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AccueilRégionsGrand Est199851 – MarneReims – 14-16 rue des Moissons

1998
51 – Marne

Reims – 14-16 rue des Moissons

Sauvetage urgent (1998)
Responsable d’opération : Agnès Balmelle

Entrées d’index

Année de l'opération :

1998

Nature de l'opération :

fouille préventive
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Afan

Texte intégral

1Une opération de fouille archéologique de sauvetage a été menée par cinq personnes, du 15 février au 15 mars 1998 sur une superficie de 380 m2 et sur une épaisseur de 3 m en moyenne, préalablement à la construction de la résidence « Parc des chevaliers ».

2Trois périodes caractérisent l’occupation du site. La période 1 correspond au fossé de l’oppidum. Creusé au Plus tôt en 80 av. J.‑C., son comblement intervient dans la seconde moitié du ier s. apr. J.‑C. La période 2 couvre tout le iie s. jusqu’à la fin du iiie s. (ive ?). Elle concerne des structures d’habitat, avec plusieurs hypocaustes, une mosaïque et des peintures murales, qui reflètent un caractère luxueux. Quatre phases sont distinguées : la construction (première moitié du iie s.), des adjonctions et deux occupations mal identifiées. Des inhumations semblent clore l’occupation du site (période 3).

3Le terrain est en limite intérieure du passage du fossé de l’oppidum, l’actuelle rue des Moissons suivant la courbe du fossé. Les observations sont réalisées au niveau de l’escarpe, le fond du fossé ne pouvant être atteint. Les indications sur son profil et son remplissage résultent de coupes réalisées en escalier. Le profil a été observé sur seulement 3 m de long. Le bord du creusement est régulier et pentu (45°) et le fond, relativement plat sur 1,50 m, se trouve à 84,50 m NGF. Il entame la craie géologique de 2,50 m. L’excavation se poursuit vers l’est au-delà des limites de fouille. Le long du creusement, les premières couches en forme de faisceaux obliques, composées de terre et de craie jaune altérée, correspondent probablement à l’éboulis de terre végétale résultant du creusement du fossé dans la craie géologique. Les couches observées ensuite, et presque exclusivement composées de blocaille de craie, concernent le rebouchage volontaire effectué lors de la démolition de la levée de terre.

4Le terrain se trouve dans le secteur nord-ouest de la ville antique. Les vestiges d’habitat du Haut-Empire occupent la totalité de la zone fouillée, tant à l’extérieur du fossé que sur sa partie excavée. Les murs étant en grande partie récupérés, leur appareillage ne fournit donc guère d’arguments chronologiques. Néanmoins, l’analyse minéralogique des mortiers a apporté, à la chronologie, les principaux arguments techniques. La confrontation des échantillons, d’abord effectuée « à l’aveugle », a permis le regroupement de certains d’entre eux, regroupement ensuite mis à l’épreuve des structures archéologiques.

5La fouille a permis de mettre au jour une partie de maison formée par l’alignement de cinq pièces dont les limites nord et sud sont inconnues, dans la partie centrale du terrain. Un dénivelé d’ouest en est des sols s’explique par l’affaissement des remblais des structures sous-jacentes (comblement du fossé de l’oppidum).

6Le secteur occidental se partage entre une partie non bâtie au nord, et une série de murs au sud. Deux d’entre eux se trouvent dans l’alignement des structures du bâtiment principal et les données techniques et stratigraphiques démontrent leur contemporanéité avec le bâtiment principal. En revanche, aucune donnée ne confirme la datation des autres murs. L’espace sud peut être considéré comme une aile de bâtiment dont aucune indication ne permet d’affirmer qu’elle serait le retour du bâtiment principal ou qu’elle l’ait précédé.

7À l’est du bâtiment principal, deux pièces excavées (une cave et un hypocauste) viennent se greffer au bâtiment principal.

8Le terrain se trouve dans un quartier où plusieurs mosaïques ont été découvertes fortuitement au xixe s. Ici, une mosaïque en très bon état a été mise au jour dans une pièce d’une superficie proche de 30 m2 correspondant probablement à une pièce de réception (triclinium). Il s’agit d’un médaillon carré de 1,90 m x 1,90 m, polychrome, à décor figuré et géométrique encadré par un sol d’opus signinum à gros nodules. Dans le carré s’inscrit un cercle de 1,65 m. Dans les angles opposés du carré, deux motifs sont répétés : des canthares et des fleurs (culot) entourées de feuilles d’eau.

9À l’intérieur du cercle, sont répartis 6 hexagones de 18 cm de côté. Trois motifs différents sont répétés chacun 2 fois et sont diamétralement opposés : une fleur stylisée à 6 pétales, une fleur calice, un motif géométrique. Au centre se trouve un dernier hexagone où deux oiseaux sont représentés. Leurs pattes légèrement palmées et leur bec aplati font penser à des canards.

10La découverte de cette mosaïque caractérise un type de construction privée relativement luxueux ; elle permet également de préciser l’extension géographique de ce quartier urbain qui semble particulièrement riche, comparé aux sites situés au sud-ouest de la ville.

Chronologie

11La lecture du bâti et de la stratigraphie ont permis d’isoler deux horizons, c’est-à-dire un faciès de catégories de céramiques et de types caractéristiques d’une période. L’horizon 1 est constitué du matériel retrouvé dans les remblais sous-jacents des sols. Il se situe entre 85-90 et environ 150.

12Le second horizon témoigne de l’abandon partiel du bâtiment principal et de ses adjonctions. On lui attribue la presque totalité des contextes comportant du mobilier ; ce qui donne une image hétérogène où destructions, remblais superficiels et récupérations de murs sont mêlés. Il est daté de la seconde moitié du iiie s., et vraisemblablement avant 280.

13Une destruction touche, semble-t-il, la totalité du site et entraîne la constitution d’épais remblais pauvres en matériel. Cependant, certains murs restent debout. Les remblais volumineux dégagés sur le site correspondent à la destruction de cet habitat (bâtiment principal et adjonctions). Malgré son faible volume, le mobilier recueilli situe cette destruction dans le troisième quart du iiie s.

14Dans une des pièces, les remblais de destruction sont recouverts par un niveau d’occupation (phase 3) qui respecte encore les limites des murs de la phase précédente. Deux vestiges de sols en béton, isolés, témoignent d’un dernier habitat sur la zone fouillée (phase 4). Une sigillée d’Argonne décorée à la molette les situerait au ive s.

15Des sépultures aménagées dans les remblais du site gallo-romain marquent la fin de l’occupation ancienne du site (période 3).

Fig. 1 – Plan d’ensemble des structures d’habitat

Fig. 1 – Plan d’ensemble des structures d’habitat

Clichés et DAO : A. Balmelle (Afan).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Plan d’ensemble des structures d’habitat
Crédits Clichés et DAO : A. Balmelle (Afan).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/123483/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 770k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Agnès Balmelle, « Reims – 14-16 rue des Moissons » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Grand Est, mis en ligne le 15 novembre 2022, consulté le 28 mars 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/123483

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Auteur

Agnès Balmelle

Afan

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Responsable d’opération

Agnès Balmelle

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Droits d’auteur

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