1Le projet de création d’une piscine dans la propriété d’un particulier a motivé la prescription d’une opération de diagnostic par le SRA. L’emprise du projet se trouve à proximité du tracé présumé de l’aqueduc du Gier. Ce dernier est d’ailleurs encore visible au Plat de l’Air où il fait actuellement l’objet d’une restauration avec un suivi archéologique (fouille A. Valois, en cours). Malgré cette situation favorable, l’ouverture du sondage n’a révélé aucun vestige lié ou non à cet ouvrage. Cependant, l’analyse des données disponibles, spatiales et altimétriques, permettent d’envisager de nouvelles pistes de recherche sur un parcours localisé une quarantaine de mètres plus au nord.
Fig. 1 – Localisation du diagnostic du no 25 avenue Paul-Doumer sur le réseau des quatre grands aqueducs lyonnais
Celui de Fontanières n’est pas figuré.
Source : Coquidé, Macabéo 2010 ; DAO : C. Coquidé (Inrap).
Fig. 2 – Plan général de la parcelle
Échelle : 1/200.
Source : fond parcellaire ; levé topographique : S. Couteau (Inrap) ; DAO : A. Frécon-Jouve (Inrap).
2Au droit du no 25, le tracé de l’aqueduc a été restitué en ligne droite entre les points connus amont et aval sans aucun repère altimétrique fiable. Le sondage pratiqué livre pour la première fois une suite stratigraphique altimétrée. Le sommet du substrat rocheux au-dessus duquel se trouve forcément le canal est situé entre 316,08 et 316,38 m NGF. Même en admettant que le terrain ait été alors quelque peu décapé pour y établir un plan propre à accueillir un jardin, on ne peut restituer une surface d’époque beaucoup plus élevée que ne l’est l’actuelle, localisée à environ 317 m NGF. Or, l’aqueduc qui chemine ici avec un extrados coté à 317,80 m NGF sur un parcours enterré (le plus commun) ne va probablement pas circuler à une altitude qui le placerait partiellement hors sol sur quelques dizaines de mètres. Les maîtres d’œuvre ont sans doute choisi de passer plus au nord, où le terrain, plus élevé, permet de conserver un cheminement souterrain. Cette hypothèse est étayée par un point de découverte ancien cité dans la littérature mais malheureusement non cartographié (Burdy 1996) (fig. 3). Le tracé proposé ici ne déparerait pas de ce qui est observé localement à l’amont ou à l’aval en terme d’angulation, le canal restant très certainement enterré sans que sa voûte affleure et passer au niveau de courbes topographiques plus hautes que celles qui étaient supposées le conduire jusqu’ici.
Fig. 3 – L’aqueduc du Gier à Chaponost avenue Paul-Doumer : données archéologiques et hypothèse de tracé alternatif
1, carrefour de La Madone (diagnostic et fouille) ; 2, 6-8 avenue Paul-Doumer (diagnostic) ; 3, 11 avenue Paul-Doumer (diagnostic) ; 4, 17 avenue Paul-Doumer (diagnostic et fouille) ; 5, point non cartographié et mal localisé rue Moulins les Metz/Caisse d’Épargne (Burdy 1996) ; 6, point non cartographié au no 51 rue Paul-Doumer (Burdy 1996) ; 7, 57 avenue Paul-Doumer/Viollières 2 (diagnostic « Maison du patrimoine ») ; 8, Viollières phase 2 (diagnostic « Parking de la pharmacie » + fouille 2006) ; 9, Viollières (diagnostic « Lotissement », sd. 1 + fouille 2006) ; 10, Viollières 2bis (diagnostic « Démolition sud-est » + fouille 2006) ; 11, 20-28 rue René-Chapard (diagnostic).
Sources : BD PARCELLAIRE-IMAGE WM 2015-12-17 ; tracé : Drac Auvergne-Rhône-Alpes, SRA, BD Patriarche (état juillet 2021) ; DAO : C. Coquidé (Inrap).
3Par ailleurs, le sondage effectué a entraîné la découverte de deux fosses contemporaines (premier quart du xxe s.) sous des remblais liés à l’urbanisation du quartier.