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Année de l'opération :
2002Nature de l'opération :
opération de diagnosticNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Texte intégral
1Ce gisement précolombien a été découvert par C. Hénocq en 2000, sur la plage sud-ouest de l’îlet Pinel. Une coupe naturelle dans le sable, retaillée régulièrement par la mer lors des tempêtes, a fourni du mobilier céramique, lithique et coquillier. L’îlet Pinel est situé sur la côte atlantique, au nord-est de l’île de Saint-Martin, en face de la petite anse de Cul-de-Sac. Il est formé d’un massif rocheux dont le morne principal culmine à une trentaine de mètres au-dessus du niveau de la mer. Le rivage sud-ouest de l’îlet est occupé par des fonds sableux recouverts d’herbiers. Les côtes nord et est sont moins abritées et soumises aux vents, elles présentent des fonds rocheux sur lesquels sont implantés des récifs coralliens. Ce secteur est très riche en faune marine. Les vestiges amérindiens ont été retrouvés dans la partie centrale de la plage abritée du sud-ouest de l’îlet. Cette plage de sable coquillier fin forme une petite anse d’une longueur d’environ 200 m qui se termine au sud par une pointe rocheuse et vers le nord par une flèche sableuse.
2Les différentes investigations réalisées sur ce gisement, sondages de reconnaissance et décapages, permettent de délimiter deux aires de rejets d’une trentaine de mètres de longueur chacune. Elles sont formées par une couche de rejet unique, peu dense, rencontrée entre 0,20 et 0,50 m de profondeur. Ces deux dépotoirs sont partiellement détruits par l’érosion marine vers le sud-ouest et leur extension vers le nord-est n’a pu être précisée à cause de la présence d’installations touristiques. Il apparaît nettement que ces deux dépotoirs sont en partie détruits par le retrait de la plage constaté depuis l’année du relevé cadastral en 1986. Cette observation est corroborée par la présence de céramique amérindienne sous l’eau. L’ancien rivage est souligné par un banc immergé de beach rock où sont enchâssées des racines d’arbres. Ce recul de la ligne de rivage de 30 m depuis 1986, a donc provoqué l’érosion de la plage et la disparition d’une partie du site précolombien.
3Compte tenu des investigations limitées et de la destruction partielle du site, il est difficile de cerner précisément la nature de l’occupation sur ce petit îlet. Il paraît vraisemblable qu’il s’agisse d’une petite station, à fonction peut-être périodique ou saisonnière et liée à certaines activités de pêche ou de collecte de ressources marines. Les données archéologiques ne permettent cependant pas de développer ces hypothèses. Cette occupation a malgré tout nécessité l’exploitation et l’importation du cortège classique de mobilier pour cette période, céramique, outillage en pierre, corail, industrie sur coquillage. La céramique compose une petite série dans l’ensemble bien conservée.
4Bien que le diagnostic culturel reposant sur un faible nombre d’éléments soit délicat, ce mobilier est soit attribuable à la fin de la sous-série cédrosan-saladoïde, soit à un faciès cédrosan particulier, lié à la fonction du site. Les moyens de subsistance sont illustrés principalement par la collecte de coquillages, la faune vertébrée étant rare. Ce sont les espèces Strombus gigas et Cittarium pica qui sont les plus représentées. L’industrie sur coquille a fourni une pendeloque façonnée dans une coquille de bivalve, dans laquelle un pédoncule, vraisemblablement destiné à la suspension, y a été dégagé. Les éléments remarquables de l’industrie lithique sont un fragment de hache sur cherto-tuffite et un épais éclat de silex qui est une matière première exogène.
5Ce site documente la connaissance de l’occupation amérindienne de Saint-Martin. Les résultats des datations par le radiocarbone permettront de préciser la chronologie de cette occupation céramique et d’appréhender les relations entre les gisements potentiellement contemporains et leurs spécificités fonctionnelles sur l’île. Ce site pourrait, par exemple, être en relation soit avec le gisement de Hope Estate, implanté à l’intérieur des terres dans le nord de l’île, soit avec le gisement côtier d’Anse des Pères d’occupation plus tardive. À une échelle plus large, ces investigations permettent de compléter la chronologie des occupations précolombiennes de l’île.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Le site vu depuis la mer |
Crédits | Cliché : Inrap. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/118790/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 218k |
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Titre | Fig. 2 – Plan général du site |
Crédits | DAO : Inrap. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/118790/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 611k |
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Titre | Fig. 3 – Amulette en nacre caractéristique des gisements saladoïdes |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/118790/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 57k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Dominique Bonnissent, « Saint-Martin – Îlet Pinel » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Espace Caraïbes, mis en ligne le 04 mars 2022, consulté le 16 mars 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/118790
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