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2013
Guadeloupe

Capesterre-de-Marie-Galante – Grotte Blanchard

Sondage (2013)
Responsable d’opération : Arnaud Lenoble

Entrées d’index

Année de l'opération :

2013

Numéro d’opération :

23869

Nature de l'opération :

opération de diagnostic
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : CNRS

Texte intégral

1Cette intervention s’inscrit dans le cadre du projet Bivaag (biodiversité insulaire vertébrée, malacologique et floristique de l’archipel de la Guadeloupe). Elle consiste à réaliser un prélèvement paléontologique et à réaliser une colonne de prélèvements sédimentologiques des 4 à 5 m de dépôts pléistocènes de la grotte Blanchard.

2Cette opération fait suite à différents travaux menés sur le site :

  • un sondage réalisé au cours de l’année 2008 ayant révélé la dimension paléontologique ;

  • une reconnaissance de la géométrie des dépôts réalisée au pénétromètre dynamique léger dans le cadre du PCR « Cavités naturelles de Guadeloupe » ayant révélé une puissance de remplissage de 4 à 5 m ;

  • la fouille des niveaux archéologiques conduite par Patrice Courtaud et Arnaud Lenoble au cours de l’automne 2012 sur les 25 m2 retenus pour la mise en œuvre du prélèvement paléontologique.

3Bien que cette opération de prélèvement paléontologique ne concerne pas directement une problématique et des niveaux archéologiques, le SRA a délivré une autorisation à cette opération au titre de l’archéologie, ceci en raison du contexte archéologique général de la grotte Blanchard. L’opération est planifiée sur deux campagnes, la fouille de 2013 ayant pour objectif de fouiller une première tranche de 1,3 m de puissance sur l’ensemble des 25 m2 d’emprise et de s’approfondir au centre de la zone de fouille ainsi sécurisée avant d’achever la fouille l’année suivante.

4Le protocole de prélèvement mis en œuvre est celui d’une fouille manuelle respectant la géométrie et la succession des niveaux naturels, eux même subdivisés en décapages. Une partie des sédiments est en outre tamisée, à savoir les sédiments issus du secteur central de la zone de fouille, complétés des sédiments de niveaux mal représentés dans ce dernier secteur. Le tamisage est réalisé à l’eau à maille de 2 mm et, dans le cas de deux carrés de 0,5 m de côté, à maille de 1 mm. Les sédiments non tamisés ont été stockés en sacs, eux-mêmes étiquetés de façon à autoriser une exploitation ultérieure de ce matériel.

5Les travaux menés ont mis au jour un important éboulis présent sur la quasi-totalité de la zone de fouille (fig. 1). Cet éboulis, puissant de 0,7 m au plus, est plus ou moins cimenté par des précipitations de phosphates. Une fois cet éboulis traversé dans la partie centrale de l’emprise, des limons organiques disposés en couches à faciès alternativement laminés et massifs ont été rencontrés sur une puissance de 1,25 m, prolongeant d’autant la reconnaissance du remplissage de la cavité vis-à-vis du sondage réalisé en 2008 (fig. 2). Ces sédiments de faciès comparables à ceux du sondage sont également fossilifères, livrant des restes d’herpétofaune, d’oiseaux et de chiroptères. Leur étude est en cours de réalisation dans le cadre du projet Bivaag. La base du remplissage n’a pas été atteinte, cet objectif relevant de la campagne 2014 de l’opération. Un micro-carottage réalisé au tube métallique permet cependant d’estimer à environ un mètre de dépôts organiques fossilifères la base du remplissage de la cavité, ces sédiments reposant sur environ 0,5 m de sables fins dont l’origine reste à préciser.

Fig. 1 – Vue de l’emprise de fouille à l’issue de la campagne 2013

Fig. 1 – Vue de l’emprise de fouille à l’issue de la campagne 2013

La vue regarde le mur est de la cavité, l’entrée de la cavité se situant au sud. Sur cette vue, on observe la première passe de fouille ayant dégagé un éboulis et le secteur central au sein duquel la fouille a été approfondie.

Cliché : L. Charles.

Fig. 2 – Relevé de la géométrie des dépôts rencontrés par la fouille (campagne 2013)

Fig. 2 – Relevé de la géométrie des dépôts rencontrés par la fouille (campagne 2013)

Le relevé est établi dans l’axe nord-sud passant au centre de l’emprise de fouille. L’excavation du sondage 2008, prolongeant l’emprise au nord, est également représentée.

6Les sections du sondage 2008 attenant à l’emprise ont par ailleurs été ravivées, de façon à mettre en œuvre un prélèvement à haute résolution des dépôts. Les sédiments prélevés correspondent aux niveaux naturels à faciès de limons organiques laminés, ce faciès excluant la possibilité de perturbation ultérieure à la formation du dépôt. Les niveaux prélevés documentent la période 8 000-30 000 ans avant l’actuel. 395 prélèvements d’une épaisseur moyenne de 2,5 mm et se succédant en stratigraphie ont été réalisés dans la triple perspective de la mesure des isotopes stables du carbone et de l’azote, de la datation précise de niveaux naturels et de la possibilité d’entreprendre des études complémentaires tels que palynologiques (cf. A. Lenoble, Capesterre-de-Marie-Galante – Grotte Cadet 2, 2013).

7Du point de vue archéologique, l’opération ayant été réalisée postérieurement à l’opération de fouille des niveaux archéologiques, aucun vestige rapportable aux occupations coloniales ou amérindiennes de la cavité n’a été rencontré. Il aurait pu être envisagé que des éléments correspondant à une occupation amérindienne précéramique puissent se rencontrer dans les niveaux sommitaux du remplissage naturel de la cavité. Aucun élément n’a cependant été rencontré dans cette partie du remplissage qui suggère un apport anthropique. Finalement, l’information la plus intéressante vis-à-vis de l’occupation archéologique de la cavité est l’observation, à la fouille, de l’inclinaison et de l’épaississement des niveaux paléontologiques depuis le fond de la cavité vers son entrée. Cette observation corrobore celle réalisée lors de la fouille archéologique précédente pour indiquer une topographie du sol plus contrastée lors des occupations amérindiennes qu’aujourd’hui. La prise en compte de la topographie actuelle de la cavité suggère que cette régularisation est liée à la mise en place d’un éboulis dans la partie médiane de la grotte. Cette déduction implique donc que les niveaux archéologiques amérindiens sont préservés sous ces éboulis et que le potentiel archéologique de la cavité reste en conséquence très important.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Vue de l’emprise de fouille à l’issue de la campagne 2013
Légende La vue regarde le mur est de la cavité, l’entrée de la cavité se situant au sud. Sur cette vue, on observe la première passe de fouille ayant dégagé un éboulis et le secteur central au sein duquel la fouille a été approfondie.
Crédits Cliché : L. Charles.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/116196/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 520k
Titre Fig. 2 – Relevé de la géométrie des dépôts rencontrés par la fouille (campagne 2013)
Légende Le relevé est établi dans l’axe nord-sud passant au centre de l’emprise de fouille. L’excavation du sondage 2008, prolongeant l’emprise au nord, est également représentée.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/116196/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 289k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Arnaud Lenoble, « Capesterre-de-Marie-Galante – Grotte Blanchard » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Espace Caraïbes, mis en ligne le 24 février 2022, consulté le 16 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/116196

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Auteur

Arnaud Lenoble

CNRS

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Responsable d’opération

Arnaud Lenoble

CNRS

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Droits d’auteur

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