normalement un peu plus d’une vingtaine par an environ, mais bien entendu cette moyenne a fortement décru en 2020 et 2021. Là où 32 collègues sont venues au CRH en 2017, 25 en 2018 et 26 en 2019, 6 ont été accueillies en 2020 et 4 en 2021. L’activité a repris en 2022, avec 16 invitées ayant effectivement séjourné au CRH, parfois à la suite du report d’un séjour prévu en 2020 ou 2021. Nous ne sommes pas tout à fait revenus, cela est manifeste, à la situation d’avant 2020, mais le CRH est à nouveau le lieu actif de discussion historienne internationale qu’il était avant la pandémie.

114L’EHESS, dans le cadre de son programme « Invitations de courte durée », facilite également l’intervention de collègues étrangers, ou travaillant dans des universités étrangères, dans les séminaires donnés par les membres du CRH, et le laboratoire vient à l’appui de ces invitations en finançant une ou plusieurs nuits supplémentaires à Paris. Une autre dizaine de chercheurs et chercheuses invités, en moyenne, viennent dans ce cadre au CRH chaque année. Le Centre finance enfin, indépendamment des colloques et journées d’études, les invitations de collègues travaillant dans des établissements et laboratoires français aux séminaires de ses membres.

115L’arrivée de chercheurs et chercheuses ou professeures invitées au CRH occasionne toujours l’organisation de séminaires (quatre dans le cas des professeures invitées), de tables-rondes et journées d’études dont la tenue est annoncée par l’équipe de communication par voie d’affichage papier et électronique, et via la Lettre mensuelle. Les collègues en délégation sont encouragés à organiser au moins un événement scientifique au cours de leur séjour au CRH, et ces événements sont également annoncés par notre équipe de communication.

116Le CRH a accueilli en 2022 un chercheur biélorusse (Uladzimir Kananovitch) dans le cadre du programme PAUSE. Spécialiste d’histoire médiévale de l’Est de l’Europe, ce chercheur a été intégré à AHLOMA, où son correspondant scientifique est Pierre Monnet, et il a participé à nombre de manifestations du Centre. Nous nous sommes efforcés de l’aider à pérenniser son accueil scientifique en France, avec le soutien des services de l’EHESS.

117Plusieurs chercheuses Marie Curie ont été accueillies au cours de la période, au sein de groupes où elles ont noué des relations solides : Amparo Fontaine est Marie Skłodowska-Curie fellow au GEHM pour 2022-2025 ; Corina Onelli l’a été (Programme Horizon 2020 - ID 707253) jusqu’en 2018 (2016-2018) au GRIHL.

118L’organisation en groupes permet en effet d’intégrer immédiatement ces collègues dans des séminaires et activités scientifiques collectives.

119Il en va de même dans le cas des collègues en délégation. Stéphane Gomis, par exemple, est en délégation au CRH en 2022-2023. Sa venue au LaDéHis a été préparée très en amont : son programme de recherche s’inscrit dans le cadre d’un partenariat, conclu en 2017, entre l’Université Clermont-Auvergne (CHEC et MSH de Clermont-Ferrand) et l’EHESS (Centre de Recherches Historiques) pour la mutualisation et la valorisation de données géohistoriques sur le Massif central. Il a donné lieu à l’édition critique numérique de la planche 52 de la carte des Cassini (http://ladehis.ehess.fr/​?611). L’objectif est d’enrichir la réflexion sur la construction de l’espace diocésain par l’étude de la collection constituée par Jacques de Font-Réaulx (60 cartes couvrant 98 diocèses), et de croiser ce corpus de sources avec les travaux en cours sur l’édition critique de la carte des Cassini.

120L’attractivité du CRH se mesure aussi au nombre important de demandes d’accueil en délégation que nous recevons chaque année.

121Le CRH est organisé autour de la promotion d’enquêtes originales, fortement discutées au sein des groupes et à l’échelle de l’unité. Nous nous discutons les uns les autres, régulièrement et pas nécessairement avec bienveillance : la rigueur critique au principe de nos Lundis du CRH, de nos journées d’études et tables-rondes inter-groupes. Cet usage garantit l’intégrité scientifique.

122Les interventions publiques des membres du CRH sont toujours en lien avec leur domaine de compétences.

123Les revues hébergées par le CRH, par ailleurs, vérifient scrupuleusement l’originalité des textes publiés, notamment par l’utilisation de logiciel anti-plagiat.

124Le CRH est présent sur le terrain de la science ouverte : une collègue membre de l’équipe d’appui à la recherche (Francine Filoche) est correspondante HAL de l’unité et assure l’information et la formation sur la science ouverte.

Référence 3. L’unité est attractive par la reconnaissance de ses succès à des appels à projets compétitifs.

125Nombre de membres du CRH sont actifs et actives dans la réponse aux appels à projets internationaux et nationaux.

126Le CRH gère aujourd’hui 8 projets ANR, le plus souvent transnationaux : DIGUES et FLUIDGOV dont Raphaël Morera est principal investigator ; TOPURBI dont le responsable est Jean-Paul Zuniga (GEI) ; SODUCO, dont le porteur est Stéphane Baciocchi, ingénieur de recherche EHESS au LADEHIS ; ARCHIPAL, sous la responsabilité de Florence Hachez-Leroy ; VISMIN ; EURASEMPLOI ; et le projet préparatoire MEDIFAM.

127Fabien Locher a été porteur (2014-2018) du projet ANR GOVENPRO « L’histoire du gouvernement de l’environnement par la propriété (fin xviii^e siècle-présent, Europe, États-Unis, mondes coloniaux et postcoloniaux) », 16 membres, 282 000 euros. Judith Lyon-Caen a été responsable scientifique française, à partir de 2018, du programme ANR/DFG PREMEC (« Premiers écrits sur la Shoah »), 2017-2021. Simona Cerutti a porté le projet ANR PROCIT « Citoyenneté et propriété au nord et au sud de la Méditerranée (xvi^e-xix^e siècle) » (2016-2019 ; site web : https://procit.hypotheses.org).

128Autres projets financés :

- Le CRH est impliqué dans le Domaine de recherche et d’innovation majeurs (DIM) Patrimoines matériels – innovation, expérimentation, résilience (PAMIR), labellisé en 2022. Ce DIM est un réseau de recherche dédié à l’étude des sciences du patrimoine et financé par la région Ile-de-France depuis 2022. Il fait dialoguer les sciences humaines et sociales (histoire, archéologie, histoire de l’art) et la paléontologie avec les sciences de la nature (physique, chimie, sciences de la vie et de la Terre) et les sciences de la donnée (mathématiques, statistiques, informatique). Le CRH, qui était déjà partenaire du DIM Matériaux anciens et patrimoniaux (MAP, 2016-2022), dont l’un des trois porteurs (Étienne Anheim) est membre du laboratoire, est le plus vaste laboratoire d’histoire engagé dans ce réseau. Le DIM PAMIR finance des contrats doctoraux, des postdoctorats, des stages, de l’équipement ainsi que des opérations de recherche, de publication et de valorisation dans le domaine du patrimoine, ce qui concerne directement le CRH, en particulier pour les études de l’écrit et des archives qui s’y mènent, de la culture matérielle, dans le domaine du rapport entre patrimoines naturel et culturel, en particulier dans les études environnementales, dans l’histoire sociale des mécanismes de patrimonialisation, mais aussi dans le champ de l’épistémologie de l’interdisciplinarité ;

- Christophe Duhamelle est co-initiateur et membre de l’équipe (conseiller scientifique des études de cas « Électorat de Mayence » et « Électorat de Saxe ») du projet Digitaler Kartenwerkstatt (DigiKar) voué à l’élaboration de systèmes d’information géographiques innovants sur le Saint-Empire à l’époque moderne, financé pour trois ans depuis le 1^er juillet 2021 par la Leibniz-Gemeinschaft (programme « Leibniz-Kooperative Exzellenz ») et porté par le Leibniz-Institut für Europäische Geschichte de Mayence en coopération avec le Leibniz-Institut für Länderkunde de Leipzig, le Leibniz-Institut für Ost- und Südosteuropafoschung de Ratisbonne, l’université Johannes Gutenberg de Mayence et l’EHESS (Falk Bretschneider, membre associé du CRH, Christophe Duhamelle et Bertrand Duménieu, membres du CRH font partie de l’équipe de ce projet) ;

- Elizabeth Claire est porteuse avec Felicia McCarren (Tulane University) du projet international « parifa » (2015-2019) sur Performances, Archives and Repertoires in the Francophone Circum-Atlantic World, financé par Tulane University. Ce projet vise à recenser les archives pour une histoire de l’impact des pratiques de danse sur l’histoire coloniale et sur le développement d’une culture circum-Atlantique aux xviii^e et xix^e siècles. Les rencontres scientifiques associées ont été coordonnées avec Felicia McCarren (Tulane U.,), Emily Clark (Tulane U.), Christian Biet † (Nanterre Univ.) et Jean-Pierre LeGlaunec (Univ. de Sherbrooke/Groupe d’histoire de l’Atlantique français, Québec). Ce projet a donnée naissance à un colloque international à la Nouvelles Orléans, puis une table ronde thématique au sein du colloque de la International Society for Cultural History à la New York University (USA) et actuellement (2020/2023) à un séminaire de recherche expérimentale à la Harvard University Radcliffe Institute ;

- Benoît Grévin est l’un des co-directeurs du projet « Dictamina. Transcription et mise en ligne de sources inédites sur la communication épistolaire italienne médiévale et sur son influence européenne (xii^e-xiv^e siècle) » : Appel à projet quinquennal de l’École française de Rome (2022-2026), projet déposé en 2021, accepté par l’EfR (budget de 10 000 euros) et lancé en 2022, dans le cadre d’une collaboration internationale avec l’université Ca’Foscari (Venise), l’université de Sienne, l’université d’Aix-la-Chapelle. Vingt participants, budget de l’EfR 10 000 euros, budget global 30 000 euros ;

- Claire Zalc a été principal investigator de l’ANR Tremplin LUBARTWORLD (avril 2018-août 2019). Ce financement a été accordé afin de préparer une nouvelle soumission à l’ERC, après le classement A obtenu en 2017. Doté de 100 000 euros, il a permis le recrutement d’un post-doctorant (Thomas Chopard) ainsi que d’une équipe de 4 étudiant.e.s salarié.e.s qui a contribué à la saisie du registre de population de 1932 de la ville de Lubartów. Claire Zalc est maintenant principal investigator de l’ERC-Consolidator LUBARTWORLD (sept. 2019-août 2025) – candidature en 2018, obtention en 2019, voir site du projet : https://lubartworld.cnrs.fr ;

- Elle est porteuse du projet IRIS-Études globales/PSL “Global History of Migrations in the first half of the 20th century. Revocation of nationality, trajectories of the persecuted in Europe and beyond” (janvier 2017-décembre 2018) ;

- Ce projet, financé à hauteur de 45 000 euros, a permis de développer des coopérations scientifiques entre les membres de l’IHMC et du CETOBAC dans une perspective de recherche transnationale autour des retraits de nationalité. L’ouverture sur les aires géographiques turques et balkaniques avec Nathalie Clayer, Marie Bossaert, Emmanuel Szurek, Elif Becan et Andreas Guidi a permis la naissance de liens scientifiques forts et a abouti au projet DENATXXX porté par Elif Becan, et financé depuis 2019 par l’IC Migrations ;

- l’IC Migrations vient par ailleurs de retenir (à hauteur de 48 000 euros) le projet DYNAMO « Dynamiques migratoires d’un monastère. Clercs et laïcs dans le quartier arménien de Jérusalem de la fin du xix^e siècle à nos jours » déposé par Yann Scioldo-Zürcher Levi ;

- Fabrice Boudjabaa est principal investigator du programme « Atlas numérique des familles méditerranéennes » de l’École française d’Athènes 2020-25. Il a déposé le 8 novembre 2022 un projet ERC Synergy en tant que PI ;

- En 2021, le projet TOPEDITOR, porté par la Casa de Velázquez, coordonné par Jean Passini et en lien avec la plateforme géomatique de l’EHESS (Carmen Brando), a été retenu dans le cadre du deuxième appel à projets du FNSO (Fonds national pour la science ouverte) ;

129L’attractivité du CRH se mesure aussi au fait que des collègues d’autres centres s’adressent à lui pour héberger des chercheurs et chercheuses étrangers qui seraient recrutés dans le cadre des ERC qu’ils déposent au cas où celles-ci seraient retenues : c’est le cas du projet ERC RAW déposé en novembre par Pascal Buresi, DE EHESS et membre du CIHAM (UMR 4658 Histoire, Archéologie, Littératures des mondes chrétiens et musulmans médiévaux).

130Des membres de l’EHESS obtiennent le financement de nombreuses activités de recherche dans le cadre de projets financés. Quelques exemples :

- Vincent Debiais a animé plusieurs programmes au sein de l’IRIS Scripta PSL / EHESS : « Afficher le droit au Moyen Âge. Les chartes lapidaires en perspectives » en 2019-2020 et « Réseaux d’inscriptions et programmes épigraphiques dans l’Occident médiéval » en 2020-2021. Il également monté, co-dirigé et animé, en 2019-2020, le programme Thomas Jefferson financé par la Fondation FACE entre l’EHESS et Case Western Reserve University, Cleveland sur la question de l’abstraction dans l’art médiéval (Organisation de quatre séminaires en France et aux USA. Création du carnet de recherche https://preabstract.hypotheses.org) et en 2021-2022 monté le programme « E-cclesia : construire l’église bâtiment par les textes et les images » coordonné par Gaëlle Viard dans le cadre de l’appel à projet AMORCE de la MSH d’Aix-Marseille Université (Organisation de journées d’études et d’un colloque international ; création d’un carnet de recherche et préparation de la candidature du programme à l’AAP général de l’ANR) ;

- Christophe Bonneuil est partenaire du projet ANR-DFG « A European Leap? The History of EC/EU Environmental Policy, 1980–2000 (ELEMENT) » codirigé par Kiran Patel et Laurent Warlouzet, 2022-2025.

131L’unité accueille actuellement un doctorant sur contrat de l’Institut Convergence migrations (Yayah Al-Abdullah), et un autre sur contrat ANR (Jeronimo Bermudez).

