1Les plus anciens vestiges d’occupation du site de Livron-sur-Drôme « RN 7 » (phase 1A) sont datés du Bronze final 2a (1250-1050 av. J.-C.) (fig. 1).

Fig. 1 – Plan de masse phasé des vestiges de l’opération de fouille

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Échelle : 1/500^e.

DAO : équipe de fouille (Archeodunum)

2Ils correspondent, pour l’essentiel, à une unité domestique particulièrement bien conservée (ENS1100) composée de sept trous de poteaux et d’un épandage de mobilier (US 1100), qui permettent de restituer un bâtiment orienté nord-ouest – sud-est, d’une surface de 12 x 6 m. Le niveau de sol de l’habitation (SL1100 : fig. 2) se caractérise par une très forte concentration en mobiliers archéologiques de nature variée (céramique, instrumentum en céramique et en alliage cuivreux, outillage sur silex et sur galets) et d’une grande quantité de carporestes carbonisés dont la majorité est représentée par des glands de chêne (fig. 3). La répartition de ces éléments s’organise, autour d’une sole foyère en « terre à bâtir » (FY1083), en plusieurs zones d’activités distinctes ou à fonction spécifique dédiées à la torréfaction des glands destinés à l’alimentation humaine, à la préparation alimentaire, à la consommation ou au stockage des denrées. Le matériel céramique que fournit l’épandage constitue à la fois le lot le plus important du site (70 % du corpus), mais aussi le mieux caractérisé du point de vue chronologique, notamment par ses correspondances avec les sites de la basse vallée du Rhône de la Baume des Anges à Donzère (Vital 1990) et du Gournier-Fortuneau à Montélimar (Vital et al. 2011).

Fig. 2 – Orthophotographie planimétrique du niveau de sol SL1100

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Échelle : 1/70^e

Cliché : équipe de fouille (Archeodunum).

Fig. 3 – Vue de détail du carré E4 : concentration de glands de chêne carbonisés et outils sur galet

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Inv.124.

Cliché : équipe de fouille (Archeodunum).

3Un second pôle domestique a été identifié par le biais des vestiges d’une seconde sole foyère (FY1224) associée à deux trous de poteaux en limite sud de l’emprise. À l’échelle du secteur de la Lauze, l’occupation du Bronze final 2a se caractérise par un habitat dispersé dans un réseau lâche de petites installations régulièrement réparties autour de la zone humide identifiée au sud-ouest du site GPA 26 (Lurol 2017, p. 188 ; Maza inédit).

4La seconde phase d’occupation du site (phase 1B), centrée sur le x^e s. av. J.-C. (Bronze final 3a-3b), est représentée par deux ensembles de trous de poteau (ENS1001, ENS1214) dont l’alignement de certains d’entre eux sur des axes orthogonaux nord-ouest – sud-est/sud-ouest – nord-est suggère l’implantation d’au moins deux bâtiments dont les plans demeurent incomplets. Leur fonction probablement domestique n’a cependant pas pu être confirmée en raison de l’indigence caractérisée du mobilier qu’ils fournissent. Ils se rattachent à l’installation structurée contemporaine qui avait été repéré sur près de 1 500 m² dans le secteur A du diagnostic du site GPA 26 (Lurol 2017, p. 91-94, p. 188).

5La fin de la première période d’occupation du site (phase 1C) est représentée par une paire de fosses (FS1035, FS1036), un fossé drainant et un exemplaire isolé de foyer en fosse à pierres chauffantes (FY1049) datés de la transition entre la fin de l’âge du Bronze et le premier âge du Fer.

6À partir du viii^e s. av. J.-C., le site « RN 7 », et, plus largement, celui de GPA26 (Lurol 2017), est marqué par une raréfaction des vestiges dont la fonction évolue par rapport à la phase précédente (phase 1B). Elle témoigne vraisemblablement d’une déprise de l’occupation domestique dans le secteur de la Lauze qui sera réinvesti par l’habitat à partir du iv^e s. av. J.-C. (phase 2A).

7La première phase d’occupation du site au cours du second âge du Fer (phase 2A), sur une période comprise entre le iv^e s. av. J.-C. et le milieu du ii^e s. av. J.-C, est matérialisée par trois zones de concentration en vestiges dont la principale est localisée dans le quart sud-ouest de l’emprise. Celle-ci correspond à une fosse de rejet associée à 26 trous de poteau dont 18 d’entre eux forment deux probables bâtiments à caractère domestique (ENS1047, ENS1068).

8Bien que leur disposition ne fournisse aucun plan complet, elle témoigne cependant de la structuration orthonormée de l’espace selon deux axes ouest-nord-ouest – est-sud-est/nord-nord-est – sud-sud-ouest, qui se confirment dans l’organisation (linéaires fossoyés, alignements de trous de poteau) de l’occupation principale datée de La Tène C1 mise en évidence à moins d’une centaine de mètres au sud de l’emprise sur la fouille de la déviation de la RN 7 (Maza inédit). Ces deux sites, contemporains sur la période qui couvre la deuxième moitié du iii^e s. av. J.-C., participent probablement du même établissement, compte tenu de leur proximité et des correspondances structurelles qu’ils partagent.

9En périphérie de la zone d’occupation principale du site au cours de la phase 2A, deux groupes, composés d’une structure hydraulique (bassin collecteur, citerne) associée à une ou deux fosses de rejets, complètent une installation assez diversifiée du point de vue de ses infrastructures.

10Dans la continuité directe de la phase précédente, trois fosses de rejets à caractère détritique (éléments d’architecture brûlés, catillus) datées de la fin du second âge du Fer entre le ii^e s. av. J.-C. et la première moitié du i^er s. av. J.-C. (phase 2B) marquent l’abandon définitif du secteur, bien que deux fossés (FO1013, FO1155), probablement antiques, constituent les dernières occurrences archéologiques du site « RN 7 ».