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AccueilRégionsNormandie199527 – EureÉvreux – Rue de la Justice

1995
27 – Eure

Évreux – Rue de la Justice

Sauvetage programmé (1995)
Responsable d’opération : Bénédicte Guillot
Notice rédigée avec Nathalie Millard

Entrées d’index

Année de l'opération :

1995

Nature de l'opération :

fouille préventive
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Afan

Texte intégral

1En raison du projet de construction par le Conseil Général de l’Eure d’un collège de 600 places rue de la Justice à Évreux comportant des travaux de terrassements importants, une fouille de sauvetage a été réalisée de mai à juillet 1995. La parcelle (d’un peu plus de 18 300 m2) se situe sur les pentes d’une colline, à l’est de la ville, en périphérie de l’agglomération antique. La grande majorité des structures est conservée· dans la moitié occidentale de la parcelle qui possède une déclivité moins importante.

2Exception faite de quelques traces d’occupation protohistorique, 3 ensembles de structures bien distincts du Haut Empire ont été mis en évidence.

Fig. 1 – Plan des principaux vestiges

Fig. 1 – Plan des principaux vestiges

DAO : B. Guillot (Afan).

3Il s’agit tout d’abord, au sud, d’une voirie. À l’origine, un embranchement est formé par une première voie orientée globalement est-ouest (axe allant vers le Vieil-Évreux et vers Paris) et une seconde d’axe nord-ouest – sud-est. Ensuite, pour rentrer dans la ville, la voierie garde une orientation est-ouest (identique à la voie 1) qui correspond au réseau viaire connu pour la fin du ier s. av. J.-C. par la fouille de la rue Saint-Louis. Lors d’un deuxième état, les chaussées se déplacent un peu vers le sud. Enfin, le dernier état est marqué par un rétrécissement, avant leur abandon et leur remblai en dépotoir à la fin du iie s.

4Les voies sont constituées de lits de grave damées entrecoupés par des recharges d’argile ou de limon de couleur orangée. Aucun niveau d’occupation n’a été repéré. De larges caniveaux assuraient le drainage des chaussées.

5Au nord de la première voie, orientée parallèlement à cette dernière, une grande enceinte forme un carré presque parfait de 47 m de côté (largeur des murs d’environ 0,80 m). Quatre contreforts renforcent les 2 angles nord-ouest et sud-ouest situés au bas de la pente.

6Au centre de cette enceinte, 2 quadrilatères (2,77 m x 3,90 m et 2 m x 3,20 m) encadrent un troisième, plus important (4,20 m x 6,20 m) qui comporte 2 excroissances. Ces 3 structures pourraient correspondre à des platées, ou plates-formes de fondations, pouvant supporter des podiums, des socles et/ou des bases d’autels.

7Ce type de plan évoque celui d’un espace voué à un culte. Malheureusement, le niveau d’arasement des vestiges ne permet pas d’apporter plus de précision.

8Un bâtiment est construit au nord de cette enceinte, utilisant une partie des murs de cette dernière comme clôture. L’emprise de cet édifice dépasse celle de la fouille. Néanmoins, grâce aux renseignements obtenus lors du diagnostic de la parcelle voisine (« Gymnase 600 » par B. Aubry), son plan peut être restitué. Une galerie, orientée nord-sud (4,60 m de large) borde, à l’ouest, un espace probablement exempt de structures. À l’est, 3 pièces indépendantes (de 22, 46, 80 et 24,20 m2) ouvrent sur cette galerie. La récupération importante des matériaux dans ces exèdres n’a laissé en place que des sols et des trous de poteaux très vraisemblablement liés à la construction du bâtiment.

9À l’arrière de ce bâtiment, à l’est, les maçonneries sont triplées (la largeur totale des 3 fondations accolées fait en moyenne entre 2,30 et 2,60 m). Aucune explication satisfaisante n’a pu être trouvée quant à la présence de renfort, qui existe même entre les pièces. Au-delà une cour, formée par un sol de craie et/ou de silex, semble être délimitée à l’est et au sud par des murets qui s’adossent aux murs de l’enceinte quadrangulaire.

10Le plan de ce bâtiment, ainsi que sa localisation (à flanc de coteau), sa proximité avec des édifices publics (thermes et théâtre) et son association avec une enceinte peut-être cultuelle, sont autant d’éléments qui suggèrent la fonction de sanctuaire ou de temple.

11À partir de la seconde moitié du iie s. l’enceinte et le bâtiment sont abandonnés et on constate une importante récupération des maçonneries.

12L’intégralité du site, dans les secteurs présentant des dépressions (voierie, tranchées de récupération de l’enceinte ou du bâtiment), sert ensuite de dépotoir à partir de la fin du iie s. et ce jusqu’à la fin du iiie s., et même par endroit au début du ive s.

13L’endroit paraît alors abandonné jusqu’au xiie ou xiiie s. où une seconde campagne de récupération des matériaux de construction est orchestrée à la fois sur l’enceinte et sur le bâtiment.

14Cette fouille a permis tout d’abord d’appréhender la voirie d’accès orientale à la ville. La découverte d’édifices probablement cultuels des ier et iie s. apr. J.-C. atteste ensuite pour la première fois de la présence de lieux de culte ébroïciens malgré la proximité du Vieil-Évreux. Enfin, il parait difficile d’attribuer l’abandon précoce de ces aménagements importants (dès la fin du iie s.) aux troubles du Bas-Empire (abandon de quartiers périphériques aux environs de 250, fouille de la rue Saint-Louis ; Collart op. cit.), mais peut-être plutôt à l’importance croissante d’un autre secteur de l’agglomération.

Fig. 2 – Canif en os, en forme de félin

Fig. 2 – Canif en os, en forme de félin

Dépotoir fin iie s.-milieu iiie s.

DAO : B. Guillot (Afan).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Plan des principaux vestiges
Crédits DAO : B. Guillot (Afan).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/12246/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 135k
Titre Fig. 2 – Canif en os, en forme de félin
Légende Dépotoir fin iie s.-milieu iiie s.
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/12246/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 178k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Bénédicte Guillot, Nathalie Millard, « Évreux – Rue de la Justice » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Normandie, mis en ligne le 01 mars 2004, consulté le 17 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/12246 ; DOI : https://doi.org/10.4000/adlfi.12246

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