132Un peu plus d’une quinzaine de personnes ont été accueillies au cours de la période 2017 sur des contrats postdoctoraux financés sur les ressources propres du CRH, en plus des posdoctorantes Marie-Curie mentionnés plus haut (parmi lesquels Amparo Fontaine, depuis 2022 et jusqu’en 2025) et pour des durées variées (de 1 à 4 ans) :

- en 2017-2019, Jean-Baptiste Paranthoën a été postdoctorant EHESS au GHRECO, avec un projet sur Les mobilités professionnelles vers l’agriculture. La fabrique des nouveaux entrants ; en 2017-2018, Jawad Daheur a été postdoctorant EHESS au GREHN (ainsi qu’au CERCEC, UMR8083, qu’il a depuis rejoint comme CR CNRS), avec un projet sur les ressorts environnementaux du sous-développement en Galicie autrichienne en 1873 et 1914 ;

- en 2018-2019, Thibault Julian a été postdoctorant EHESS au GEHM et au GRIHL avec un projet intitulé Voies/voix de représentations : les émotions de l’Histoire dans les arts du spectacle entre Révolution et Restauration ; en 2018-2019 également, Sergi Sancho Fibla a été postdoctorant à AHLOMA, dans le cadre du projet MINECO Spiritual Landscapes. Models of Spatial Analysis of the Transformation of Women’s Medieval Religiosity in the Iberian Kingdoms (12th-16th c.) (PG2018-095350-B-100), financé par le ministère de Science et innovation d’Espagne. Universitat de Barcelona http://www.ub.edu/​proyectopaisajes/​index.php/​the-project/​about-sl ;

- de 2018 à 2021, Olof Borzt a été postdoctorant de l’Université de Stockholm, accueilli au GEHM avec un projet sur Les scientifiques en France, au Royaume-Uni et aux Etats-Unis face au nazisme (1930-1939) ;

- de septembre 2018 à mars 2020, Malena Chinski a été postdoctorante dans le cadre du programme ANR-DFG « PREMEC » (Premiers modes d’écriture de la Shoah. Pratiques savantes et textuelles de survivants juifs en Europe, 1942/1965), sous la direction de Judith Lyon-Caen. Elle est ensuite restée membre du GRIHL, de juillet 2020 à décembre 2022, en contrat postdoctoral avec la Fondation pour la mémoire de la Shoah ;

- en 2019, Benjamin Bothereau a été postdoctorant au CRH dans le cadre du Projet ANR FluidGov. Relations Fleuves-Société (projet porté par Raphaël Morera) pour mener l’étude des régimes hydro-sociaux du bas-Rhône, xviii^e siècle ; en 2019-2020 également, Devin Vartija a été postdoctorant de l’Université d’Utrecht au GEHM, avec un projet sur l’idée d’égalité à Paris et Londres au xviii^e siècle et sur les nouvelles pratiques culturelles qui ont donné une dimension politique à cette idée avant la Révolution ;

- de 2019 à 2022, Thierry Renaux a été postdoctorant dans le cadre du projet ANR ARCHIPAL « Aluminium, architecture et patrimoine, xx^e-xxi^e siècles », coordonné par Florence Hachez-Leroy (GHRECO) ;

- en 2020-2021, Gabriela Elgarrista a été post-doctorante à la Plateforme Géomatique de l’EHESS et accueillie au CRH, sur le chantier Annuaire et adresses, Paris Time Machine : https://paris-timemachine.huma-num.fr/​groupe-adresses-et-annuaires/​

- de 2020 à 2022, Cyrian Pitteloud a été postdoctorant « Early Postdoc.Mobility » du Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), avec un projet de recherche sur « Contamination des cours d’eau et conflits environnementaux dans le Japon moderne ». Il était accueilli au GRHEN, et également associé au CRJ ;

- actuellement (2022-2023), 6 postdoctorantes avec contrat arrivées en 2022 ou avant sont accueillies au CRH : Julia Rüthemann est post-doctorante de l’Université de Potsdam et boursière « Feodor Lynen » de la fondation Alexander von Humboldt, accueillie à AHLOMA avec un projet sur les questions de l’auteur et de l’allégorie, considérées dans une perspective de genre, narratologique et comparatiste ; Matthew McDonald est boursier postdoctoral Fulbright au GEHM, pour travailler sur le rôle de la langue française comme instrument de la mondialisation au début du xix^e siècle, en portant une attention particulière aux terrains russe et ottoman ; Julie Gravier est post-doctorante au CRH et au CAMS dans le cadre du projet ANR SoDUCo Social Dynamics in Urban Context: open tools, models and data, Paris and its suburbs, 1789-1950 ; Jacob Lachat est accueilli au GRIHL dans le cadre d’un Projet FNS Postdoc.mobility intitulé L’écriture et les jours : l’organisation quotidienne du travail dans les journaux d’écrivains, xix^e-xxi^e siècles ; Arno Haldemann est également boursier du FNS depuis le 1^er septembre 2022 et travaille au RHISOP, dans une perspective de micro-histoire comparée, sur les liens qu’établissent les individus/les fidèles avec les objets, à travers leurs pratique et actes religieux dans les régions rurales de Suisse, de Basse-Autriche et de France ; Marie Walin est postdoc EHESS, accueillie au groupe Histoire du genre et au GEI avec un projet sur l’histoire des masculinités, de la médecine et de l’Espagne au xix^e siècle ;

- il faut mentionner une dernière postdoctorante financée par le DIM PAMIR et accueillie en 2021-2023 à AHLOMA : Lise Saussus a été élue MCF à l’EHESS au printemps 2023.

133Au cours de la période 2017-2022, le CRH a rémunéré une douzaine de stagiaires sur ressources propres, pour participer aux différentes enquêtes qui y ont été menées.

134Les membres du CRH sont investis dans le fonctionnement des LABEX dont l’EHESS est partenaire. En 2017-2020, Sabina Loriga a été membre du Comité de Direction du Laboratoire d’excellence TEPSIS (Transformation de l’État, politisation des sociétés et institution du social) ; Jean-Baptiste Fressoz est membre du même comité de direction.

135Marie-Anne Polo de Beaulieu est membre du conseil de direction du Labex HASTEC depuis son origine (2012).

136La participation directe à la gouvernance de ces Labex joue sans doute en faveur du CRH en augmentant ces ressources propres.

Référence 4. L’unité est attractive par la qualité de ses équipements et de ses compétences techniques.

13715 % du budget du CRH, en moyenne annuelle, a été consacré à l’équipement :

- renouvellement du parc informatique ;

- licences, en particulier licences spécifiques au travail d’édition : plusieurs membres de l’équipe d’appui à la recherche du travail sont éditrices des revues hébergées ou éditées par le laboratoire (Alexia Chatirichvili, Alice Gioux-Azzarelli, Valérie Gratsac-Legendre, Cécile Soudan) ;

- bases de données, SIG (usage de logiciels libres).

138Le CRH fait usage des entrepôts de données de l’EHESS (Didomena) et surtout du CNRS.

Synthèse de l’autoévaluation

Points forts

139Le CRH se distingue par une très forte attractivité. Ses points forts sont nombreux : ses membres exercent des responsabilités au sein de diverses institutions et dans les comités de lecture de revues importantes ; non seulement le CRH reçoit de nombreuses et nombreux chercheuses et chercheurs étrangers, mais ses membres sont aussi régulièrement invités à l’étranger ; la qualité du personnel d’appui à la recherche attire des collègues, notamment du CNRS, qui demandent régulièrement leur mutation au sein de l’unité ; de même les demandes d’accueils en délégation sont chaque année très nombreuses.

140Le CRH tire de ce point de vue pleinement profit de son positionnement au sein de l’EHESS et de la souplesse de son organisation.

Points faibles

141L’investissement des collègues de l’unité dans le fonctionnement et la direction d’institutions et de collectifs est inégalement répartie. On observe de ce point de vue une assez nette différence entre collègues EHESS et collègues CNRS, les premiers exerçant davantage de responsabilités. Cela s’explique par l’organisation même de l’EHESS d’une part, et par la forte centralisation du CNRS qui offre moins de possibilité de ce point de vue. Il n’en reste pas moins que cette situation nuit au rayonnement de la production des chercheurs et chercheuses qui se trouvent de fait moins inscrits dans les réseaux de sociabilité académiques. Davantage de participation dans les comités de rédaction, dans les réseaux professionnels mais aussi dans les instances serait souhaitable.

Domaine 3. Production scientifique

Référence 1. La production scientifique de l’unité satisfait à des critères de qualité

142Les équipes du CRH travaillent sur des questions très diverses, mais sont capables de se regrouper rapidement autour de projets collectifs, comme l’illustre la publication du volume De la contagion (2020). Coordonné par la direction du l’unité (Béatrice Delaurenti et Thomas Le Roux), ce volume invite une cinquantaine de membres du laboratoire, tous statuts confondus (on y trouve des articles signés par des doctorantes aussi bien que par des chercheurs et chercheuses confirmées, directrices et directeurs d’études EHESS, CR et DR CNRS, ingénieures, MCF, postdoctorantes, émérites et associées) à se confronter à une notion projetée dans une forte lumière par l’actualité et à la mettre en perspective en fonction des modulations de son sens selon les terrains et les méthodes. Conçu en français, l’ouvrage a rapidement été traduit en anglais et publié aux Presses du MIT (Cultures of Contagion, 2021). La contagion y est abordée en tant que question sanitaire et en tant que modèle de la diffusion et de la composition sociales : il ne s’agit pas seulement d’interroger l’histoire des épidémies, mais aussi d’intervenir sur la compréhension des faits de transmission, sur la saisie des liens et des contacts au sein des sociétés.

143Un tel engagement de tout un laboratoire d’histoire dans une réflexion à chaud sur l’ensemble des résonnances de l’actualité a été rendu possible par une attention commune portée au CRH aux débats interdisciplinaires, ou pour le dire autrement au retravail de l’héritage des Annales. L’histoire, placée au cœur et au service des sciences sociales, enquête sur les évolutions du social en mobilisant les outils intellectuels de la sociologie, de l’anthropologie, de sciences du langage et de la culture, de l’économie, et en contribuant en retour aux nouvelles analyses des fortunes contemporaines de ces évolutions par ces disciplines. L’attention rigoureuse portée aux enjeux méthodologiques et théoriques du travail historien se traduit aussi par la présence au sein du CRH de revues au positionnement épistémologique fort : Histoire & Mesure et Genèses. Sciences sociales et histoire. Dans le même esprit, les membres de l’unité participent activement aux comités de rédaction de la RHMC, des Annales HSS mais aussi de Clio. Femmes, Genre, Histoire, de L’Homme ou d’Études rurales.

144Entre 2017 et 2022, les contributions du CRH ont été majeures essentiellement dans trois domaines :

- Intégrer l’historiographie à l’histoire, tenir le temps en sciences sociales

- Penser le social, de l’individuel au collectif

- Enquêtes et mémoire d’enquête

145Ces points forts permettent en retour au CRH de bénéficier :

- d’un rôle structurant dans l’organisation de la recherche 

- d’une expression sur de nouveaux formats et supports 

Des monographies au service du renouvellement historiographique

146Depuis sa création, en 1949, le CRH accorde une grande importance à la réflexion sur l’écriture de l’histoire, sur les conditions et les objets de la connaissance historique, sur les évolutions de sa situation au sein des sciences sociales. Le récent ouvrage de Sabina Loriga et Jacques Revel, Une histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique (EHESS/Gallimard/Le Seuil, 2022), marque une forme d’aboutissement des recherches conduites au GEHM sur l’histoire intellectuelle de la discipline. Tirant le bilan des débats que la mise en crise du savoir par la focalisation sur la construction discursive de la réalité a suscités en histoire pendant plusieurs décennies, le livre constate que ces débats n’ont pu être purement et simplement résorbés, s’ils sont maintenant dépassés : le savoir sur le passé se construit désormais dans la reconnaissance des formes de présence et d’emprise de celui-ci dans le présent, y compris dans le travail des historiennes. Dans La Griffe du temps (Gallimard, 2019), Judith Lyon-Caen aborde également, autrement, la question de la présence du passé en observant la manière dont un texte peut travailler le temps et par là-même enregistrer son passage, en intégrant des lieux et des objets profondément datés. Sous-titré Ce que l’histoire peut dire de la littérature, l’ouvrage aborde l’historicité de ce qu’historiennes et littéraires s’accordent généralement à considérer comme échappant à l’enquête historique, la recomposition de l’expérience par l’écriture littéraire. D’une tout autre manière, Z ou souvenirs d’historienne de Claire Zalc (éd. de la Sorbonne, 2021), transforme l’effort, qui est aussi une exigence académique, de reconstruction d’une trajectoire d’historienne en exploration des effets de connaissance et d’expérience produits par la reconstitution minutieuse de parcours d’immigrantes, de déportées, de déplacées. Dans Le siècle de Marie Du Bois (Le Seuil, 2022), Christian Jouhaud met l’inscription d’une expérience sociale et politique dans le temps d’une vie par l’écriture au cœur de son analyse ; les contextualisations appelées par la rencontre du chercheur avec les aspérités d’un écrit ancien font surgir dans cet écrit une autre historiographie du xvii^e siècle. Les travaux de Sylvie-Anne Goldberg et de Ron Naiweld réfléchissent aux fonctions et aux effets de l’historiographie juive des Juifs et de la tradition rabbinique, au rôle historique de l’historiographie.

147Le CRH s’attache également à élucider les jeux et les enjeux du langage, à clarifier les concepts et les malentendus incrustés dans le savoir et devenus par là à l’épreuve du temps. La contribution du GEHM à l’histoire intellectuelle est reconnue. Les publications d’Antoine Lilti (L’Héritage des Lumières, EHESS/Gallimard/Le Seuil, 2019) et de Silvia Sebastiani et Jean-Frédéric Schaub (Race et histoire dans les sociétés occidentales, xv^e-xviii^e siècles, Albin Michel, 2021) au cours de la période ont repositionné les débats historiographiques sur les questions aussi importantes que la race ou les Lumières, en éclairant sous un jours nouveau ces catégories, considérés comme notions constamment retravaillées dans différents contextes.

148Le CRH s’est aussi affirmé comme un laboratoire pionnier dans le développement de nouvelles problématiques et de nouveaux objets historiographiques. Trois exemples. 1. Les publications de Sylvie Steinberg et d’Elizabeth Claire contribuent fortement à structurer l’histoire du genre. Par le biais de l’histoire des sexualités ou de l’histoire plus expérimentale des pratiques dansées, et en lien avec la revue Clio, elles montrent les processus par lesquels la différenciation de genre a été non seulement construite socialement, mais aussi pensée et incorporée au fil du temps. 2. De la même manière, les publications issues du GRHEN donnent une nouvelle place aux questions environnementales dans la compréhension du devenir historique. Deux ouvrages importants dans cette perspective peuvent être mentionnés ici. Dans La Contamination du monde, Thomas Le Roux et François Jarrige renversent l’histoire du progrès en s’attachant aux conséquences néfastes sur les milieux et sur les hommes de l’industrialisation du monde. Dans Les Révoltes du ciel, Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher conduisent une enquête au long cours sur l’histoire du climat et de son utilisation dans les discours scientifiques et politiques. 3. Enfin, le collectif dirigé par Christophe Duhamelle et Falk Bretschneider (Éd. de la MSH, 2018) vise à proposer une nouvelle compréhension, ancrée dans l’histoire sociale, de l’espace du Saint-Empire et des types de rapports entre pouvoirs et au pouvoir qui s’y sont construits et ainsi, in fine, à réfléchir à nouveau frais aux temporalités de l’histoire européenne.

Penser le social, de l’individuel au collectif

149Les historiennes du CRH s’attachent à travailler les catégories produites par la sociologie d’inspiration durkheimienne ou wébérienne, voire éliassienne, mais dans un esprit pragmatique : il s’agit d’utiliser les notions et les méthodes les plus pertinentes pour aborder l’information et la conformation des sources par les expériences passées, pas d’appliquer des modèles. C’est aussi en cela que les travaux du CRH sont marqués par les apports décisifs de la micro-histoire, même lorsqu’ils s’éloignent de ses manières de faire.

150L’étude de la constitution des groupes sociaux et des logiques d’appartenance s’ancre dans une longue tradition au sein du CRH. Entre 2017 et 2022, des publications marquantes sont venues enrichir ce domaine d’expertise. Le groupe RHISOP a ainsi donné un aboutissement à son travail collectif dans un volume de L’Atelier du CRH consacré au travail de la catégorisation sociale et que le centre a choisi de traduire en anglais. L’intérêt pour les catégories, nourri par la sociologie et destiné à revenir la nourrir, irrigue non seulement les travaux du RHISOP et du LaHéHis (enquête propriété et citoyenneté ; Justices sommaires. Pratiques et idéaux de justice dans une société d’Ancien Régime, la traduction d’un livre important de Simona Cerutti paru aux Éditions de l’EHESS en 2021), mais aussi ceux du groupe Études juives (Yann Scioldo-Zürcher Levi) et, selon une approche plus quantitative, le groupe ESOPP. À travers l’étude des catégories et des méthodes de comptage utilisées par les États d’Europe centrale pour recenser leurs sujets, Morgane Labbé a contribué à redéfinir les enjeux de l’histoire des nationalités (La Nationalité, une histoire de chiffres. Politique et statistiques en Europe centrale, 1848-1919, Presses de Sciences Po, 2019), et l’ouvrage sur le travail forcé d’Alessandro Stanziani (Les Métamorphoses du travail contraint. Une histoire globale (xviii^e-xix^e siècles), Presses de Sciences Po, 2020) inverse la réflexion habituelle en montrant que la mise au travail forcé visait, et vise un objectif social plus qu’il n’est le résultat d’une ségrégation déjà instituée.

