1L’opération de diagnostic réalisée au lieu-dit Chaude Bois, en bordure nord-orientale du village de Vallon-Pont-d’Arc, sur les 2 990 m2 d’un projet de construction de maisons individuelles, a permis de compléter la connaissance géomorphologique et archéologique de ce terroir, amorcée et abordée par les six interventions de l’Inrap au lieu-dit voisin « Mas de Boulle » (Durand 2002 ; Durand 2003a ; Durand 2003b ; Ferber 2004), de Carcalet (Raynaud 2008) et, plus au sud, à La Ratière (Durand 2013).
2Implantés au pied de la butte occidentale de Montingrand entre les cours actuels de l’Ibie et de l’Ardèche, les cinq sondages mécaniques (338 m2 ; 11,3 %) ouverts en quinconce sur un axe ouest-est ont permis de mettre en évidence un transect synthétique des dynamiques collualluviales du secteur, marquées notamment par la présence ici d’un ou plusieurs paléochenaux (ruisseau actuel de La Ratière) remaniant quelques artefacts (céramique, grès) attribuables aux périodes antique et néo-protohistorique. Un niveau résiduel de paléosol brunifié, non observé précédemment et incluant quelques fragments de céramiques non tournée, est également à noter ici. Hormis ces rares artefacts néolithiques et/ou protohistoriques et antiques, témoins d’une fréquentation/occupation démantelée, aucune structure anthropique n’est conservée in situ.
3Au fond des sondages, la terrasse alluviale ancienne, non datée, de l’Ardèche n’a jamais été atteinte. Par contre, une puissante séquence alluvio-colluviale (nappe graveleuse à cailloutis calcaire, US 8), déjà observée sur le site de la Ratière, et entaillée par au moins deux paléochenaux du ruisseau de Ratière, a été reconnue à Chaude Bois. Le ruisseau de la Ratière est, encore aujourd’hui, intermittent et potentiellement sédimentogène, et parfois violent (US 9 peu profonde).
4Les cinq sondages, qui ont recoupé partiellement ces « paléochenaux », ont livré quelques marqueurs pour la chronologie du fonctionnement du réseau hydrologique et de l’occupation humaine du secteur. Ces indices mis au jour dans quatre sondages, en position secondaire dans les « paléochenaux », confirment la fréquentation de ce secteur alluvial saisonnier, et la densité de l’occupation de cette région au Néolithique (final ?), pendant la Protohistoire et l’Antiquité.
Fig. 1 – Emprise du projet et implantation des sondages archéologiques
DAO : É. Durand, : N. Saadi (Inrap).