Saint-Sernin – Lac de Castelgaillard
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Année de l'opération :
2018Numéro d’opération :
027586Lieux :
France métropolitaine, Nouvelle-Aquitaine, Département du Lot-et-Garonne, Saint-Sernin (Lot-et-Garonne)Nature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Texte intégral
1Le lac de Castelgaillard est une retenue collinaire d’une dizaine d’hectares, aménagée en 1974 sur le ruisseau de la Lègue, affluent de la Dourdèze, affluent de rive droite du Dropt, important lieu touristique régional pour la pêche et la baignade, il a été fermé en 2008 par suite d’évolutions de la loi sur l’eau. La société Peter Bull France, avec le soutien de la mairie de Saint-Sernin-de-Duras projette d’en réaménager les abords à des fins touristiques, par l’implantation de près de 400 bungalows sur une surface totale de 50 ha.
2Le service régional de l’archéologie de Nouvelle-Aquitaine a prescrit la réalisation d’un diagnostic archéologique préalable sur quatre secteurs totalisant 7,5 ha.
3Il a été effectué par deux personnes guidant une pelle mécanique, en réalisant 69 tranchées totalisant 2 994 m2 (soit 3,9 % de l’emprise prescrite).
4Le secteur 4 s’étend sur 4,14 ha sur le rebord de plateau en rive droite de l’amont du lac, à proximité d’une ancienne carrière de pierre calcaire. Il a été sondé par 29 tranchées totalisant 1 477 m2. Les sondages révèlent une stratigraphie généralement peu dilatée, où l’horizon arable repose directement sur le substrat de calcaire tertiaire. En rebord de plateau et dans un petit talweg, la stratigraphie est légèrement plus dilatée et recèle, vers 1 m de profondeur quelques rares indices attribuables au Néolithique final, qui s’ajoutent à de rares produits de débitage isolés épars sur la surface.
5Le secteur 3 s’étend sur 0,45 ha dans un vallon sec bordé de petites falaises calcaires en rive gauche de l’amont du lac. Cinq tranchées totalisent 240 m2 observés. Le remplissage du vallon se développe sur près de 4 m d’épaisseur, avec une succession de dépôts tardiglaciaires et holocène ancien, recouverts par une épaisse accumulation de colluvions récentes. Un petit lot de tessons peut être attribué à la Protohistoire (Bronze final) et semblent signer une exploitation agricole de ce vallon pour des habitats qui devaient se situer hors emprise, sur les rebords de plateau. Des structures agraires récentes correspondent à la mise en valeur agricole récente de ce vallon (fossé de drainage axial et fossés de parcellaire perpendiculaires).
6Le secteur 2 s’étend sur 2,25 ha en rive gauche de l’amont du lac, incluant un vallon sec affluent. Il a été sondé par 32 tranchées totalisant 1 028 m2 observés, La stratigraphie, dilatée sur plus de 3,50 m est similaire au secteur 3, avec une importante couverture de colluvions récentes.
7En rive gauche, il est bordé par un chemin creux délimité par des empierrements (St 16), qui semble desservir d’anciennes carrières de pierre situées en amont. En aval de part et d’autre, des fossés de drainage récents sont parallèles à ce chemin. Le sommet de la stratigraphie se compose de colluvions contenant des matériaux de construction traduisant la proximité de constructions modernes-contemporaines. Le secteur 1 s’étend sur 0,45 ha en aval de la digue du lac, en rive gauche du ruisseau de la Lègue. La stratigraphie a été observée sur plus de 4 m d’épaisseur dans trois tranchées, avec une importante séquence pléistocène recelant quelques rares indices du Paléolithique moyen épars. La séquence de colluvions récentes superficielle recèle un fossé latéral au ruisseau, peut-être un bief d’amont pour un moulin situé hors emprise (« Le Moulin de Benin » ?).
8Les sondages réalisés autour du Lac de Castelgaillard révèlent un contexte sédimentaire parfois bien dilaté, notamment dans les vallons affluents, mais la rareté des indices archéologiques ne permet pas d’identifier des occupations structurées importantes. Les produits de débitage du Paléolithique moyen se trouvent en position anachronique, issus du colluvionnement d’occupations situées sur les plateaux. Des indices de fréquentation protohistoriques témoignent de la proximité d’habitat (Bronze final ?) autour du secteur 3. Bien que très discrètes également, les périodes récentes (post-médiévales) sont prépondérantes, notamment en contrebas d’un enclos au « Grand Pourquet » dans le secteur 2a. Ils s’associent au peuplement marqué par l’éperon barré de Castelgaillard en rive droite et du Château du Roc en rive gauche et à leurs annexes (carrières de pierre, moulins).
Pour citer cet article
Référence électronique
Frédéric Prodéo, « Saint-Sernin – Lac de Castelgaillard » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Nouvelle-Aquitaine, mis en ligne le 30 août 2021, consulté le 10 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/102563
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