151Attentif aux évolutions des savoirs sociologiques et des sciences politiques, le CRH s’efforce en effet de renouveler la compréhension de processus de domination et de pratiques du pouvoir. En enquêtant sur les espaces d’enfermement, Natalia Muchnik (Les prisons de la foi, PUF, 2019) traite ainsi de l’exercice de la contrainte sur les corps. Centré sur les emprisonnements pour motif religieux, elle interroge aussi la question des minorités, de leur définition et de leur contrôle.

152La pratique classique de l’étude biographique des hommes de pouvoir a été reprise et repensée au CRH dans la période 2017-2022. Le Charles IV de Pierre Monnet, construit sur l’analyse critique de l’autobiographie de l’empereur, s’attache à comprendre non seulement comment l’on devient empereur, mais aussi ce que le pouvoir fait aux hommes qui l’exerce. Très remarqué, cet ouvrage a reçu l’une des prix les plus prestigieux de l’Académie française. Adoptant quant à lui une approche par portrait de groupe, Jordi Canal se concentre sur les parcours d’hommes de pouvoir pour éclairer l’histoire récente de l’Espagne.

153Au CRH, les questions sociales et environnementales sont intimement mêlées. Raphaël Morera et Nicolas Lyon-Caen ont ainsi montré comment l’entretien des rues parisiennes d’Ancien Régime était enchâssées dans des processus sociaux et comment les facteurs d’évolution étaient logés dans les relations entre la société parisienne et le pouvoir monarchique (À vos poubelles, citoyens ! Environnement urbain, salubrité publique et investissement civique (Paris, xvi^e-xviii^e siècle), Champ Vallon, 2020).

Une pratique renouvelée de l’érudition et de l’enquête historiques satisfaisant aux critères de scientificité les plus robustes

154Le CRH développe depuis les années 1970 une pratique de l’enquête au long cours qui a permis de nourrir des projets intellectuels successifs : des jeux de données susceptibles d’être réutilisées dans d’autres projets ont été créés. Cela suppose de respecter une méthodologie scrupuleuse et d’anticiper sur les usages postérieurs éventuels. Cette dynamique doit beaucoup à la démographie mais elle se développe aujourd’hui dans des directions très différentes, mettant les outils au cœur des démarches : que l’on songe par exemple au site « S’écrire au xix^e siècle. Une correspondance familiale », édition scientifique d’un corpus de 3 000 lettres produites par une famille bourgeoise du xix^e siècle, mise en ligne en 2004 et aujourd’hui rendu à nouveau disponible et explorable avec de nouveaux outils, grâce au travail de plusieurs ingénieurs du CRH (https://lettresfamiliales.ehess.fr/​view/​S%27%C3%A9crire_au_XIXe_si%C3%A8cle._Une_correspondance_familiale).

155Le CRH n’a jamais cessé d’accorder une place importante à l’érudition et au travail des sources et des textes. Il ne s’agit pas seulement de mettre des documents à disposition des historiennes mais aussi de faire de l’édition un lieu même de la production du savoir historique.

156Le collectif « Sources et données de la recherche » a produit une intense réflexion sur la publication ou la republication numérique et sur la reprise des enquêtes anciennement conduites au sein de l’unité, mais d’autres projets ont aussi vu le jour (constitution d’une base de factums issus des conflits du monde des métiers parisiens à l’époque moderne, en lien avec le dernier livre de Mathieu Marraud ; projet sur les maisons tolédanes de Jean Passini ; projet d’exploitation, sous la responsabilité de Thomas Le Roux, de l’immense documentation sur les carrières de Belleville confiée au CRH par la famille d’un historien non professionnel…). Diane Carron a mené à bien l’édition du volume Allier de la collection Paroisses et communes de France.

157Les projets du Ladéhis, même s’ils ne s’y limitent pas, visent aussi à l’édition de corpus et de documents anciens. La publication de la feuille 52 de la carte Cassini repose sur un travail méticuleux de numérisation et d’analyse des informations contenues dans la carte d’origine. De même, le programme SODUCO, encore en cours, comporte un volet d’édition numérique d’une documentation permettant la localisation des individus tout à fait considérable.

158Procédant d’une autre démarche, Benoît Grévin a mené à son terme l’édition critique de quatre lettres importantes de Dante.

159Florent Brayard a consacré une grande énergie à la coordination de la traduction en français de l’édition critique de Mein Kampf, augmentée de notes et d’introductions supplémentaires. Le titre donné à l’ouvrage, Historiciser le mal, se veut une manière de condenser les ambitions du CRH, la rigueur critique servant une mise en perspective historiographique qui offre la possibilité de déjouer tous les pièges d’un texte.

160Nous ne citerons qu’un seul exemple de reconnaissance intellectuelle récente de la qualité de la production scientifique du CRH et du rayonnement d’un des chercheurs émérites du centre : la discussion, organisée par la revue historique américaine en ligne H-France (vol. 14, n^o 22), autour d’un unique article de synthèse de Robert Descimon (“Colbert, Venality, and Parisian Judicial Elites during the Long Seventeenth Century: A Reappraisal by Robert Descimon”: https://h-france.net/​h-france-salon-volume-14-2022/​#1422).

Un rôle pilote dans l’organisation de la recherche

161Dans la continuité de la période précédente et bien que l’événement ait rendu cette tâche plus difficile autour de 2020, les équipes du CRH se sont efforcées de contribuer à la structuration de communautés scientifiques importantes. Chaque année, colloques et journées d’études ont rassemblé des collègues venus de toute la France, aussi bien que d’Europe et des universités non-européennes. Les séminaires jouent également ce rôle. En 2019, l’organisation du congrès de l’European Society for Rural History (EURHO) a rassemblé pendant trois jours 300 spécialistes venus de toute l’Europe et d’Amérique du Nord. Nombreux et riches, les débats ont donné lieu à des publications dont les membres du CRH ont assuré la direction. Pablo Luna a ainsi coordonné l’édition du numéro 205 d’Études rurales consacré aux Agricultures américaines. Les voies de la croissance (xviii^e-xx^e siècle). Ce volume tente de dégager un modèle de croissance agricole au cours de la période en interrogeant aussi bien les cultures que les modes de mise au travail des populations. Rassemblant les meilleurs spécialistes de la question, il constitue un apport majeur à l’historiographie.

162Le rôle structurant de champs de recherche émergents s’est développé aussi par l’intermédiaire de projets de recherches financés par des agences ou organisations scientifiques ou selon d’autres voies. La nature en communs. Ressources, environnement et communautés, dirigé par Fabien Locher (Champ Vallon, 2020), est une contribution décisive à l’histoire et l’économie des communs environnementaux : en confrontant les communs au temps et pas seulement à celle de la bonne gestion, il vient déconstruire les représentations idéalisés ou trop critiques des communs et élucide leurs conditions d’existence.

163Avant de rendre l’âme faute de combattants, le GAM a publié deux volumes collectifs importants consacrés à la culture matérielle et au vêtement au Moyen Âge. Les deux ouvrages joints au portfolio représentent l’aboutissement d’années de travail interdisciplinaire consacré à l’étude de la vie quotidienne ancienne par un croisement des regards historiens, archéologiques et anthropologiques.

164Deux équipes du CRH ont pris à bras le corps la question de la dette. Le GEI l’a abordée dans le contexte du bas Moyen Âge et de l’époque moderne selon une perspective plutôt anthropologique. Centré sur la dette dans les sociétés industrielles, le volume dirigé par Laure Quennouëlle-Corre et Gérard Béaur, du GRHECO (IGPDE, 2019), l’aborde avec un regard politique et sociologique, approche adaptée à l’observation de l’importance politique croissante prise par la dette publique.

165En 2020, Étienne Anheim et Lidia Foraison ont publié L’Edition en sciences humaines et sociales. Enjeux et défis (éd. de l’EHESS), un collectif qui tire un premier bilan des révolutions intellectuelles, techniques et socioéconomiques que le secteur a connues en vingt ans et même un peu moins en faisant dialoguer éditeurs privés et publics, économistes, documentalistes, libraires, juristes, traducteurs et traductrices, chercheurs et chercheuses. Cet ouvrage est une des manifestations de la présence du CRH dans la vie de la recherche.

Une rigueur reconnue ouvrant la voie à différentes formes de diffusion élargie des résultats de la recherche

166Entre 2017 et 2022, les équipes du CRH ont eu l’occasion de valoriser leur production sur des supports nouveaux. Au sein du groupe RHISOP, Laurent Joly a écrit le scénario d’un film, Les suppliques, diffusé le 11 juillet 2022 sur France 3, dans le but d’apporter au grand public une vision renouvelée de l’histoire de l’Occupation et de la collaboration active de Vichy avec les nazis. Le GRHEN a, selon une démarche similaire, bénéficié d’une exposition audiovisuelle importante. Jean-Baptiste Fressoz et Christophe Bonneuil ont par exemple participé à la conception du documentaire L’homme a mangé la terre, consacré à l’histoire de l’Anthropocène et diffusé sur Arte en 2019. C’est dans le même esprit qu’Étienne Anheim a contribué à une bande-dessinée.

167Isabelle Backouche s’est quant à elle attachée à donner une voix aux Parisiens et Parisiennes du xviii^e siècle en créant le podcast Gens de la Seine, prolongé notamment par Les Gens de la bourse de commerce créé à la suite de l’ouverture du musée Pinault. Elle est aussi, avec Laurent Joly, active au sein du collectif « Connus à cette adresse (Villes et dynamiques sociales des persécutions antijuives en Europe) » dont le site (https://www.connusacetteadresse.fr/​) donne à voir les chantiers, notamment pédagogiques.

Référence 2. La production scientifique de l’unité est proportionnée à son potentiel de recherche et correctement répartie entre ses personnels

168Le CRH a une stratégie de diffusion de ses recherches essentiellement tournée vers la publication scientifique. En moyenne, l’aide annuelle à la publication et à la traduction attribuée par la commission issue du conseil de laboratoire qui examine les demandes représente un peu moins de 10 % du budget du laboratoire. La répartition des publications par type fait apparaître une nette préférence pour les articles, dans des ouvrages collectifs ou dans des revues à comité de lecture. Ces deux catégories représentent 71 % des publications, et encore plus si l’on exclut comptes rendus, notices, préfaces et postfaces. Cette masse d’articles doit beaucoup à l’initiative des membres du CRH qui ont dirigé entre 2017 et 2022, 116 numéros de revue ou ouvrages collectifs.

169La prédominance de ces formats de publications n’empêche pas l’émergence de nouveaux supports, comme le montre l’apparition de carnets de recherches et de dataset.

Type de publications	Nombre
Chapitres d’ouvrages collectifs	869 (31%)
Articles	744 (27%)
Comptes rendus	214 (8%)
Monographies	131 (5%)
Vulgarisation (journal)	123 (4%)
Articles (dict. ou encyclo.)	102 (4%)
Directions de revues	97 (3%)
Direction d’ouvrage	94 (3%)
Vulgarisation (magazine)	79 (3%)
Préfaces ou postfaces	71 (3%)
Vulgarisation (en ligne)	42 (2%)
Vulgarisation (entretien)	34 (1%)
Carnet de recherche ou billets de carnet	28 (1%)
Communications scientifiques avec support	25 (1%)
Vulgarisation (radio)	20 (1%)
Autre (en ligne)	18 (1%)
Editions	120 (1%)
Autre (rapport)	14 (1%)
Vulgarisation (livre)	14 (1%)
Vulgarisation (télévision)	10 (0%)
Jeux de données	9 (0%)
Vidéos	9 (0%)
Traduction	8 (0%)
Autre (livre)	7 (0%)
Catalogues d’expositions	6 (0%)
Vulgarisation (autre)	6 (0%)
Poster	3 (0%)
Annexe d’article	1 (0%)
vulgarisation (vidéo)	1 (0%)
Total général	2799 (100%)

Tableau 3 : répartition des publications du CRH par type.

Types de publications	Nombre
Chapitres d’ouvrages collectif	869 (45%)
Article	744 (38%)
Monographie	131 (7%)
direction de revue	97 (5%)
direction d’ouvrage	94 (5%)
Total général	1935 (100%)

Tableau 4 : Répartition des publications du CRH par type, hors vulgarisation.

170L’analyse quantitative de la bibliographie montre en second lieu une ventilation tout à fait intéressante de la publication. Les membres du CRH ont publié 744 articles dans un total de 439 revues différentes selon la répartition suivante :

Nombre d’articles par revue	Nombre d’occurrences dans le corpus
1	338
2	51
3	17
4	10
5	7
6	5
7	5
9	1
12	1
14	1
15	1
17	1
46	1

Tableau 5 : Dispersion des revues ayant publié des auteurs du Crh entre 2017 et 2022.

171Le terme de dissémination correspond tout à fait à la pratique éditoriale du CRH : 338 des 744 articles scientifiques issus du laboratoire ont été publiés dans 338 revues différentes. En parallèle, on observe des formes de concentration : 6 revues ont publié au moins 9 articles. Cela tient notamment à un nombre important de publications au sein de L’Atelier du Crh, revue éditée par et au service du laboratoire, qu’on pourrait croire destinée aux jeunes chercheurs et chercheuses mais auxquels des collègues confirmées accordent volontiers leur soutien en publiant des articles expérimentaux ou importants. Cela tient aussi à la publication dans des revues au sein desquelles les membres du laboratoire sont très fortement impliqués : la RHMC, Clio, Le Mouvement social et Entreprises et histoire. La présence des membres du CRH dans le monde des revues explique cette tendance mais cela ne relève en rien d’un automatisme : certaines revues dirigées par des membres du laboratoire ne dépassent pas 7 articles venus de celui-ci en 6 ans, ce qui reste raisonnable. Cette concentration s’explique davantage par la conception de numéros spécifiques consacrés à des thématiques très présentes au laboratoire.

172La bibliographie mentionne 214 recensions soit environ 8 % du total : les membres du CRH sont des lecteurs et lectrices assidues et critiques. Sur ce point également une analyse de la distribution des comptes rendus se montre révélatrice :

Nombre de recensions par revue	Nombre d’occurrences
1	55
2	11
3	6
4	2
5	1
6	5
8	1
9	1
12	1
14	1
16	1
17	1

Tableau 6 : Dispersion des revues ayant publiés des comptes rendus écrits par des membres du CRH.

173Les recensions du CRH ont été publiées dans 86 revues différentes, et 55 revues n’en ont édité qu’une seule. Les chercheurs/euses lecteurs/rices du centre travaillent donc pour un grand nombre de revues. Tout aussi intéressante est la concentration des publications : 12 revues ont publié plus de cinq recensions. Parmi elles, on trouve la RHMC, Études rurales, les Annales HSS, Histoire et sociétés rurales : des revues où le CRH est bien représenté au sein des comités de lecture. Ces participations n’ont donc rien d’honorifique mais traduisent une implication personnelle forte. Confirmant cette première analyse, il ressort également de ce tableau que les comptes rendus sont rédigés par toutes les catégories de membres de l’unité et ne sont absolument pas réservés aux doctorantes et post-doctorantes, même si la contribution des associées apparaît significative.

