1L’épave, découverte dès 1975, se situe à l’ouest du Petit Rhône, près du mas de Reynaud, à 650 m du bord, entre la Grande Rhée Longue et le Grand Radeau, par 7 m de fond. Lors de notre expertise avec L’Archéonaute, en novembre 1992, le site était en proie à un fort courant.

2La coque du navire était entièrement recouverte de moules mais relativement bien conservée. Visible sur environ 15 m de long, elle devait atteindre au total 25 m ou 30 m. L’une des extrémités de l’épave se relève nettement et se prolonge, au centre du bâtiment, par une carlingue massive que nous avons pu partiellement dégager à la suceuse (fig. 1).

Fig. 1 – Dégagement partiel de la coque à l’aide d’une suceuse

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Cliché : D. Metzger (Drassm).

3Le chargement était, semble-t-il, constitué d’agrès et d’apparaux pour la construction navale ou pour la récupération (chaînes en long, brai de calfatage, poulies, vergues et cerclages de mat, cabestan, ancres, dont cinq étaient superposées).

4Parmi les objets de bord, qui situent le naufrage dans le courant du xviii^e s. ou au début du xix^e s., il faut signaler une écumoire en cuivre d’un diamètre de 18,2 cm (fig. 2a), une boucle de chaussure en étain (fig. 2b), un poids en plomb recouvert de cuivre jaune (fig. 2c), un plateau de balance de 29,5 cm de diamètre (fig. 2d), un plomb de sonde (fig. 2e), un manche de vrille et un fer de gaffe (fig. 2f).

Fig. 2 – a, écumoire en cuivre ; b, boucle de chaussure en étain ; c, poids en plomb recouvert de cuivre ; d, plateau de balance ; e, plomb de sonde ; f, fer de gaffe

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Clichés : D. Metzger (Drassm).

5L’une des ancres a été récupérée par des plongeurs et exposée devant le musée Seaquarium du Grau-du-Roi (Gard).

6À titre d’hypothèse, on pourrait rapprocher cette épave du brick russe anonyme, chargé de bois de construction et de goudron, à destination de Sète. Son naufrage survint en 1839, à un quart de lieue à l’ouest du Grau d’Orgon. Le registre précise que, faute d’interprète, le capitaine ne put expliquer sa provenance (Illouze 1988, p. 76).