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AccueilRégionsAuvergne-Rhône-Alpes201663 – Puy-de-DômePont-du-Château – Lit de l’Allier

2016
63 – Puy-de-Dôme

Pont-du-Château – Lit de l’Allier

Prospection diachronique (2016)
Responsable d’opération : Yves Lecuyer
Notice rédigée avec Luc Jaccottey

Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Fédération française d’études et de sports sous-marins

Lecuyer Y. 2016 : Auvergne - Puy-de-Dôme, prospection archéologique diachronique du lit de l’Allier dans sa traversée du territoire de la commune de Pont du Château.

Texte intégral

1L’opération archéologique est une prospection archéologique diachronique du lit de l’Allier dans sa traversée du territoire de la commune de Pont-du-Château.

2Les opérations archéologiques précédentes ont permis de géolocaliser entre le pont de Régemonte et 500 m en amont :

  • en 2010 : une pélière, datée 1451 ;
  • en 2011 : un moulin ayant existé de 1451 à 1692 ;
  • en 2013 : une pélière de 1713 et des alignements de pieux datés de 1713 à 1789, les fondations d’un moulin de 1768 ;
  • en 2014 : une structure réalisée en 1741 dans la pélière de 1713 permettant le passage des bateaux sans entraîner le chômage des moulins ;
  • en 2015 : le bajoyer droit de cette structure.

3Aucun vestige antérieur à 1451 n’a encore été trouvé dans le lit de la rivière ; pourtant, un document des Archives départementales prouve l’existence de pélière, moulin, et pêcherie entre 1316 et 1349. Des trois ponts dont parle Mondanel dans son livre Pont du Château à travers les âges, aucun n’a pu être localisé à ce jour.

Fig. 1 – Positionnement des vestiges

Fig. 1 – Positionnement des vestiges

En blanc, ceux découverts en 2016 : [Fait 01] catillus, [Faits 02 et 03] creusements quadrilatères, [Faits 04, 05 et 06] creusements circulaires, [Faits 07, 09, 10, 11] pierres, [Fait 14] pierre isolée, [Fait 15] demi meule. En vert, ceux découverts lors de précédentes opérations : (A) pélière de 1451, (B) moulin de 1451, (C) pélière de 1713, (D) pertuis de 1741, (E) moulin de 1768).

DAO : équipe de fouille.

4La zone prospectée en 2016 se situe de 300 m en amont du pont de Régemorte jusqu’au pont SNCF sur 1 400 m.

5La prospection d’amont vers l’aval a permis la découverte :

  • d’un catillus de meule (fig. 2) ;
  • d’un ensemble constitué par deux creusements carrés et trois creusements ronds ;
  • d’un ensemble de huit pierres, dont six d’aspect identique à celles sorties du lit de la rivière en 1969, visibles actuellement sur les berges, et attribuées par Mondanel à un pont du xiie s. ;
  • d’une demi meule (fig. 3).

Fig. 2 – Catillus

Fig. 2 – Catillus

DAO : L. Jacottey (Inrap).

Fig. 3 – Demi meule

Fig. 3 – Demi meule

Cliché : équipe de fouille.

6Une meule complète a été découverte lors de la prospection visuelle sur la commune de Pont-du-Château, à 50 m en amont de l’ancien moulin dit « de Barges » figurant sur le cadastre Napoléonien de 1825, à proximité de la rive droite de la rivière, au pied d’un relief parallèle au chenal fait d’amoncellement longitudinal de pierre.

7Il s’agit d’un catillus (partie supérieure et mobile du moulin rotatif) complet en roche basaltique vacuolaire grise à rares amphiboles. Cette meule, d’un diamètre de 50 cm, est d’une dimension qui est à la fois compatible avec un entraînement manuel et un entraînement hydraulique ou à traction animale. Ce catillus possède un œil circulaire de gros diamètre (13 cm) avec système d’anille supérieure cruciforme de type 3 (Robin, Boyer 2011) qui n’est pas connu à ce jour, ou un système d’anille supérieure double, avec une éventuelle réfection. Cette meule possède, sur le flanc, deux perforations symétriques de forme ovalaire allongée horizontalement (long. : 9,5 cm ; larg. : 5 à 5,7 cm ; prof. : 2,8 cm).