174La dissémination est aussi visible du point de vue des langues :

Langues	Nombre de publications
français	1686 (68%)
anglais	395 (16%)
espagnol	198 (8%)
italien	64 (3%)
allemand	56 (2%)
portugais	35 (1%)
japonais	11 (0%)
hongrois	6 (0%)
grec	5 (0%)
coréen	4 (0%)
polonais	3 (0%)
tchèque	2 (0%)
arabe	1 (0%)
chinois	1 (0%)
latin	1 (0%)
néerlandais	1 (0%)
slovène	1 (0%)
Total général	2470 (100%)

Tableau 7 : répartition des langues de publication des auteurs du CRH, hors vulgarisation.

175395 publications en anglais, 198 en espagnol, 64 en italien et 56 en allemand, pour ne mentionner que les langues les plus utilisées, représentent à l’évidence une production importante.

176Il est frappant de constater que, si l’anglais domine, il n’est pas du tout la seule langue étrangère utilisée de manière régulière par les membres de l’unité pour publier leurs travaux, même si l’effort pourrait être poursuivi dans cette direction.

177Les publications du CRH sont bien réparties par groupe et par catégories de chercheur et enseignant-chercheur.

178La bibliographie du CRH rend possible une analyse quantitative assez poussée mais qu’il convient cependant de bien circonscrire. Nous n’avons ainsi retenu que les 1935 publications, soit 69% du total en choisissant de nous concentrer sur les articles relevant au sens strict d’une production scientifique. Nous ne tenons pas compte de ce fait des parutions, très nombreuses, considérées par leurs auteurs ou autrices comme relevant de la vulgarisation, qu’il s’agisse de livres ou d’articles. Nous nous concentrons donc sur les articles, les chapitres d’ouvrages collectifs, les directions de revue et d’ouvrages, et les monographies. Cette analyse quantitative est relativement fine mais comporte des biais importants qu’il importe de préciser dans la mesure où ils influencent la perception générale. Les textes traduits sont ainsi dénombrés plusieurs fois : un même texte est compté pour chacune des langues de publications. Le corpus considéré comporte 1935 références, mais en réalité, les directions d’ouvrages et de revues sont comptées au moins deux fois : une fois en tant que direction et une autre fois en tant qu’articles (une introduction, une conclusion ou une contribution de l’auteur coordonnant le collectif).

179Ces biais déforment un peu la perception du corpus et en gonflent artificiellement le volume (environ 10 %). Ils n’empêchent cependant pas de donner une vision réaliste de la répartition des publications au sein de l’unité. Nous avons choisi d’analyser cette bibliographie au prisme de deux entrées différentes : les catégories de membres d’une part, et les équipes constitutives du laboratoire de l’autre. L’unité rassemble des chercheurs, chercheuses et enseignantes-chercheurses de rang A et B, mais aussi des doctorantes, des post-doctorantes, des ingénieures et des retraitées. Chaque catégorie se situe à un moment différent de sa carrière et doit adopter des stratégies de valorisation différentes. Il semble pertinent d’estimer la cohérence de la répartition en fonction de ces statuts. La répartition par équipe offre un second angle d’attaque pertinent. Au CRH, les équipes sont la cellule de base du travail collectif et individuel : elles se réunissent en séminaire et leurs membres travaillent souvent des publications co-signées. L’échelle de l’équipe s’avère aussi nécessaire dans la mesure où nous ne souhaitons pas nous livrer à une analyse individuelle qui nous semble improductive. À l’échelle d’un mandat, les bibliographies individuelles peuvent ne pas représenter l’activité réelle d’un membre. Les irrégularités des rythmes de publication sont en revanche lissées à l’échelle du groupe.

	Articles	Chapitres d’ouvrages collectifs	Directions de revues	Directions d’ouvrages	monographies	Total général
DR et DE	210 (28%)	314 (36%)	36 (37%)	41 (44%)	51 (39%)	652 (34
Emérites	165 (22%)	238 (27%)	30 (31%)	18 (19%)	43 (33%)	494 (%)
MCF et CR	160 (22%)	175 (20%)	22 (23%)	26 (28%)	23 (18%)	406 (21%)
Doctorants	111 (15%)	59 (7%)	(0%)	(0%)	3 (2%)	173 (9%)
Associés	53 (7%)	45 (5%)	5 (5%)	5 (5%)	10 (8%)	118 (6%)
Ingénieurs	31 (4%)	33 (4%)	3 (3%)	3 (3%)	(0%)	70 (5%)
Post-doctorants	14 (2%)	5 (1%)	1 (1%)	1 (1%)	1 (1%)	22 (1%)
Total général	744 (100%)	869 (100%)	97 (100%)	94 (100%)	131 (100%)	1935 (100%)

Tableau  : Répartition des publications par catégories de chercheurs. Nombre d’auteurs par catégories : DE et DR (45), Émérites (38), CR et MCF (30), Doctorants (90), Associés (42), IE et IR (9), Post-doctorants (9).

180L’analyse de la répartition des publications par catégories de personnels fait apparaître un réel équilibre : la quantité de publications par catégorie équivaut au poids de chacune au sein du laboratoire. Les différences observées s’expliquent aisément en relation avec le fonctionnement du CRH. Les DE/DR assurent le tiers des publications de l’unité. Cela correspond certes à leur poids au sein du laboratoire, mais cela mérite tout de même d’être souligné : l’intérêt à publier diminuant avec la carrière, il est frappant que les collègues mettent à profit leurs conditions de travail pour faire paraître une production variée, nombreuse et de qualité. Ils assurent également leur rôle en prenant la direction d’ouvrages collectifs et de revues. Les CR/MCF semblent publier relativement moins en proportion, mais cette observation doit être immédiatement nuancée par le nombre de soutenance d’HDR au cours : 7 collègues ont privilégié cette étape de leur carrière qui demande un grand temps d’écriture et dont le produit ne figurera dans le tableau des publications que dans le prochain mandat. De même, les collègues CR/MCF ont assumé des responsabilités collectives nombreuses : à la direction de l’unité, mais aussi au sein de l’EHESS, au CNRS et dans diverses revues. Au CRH, les ingénieures sont également des auteurs et autrices : leur participation à l’effort de publication outrepasse même leur poids au sein de l’unité. Les doctorantes du CRH publient également de manière substantielle avec 9% du total, un pourcentage sûrement en-dessous de la réalité, les doctorantes n’informant pas toujours leur centre de la parution de leurs travaux. Enfin le CRH ne serait pas le CRH sans la contribution des DE et DR émérites. Pleinement intégrés à la vie de l’unité, ils publient de manière soutenue, en privilégiant directions de numéro de revue et publications de monographies.

Étiquettes de lignes	article	chapitre d’ouvrage collectif	direction de revue	direction d’ouvrage	monographie	Total général
Emerites	96 (13%)	145 (17%)	19 (20%)	12 (13%)	33 (25%)	305 (16%)
AHLOMA	75 (10%)	155 (18%)	5 (5%)	19 (20%)	16 (12%)	270 (14%)
GRHECO	70 (9%)	79 (9%)	17 (18%)	18 (19%)	3 (2%)	187 (10%)
Doctorants	111 (15%)	59 (7%)	(0%)	(0%)	3 (2%)	173 (9%)
GEHM	54 (7%)	51 (6%)	10 (10%)	4 (4%)	8 (6%)	127 (7%)
GRHEN	60 (8%)	53 (6%)	3 (3%)	5 (5%)	6 (5%)	127 (7%)
RHISOP	50 (7%)	46 (5%)	10 (10%)	2 (2%)	10 (8%)	118 (6%)
Ass.	52 (7%)	43 (5%)	5 (5%)	2 (2%)	10 (8%)	112 (6%)
GRIHL	46 (6%)	38 (4%)	5 (5%)	1 (1%)	4 (2%)	94 (5%)
GEI	18 (2%)	34 (4%)	7 (7%)	9 (10%)	10 (8%)	78 (4%)
EJ	22 (3%)	37 (4%)	1 (1%)	6 (6%)	8 (6%)	74 (4%)
GAM	17 (2%)	42 (5%)	1 (1%)	4 (4%)	(0%)	64 (3%)
GENRE	18 (2%)	27 (3%)	5 (5%)	3 (3%)	6 (5%)	59 (3%)
LADEHIS	16 (2%)	30 (3%)	3 (3%)	1 (1%)	5 (4%)	55 (3%)
ESOPP	12 (2%)	17 (2%)	5 (5%)	2 (2%)	6 (5%)	42 (2%)
Hors groupes	13 (2%)	9 (1%)	1 (1%)	5 (5%)	(0%)	28 (1%)
Post-doctorants	9 (1%)	2 (0%)	(0%)	(0%)	1 (1%)	12 (1%)
GGH	5 (1%)	2 (0%)	(0%)	1 (1%)	2 (2%)	10 (1%)
Total général	744 (100%)	869 (100%)	97 (100%)	94 (100%)	131 (100%)	1935 (100%)

Tableau  : Répartition des publications par groupes. (Nombre d’auteurs différents par groupes : Émérites : 25 ; AHLOMA ; 15 ; GRHECO : 12 ; Doctorants (90) ; GRHEN (11) ; RHISOP (7) ; Associés (38) ; GEHM (10) ; GRIHL (3) ; EJ (7) ; GEI ( 6) ; GAM (5) ; GENRE (6) ; LADEHIS (10) ; ESOPP (3) ; Crh (13) , Post-doc (4 ); GGH Terre (3)).

181Analysée par groupe, la répartition des publications fait apparaître la même structure équilibrée : les groupes qui publient le plus, en chiffres absolus, sont ceux dont les membres sont les plus nombreux. Les groupes publiant apparemment un peu moins de manière globale privilégient en réalités les formats plus longs et les monographies : c’est le cas de Genre, du LaDéHis, du GEI, de EJ.

Référence 3. La production scientifique de l’unité respecte les principes de l’intégrité scientifique, de l’éthique et de la science ouverte. Elle est conforme aux directives applicables dans ce domaine.

182La politique de science ouverte du CRH s’articule autour de deux éléments : la gestion des données au cours des recherches et dans le cadre des projets numériques, et le dépôt de ces données dans des entrepôts dédiés. La préparation d’un plan de gestion des données de l’unité a créé les conditions d’une réflexion collective sur ces deux points dans l’unité.

183La gestion des données se traduit au quotidien par l’utilisation des outils mis à disposition par l’IR* Huma Num ou l’EHESS, notamment GitLab qui assure la conservation et la documentation de l’historique des modiffications des données ainsi que des codes ou des logiciels qui permettent de les manipuler. Ces codes et logiciels sont toujours en accès libre (open access), les données étant également stockées dans des formats libres, de manière à augmenter les possibilités de reproduction des étapes d’une recherche et de ré-utilisation des résultats.

184Lorsque les projets de recherche sont achevés, les données sont déposées dans des entrepôts français (Nakala, Progedo, Didomena) ou internationaux (Harvard Dataverse, Zenodo) et librement accessibles. Elles peuvent ainsi être consultées et ré-utilisées dans des projets interdisciplinaires.

185Une attention est également portée à la sensibilisation des chercheurs et ingénieurs de l’unité aux bonnes pratiques de la science ouverte exposées dans les plans nationaux. Le collectif « Sources et données de la recherche » est le principal lieu d’échange et de formation à ce sujet. C’est aussi la structure qui assure la maintenance des données de la recherche déposées dans les entrepôts et des sites web qui permettent de les consulter.

Synthèse de l’autoévaluation

186La richesse de la production scientifique constitue un point fort du CRH. Les publications sont bien réparties entre les membres et les doctorantes trouvent de nombreuses occasions de publier. Les supports sont diversifiés (monographies, collectifs et revues) et les contenus novateurs. De ce point de vue, le CRH et ses membres tirent pleinement profit de leur environnement institutionnel et intellectuel. La production montre en outre une bonne répartition de l’effort entre les groupes et témoigne d’une saine émulation au sein de l’unité.

187Le CRH dispose de nombreux atouts en faveur de la science ouverte et réalise des opérations importantes en ce sens. Elle n’est cependant pas encore pleinement adoptée. Une meilleure explicitation critique de ses fondements et intérêts sera en ce sens très utile.

Domaine 4. Inscription des activités de recherche dans la société

Référence 1. L’unité se distingue par la qualité et la quantité de ses interactions avec le monde non-académique.

188Deux thèses CIFRE sont actuellement réalisées au CRH, toutes deux encadrées par Isabelle Backouche : la thèse de Sofian Bouchfira (« Monter à Paris » : des filières migratoires aux opportunités entrepreneuriales – insertion urbaine des cafetiers aveyronnais à Paris (xx^e-xxi^e siècles)), avec le Conseil général de l’Aveyron et celle de Pierre Joffre (Vivre et construire la mixité sociale et le changement urbain sur le temps long : l’exemple d’un quartier « bourgeois » du xviii^e arrondissement et de ses marges à Paris), avec la Ville de Paris. Une thèse est financée sur contrat ANR : celle de Jeronimo Bermudez (Énergies humaines et animales dans l’économie de la Nouvelle Espagne, xvi^e-xviii^e siècles), réalisée sous la direction de Jean-Paul Zuniga et dans le cadre du projet ANR TOPURBI.

189Une autre thèse commencée dans le cadre d’un contrat CIFRE (avec l’association Askola) est désormais financée par une allocation de fin de thèse de l’Institut Convergence migrations : celle de Yayah Al-Abdullah, De l’intégration urbaine des Doms syriens en banlieue parisienne, dirigée par Nancy Green. Bénévole au sein de l’association Askola, Yayah Al-Abdullah a accompagné une vingtaine d’enfants syriens qui se sont retrouvés chaque mercredi après-midi au chapiteau Raj’ganawak pour jouer Le Voyage de la fleur et du petit Amir, une pièce de théâtre qui s’inspire du Petit prince. Il en a tiré un article paru en 2019 dans le Middle East Eye : « De la Syrie à Paris, l’odyssée du Petit prince dom ».

190Pierre Monnet a participé à l’organisation de la Foire du livre de Francfort lorsque la France en a été l’invitée d’honneur, en octobre 2017 : il a été co-organisateur du colloque franco-allemand d’ouverture de la présence française à la Foire du Livre (sous le titre « Les cultures linguistiques en France et en Allemagne ») et responsable du programme universitaire de la présence française à la Foire du livre (conférences de prestige : Bruno Latour, Patrick Boucheron, Roger Chartier, Julia Kristeva, Luc Boltanski).

191L’expertise de Sebastian Veg sur Hong Kong lui vaut de nombreuses sollicitations. Il est ainsi régulièrement sollicité par le Centre d’Analyse et de Prévision du ministère des Affaires étrangères. Au cours de la période, il a collaboré plus ponctuellement avec des think tanks sur Hong Kong, notamment en participant à des tables rondes, en donnant des conférences, et en rédigeant des notes, notamment :

- “Hong Kong’s Judiciary: Defending Autonomy,” Institut Montaigne, 18 juin 2019 ;

- “Hong Kong : le mouvement de protestation de 2019 et l’avenir du statut d’autonomie,” Asie.Visions, no 109, IFRI, novembre 2019 ;

- “Growing Tensions Over Hong Kong’s Autonomy”; “Tensions croissantes autour du statut d’autonomie de Hong Kong,” Institut Montaigne, mai 2020.

