1À Brive, dans une zone de lotissement, une occupation stratifiée datant du paléolithique supérieur a été mise en évidence dans le cadre d’un diagnostic. Le mobilier, caractérisé par des lamelles à dos et de nombreux burins, se rattache au Gravettien, au Solutréen ou au Magdalénien. Sur au moins quatre niveaux, le Gravettien ancien (avec des lamelles de Font Yves et de Dufour) et le Gravettien à burins de Noailles se succèdent. Ce site, aujourd’hui acquis par la collectivité locale en tant que réserve archéologique, sera de toute évidence un référentiel pour la connaissance de l’occupation paléolithique du bassin de Brive, plus particulièrement pour le Gravettien.

2En Creuse, à Moutier-Rozeille, le site néolithique du Pauquet a fait l’objet d’un sondage. À ce jour, cette période est surtout bien connue par les recherches conduites sur les monuments mégalithiques. Ici, le mobilier témoigne d’une occupation domestique même si aucune structure anthropique n’a été décelée. L’abondance du mobilier, avec un important corpus céramique attribuable au Chasséen, justifiera, dès lors que l’on aura pu pallier les difficultés d’accès au site, la mise en place d’un projet de fouille.

3Les recherches qui se sont poursuivies à la Gagnerie à Saint-Gence (Haute-Vienne) ont livré une nouvelle fois nombre de structures en creux. Le nombre important de puits permet, en particulier, une approche typochronologique : les plus anciens sont de plan carré, ensuite le plus souvent en entonnoir. Il semble bien que ces puits, en raison de leur répartition sur le site et du champ chronologique couvert, du ii^e s. av. J.-C. à l’époque romaine, n’aient pas eu d’autre fonction que celle de puits à eau. Deux fosses ont livré un très abondant mobilier, d’une part un lot de 15 amphores, d’autre part un ensemble d’amphores et de vases à boire de grande contenance qui peuvent avoir été utilisés lors de banquets.

4À Malemort, sur le tracé du contournement nord de Brive, au lieu-dit Cazaudet, un important site du second âge du Fer et de l’époque antique a pu être intégralement étudié pour la partie située dans l’emprise des travaux. L’élément le plus significatif pour l’âge du Fer consiste en un four de potier de La Tène finale, peu fréquent dans la région. Signalons également la découverte d’une rare monnaie lémovice en argent (4 exemplaires connus), du ii^e s. av. J.-C., la seule de ce type recueillie dans son contexte. Pour le Haut-Empire, l’ensemble des structures en creux traduit une occupation du secteur dans les i^er et ii^e s., voire jusqu’au début du iii^e s. Le mobilier recueilli est principalement issu de quatre puits ; la céramique pose la question d’un groupe de production locale pour les pichets et les gobelets à engobe « rouge ». Le fond, encore en eau, d’un des puits a livré un mobilier en bois et en métal dans un remarquable état de conservation : parties de récipients, tablettes à écrire en bois, clefs, couteaux ; parmi les objets métalliques, il faut plus particulièrement signaler une entrave d’esclave.

5Une opération de quelque envergure s’est déroulée pour la première fois à Tulle, à l’occasion du réaménagement de la place Monseigneur-Berteaud (place de la cathédrale). La fouille a montré que cet espace bordé par les maisons canoniales, la chantrerie... avait subi des rehaussements permanents pour lutter contre les inondations de ce secteur à la confluence de la Corrèze et de la Solane ; une fontaine centrale monumentale suit le même processus de modification. Parallèlement, le suivi des travaux d’assainissement a permis d’étudier plusieurs sépultures en coffre de brique dont un aménagé dans un mur arasé de l’église Saint-Julien au nord de la cathédrale et plusieurs sarcophages à logette céphalique.