Eu – Bois l’Abbé
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
173065, 173068, 173069Nature de l'opération :
fouille programméePlan
Haut de pageNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Ministère de la Culture, Université de Strasbourg, Université Toulouse Jean-Jaurès
Texte intégral
1Pour la première année de campagne triennale 2019-2021 du PCR « Topographie générale et insertion territoriale de l’agglomération antique de Briga » (Mantel, Dubois, Parétias et al. 2020a), la campagne 2019 a été rythmée par trois opérations. Elles se sont succédées de juin à août (Mantel, Dubois, Parétias et al. 2020b) en diverses zones de cette agglomération dont le nom antique est attesté par l’exceptionnelle découverte épigraphique de la basilique en 2006 (Mantel, Dubois et Devillers 2006) et dont l’importance a été progressivement révélée depuis (Mantel, Dubois, Parétias 2020 ; Mantel, Dubois (dir.) à paraître).
Les abords nord-est du complexe monumental
(responsable scientifique : Étienne Mantel)
2Cette campagne marque la fin des recherches sur le quartier nord (Mantel, Dubois 2012) où d’ultimes vérifications très limitées ont été pratiquées sur quelques centaines de mètres carrés (sondage 7, îlot x ; fig. 1), plus particulièrement dans une zone non bâtie trapézoïdale (espace Q’). Elle est comprise entre une fondation linéaire en rognons de silex de 19,5 m de long (fondation 59) au nord et un alignement de 11 trous de poteaux, axé sur la voirie (decumanus B, espace M), qui en matérialise la limite sud. Cette série de structures en creux délimite une parcelle d’environ 150 m2 sur laquelle ont été implantés deux puits : espace BW, St. 1 et espace Q’, St. 1 (4,5 m de large au niveau de l’ouverture et 1,7 m de profondeur). La fouille de ce dernier a livré un ensemble homogène de céramiques domestiques quasi-complètes (NR : 3 657 ; NMI : 179) daté de la deuxième moitié du iiie s. Par ailleurs, un puisard (large d’1 m pour 2,8 m de profondeur) situé entre les bâtiments 16/19 et 29/30 (espace AP’, St. 3) a été sondé mécaniquement et n’a pas livré de mobilier. L’ultime action dans ce secteur a été d’apporter la petite touche finale liée à sa mise en valeur : le rebouchage partiel, l’engazonnement et la présentation des bâtiments 29, 30 et 58. Les opérations se sont déplacées en bordure nord de l’îlot VIII (sondage 9 ; fig. 2). À l’est du bâtiment 36 et de l’autre côté d’une voie large de 3 m axée nord-sud (espace BC), une première approche a été menée sur un bâtiment fort disloqué (bâtiment 61). Sous sa probable pièce sud (espace 2), il présente une petite cave semi-enterrée (« plat-cul »), large de 2,3 m (nord-sud) par 1,5 m (est-ouest) et profonde de 1,2 m, dont l’utilisation est datée du courant du iiie s. Au sud de ces deux bâtiments ont été mises au jour les dernières bases de plots assez disloquées marquant l’angle nord-est de l’îlot VIII et sa limite septentrionale formée par 17 plots alignés sur 36,6 m de long. Une petite portion de fondation sur deux rangs de rognons de silex a subi un glissement et constitue l’unique témoin d’un petit bâtiment étroit (bâtiment 63) à proximité (Mantel, Dubois 2020).
Fig. 1 – Plan interprété de la partie occidentale de l’îlot x située au sud des Bâtiments 1/21

DAO : J. Parétias (Archimède).
Les « petits thermes » et leurs abords
(responsable scientifique : Victor Viquesnel-Schlosser, secondé par Corentin Voisin)
3La reprise des investigations sur les « petits thermes » a nécessité la normalisation complète de la documentation de la fin des années 1990 (Cholet 2002). La reprise de la fouille dans la cour sud-ouest (fig. 3 ; espace 12) a livré pour la première fois un ensemble important de silex taillés découverts en contexte remanié, au contact du sol naturel. Ces témoignages anthropiques témoignent d’une présence humaine datée du Néolithique final, et proviennent probablement de colluvions issues de l’extrémité du plateau surplombant la zone à l’ouest. Hormis ces témoignages remaniés, les niveaux supérieurs sont liés à l’implantation et à l’évolution de l’édifice thermal dont les premiers vestiges sont postérieurs à la toute fin du ier s. de notre ère. Deux courtes sections de voirie (espace PT-B observée sur 4,25 m de long sur 0,85 m de large et espace PT-G sur 3,80 m par 1,80 m) reconnues au nord longent ce petit ensemble thermal et renseignent son environnement immédiat. Un tronçon de fossé (fossé 4) a été identifié dans l’axe du balnéaire et reliait probablement une mare en amont, dont l’installation nous est actuellement inconnue. Sa prise en compte associée à une évacuation découverte à la fin des années 1990 réinterprétée comme une canalisation attestée par une frette en fer de 8 cm de diamètre interne (canalisation 1) constituent les premiers éléments relatifs à l’approvisionnement en eau de ce balnéaire, jusqu’alors non documenté. Le quatrième état, postérieur à la destruction des thermes au milieu du iiie s., apparaît désormais comme une occupation organisée, associant le bâtiment 103, sur fondations de craie, implanté sur l’angle sud-est de la cour à une limite parcellaire encore incomplète et à un bâtiment sur huit poteaux (bâtiment 104). Un premier bilan sanitaire accompagné d’une couverture photographique du balnéaire a été menée permettant de visualiser son état de conservation. La protection tôlée vieillissante installée il y a vingt ans a bien fonctionné (Viquesnel Schlosser, Voisin 2020). Un bilan plus détaillé sera effectué pendant la triennale en vue d’une possible mise en valeur.