192Il a également été auditionné par le Parlement britannique au sujet de la situation à Hong Kong, ainsi que sur la situation des archives relatives à la rétrocession : Written Evidence to the House of Commons Foreign Affairs Committee on Hong Kong archives, 2019.

Référence 2. L’unité développe des produits à destination du monde culturel, économique et social.

193La reprise de la collection « Paroisses et communes », sous la direction scientifique de Fabrice Boudjaaba, DR CNRS, et la direction éditoriale de Diane Carron, ingénieure d’études EHESS, repose en partie sur un modèle économique fondé sur la réalisation de prestations intellectuelles pour les collectivités locales. L’expertise réalisée par Diane Carron en 2020 sur une découverte archéologique d’importance faite à Orléans a contribué au financement du volume paru en 2022. Diane Carron est en effet une spécialiste de très haut niveau du traitement et de l’analyse de données archéologiques, formée à l’histoire en parallèle d’une activité d’archéologue qui l’a amenée à coordonner d’importantes campagnes de fouilles au sein d’une association placée sous le patronage du ministère de la culture, puis d’un institut national (l’INRAP, de 2002 à 2012).

194Mickaël Wilmart, ingénieur d’études EHESS, a rédigé pour la Direction des affaires culturelles de la ville de Meaux un rapport sur les remparts antiques et médiévaux de Meaux dans la perspective d’un classement comme Monument historique.

195Les membres du CRH ont participé à l’organisation d’un nombre conséquent d’expositions au cours de la période. Deux exemples récents : Gérard Béaur à l’exposition « La Guerre des Moutons » aux Archives nationales (2022) ; Thomas Le Roux et Florence Hachez-Leroy à l’exposition « Évolutions industrielles » à la Cité des Sciences (2022-2023).

196Isabelle Backouche a réalisé de 2 podcasts en son 3D pour la société leboncoin dont le siège social est 85-87 rue du faubourg Saint-Martin (Aux classes laborieuses, Le camp Levitan), 2019. Elle a également réalisé la mise en son de l’exposition Police des Lumières, Archives nationales, 2020, et celle de 8 bulles sonores pour la Pinault Collection installée dans la Bourse de Commerce de Paris en 2021. Les deux productions sont accessibles via la webapp : https://passe-ici.fr/​.

197Judith Lyon-Caen a été conseillère historique pour la série d’animation « Romantiques ! » développée par Silex Film pour Arte (2019-2020). Elle a aussi participé à l’élaboration du film d’Arte sur le Paris d’Eugène Sue (programme « L’invitation au voyage », 2022) : https://www.arte.tv/​fr/​videos/​110590-001-A/​le-paris-des-mysteres-d-eugene-sue/​. Enfin elle a participé en tant que conseillère historique pour la série d’animation de Véronique Puybaret sur les Mystères de Paris d’Eugène Sue : https://www.capuseen.com/​films/​7874-les-mysteres-de-paris.

198Quelques autres exemples de films dont des membres du CRH ont été conseiller ou conseillère historique : The Collapse of the Left in Europe, André Burguière et Laura Lee Downs (Institut Européen de Florence) ; L’aluminium, les vaccins et les 2 lapins (2017), Florence Hachez-Leroy ; L’invention du luxe à la française, ARTE, 2020, Philippe Minard ; L’Homme a mangé la Terre, 2021, Christophe Bonneuil et Jean-Baptiste Fressoz ; Histoire de l’antisémitisme, 4 épisodes, ARTE, 2022, Sylvie-Anne Goldberg ; Talismans, 2022, Arlette Farge ; Les juifs de Salonique. Grandeur et déclin d’une communauté, 2022, Esther Saltiel-Ragot, doctorante du CRH (sous la direction d’Alessandro Stanziani et de Yann Scioldo-Zürcher Levi).

199Sylvie Steinberg a dirigé une Histoire des sexualités, en 10 CD audio associée au livre en 2018, Collection Frémeaux et associés/Presses universitaires de France. Elle a également participé à un livret d’opéra pour le Théâtre de la Monnaie de Bruxelles : Sylvie Steinberg, « Per forza, per amore : de l’art de séduire une femme au xviii^e siècle/ Per forza, per amore : of hoe verleid je een vrouw in de 18de eeuw », in Trilogia Mozart Da Ponte, livret de programme de Don Giovanni/Le nozze di Figaro/Cosi fan tutte, La Monnaie/De Munt de Bruxelles, 2020, p. 147-165.

200Le 9 février 2018, Isabelle Backouche a participé au débat organisé à l’occasion de l’ouverture de la Fondation Galeries Lafayette dans le Marais (9 rue du Plâtre). Elle a donné des conférences auprès de plusieurs associations autour de la place de la Seine dans la ville de Paris, ou des spoliations d’appartements de familles juives à Paris. Enfin, elle est intervenue auprès de la mission Seine (ville de Paris), en décembre 2022.

Référence 3. L’unité partage ses connaissances avec le grand public et intervient dans des débats de société.

201Le CRH encourage et soutient les efforts de ses membres pour partager avec le grand public les modes de construction et de validation de la connaissance historique en même temps que cette connaissance elle-même. Rendre l’histoire effectivement présente dans les situations et les débats publics où sa présence est nécessaire est l’un des objectifs de notre travail, et les moyens d’attendre ce but sont régulièrement discutés dans les séminaires, ou encore lors des Lundis du CRH, autour de nos publications.

202Les recherches d’un nombre significatif des membres du CRH ont rencontré l’actualité nationale et internationale la plus brûlante dans la période 2017-2022 ; l’unité s’honore de leur engagement pour l’histoire et s’est employée à le faciliter.

- ainsi, l’un des membres de l’unité, Laurent Joly, DR CNRS, s’est trouvé amené par l’actualité politique, ces derniers temps, à devoir souvent exposer au grand public les faits établis par l’histoire sur la déportation des Juifs de France, la Rafle du Vel d’hiv’, l’ampleur des dénonciations, ainsi qu’à contrer différentes opérations de falsification historique : depuis 2017 et plus particulièrement en 2021-2022, il a donné une cinquantaine d’interventions dans les médias (entretiens à la presse nationale, émissions radiophoniques ou télévisées) et participé à de nombreuses rencontres avec le public (soirées-débats dans le cadre associatif, dans des librairies ou des salons du livre) autour du rôle du régime de Vichy dans la déportation des Juifs de France ou les manipulations historiques du polémiste et candidat d’extrême-droite à l’élection présidentielle Éric Zemmour. Laurent Joly est le co-auteur de 4 films documentaires historiques sur la Shoah et la France sous l’Occupation, diffusés sur France 3 et France 5 (l’un d’eux, « La Police de Vichy », a été primé en 2018 au Festival international du film historique de Pessac). Il a également assuré une trentaine de formations sur Vichy, l’antisémitisme et la Shoah, essentiellement auprès d’enseignants du secondaire, assurées pour le Mémorial de la Shoah en partenariat avec le ministère de l’Éducation nationale.

- l’un des chargés de communication du CRH, Hugo Chieze, a réalisé en 2022 les 6 épisodes d’un podcast conçu par Yann Scioldo-Zürcher Levi, CR CNRS et Sylvie Steinberg, DE EHESS, Ukraine/Russie. Les spectres de l’histoire.

- un exemple d’article d’Isabelle Backouche, dans Le Monde, sur une question d’actualité : « Promouvoir un musée mémorial n’est pas prioritaire », Le Monde, https://www.lemonde.fr/​idees/​article/​2018/​11/​12/​attentats-du-13-novembre-promouvoir-un-musee-memorial-n-est-pas-prioritaire_5382151_3232.html ; autre exemple, Mickaël Wilmart est intervenu sur France24 lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris ;

- Sebastian Veg a publié régulièrement des tribunes ou articles courts concernant la Chine et Hong Kong dans les médias grand public (AOC, Esprit, The Diplomat, Tocqueville, The Guardian, ou The Dissent, numéro spécial Conflict in China au printemps 2022…). Il a aussi donné des entretiens sur ces sujets au Point, aux Échos ou au Monde, participé à des émissions de radio (plus de quinze dans la période 2017-2022, sur France Culture, RFI ou France Inter. Enfin, plusieurs de ses conférences sont également disponibles en ligne (un exemple : « Le Centenaire du mouvement du 4 Mai 1919 », Bibliothèque municipale de Lyon, 4 avril 2019 (video et audio)) ;

- Patrice Bourdelais, DE EHESS, est, entre autres, un spécialiste des épidémies. Son expertise a été de multiples fois sollicitée depuis le déclenchement de la pandémie de COVID-19. Des entretiens plus ou moins développés avec lui ont paru dans Le Monde, Libération, Le Soir (Bruxelles), Le Figaro, Le Point, 20 minutes, mais aussi Latercera (Chili), Le Temps de Montréal et Le Temps de Genève, Ouest-France, Le Dauphiné. Il a aussi participé à des émissions de radio et de télévision (aux journaux télévisés du soir sur France 24 ou France 3, mais aussi sur Public Sénat) ;

- Signalons aussi un article de Pablo Blitstein dans la presse argentine : « Pandemia y nacionalismo », Perfil, 19 mars 2020
(https://www.perfil.com/​noticias/​columnistas/​pandemia-y-nacionalismo.phtml).

203Autre fait d’actualité, la présence de l’expertise des membres du GRHEN dans le débat public sur les questions environnementales s’est fortement accrue au cours de la période 2017-2022 :

- Fabien Locher a participé à 9 émissions de radio (sur France Culture, France Inter, France Bleu RCFM ou RFI : « C’est pas du vent », RFI, sur le thème « “Maîtriser le climat”, un argument colonial ravageur dès le _xv^e siècle ! », 21 janvier 2021), 5 émissions TV et Web médias (sur Arte, Canal +, ou encore une interview croisée avec Jean-Baptiste Fressoz sur la chaîne web « Game of Hearth » le 24 janvier 2021). Il a publié 10 articles de journal ou de revue grand public (3 exemples : « L’idée d’une action de l’homme sur le climat suscite, depuis le XVe siècle, peurs et espoirs », interview à L’Humanité dimanche, décembre 2020 ; « Le changement climatique est lié à des enjeux de pouvoir, de dette, de conquête », interview croisée avec Jean-Baptiste Fressoz, Libération du 7 octobre 2020 ; « L’effondrement n’aide pas à penser le changement climatique », interview croisée avec Jean-Baptiste Fressoz, L’Histoire, numéro spécial « 5000 ans de catastrophes », janvier-mars 2020) et a donné 8 conférences ou participations à des tables-rondes grand public.

- Thomas Le Roux a donné 2 tribunes au Monde, 16 interventions radio (France Inter, France Culture, RFI, …) et 4 interviews TV (France 24, TV5 Monde, France Info TV, Public Sénat). 

204De manière plus générale, les membres du CRH ont travaillé à partager l’actualité de la recherche historique dans son ensemble en allant à la rencontre du grand public, partout en France mais aussi à l’étranger :

- Pierre Monnet, ainsi, a donné entre 2017 et 2022 des conférences à Fribourg, Munich, Bonn, Bad Nauheim, aussi bien qu’à l’université ouverte de Gif-sur-Yvette ;

- Christian Jouhaud (DR émérite, directeur d’études cumulant, chaire « Histoire et historiographie du “dix-septième siècle français” », est conférencier régulier de l’Association Richelieu 17-21 qui réunit chaque mois entre soixante et cent personnes dans la ville de Richelieu (Indre-et-Loire) autour d’un sujet concernant l’histoire du XVIIe siècle ;

- Sylvain Piron a créé une université populaire à Bagnolet en 2014. De 2017 à 2022, il a donné 17 conférences ou débats grand public (université populaire, Festival d’idées, bibliothèques, etc.), environ 25 présentations en librairie et 4 performances (théâtre ou espace public).

205Cette activité de partage est multi-support :

- le même Sylvain Piron, dont la direction d’études s’intitule « Histoire intellectuelle des sociétés médiévales, a donné de 2017 à 2022 6 entretiens en podcast ou webradio. Il a participé à 2 émissions de TV (KTO), à un documentaire de BBC2, à 8 émissions de radio (France Culture, Radio Aligre, RTBF, RCF Liège). Il a publié 3 articles pour AOC, 2 pour Lundimatin, des entretiens pour La Vie, Le Comptoir, Actuel Moyen Âge ;

- Fanny Cosandey, directrice d’études, chaire « Patrimoine et souveraineté. Anthropologie du régime monarchique », a spécialement conçu son dernier livre, Reines et mères. Famille et politique dans la France d’Ancien Régime (Fayard, 2022) pour offrir aux lecteurs et lectrices amateurs d’histoire un accès à ce que nous apprennent les pratiques d’alliance des familles les mieux documentées de la période moderne, à savoir les familles royales. Elle est intervenue sur France Musique, France Culture, Fréquence protestante, la Chaîne Histoire, Europe 1 et TV78 ;

- nos collègues écrivent dans L’Histoire. On peut citer en exemple un article de Béatrice Delaurenti, « Moyen Âge. Pourquoi le bâillement est-il contagieux ? » (novembre 2020) et deux articles de Natalia Muchnik : « L’héritage marrane » et « Les Juifs du secret », dans le hors-série Spinoza. Amsterdam au Siècle d’or (avril-juin 2020) ;

- la bande-dessinée à laquelle Étienne Anheim a contribué a été jointe au portfolio ;

- un exemple de vidéo : Christophe Duhamelle, vidéo mise en ligne le 30 avril 2020, intitulée « Le temps long du fédéralisme allemand » pour la chaîne YouTube du CIERA, série « Instantanés », #2 ;

- un catalogue d’exposition : Natalia Muchnik, « Diasporas séfarades en Méditerranée », Juifs d’Orient. Une histoire plurimillénaire (Catalogue de l’exposition à l’Institut du monde arabe, 24 novembre 2021-13 mars 2022), Paris, Gallimard-IMA, 2021, p. 81-91.

206Dans la même perspective, le CRH s’investit fortement dans les manifestations organisées selon différents principes autour des publications d’histoire ou de la présentation de la recherche en histoire au grand public.

207Nombre de membres du CRH ont ainsi participé aux Rendez-vous de Blois au cours de la période 2017-2022, à différents titres : individuellement, pour présenter leurs recherches ; avec d’autres membres du même groupe, pour présenter une recherche collective, un projet historien auquel ils ou elles participent ; ou encore au titre de leurs responsabilités éditoriales (de là la présence d’Étienne Anheim ou de Philippe Minard à presque toutes les éditions). Ils et elles ont été :

- 18 lors de la 20^e édition, « Eurêka », en 2017 (Étienne Anheim, Mathieu Arnoux, Pierre-Olivier Dittmar, Patrick Fridenson, Frédéric Graber qui était alors membre du CRH, Sebastian Grevsmühl, Thomas Le Roux, Fabien Locher, Judith Lyon-Caen, Philippe Minard, Pierre Monnet, Raphaël Morera, Laure Quennouëlle-Corre, Jacques Revel, Jean-Claude Schmitt et deux docteures rattachées au CRH, Francesca Aceto et Felipe Brandi, ainsi que Clyde Plumauzille, alors post-doctorante au CRH) où Jean-Claude Schmitt, directeur d’études, reçut le Grand prix des Rendez-vous de l’histoire ;

- 11 à la 21^e édition, « La puissance des images », en 2018 (Étienne Anheim, Pierre-Olivier Dittmar, Sebastian Grevsmühl, Florence Hachez-Leroy alors rattachée au CRH, Laurent Joly, Thomas Le Roux, Philippe Minard, Raphaël Morera, Silvia Sebastiani, Jean-Claude Schmitt, Sylvie Steinberg) ;

- 8 lors de la 22^e édition, « L’Italie », en 2019 (Marc-Olivier Baruch, Arlette Farge, Hervé Le Bras, Antoine Lilti, Charles-François Mathis alors en délégation au CRH, Philippe-Minard, Jacques Revel, Alessandro Stella) ;

- 14 à la 23^e édition, « Gouverner », en 2020 (Étienne Anheim, Mathieu Arnoux, Fanny Cosandey, Jocelyne Dakhlia, Jean-Baptiste Fressoz, Christiane Klapisch-Zuber, Thomas Le Roux, Fabien Locher, Philippe Minard, Pierre Monnet, Laure Quennouëlle-Corre, Alessandro Stanziani, et deux jeunes docteurs du Centre, Baptiste Bonnefoy et Yohann Channoir, sans compter Thomas Piketty, qui est un des membres associés du CRH) ;

- 17 lors de la 24^e édition, « Le travail », en 2021 (Étienne Anheim, Mathieu Arnoux, Marc-Olivier Baruch, Florent Brayard, Simona Cerutti, Patrick Fridenson, Nancy Green, Pablo Luna, Mathieu Marraud, Philippe Minard, Raphaël Morera, Silvia Sebastiani, Alessandro Stanziani, Sylvie Steinberg, ainsi que deux post-doctorantes, Camille Fauroux et Nicoletta Rolla, et une membre associée du Centre, Nicole Dufournaud) ;

- 7 enfin lors de la 25^e édition, « La mer », en 2022 (Étienne Anheim, Jean-Baptiste Fressoz, Elie Haddad, Alessandro Stanziani, Jean-Paul Zuniga, et un doctorant du centre, Antoine Duranton).

