1Au ii^e s. apr. J.‐C., les chaussées des rues principales du quartier antique de Saint‐Romain‐en‐Gal sont dallées avec des blocs, de moyennes et grandes dimensions (fig. 1), principalement composés de granites qui présentent des faciès variés. L’objectif de la recherche menée sur ces blocs est double.

DAO : L. Brissaud (Musée gallo-romain).

2Tout d’abord, il s’est agi de déterminer la nature des différentes roches qui ont été utilisées pour réaliser les dallages de chacune des rues du quartier afin d’évaluer leur homogénéité sur la longueur et de comparer leur composition d’une voie à l’autre. Après avoir identifié les roches, une recherche des lieux d’extraction possibles a été engagée à proximité de Saint‐Romain‐en‐Gal, dans une région qui possède des caractéristiques géologiques similaires.

3En 2021, nous avons ainsi pu recenser les matériaux principalement utilisés :

• de la vaugnérite, seule ou mélangée ;
• du granite gris à grain moyen ou fin ;
• du granite gris à patine rose et grain fin ;
• du granite rose à grain moyen ;
• de la granodiorite ;
• du granite porphyrique.

4L’emploi de gneiss, de micaschiste, de calcaire, de marbre, de molasse a été ponctuellement observé.

5Le report des différents matériaux sur les relevés des rues, ou sur des photographies, a été commencé. Il sera repris et poursuivi en 2022 à partir d’un relevé photogrammétrique général des différentes chaussées.

6La réalisation de cette cartographie des dallages originels est rendue difficile du fait des opérations de restaurations qui ont affecté les différentes rues depuis le dégagement du site en 1967. Ainsi, des blocs ont été ajoutés pour combler de petites lacunes. Certains secteurs ont été recomposés avec les dalles d’origine tandis que d’autres ont été totalement recréés avec des blocs issus d’opérations préventives sur l’agglomération viennoise.

7Pour sa part, la recherche des lieux d’extraction n’en est qu’à ses débuts mais elle a sans doute permis de localiser la provenance des granites gris. Grâce aux premières analyses physicochimiques, ces derniers pourraient provenir de la région de Montagny (fig. 2 et 3), située au nord de Givors, qui se trouve à moins de 20 km de Saint‐Romain‐en‐Gal.

8Quant à la vaugnérite, ce matériau tire son nom de Vaugneray, une commune du Rhône, située à l’ouest de Lyon dans les monts du Lyonnais. Il conviendra de poursuivre la recherche d’affleurements dans cette région.

9En ce qui concerne les autres roches principales, il est nécessaire de mieux cerner les zones où elles pourraient être présentes avant d’entreprendre la reconnaissance d’affleurements susceptibles d’avoir été exploités.