8Hors de tout contexte archéologique, il est malaisé de connaître le fonctionnement de cette meule. Si sa datation antique est probable, nous ne pouvons savoir si elle appartenait à un moulin rotatif manuel, ou à un moulin de plus grand diamètre entraîné par la force d’un animal ou d’un cours d’eau.

9L’ensemble est constitué par deux creusements quadrilatères et trois creusements circulaires. Un pieu en chêne de 15 cm de côté a été retiré du creusement quadrilatère aval mais la datation n’a pas été possible, le nombre de cernes n’étant que de 52. Les trois creusements circulaires présentent des traces d’outils. Bien que la localisation de ces creusements corresponde à la zone d’implantation du moulin dit de Barge (xixe s.), rien ne permet d’en faire le rapprochement.

10Six pierres sur huit sont en grés, avec des trous d’ancrages. Elles présentent des faces planes taillées au carré. Ces pierres sont semblables à celles sorties en 1969 dans la même zone et visibles actuellement sur les berges de la rivière. Deux pierres sont en calcaire blanc, avec une moulure arrondie pour l’une et plane sur l’autre. Ces huit pierres ne sont fixées ni entre elles, ni sur le sol qui est sableux. La hauteur d’eau à cet endroit varie de 0,80 m à 3 m. Certaines sont simplement posées sur le sable, d’autres sont enfouies. Elles sont à peu de distance d’une remontée rocheuse de 30 m x 43, de surface plane, recouverte par 50 cm d’eau. Cette remontée ne présente aucune particularité. Mondanel a écrit dans le passé que ces pierres seraient celle d’un pont ; nous n’avons vu aucune structure remarquable pouvant faire penser à l’existence d’un pont à cet endroit.

11La demi meule a été retrouvée calée contre le pieu no 7 de la pélière de 1713. Elle mesure 1,26 m de diamètre. L’épaisseur du bord gauche au centre est de 12 cm ; elle se réduit ensuite progressivement à partir du centre pour atteindre 7,5 cm au bord droit. Elle repose à la surface du sable sans être ensablée. La partie visible des pieux nos 6, 7 et 8 est restée la même qu’auparavant. Il apparaît qu’elle n’était pas à cet endroit les années précédentes et qu’elle a été charriée par la rivière. En amont sur la commune de Pont-du-Château, se trouvent les sites des moulins des Vacants, de Barges et le moulin de 1451. Cette meule étant hors contexte, il n’est pas possible de la rattacher, ni à ces moulins, ni à d’autres.

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Bibliographie

Mondanel P. 1967 : Pont du Château à travers les âges, G. De Bussac.

Robin B., Boyer F. 2011 : La liaison des meules rotatives manuelles protohistoriques et gallo-romaines : œil et anille, in Buchsenschutz O., Jaccottey L., Jodry F., Blanchard J.-L. (dir.), Évolution typologique et technique des meules du Néolithique à l’an mille sur le territoire français. Table ronde de Saint-Julien-sur-Garonne (F) du 2 au 4 octobre 2009, 23e supplément Aquitania, p. 351-358.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Positionnement des vestiges
Légende En blanc, ceux découverts en 2016 : [Fait 01] catillus, [Faits 02 et 03] creusements quadrilatères, [Faits 04, 05 et 06] creusements circulaires, [Faits 07, 09, 10, 11] pierres, [Fait 14] pierre isolée, [Fait 15] demi meule. En vert, ceux découverts lors de précédentes opérations : (A) pélière de 1451, (B) moulin de 1451, (C) pélière de 1713, (D) pertuis de 1741, (E) moulin de 1768).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/108094/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 220k
Titre Fig. 2 – Catillus
Crédits DAO : L. Jacottey (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/108094/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 29k
Titre Fig. 3 – Demi meule
Crédits Cliché : équipe de fouille.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/108094/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 49k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Yves Lecuyer, Luc Jaccottey, « Pont-du-Château – Lit de l’Allier » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 01 mars 2021, consulté le 18 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/108094

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Auteurs

Yves Lecuyer

FFESSM, section archéologie

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Luc Jaccottey

Inrap, Laboratoire Chrono-environnement (UMR 6249)

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Yves Lecuyer

FFESSM, section archéologie

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