208Le CRH s’est également beaucoup investi dans le festival « Allez savoir », organisé par l’EHESS en coopération avec la Ville de Marseille.

209En 2021-2022, Pierre Monnet a été co-président de sa 3^e édition, qui s’est tenue du 21 au 26 septembre 2022 sous le titre « A contre-temps ». Cette édition a été un succès : 60 manifestations, 4 500 visiteurs et participants, 850 élèves des collèges et lycées dans le cadre d’un partenariat privilégié conclu avec le rectorat d’Aix-Marseille. Outre Pierre Monnet lui-même, plusieurs directeurs et une directrice d’études du CRH spécialisés en histoire intellectuelle ont participé (Silvia Sebastiani, Antoine Lilti, Étienne Anheim, Olivier Poncet, Sylvain Piron), mais aussi deux directeurs d’études (Yves Cohen et Jean-Claude Schmitt) dont les recherches ont beaucoup porté sur les rythmes et les temporalités. Une chargée de communication du Centre, Nadja Vuckovic, a participé à la réalisation des vidéos associées à cette manifestation.

210Lors des deux premières éditions, « En finir avec la nature ? » en septembre 2019 et « Tout migre » en septembre 2021, la présence des membres du CRH avait également été importante. Silvia Sebastiani, Antoine Lilti et Sylvain Piron avaient participé à la première, mais également plusieurs membres du GREHN (Jean-Baptiste Fressoz, Sebastian Grevsmühl et Christophe Bonneuil), ainsi que Pierre-Olivier Dittmar, spécialiste notamment des images animales médiévales. Nancy Green et Yann Scioldo-Zürcher Levi s’étaient particulièrement investis dans la seconde, notamment dans le « Dialogue d’inauguration : genre & migrations » et dans l’atelier « Belleville Migrations : approches spatiales, visuelles et sonores », avec une ingénieure d’études du CRH, Carmen Brando, ou encore dans l’exposition en continu « Purs par hasard ». Hervé Le Bras, Claire Zalc et Sylvain Piron avaient également participé à cette deuxième édition.

211Plusieurs membres du CRH ont participé, du 1^er au 17 juin 2022, au Printemps de l’histoire environnementale organisé par La Ruche de l’histoire sur tout le territoire (région parisienne, Marseille, Lyon, Toulouse, Roscoff, Dijon, Caen, Grenoble, La Motte d’Aveillans dans l’Isère, Le Valtin dans les Vosges, Clermont-Ferrand) et à Liège. Le GRHEN (Thomas Le Roux et Cyrian Pietteloud, alors post-doctorant au CRH) a organisé à la Maison de l’Air/Forum civique du Parc de Belleville une rencontre-débat sur le thème « Énergie et climat : quatre siècles d’histoire », avec Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz, Raphaël Morera, et Alessandro Stanziani. Le livre de ce dernier, Capital terre. Une histoire longue du monde d’après (xii^e-xxi^e siècle) (Payot, 2021), a également fait l’objet d’une présentation-débat dans le cadre de la soirée d’ouverture de ce Printemps (librairie La Générale, Paris 14). La Ville de Cachan a organisé avec Thomas Le Roux une rencontre sur « La nature en ville et les quartiers populaires de Cachan ». Enfin, Christophe Bonneuil a aussi participé à l’organisation d’un Webinaire international avec l’Environmental humanities Lab (KTH, Stockholm) et la Fondation Luigi Einaudi (Turin).

212Les interventions en milieu scolaire ou dans le cadre de la formation des enseignantes du second degré des membres du CRH ont été nombreuses et diverses au cours de la période 2017-2022 :

- parmi les conférences de Fabien Locher, plusieurs ont été données au Lycée Saint-Charles de Marseille en avril 2022, à l’École Estienne en décembre 2021 et la même année, en janvier, au café histoire de l’Association des Professeurs d’Histoire-Géographie du Nord Pas-de-Calais ;

- Claire Zalc intervient régulièrement dans les formations de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah organisées dans les différents rectorats de France auprès des professeurs du secondaire (Corte, 2018, Brest, 2022, Clermont Ferrand, 2018, Limoges, 2021…). Elle entretient des liens avec des collègues de l’enseignement élémentaire et secondaires dans différents écoles, collèges et lycées (lycée Jacques Cartier, St Malo ; lycée Bergson ; Collège Dolto ; lycée Voltaire ; écoles du 20^e arrondissement) ;

- Judith Lyon-Caen a contribué à plusieurs cycles de formation des enseignants du secondaire organisés en partenariat par la Maison de Victor Hugo et les académies de Créteil et de Versailles de 2018 à 2022 ;

- Sylvain Piron a participé à un programme de « cours d’auto-défense intellectuelle » pour armer les collégiens (Collège Travail-Langevin, Lycée Hénaff), mais aussi à des « vacances apprenantes » (niveau 6^e-5^e, été 2020 et 2021) ;

- Sylvie Steinberg a donné en 2017 une conférence sur les programmes révisés de collège et lycée sur la Renaissance, à l’invitation de l’inspection régionale d’Histoire-Géographie de l’académie de Rouen et a participé en janvier 2022, au Café historique virtuel de l’APHP, dans le cadre du programme de l’ENS Lyon, « Les femmes dans la société française d’Ancien Régime » ;

- Pierre Monnet a organisé en 2018, à Francfort, une table-ronde avec les associations française et allemande de professeurs d’histoire sur l’étude comparée des manuels et des méthodes actuels d’enseignement de l’histoire. Il est responsable de la bibliographie officielle de la question d’agrégation 2022-2024 (partie Saint-Empire) : « Villes et constructions étatiques dans l’Europe du Nord-Ouest (xiii^e-xv^e siècles) ». Dans le cadre de cette question, il a dispensé 6 cours à Toulouse, Paris, Besançon en 2022. Il a également donné des cours d’agrégation d’allemand en 2022-2023 à Paris Sorbonne sur la question de civilisation (option) : « La ville médiévale dans l’Empire 1300-1500 » ;

- Natalia Muchnik : avec G. Calafat, M. Gasperoni, A. Girard, B. Lelouch, N. Planas, Bibliographie sélective de la question d’Histoire moderne de l’agrégation externe d’histoire 2023, « Communautés et mobilités en Méditerranée de la fin du xv^e siècle au milieu du xviii^e siècle », Historiens & géographes, 113^e année, n^o 458, mai 2022, p. 115-121 ; avec les mêmes, Bibliographie « longue » de la question d’Histoire moderne de l’agrégation externe d’histoire 2023, « Communautés et mobilités en Méditerranée de la fin du xv^e siècle au milieu du xviii^e siècle », Historiens & géographes, 113^e année, n^o 459, août 2022.

Synthèse de l’autoévaluation

213La recherche conduite au sein du CRH est résolument ouverte sur la société : dans le droit fil des pratiques promues au sein de l’EHESS, l’histoire au CRH questionne et dialogue avec le monde dans sa richesse et sa diversité. Les membres du CRH sont engagés dans la valorisation de leurs recherches auprès d’un public le plus élargi possible. Cela implique une forte présence dans les médias, mais aussi auprès de l’enseignement scolaire.

214L’engagement des membres du CRH à destination du public passe encore insuffisamment par la conception d’exposition et d’actions dans les musées. L’opération Poulaille constitue un mouvement important dans cette direction.

Autoévaluation des équipes (dans les cas des unités pluti-équipes)

AHLOMA

215La période 2017 et 2022 a en premier lieu été pour AHLOMA celle de l’aboutissement de nombreux projets au long cours, notamment en matière de publications de sources. Benoît Grévin et Sylvain Piron ont publié tous deux des textes importants : la traduction de lettres de Dante et la Vie de Christine l’Admirable. Béatrice Delaurenti, Marie Anne Polo de Beaulieu et Pierre Olivier Dittmar ont considérablement nourri des bases de données importantes, certaines considérables : sur les charmes, les exempla, les enluminures. Ces publications, sur différents supports, s’accordent avec la refonte collective de l’enseignement qui met le travail sur les sources au cœur des séminaires du groupe. Elles mettent à disposition, dans une perspective de science ouverte qui s’est éprouvée au CRH bien en amont des injonctions actuelles en la matière, des contenus nouveaux, et dotés d’un appareil critique imposant, à la disposition des médiévistes.

216AHLOMA a en outre poursuivi ses travaux autour du « long Moyen Âge », aussi bien d’un point de vue politique qu’anthropologique. Le Charles IV de Pierre Monnet contribue ainsi à jeter des ponts entre les périodes médiévales et modernes, et ainsi à repositionner l’histoire médiévale dans la compréhension des dynamiques européennes. Dans un autre champ, plus anthropologique encore, Sylvain Piron a dévoilé les fondements médiévaux de la morale économique contemporaine. Par ces publications, AHLOMA a élargi aussi bien d’un point de vue géographique que thématique l’espace de pertinence de l’étude du Moyen Âge.

217Le quinquennat qui s’achève est aussi celui au cours duquel AHLOMA a initié de nouveaux projets qui guideront l’activité du groupe dans les années qui viennent. Vincent Debiais co-dirige l’équipe internationale triennal (EIT) « Arts et intelligences du silence » ; Benoît Grévin cordonne un projet de recherche international Dictamina, consacré à la transcription et à la mise en ligne de sources inédites sur la communication épistolaire italienne et son influence européenne (xii^e-xiv^e s.) » (2021-2025), inscrit dans le programme quinquennal de l’École française de Rome.

218L’arrivée de Lise Saussus, historienne et archéologue des techniques, élue maîtresse de conférences à l’EHESS en 2023, appuiera ces dynamiques en les ouvrant à d’autres thématiques.

Études juives

219Le groupe Études juives a structuré son activité autour de séminaires qui ont gagné en cohésion et en ouverture internationale. EJ est désormais en mesure de proposer un véritable parcours d’histoire juive, ouvrant aussi bien sur les aspects anthropologiques, voire théologiques, que sociologiques. Les coopérations internationales ont été renforcées de manière importante de manière à positionner le groupe en pivot du champ.

220Ce dynamisme se traduit dans les publications qui témoignent des avancées significatives. Comment s’écrit l’histoire juive, dirigé par Sylvie-Anne Goldberg, a clos un cycle de recherches intenses sur l’écriture de l’histoire des Juifs par les Juifs dans un contexte d’émancipation et de confrontation aux sociétés européennes modernes et chrétiennes. Les deux ouvrages de Ron Naiweld jettent quant à eux une nouvelle lumière sur les dynamiques d’évolution de la culture rabbinique et sur la tradition juive. De même, Yann Scioldo-Zürcher Levi a renouvelé la perception de l’histoire récente d’Israël à la lumière d’une histoire des migrations envisagée à l’échelle méditerranéenne.

221L’arrivée de Davide Mano permet d’ores et déjà de prolonger ces dynamiques de manière pérenne. Son projet porte ainsi sur l’histoire de l’intégration des juifs dans la citoyenneté moderne au xix^e siècle. Ron Naiweld, qui va soutenir son HDR en juin 2023, développe quant à lui un projet particulièrement novateur sur le devenir de la culture rabbinique dans le contexte brésilien, notamment en lien avec l’apparition d’un évangélisme tropicalisé.

ESOPP

222Dans une période où le nombre de ses membres titulaires a diminué, le groupe ESOPP n’en a pas moins continué à s’imposer dans le domaine de l’histoire de la mesure, des enquêtes sociales et de la quantification. Sa présence dans l’édition avec deux membres du groupe (Morgane Labbé puis Alessandro Stanziani) à la direction de la revue Histoire & Mesure, en est une des manifestations ; parmi leurs réalisations, on compte l’ouverture du comité de rédaction à des collègues étrangers et la publication de travaux conduits sur les mondes non-européens. La tenue annuelle d’une journée d’étude réunissant la rédaction et des collègues extérieurs sur une question théorique ou de méthode fédérative (« Enjeux épistémologiques et perspectives analytiques dans une perspective transpériode et transnationale ») a confirmé l’orientation internationale donnée à la revue. Le livre de Morgane Labbé (La nationalité, une histoire de chiffres ? Politique et statistiques en Europe centrale (1848-1919)) atteste également de la capacité d’Esopp à s’imposer en histoire du nationalisme à partir d’approches croisant histoire des populations et histoires des sciences. Sur le thème des enquêtes, la participation de Morgane Labbé à l’ANR Eurasemploi dont ESOPP était partenaire, a porté sur les enquêtes et indicateurs de mesure de la précarité en Europe centrale durant l’entre-deux-guerres dans le contexte des grandes crises économiques. Elle a donné lieu à une communication au Congrès international d’histoire économique (WEHC 2018, Boston) suivie d’une première publication en anglais. Les deux contributions décrivent comment ces nouvelles opérations d’objectivation de la condition ouvrière, conçues et organisées dans la séquence courte de ces crises, faisaient communiquer les deux niveaux de la multiplication des revendications sociales et de la circulation transnationale des modèles.

223Fort de ce bilan, les membres d’ESOPP ont cependant orienté leurs recherches dans de nouvelles directions au point de les amener à intégrer d’autres groupes. Morgane Labbé ayant rejoint le Ladéhis, Alessandro Stanziani le GRHEN, et Yann Scioldo-Zürcher Levi EJ, le groupe ESOPP a été dissous, sans que pour autant son projet intellectuel ait perdu de sa force.

GAM

224Entre 2017 et 2021, les membres du GAM ont travaillé à dresser un bilan de la notiond de culture matérielle, si importante en histoire médiévale et largement réapproprié au-delà. Publiés en 2018, les actes du colloque international de Caen réunissent des contributions de chercheurs de huit pays et couvrent un champ disciplinaire élargi (histoire, archéologie, ethnologie, géographie). Ils recontextualisent l’émergence du concept et d’en retracer le cheminement et l’héritage dans plusieurs pays.

