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2012
Guadeloupe

Morne-à-l’Eau, Anse-Bertrand – Les Grands-Fonds et Bonneveine

Prospection inventaire (2012)
Responsable d’opération : Isabelle Gabriel

Entrées d’index

Année de l'opération :

2012

Numéro d’opération :

23788

Nature de l'opération :

prospection inventaire
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Texte intégral

1Une première prospection archéologique avait eu lieu en 2001 sur la commune de Morne-à-l’Eau et avait concerné tout le territoire, à l’exception des Grands-Fonds (Gabriel, Faillot 2001). Pour permettre de combler cette lacune il fut décidé de prospecter les Grands-Fonds et de savoir s’ils recelaient autant de cimetières que ceux des Grands-Fonds Abymes. À Anse-Bertrand, était-il possible de retrouver des sites amérindiens dans cette zone ?

2Les Grands-Fonds de Morne-à-l’Eau sont constitués de petits mornes très rapprochés les uns des autres ce qui a permis une urbanisation très rapide et très dense. Le patrimoine découvert lors de la prospection paraît moins riche que celui des Abymes. Beaucoup de vestiges semblent avoir disparu du fait de cette urbanisation. En effet, nous n’avons découvert que 20 sites parmi lesquels 3 cimetières (dont 1 qui a été détruit), 4 charbonnières, 1 chapelle avec chemin de croix, 12 sites d’habitat et 1 ancienne habitation-sucrerie puis distillerie connue sous le nom de Salette. 7 indices de sites complètent la prospection de Morne-à-l’Eau et sont majoritairement des fragments de vaisselle retrouvés en surface. Aucun site amérindien n’a été retrouvé.

3Les sites ou indices de sites se situent souvent en haut de mornes sous un couvert végétal peu dense. Des sites d’habitat trouvés, 5 possèdent soit une citerne (3) soit deux petits bassins (2) mais 3 d’entre-eux, décrits ci-après, se distinguent par des vestiges plus conséquents.

4Un habitat, situé à Lebraire, est constitué d’une grande pièce semi-enterrée, de deux bassins et d’une tombe. Les murs de la pièce semi-enterrée sont en pierres calcaires et les angles sont chaînés. Les murs sont épais de 66 à 89 cm. L’ouvrage est bien réalisé. Les deux bassins situés au sud mesurent 1,50 m de côté. Ils sont enduits mais en partie détruits. L’origine de propriété et la fonctionnalité du lieu n’ont pu être établies. Ces vestiges pourraient remonter au xviiie s. et appartenir à l’habitation de M. Chérone proche du lieu sur la Carte des Ingénieurs du Roi (1768).

5Un second habitat, situé à Croustère, présente plusieurs murs arasés et récemment détruits en partie, ainsi qu’une grande citerne. Une quantité assez importante de vaisselle est visible en surface. Une monnaie du Crédit Guadeloupéen datant de 1903 y a été retrouvée par l’actuel propriétaire.

6Un troisième habitat dans le quartier de Morne Bois d’Inde, présente une grande citerne et des arases de murs rejoignant un mur de terrassement. On y remarque une structure circulaire en pierres calcaires non liées et, selon les riverains, il y aurait eu un ancien cimetière aujourd’hui détruit.

7La seule habitation d’abord caféière au xviiie s., puis sucrerie et distillerie au xixe s. et au début du xxe s. était déjà recensée dans la carte archéologique sous le nom de Salette. Une recherche plus poussée aux Archives Départementales a permis de remonter l’origine de l’habitation. Les premiers représentants de la famille Salette, Pierre et son épouse Jeanne, Charentais et aubergistes à Bayonne, sont arrivés en Guadeloupe après 1753. En 1797 leur fils, Bertrand, possédait une habitation caféière avec 40 travailleurs. C’est probablement après 1830 que l’habitation fut transformée en sucrerie et en distillerie.

8La prospection archéologique à Anse-Bertrand donna un résultat très maigre en termes de nombre de sites. Seulement 2 sites et 9 indices de sites ont été repérés. Ils sont tous d’époque coloniale. La zone prospectée est recouverte de champs de canne en majorité. Les labours des sols ont complètement détruit les artefacts construits. Ainsi, le site de Bonneveyne qui présente encore en élévation la tour d’un moulin (fig. 1) n’a conservé aucun autre vestige. Seuls des fragments de pots à mélasse ou de formes à sucre sur une grande surface autour du moulin montrent l’activité sucrière du site.

Fig. 1 – Tour du moulin de Bonneveyne

Fig. 1 – Tour du moulin de Bonneveyne

9Le second site est situé à Mazoulier. Seuls des fragments de vaisselle datant du xviiie s. ont été découverts. Ils pourraient correspondre à l’habitation de M. Fourne connue sur la carte des Ingénieurs du Roi et dont la maison de maître était placée exactement à l’endroit de la découverte de la vaisselle.

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Bibliographie

Gabriel I., Faillot J.-J. 2001 : État des lieux et prospection archéologique de la commune de Morne-à-l’Eau, rapport de prospections archéologiques, Basse-Terre, Service régional de l’archéologie, 140 p.

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Tour du moulin de Bonneveyne
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/116430/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 1,8M
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Pour citer cet article

Référence électronique

Isabelle Gabriel, « Morne-à-l’Eau, Anse-Bertrand – Les Grands-Fonds et Bonneveine » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Espace Caraïbes, mis en ligne le 24 février 2022, consulté le 16 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/116430

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Auteur

Isabelle Gabriel

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Responsable d’opération

Isabelle Gabriel

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