1L’intervention archéologique s’est déroulée préalablement à la création de la Zac PAE de la Dombes. Sur une superficie de près de 28 ha, 409 tranchées ont été réalisées et environ un tiers d’entre elles ont livré au moins une structure archéologique. Cette intervention a révélé un site fréquenté ou occupé de la Préhistoire à la période contemporaine. Le site, d’une superficie d’une dizaine d’hectares, est localisé sur la butte morainique de Bois Riollet, sur la partie occidentale du plateau de la Dombes.

2Les éléments lithiques, recueillis durant cette opération, témoignent d’une fréquentation du secteur sondé principalement durant le Paléolithique moyen, avec la mise en évidence d’un niveau d’occupation clairement identifié (fig. 1). Cette occupation préhistorique s’insère dans le contexte d’une quarantaine de découvertes attribuées au Paléolithique moyen et supérieur connu de la vallée inférieure de la Saône, de Cormoranche-sur-Saône dans l’Ain jusqu’au quartier de Vaise à Lyon (Landry 2015). Considérant cette aire géographique, les indices de fréquentation humaine de la période du Paléolithique moyen et supérieur découverts à Mionnay sont les premiers à être situés de manière certaine en rive gauche de la Saône.

Fig. 1 – Transect nord-sud et report des altitudes des silex identifiés dans les sondages 734 et 736

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DAO : E. Segain (Inrap).

3Les éléments récoltés pour la période protohistorique sont peu nombreux et dispersés, à la fois dans les niveaux sédimentaires colluvionnés et, plus rarement, dans le comblement de structures archéologiques. Une fosse Hallstatt C2/début D1 et une structure de combustion, isolées l’une de l’autre, se rattachent à cette chronologie.

4Après un hiatus chronologique dans la fréquentation du lieu, le secteur est à nouveau occupé à partir de la fin du deuxième âge du Fer. Le mobilier céramique de cette période (ii^e-i^er s. av. J.-C.), prélevé dans neufs aménagements, peut parfois être rattaché à une occupation antique précoce. Cette installation, lâche et peu caractéristique, se manifeste avec la présence de petits pôles de structures. Dans chacun d’eux, la présence de scories de forge ouvre une perspective sur le travail du métal, encore une fois de manière assez dispersée. Il est difficile de dire si l’occupation du ii^e-i^er s. av. J.-C. précède une implantation augustéenne. Cette dernière n’est pas visible dans le mobilier céramique mais, au sud de l’emprise, un semis émis entre 12 et 14 apr. J.-C. a été retrouvé dans un fossé. C’est pour le i^er s. apr. J.-C. que les premiers témoins d’une occupation antique sont tangibles, avec, notamment, au centre de l’emprise un dépôt secondaire de crémation ou bûcher (fig. 2). Le seul autre aménagement contenant du mobilier daté de la même période est un fossé, situé à 80 m au sud-ouest. Attestant de la manifestation d’une occupation pérenne, la structure funéraire pourrait appartenir à un petit ensemble.

Fig. 2 – Dépôt de crémation

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Clichés et DAO : É. Bayen, E. Segain (Inrap).

5L’occupation antique la plus importante semble prendre place au cours du ii^e s. et perdurer au iii^e s. Spatialement, deux pôles se démarquent. Au nord, une organisation territoriale semble se mettre en place à la limite du Bois Riollet. Un deuxième pôle d’occupation se développe au sud-est de l’emprise. Faute de mobilier, les éventuelles délimitations fossoyées de ces occupations sont mal identifiées. La présence humaine est ici marquée par de vastes structures qui correspondent à des épandages dans lequel le mobilier est assez abondant. Plusieurs lots de céramique fournissent des éléments caractéristiques qui permettent de fixer un terminus post quem au iii^e s. apr. J.-C.

6La période médiévale est peu représentée. Néanmoins, si un seul tesson rattaché au xi^e-xii^e s. atteste d’un passage sur le site à cette période, tout comme un bord de céramique des xv^e-xvi^e s. ou encore un denier anonyme de 1200-1240, plusieurs éléments céramiques des vi^e-vii^e s. retrouvés dans un four et une zone d’épandage pourraient signifier la présence d’occupations plus pérennes. Un autre four avec un tesson médiéval, peu précisément datable, pourrait être associé à cette occupation. La distance entre ces deux fours (120 m), dans laquelle s’inscrit l’épandage, permet d’imaginer que d’autres aménagements complètent cette occupation alto-médiévale (fig. 3).

Fig. 3 – Les fours

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Clichés et DAO : E. Segain (Inrap) et équipe Inrap.

7Des éléments céramiques complètent ce panorama du haut Moyen Âge avec quelques tessons, situés dans un niveau sédimentaire à une distance comprise entre 260 m et 170 m au sud-ouest des aménagements précédents. Six monnaies de la période moderne (xvi^e-xviii^e s.) ont été mises en évidence, dont cinq sur le secteur sud, qui a fait plus particulièrement l’objet d’un quadrillage systématique de prospection autour des sondages positifs.

8Hormis deux structures isolées dans le secteur sud, la période contemporaine est surtout située sur le secteur nord et représentée par une voirie orientée nord-sud. Reconnu dans 14 sondages, cet axe est représenté sur plusieurs cartes géographiques récentes. Il a été supprimé lors de la construction de l’autoroute A46.

9D’une manière générale, l’indigence du mobilier obère la réflexion chronologique pour de nombreuses structures (fossés, fosses, trous de poteaux, fours…).