225Le second volume, paru en 2022 et lui aussi issu d’un colloque, reprend l’approche par la culture matérielle mais en s’intéressant à un objet à la fois social, économique et culturel : le vêtement médiéval. Celui-ci avait été au cœur des travaux de Françoise Piponnier, qui avait déployé une méthodologie novatrice pour l’étude de la culture matérielle à partir des sources écrites et avait succédé à J.-M. Pesez à la tête du GAM. Plus qu’un bilan historiographique, l’ouvrage vient montrer toute la richesse de la recherche en cours autour du vêtement, en réunissant plusieurs générations de chercheurs et en plaçant le sujet au croisement d’approches très diverses allant de l’économie à l’histoire du cinéma en passant par l’organisation du travail ou la force symbolique dont les hommes et femmes du Moyen Âge chargeaient l’habillement.

226Ces deux livres clôturent, chacun à sa façon, le parcours d’une équipe de recherche qui a exploré la culture matérielle médiévale en renouvelant régulièrement son approche méthodologique et qui a su maintenir un réseau actif de chercheurs sur la question.

GEHM

227Les grandes thématiques traitées par les membres du GEHM dans leurs travaux, tels qu’ils sont reflétés dans le portfolio, ont systématiquement donné lieu à des activités collectives qui s’articulent autour des questions méthodologiques communes. Ainsi, le séminaire du GEHM et les séminaires de recherche des membres sont des lieux cruciaux de formulation et d’expérimentation des recherches en cours, et nourrissent les publications de ses membres.

228La revue en ligne Passés Futurs (https://www.politika.io/​fr/​passes-futurs), dirigée depuis sa fondation en 2017 par Sabina Loriga, aborde un des nœuds de la réflexion du groupe en se concentrant sur la multiplication de controverses sur le passé, sur les usages publics de l’histoire, désormais devenus un enjeu politique récurrent ainsi qu’un thème majeur d’études et de réflexion pour les sciences sociales. Sur les douze numéros monographiques parus entre 2017 et 2022, cinq ont été coordonnés par des membres du GEHM (« Passés non maîtrisés », « Histoire maîtrisée, histoire méprisée », « Les vitrines de l’humanité », « Échos du fascisme », « Ce que les artistes font à l’histoire », voir portfolio).

229La question des Lumières, abordée dans L’héritage des Lumières d’Antoine Lilti (Paris, Seuil-Gallimard-EHESS, 2019), a également fait l’objet d’un séminaire de recherche commun de deux membres du GEHM (Antoine Lilti et Silvia Sebastiani) consacré aux historiographies des Lumières et à la question de la curiosité, ainsi qu’à une journée d’étude « Lumières atlantiques/Révolutions atlantiques » (en collaboration avec Nathan Perl-Rosenthal, University of Southern California) à l’Institut d’études avancées de Paris en 2018.

230Les réflexions sur les rapports entre historiographie et histoire intellectuelle ont donné lieu à une discussion comparative au séminaire du GEHM autour des « Nouvelles figures intellectuelles », à partir de l’ouvrage sur la Chine moderne et contemporaine de Sebastian Veg, Minjian. The Rise of China’s Grassroots Intellectuals (New York, Columbia University Press, 2019), débat qui a fait l’objet d’une publication à plusieurs voix dans Passés Futurs https://www.politika.io/​fr/​article/​nouvelle-figure-intellectuelle). Dans le même esprit, une séance de séminaire a été consacrée à la discussion du numéro de la revue Politix dirigé par Pablo Blitstein et Cyril Lemieux sur le thème « Paradoxes de la modernité ».

231L’historiographie du nazisme et de la Shoah a été au cœur du projet monumental d’édition critique de Mein Kampf, mené à bien par Florent Brayard et Andreas Wirsching (Historiciser le mal. Une édition critique de Mein Kampf, Paris, Fayard, 2021). Ce chantier a fait l’objet de plusieurs présentations au sein du GEHM et plusieurs de ses membres y ont collaboré. On retrouve les préoccupations historiographiques dans le séminaire de l’équipe « Histoire et historiographie de la Shoah » et dans l’activité de ses différents membres. Citons à cet égard, et entre autres exemples, le colloque international organisé par Florent Brayard en collaboration avec l’Institut historique allemand de Paris « Informal Communication in Occupied Societies » (novembre 2022).

232La réflexion sur l’histoire de l’histoire s’est poursuivie notamment par une demi-journée d’étude consacrées à la « Vie et mort des concepts » aussi bien en histoire que dans les autres sciences sociales, organisée par Jacques Revel en 2018 puis par la publication de l’ouvrage Une Histoire inquiète. Les historiens et le tournant linguistique par Sabina Loriga et Jacques Revel (Paris, Seuil-Gallimard-EHESS, 2022).

233Enfin, la réflexion sur race et histoire, qui a fait l’objet d’un colloque international soutenu par le LabEx Tepsis (« How do Social Sciences address Race? » organisé par Silvia Sebastiani et Jean-Frédéric Schaub en 2017) s’est prolongée également dans les discussions collectives et a trouvé son aboutissement dans la publication de leur ouvrage Race et histoire dans les sociétés occidentales (xv^e-xviii^e siècle) (Paris, Albin Michel, 2021).

234Pendant la période 2017-2022, les membres du GEHM ont continué à approfondir leurs recherches sur les différentes façons d’écrire l’histoire dans les sociétés modernes et contemporaines, en confrontant sans cesse l’historiographie institutionnelle avec l’appropriation de l’histoire par la société. Dans le séminaire du groupe, lors des divers colloques organisés par ses membres, à travers l’accueil de chercheurs internationaux et la discussion de leurs travaux, le GEHM a traité de nombreuses questions, certaines classiques mais renouvelées sur le plan méthodologique, d’autres plus nouvelles. Une des évolutions majeures de la période a consisté en l’intégration de plus en plus systématique de la dimension globale des débats historiographiques, notamment à travers la dimension comparative avec l’Asie et d’autres sociétés non-européennes. Par la mise à l’épreuve de ses méthodes et outils sur de nouveaux terrains, le GEHM a franchi une étape prometteuse quant à la compréhension des processus d’historicisation des sociétés.

GEI

235Ces cinq dernières années, les travaux du GEI se sont organisées autour de trois préoccupations qui dictent les perspectives à venir.

236Sur le plan scientifique, les discussions en séminaire ont fait émerger des thèmes communs à la majorité des chercheurs du groupe. Le séminaire « charité/enfermement » a permis de faire dialoguer histoire du travail, histoire conventuelle et histoire des prisons (PF) soit trois objets propres à trois membres du groupe, un travail qui a débouché sur des séminaires autour de thèmes communs : les séminaires « matérialités ibériques » et « usages du crédit », puis « ressources » menés depuis trois ans, sont désormais coordonnés collectivement et se retrouvent autour d’une histoire sociale, environnementale de l’économie, de la circulation des hommes, des objets des matériaux, du rapport à l’espace en contexte impérial. Ces problématiques communes, tournées vers une histoire globale qui réfléchit à la place de l’Espagne au sein de son espace impérial et de ses rémanences jusqu’à aujourd’hui (PF, Jordi), ont débouché sur des candidatures réussies à un certain nombre d’appels à projets locaux (trois ateliers Condorcet pilotés), par l’obtention d’une ANR (Top Urbi, 2021-2025 PF), porté un membre du groupe et par la formalisation du réseau DOMINIUM, financé par un MRSEI (avec un projet de Staff Exchange ERC) sur le rapport à la terre en Europe. Un projet de colloque sur les ressources impériales et un projet d’ANR, qui prendrait le relais du précédent et tirerait profit du savoir en SIG accumulé, est envisagé autour d’une cartographie des ressources naturelles construites sur les nombreuses relations géographiques accumulées par la monarchie hispanique aux xvii^e et xviii^e siècles.

237Ces cinq dernières années ont permis de commencer à renouer avec un rôle d’animation scientifique internationale en tirant profit des conventions bilatérales avec des universités, de la politique d’invitation de l’école et d’associations au groupe – dont le nombre de correspondants a crû. Le groupe a renoué avec le colegio de España (Cité universitaire PF), a ravivé un partenariat ancien avec un réseau espagnol – la red columnaria – et accueillera en conséquence à Paris son XX^e congrès en 2024. Ce travail est désormais mené en collaboration avec les collègues universitaires français, dans les départements d’histoire et d’espagnol. Le GEI a aussi commencé à coordonner des séminaires et à monter des colloques internationaux avec des membres de l’UPEC (Créteil, PF) ou de l’ESNA (Nanterre), dont les chercheurs et les problématiques (histoire économique, urbaine, Animal Studies) sont déjà très proches de nous.

238Sur le plan pédagogique, le groupe insiste beaucoup depuis 4 ans sur l’intégration de ses doctorant.e.s. Ce travail passe par les séminaires, par la participation à l’organisation des événements du groupe, par le soutien scientifique et administratif apporté, via le laboratoire, à leurs demandes de financement ou aux appels à projet locaux auxquels ils répondent. Enfin, cela passe par des journées annuelles, appelées ateliers du GEI, qui ont lieu depuis 4 ans et sont tournées vers les archives (successivement « économiques », « notariées », « judiciaires », « ecclésiastiques », « cartographiques »). Elles sont organisées par les doctorant.e.s sous la supervision des chercheurs du groupe et à destination des étudiant.e.s en master en en doctorat. Le groupe a l’ambition de poursuivre cette politique et de l’amplifier, en organisant, les années où le nombre d’étudiants le permet, des journées réservées aux masterant.e.s, sous tutorat des doctorant.e.s, en collaboration avec d’autres groupes de recherches (à l’UMR « Mondes américains », voisine, avec les masterant.e.s de Paris-III ou Paris-IV) et en répondant aux appels sur les ateliers internationaux de docteurs que l’EHESS entend lancer. Le groupe a aussi lancé un carnet hypothèse pour donner de la visibilité à ses travaux et ceux de ses étudiants.

GRHECO

239Le bilan du GRHECO s’articule autour de trois éléments principaux.

240L’approfondissement méthodologique sur les sources de l’histoire économique et sociale. Les deux journées d’études organisées sur les nouvelles sources de l’histoire économique (2018 et 2019) marquent la focalisation du groupe sur ces enjeux. Toutefois, l’implication de membres du GRHECO dans la plateforme de géomatique de l’EHESS et d’autres laboratoires ou partenaires extérieurs illustrent la volonté d’ancrer les raisonnements historiques dans l’espace. Les travaux de Florence Hachez-Leroy et de Laure Quenouëlle Corre ont quant à eux lancé de nouvelles pistes de recherches en confrontant les archives d’entreprises aux témoignages oraux et à l’utilisation des archives numériques.

241Le GRHECO a contribué à structurer le champ de l’histoire économique en organisant des rencontres internationales de haut niveau : Gérard Béaur et Laurent Herment ont organisé du 10 au 13 septembre 2019 à l’EHESS, le quatrième congrès de l’EURHO (European Rural History Organisation) qui a réuni plus de 525 personnes durant 4 jours. Le World Economic History Congress, qui s’est déroulé en juillet 2022 à Paris, a vu la participation active de Mathieu Arnoux et Florence Hachez-Leroy dans le comité d’organisation et celle des membres du GRHECO dans l’organisation de sessions. Il a réuni plus de 1 300 chercheurs sur le campus Condorcet et 200 en lignes.

242Très dynamique en histoire rurale, les travaux du GRHECO ont débouché sur des publications importantes, marquant chacune une étape dans les recherches du domaine. Le dossier Agricultures américaines paru dans Études rurales résulte d’une collaboration transatlantique ancienne autour de la question des modes d’exploitation de la terre. L’Histoire rurale de l’Europe procède des mêmes dynamiques à l’échelle européenne. La soutenance d’HDR de Laurent Herment constitue également une réalisation notable.

243Fort de ces acquis, le GRHECO va s’attacher à travailler à une échelle plus vaste, notamment afin d’interroger historiquement les processus et les conséquences de la mondialisation dans le domaine de production alimentaire d’une part, et de l’exploitation de la terre d’autre part.

GRHEN

244Durant ces cinq dernières années, les travaux du GRHEN ont donné lieu à des publications importantes marquant des avancées scientifiques dans trois branches distinctes de l’histoire environnementale :

Histoire du droit, de la propriété et des communs

245Fabien Locher a mené des recherches sur la propriété et les communs. L’aide financière de l’ANR (projet Govenpro) lui a permis de réunir une équipe internationale de 11 chercheurs et chercheuses dans le but d’analyser la question des communs dans une perspective globale/comparée. Plusieurs articles et trois livres collectifs sont issus de ce projet. Alice Ingold a quant à elle publié plusieurs articles sur l’histoire des rapports entre les communs et l’État, sur le rôle de l’État, particulièrement, dans la gestion des communs afin de proposer une histoire politique de ces derniers. Thomas Le Roux a travaillé dans le même sens sur le droit minier aux xviii^e et xix^e siècle, en particulier sur le régime de la concession. En 2020, Raphaël Morera et Thomas Le Roux ont organisé le colloque « La nature sous contrat », consacré aux concessions environnementales.

246Soutenue en 2020, l’HDR de Frédéric Graber a fortement contribué à cette thématique Dans son mémoire inédit intitulé « Une histoire de l’affichage administratif au xix^e siècle », qui paraît aux Éditions de la Sorbonne en mai 2023 sous le titre L’affichage administratif au xix^e siècle. Former le consentement, il explore une activité centrale de l’administration au xix^e siècle : l’affichage. Il pose la question des conditions matérielles qui permettent de rendre obligatoires des actes administratifs. Plutôt qu’inciter à une lecture effective des affiches, l’administration privilégie l’appel à tous, pour pouvoir conclure du silence des populations à leur consentement. Dans ce processus, l’administration rencontre de nombreuses difficultés, la conduisant à redéfinir son rapport à la publicité comme les contours de l’autorité publique et de l’espace public. L’affichage s’impose au xix^e siècle comme un outil essentiel permettant à l’administration de constituer son activité comme relevant d’un droit et de manifester, dans ses actes, les grandes valeurs héritées de la Révolution – égalité et liberté –, tout en encourageant volontairement la révolution industrielle.

Histoire des savoirs sur l’environnement

247Jean-Baptiste Fressoz et Fabien Locher ont publié Les révoltes du ciel. Une histoire du changement climatique, xv^e-xx^e siècles, Paris, Le Seuil, 2020. Ce livre étudie les débats sur le climat depuis le xvi^e siècle, débats liés par exemple aux effets de la colonisation sur l’Amérique, de la Révolution sur la France. De ces débats émergences des savoirs neufs comme la climatologie historique, l’étude des cycles de l’eau et du carbone matières, ou les âges glaciaires. Sebastian Grevsmuhl a publié des textes portant sur l’histoire des visualisations climatiques dans une perspective de longue durée. Sur la période très contemporaine, Christophe Bonneuil a publié avec deux autres co-auteurs une étude qui a fait grand bruit sur les savoirs climatiques de l’entreprise Total depuis les années 1970. Jean-Baptiste Fressoz a publié des articles retraçant la trajectoire de la notion, très hétérodoxe au départ, de « transition énergétique » et son succès dans les champs de la prospective, du débat public et de l’historiographie. Pris ensemble, ces travaux permettent de sortir de la vision à la fois convenue, gratifiante et historiquement fausse présentant la question du changement climatique comme une révélation soudaine. L’expertise et les savoirs sur l’eau ont aussi été fait l’objet de nombreux travaux, sur les drainages et sur l’irrigation (Raphaël Morera) Quant à Thomas Le Roux, il a étudié l’histoire de l’expertise sur les pollutions dans La Contamination du monde (avec François Jarrige). Ce livre, important, est le premier a proposé une histoire des pollutions industrielles dans la longue durée, et de proposer une nouvelle histoire de l’industrie.