Fig. 3 – Plan interprété de l’établissement thermal (« Petits Thermes ») fouillé dans le Quartier Central de Briga

DAO : J. Parétias (Archimède).
Le théâtre antique et ses abords
(responsable scientifique : Jonas Parétias)
4Après 25 ans d’interruption, la reprise des recherches sur l’édifice de spectacle a ciblé le bâtiment de scène (fig. 4 ; espace D) du second état daté de la fin du iie s. ou du début du iiie s. Déjà partiellement fouillée par Michel Mangard et Laurent Cholet dans la seconde moitié du xxe s., la fondation en rognons de silex du mur arrière du bâtiment de scène est désormais restituable sur 15,5 m de long pour 0,75 m de large. Parallèle à la façade du théâtre dont elle est distante de 4,2 m vers l’est, elle présente un état de délabrement avancé. En dépit des perturbations liées à des travaux de drainage effectués dans le secteur en 1974, son élévation, alternant une à deux assises de moellons de craie et de deux briques, était présente effondrée en place sur 1,4 m de large vers l’est. Jusqu’alors négligés, les ultimes vestiges d’un retour de fondation en rognons de silex qui assurait le contact avec le mur de façade et un effondrement vers le sud appartenant à son élévation invitent à reconsidérer la configuration de cette zone. Le plan du bâtiment de scène, en grande partie extrapolé par Laurent Cholet sur la base de maigres indices, se voit amputé à ses extrémités nord et sud, passant ainsi d’une longueur proposée de 29 m par 8,1 m (d’après le plan de 2004) à un bâtiment rectangulaire au plan plus simple de 15,5 m de long par 5,9 m, maçonneries comprises. Les matériaux locaux (craie blanche, briques et parfois fragments de tuiles liés au mortier de chaux gris) attestent des techniques mises en œuvre et d’économies réalisées lors de la construction. Enfin, le creusement d’une tranchée est-ouest au sud du bâtiment de scène, perpendiculairement à la façade du théâtre, a révélé la présence d’une voirie probable constitué d’un épandage de cailloutis (espace DV) dont l’orientation restera à préciser (Parétias 2020). D’autres sondages ponctuels au cours de la triennale seront nécessaires pour préciser l’insertion de ce théâtre dans le tissu urbain.
5Les études de mobilier, effectuées en parallèle de l’action de terrain et majoritairement intégrées dans le cadre de cursus universitaires, sont désormais bien avancées. Elles concernent des domaines complémentaires tels que la numismatique, la céramique, le verre, le petit mobilier, le mobilier en fer, les ossements animaux, l’industrie lithique, les enduits peints et le lapidaire et sont intégrées à la réflexion. Suite à cette campagne, les données acquises dans le quartier nord apportent des éléments complémentaires sur sa structuration, la chronologie des différents aménagements et permet ainsi d’affiner son phasage. Les investigations dans les zones situées aux abords nord-est du complexe monumental, du théâtre et dans le secteur des « petits thermes » au cours de la triennale livre d’ores et déjà des données qui renouvellent la compréhension de ces ensembles et leur intégration dans la topographie de la ville.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Plan interprété de la partie occidentale de l’îlot x située au sud des Bâtiments 1/21 |
Crédits | DAO : J. Parétias (Archimède). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/120544/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 803k |
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Titre | Fig. 2 – Plan interprété des abords nord de l’îlot VIII |
Crédits | DAO : J. Parétias (Archimède). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/120544/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 606k |
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Titre | Fig. 3 – Plan interprété de l’établissement thermal (« Petits Thermes ») fouillé dans le Quartier Central de Briga |
Crédits | DAO : J. Parétias (Archimède). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/120544/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 366k |
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Titre | Fig. 4 – Plan interprété des deux états du théâtre de Briga |
Crédits | DAO : J. Parétias (Archimède). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/120544/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 539k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Étienne Mantel, Jonas Parétias, Victor Viquesnel-Schlosser, Stéphane Dubois et Corentin Voisin, « Eu – Bois l’Abbé » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 14 mars 2022, consulté le 19 juin 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/120544
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