Histoire des matières et des énergies

248Les membres du GHREN se sont aussi retrouvés dans un intérêt pour une approche matérielle et quantitative de l’histoire environnementale. Raphaël Morera a publié avec Nicolas Lyon-Caen A vos poubelles citoyens, qui propose une histoire de la gestion des déchets parisiens à l’époque moderne montrant le rôle clé des habitants dans la gestion de l’enlèvement et de la salubrité urbaine et la manière dont la Monarchie investit peu à peu ce domaine. Raphaël Morera a également travaillé sur sociale et environnementale de l’énergie hydraulique dans le bassin parisien à l’époque moderne. Christophe Bonneuil, Jean-Baptiste Fressoz et Thomas Le Roux ont ainsi participé à un article collectif publié dans Ecological Economics qui propose la première histoire du métabolisme de la France depuis deux siècles (importation, exportation, extraction domestique). Jean-Baptiste Fressoz a travaillé sur l’histoire matérielle de la lumière au xix^e siècle.

249Dans son HDR, soutenue en décembre 2022, Raphaël Morera montre enfin comment la croissance parisienne de l’époque moderne a reposé sur la mobilisation sans cesse croissante de la puissance hydraulique de la Seine et de ses affluents. Ce besoin d’énergie hydraulique a suscité la création d’une économie différenciée et fortement institutionnalisée.

250Le bilan du GRHEN au cours de la période 2017-2022 s’illustre donc par une forte contribution du lien entre nature, ressources naturelles, et société. Il met en exergue à la fois son importance quantitative et matérielle, d’une part, et son intégration profonde dans les systèmes normatifs et politiques d’autre part.

GRIHL

251Le travail commun des historiennes et des littéraires du Grihl s‘organise autour de l’élaboration d’enquêtes et de problématiques progressivement mises en œuvre et débattues semaine après semaine dans le séminaire central de l’équipe. Il repose sur l’association du CRH, de l’EHESS et de l’Université Sorbonne nouvelle, dont les locaux accueillent en alternance ce séminaire de recherche, de formation et de discussion des recherches en cours sur histoire et littérature. Cette alternance a été maintenue en 2017-2022, malgré les difficultés liées à la pandémie et la double relocalisation des séminaires de l’EHESS sur le Campus Condorcet, d’une part, et de la Sorbonne nouvelle dans le quartier de la Nation d’autre part.

252Le Grihl a ainsi poursuivi avec persévérance ce qui est sa double mission :

- une mission de formation à la recherche, à travers l’encadrement d’un nombre conséquent de doctorantes et de masterantes au cours de la période ;

- une mission de recherche fondamentale sous la forme d’enquêtes collectives associant les historiennes du CRH et les littéraires de la Sorbonne nouvelle aux autres membres du Grihl, historiennes et littéraires appartenant à d’autres établissements dont une partie de la recherche s’effectue avec l’équipe (en 2017-2022, l’enquête Voir le passé ?, l’enquête sur l’efficace ordinaire du littéraire, l’enquête Que savaient-ils ?, menée en collaboration avec le CESOR de l’EHESS).

253Au cours de la période, ces enquêtes ont débouché sur la publication d’articles et de numéros de revue qui sont conçus comme des étapes préparatoire à la rédaction du prochain ouvrage collectif de l’équipe (après Ecriture et action, publié en 2016), une histoire du fait littéraire comme fait de l’histoire. On peut mentionner dans ce sens : 1/ un article de Judith Lyon-Caen dans Vingtième Siècle, « “Le chant, lui, s’échappera…”. Pour une histoire des sources littéraires de l’histoire de la Shoah » (n^o 139, 2018) ; 2/ l’édition commentée du fameux « Qu’est-ce qu’un auteur ? » de Michel Foucault par Dinah Ribard en 2019 (1969 : Michel Foucault et la question de l’auteur, éd. Champion) ; 3/ l’édition en 2020 de la pièce anonyme Je vous prends sans vert (1693) par Christian Jouhaud (P.U. de Nanterre) ; ou encore, 4/, en 2022, les dossiers sur « Le pouvoir dans les livres aux xvi^e et xvii^e siècles » (https ://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.9484) et « Écriture du groupe. Écriture en groupe » (https ://doi.org/10.4000/dossiersgrihl.9649), notamment l’introduction du second due à Laurence Giavarini, « Écrire le groupe, écrire en groupe : pour une histoire du fait social de la littérature sous l’Ancien Régime » et la postface du premier, « Histoire du livre, histoire par le livre, histoire du littéraire », par Dinah Ribard et Nicolas Schapira.

254Le Grihl organise par ailleurs très régulièrement des colloques et journées d’études autour de ses enquêtes. Une quinzaine de ces manifestations ont eu lieu au cours de la période, dont la série de rencontres itinérantes autour de la question de la littérarisation, les colloques Michel de Certeau et la littérature en 2017 ou 1848 et la littérature en 2020 (ayant tous deux donné lieu à des publications), ou encore, en décembre 2022, la journée Archiver les cultures populaires à Cachan. La revue électronique des Dossiers du Grihl publie 2 à 3 numéros par an (12 numéros en tout en 2017-2022, aucun numéro n’ayant paru au cours de l’année 2020), sans compter les hors-série. Au cours de la période, l’équipe a mis en place le principe de la publication de premiers travaux de participantes au séminaire, étudiantes en master ou en début de thèse intéressées par cette possibilité dans des numéros intitulés « La Relève » : deux ont paru pour l’instant, en 2017 et en 2019-2020. Si en effet le séminaire collectif est un lieu de réflexion sur les enquêtes en cours et de présentation de leurs résultats, il permet aussi à des étudiantes de soumettre à la discussion leurs recherches de doctorat ou de master, et d’en préparer la publication.

255Entre 2017 et 2022, le Grihl a aussi servi de lieu d’accueil pour le projet ANR/DFG sur les premières écritures de la Shoah porté par Judith Lyon-Caen (voir notamment le volume qu’elle a dirigé, « Raconter la Shoah. 40 ans d’écrits personnels dans Le Monde juif », Revue d’Histoire de la Shoah, n^o 211 (2020/1), Paris, Mémorial de la Shoah, https://doi.org/​10.3917/​rhsho.211.0013).

256La pérennité du Grihl, la liste de ses nombreuses publications et de celles de ses membres appartenant aux deux institutions fondatrices, mais aussi, en fonction de leurs parcours de carrière, à d’autres universités, l’accueil régulier de chercheuses et de chercheurs étrangers portent témoignage de son rayonnement. Il faut y ajouter une présence internationale de ses publications, en plusieurs langues : participation à des numéros spéciaux de revue au Brésil, en Argentine, publication sous son nom de deux recueils de travaux collectifs au Japon et parution imminente d’un volume « le Grihl en anglais » aux presses de l’Université d’Oxford.

Groupe Histoire du genre

257Beaucoup de travaux du groupe envisage l’histoire du genre au sein de l’histoire des migrations, des circulations et des contacts culturels, mais aussi de la colonisation et des Empires. Nancy Green a organisé par exemple une séance « Gender, Migration, Transnationalism. Thinking with France and Beyond », pour la Society for French Historical Studies à Washington, D.C. en 2017. Jocelyne Dakhlia prépare un ouvrage de référence sur l’histoire du Harem. Elizabeth Claire, avec le soutien de l’Institut Émilie du Châtelet, a créé une équipe internationale pour étudier l’histoire de l’orientalisation en danse et organisé deux colloques internationaux : Le corps « oriental » – genre, gestes et regards (2017, Paris) et DisOrienting Bodies (2019, Londres). La suite du projet qui s’appelle DisOrienting Bodies est actuellement soutenue par Fulbright-France et la Chaire Fulbright-Tocqueville. La revue a également accueilli en 2017 la proposition d’Elizabeth Claire d’un numéro centré sur la danse. Expérience originale, ce numéro a été conçu à partir d’un certain nombre de contributions issues du colloque international Genre et création dans l’histoire des arts vivants (2013) coorganisé par le CRH auxquelles se sont agrégées d’autres contributions. Il a été présenté publiquement lors d’une présentation de plusieurs ouvrages au Centre national de la danse les 18-19 janvier 2017.

258Les travaux de Charles de Miramon et Sylvie Steinberg ont quant à eux principalement envisagés le genre dans la perspective de l’Histoire du corps, des pratiques corporelles et des sexualités. Charles de Miramon a poursuivi ses travaux sur l’histoire du sang et de l’hérédité, faisant paraître avec Maaike van der Lugt dans les Annales de démographie historique de 2019 un article intitulé « Sang, hérédité et parenté au Moyen Âge : modèle biologique et modèle social. Albert le Grand et Balde ». Les recherches poursuivies dans cette thématique ont donné lieu à des publications aude numéro thématique dans la revue Clio. Sylvie Steinberg a coordonné un numéro de la revue Clio. Femmes, Genre, Histoire sur l’histoire des violences sexuelles. En 2020, elle a également coordonné un dossier consacré aux violences sexuelles (Abuser/Forcer/Violer avec Didier Lett et Fabrice Virgili), faisant le point, avec sa propre contribution, sur les méthodes de lecture et d’interprétation des archives judiciaires par les historiens modernistes.

259La production scientifique des membres du Groupe Histoire du Genre du CRH entre 2017 et 2022 comporte des productions collectives qui ont leur source dans les synergies propres au positionnement du groupe dans le laboratoire mais aussi au sein de réseaux nationaux et internationaux.

260Quatre des membres du groupe, Jocelyne Dakhlia, Nancy Green, Christiane Klapisch-Zuber et Sylvie Steinberg ont participé à un important colloque international à l’École française de Rome pour le 25^e anniversaire de la publication de L’Histoire des femmes en Occident dirigé par Georges Duby et Michelle Perrot (1991) qui a donné lieu à un ouvrage collectif (Enrica Asquer et al. (dir.), Vingt-cinq ans après : Les femmes au rendez-vous de l’histoire (Rome : École française de Rome, 2019).

261Sylvie Steinberg a également dirigé Une histoire des sexualités, ouvrage de référence publié aux PUF en 2018. L’ouvrage propose des synthèses depuis l’Antiquité grecque jusqu’à la période très contemporaine. Il a été précédé d’une série de CD sous forme de cours audio, accessibles au grand public (éditions Frémeaux). L’ouvrage a été traduit en portugais du Brésil (Uma historia das sexualidades, éditions SESC, 2021).

262Le groupe Histoire du genre a eu particulièrement à cœur d’intégrer les doctorant.es et post-doctorant.es dans ses activités, notamment autour d’un Atelier doctoral qui agrège autour du groupe des doctorant.es du Groupe Histoire du Genre du CRH. Il donne lieu à des publications au sein d’un carnet (https://ateliergenre.hypotheses.org/​). Avant la crise du COVID, celles-ci ont organisé une journée annuelle de présentation de travaux, ainsi qu’un séjour d’écriture financé par le CRH. Cette expérience leur a permis d’organiser un colloque de façon autonome, Le genre des célibats, en 2021. La collaboration avec des doctorant.es du CRH a été au cœur de la préparation du numéro 55 de la revue Clio de 2022 sur le Genre et l’animalité. Silvia Sebastiani y a écrit, outre l’éditorial, un article historiographique avec un doctorant du CRH, Tomohiro Kaibara, qui a donné également un article de sa main (« Moncrif, historien des chats. Masculinité et émotion dans la France des Lumières »), tandis qu’une autre doctorante Clémentine Girault écrivait un article sur les biches comme mères (« Les biches comme mères dans l’exégèse médiévale »).

263Entre 2017 et 2022, le groupe Genre a ainsi œuvré non seulement à consolider le rôle de la question du genre dans le renouvellement des perspectives, mais a aussi affirmé son importance quant à l’émergence de nouvelles problématiques. Les recherches du groupe GENRE offrent désormais à la communauté des outils intellectuels pour penser de manière enrichie les relations de domination, et ce aux échelles les plus fines, jusqu’à l’intime. Le GENRE est ainsi devenu une clé de lecture nécessaire à la compréhension du social autant qu’un levier d’action intellectuellement indispensable.

LaDéHis

264Les travaux du Ladéhis ont, entre 2017 et 2022, débouché sur des résultats importants, notamment dans le domaine de la spatialisation des données dans une démarche d’histoire sociale. La publication de la reconstruction numérique de la planche 52 de la Carte Cassini marque ainsi l’aboutissement d’un travail poursuivi depuis de nombreuses années. Fonctionnant sur une base collaborative, cette édition critique permet non seulement de modéliser un espace circonscrit, mais donne aussi les bases méthodologiques pour ce faire. Elle constitue enfin un apport essentiel à l’histoire de la cartographie. Une seconde avancée majeure du Ladéhis réside dans la conception d’une base de données spatialisée élaborée à partir du dépouillement systématique des annuaires parisiens du xix^e siècle. La prise en compte d’une quantité massive d’informations suppose la mise au point d’outils de pointe et d’une méthodologie particulièrement rigoureuse, notamment en matière de reconnaissance de caractères. Par ce travail, le Ladéhis entend mettre à disposition de la communauté historienne des outils de recherche novateurs permettant de questionner à nouveau frais de nombreux champs de la recherche historique : économique, sociale, politique… On saisit par ce truchement l’importance des enquêtes au long cours, toujours présentes au sein du CRH.

265Le Ladéhis aborde les questions sociales dans une dimension spatiale, mais aussi très normative. En ce sens, la publication de Justice sommaire, de Simona Cerruti, constitue une avancée notable dans l’histoire de la compréhension des sociétés d’Ancien régime et du rôle de la justice dans sa structuration. Tout comme, les travaux conduits dans le cadre de l’ANR Soduco, le livre de Simona Cerutti permet de saisir les sociétés dans toutes ses composantes, y compris le couches les moins favorisées.

RHISOP

266La mesure d’un bilan sur la période 2017-2022 ne peut se faire en termes quantitatifs cumulés, mais par la considération de réalisations en tout point partagées au fil de ces années, dont fait partie un ouvrage collectif (publié en ligne en 2020 dans l’Atelier du CRH, n^o 21 bis, sous le titre Frontières, seuils, limites : histoire sociale des catégorisations et en 2021 en traduction anglaise grâce au soutien du CRH, toujours dans l’Atelier du CRH, n^o 22 bis, sous le titre Borders, Thresholds, Boundaries : A Social History of Categorizations), longuement mûri en séminaire par des présentations et des lectures réciproques et précédé d’une introduction écrite de manière collective. Cet ensemble d’articles marque l’aboutissement d’un travail collégial rigoureux et exigeant définissant non seulement, des objets, mais aussi des méthodes. Il s’agit d’une contribution majeure aux sciences sociales : il explicite les moyens par lesquels la norme peut être interrogée à partir de la limite et, ce faisant, comment l’historien peut appréhender le social de manière compréhensive.

267Les différents terrains d’analyse ont été autant d’occasions de montrer comment la définition de la norme et du groupe suppose l’existence concomitante de frontières sociales, produites par les pratiques collectives et leurs rapports de force. Les allers-retours, à différentes échelles, entre un centre producteur de normes et des périphéries les subissant, ou les demandant, éclairent tout aussi bien les logiques de construction du social que la formalisation de cette construction dans le champ politique et juridique. La mise en tension des deux regards, entre émission de la norme, d’une part, et sa réception et sa manipulation, d’autre part, révèle de la sorte les dynamiques du social. La diversité des terrains envisagés et l’étendue chronologique des enquêtes montrent quant à eux que ces processus ont été mobilisés dans le cadre de projets de nature différentes, dont tous ont postulé une structuration du corps social nécessairement basée sur un travail des acteurs avec la frontière, avec le renversement hiérarchique, dont la prise en compte mérite d’être mis au cœur des sciences sociales.