L’artisanat tuilier-briquetier à l’époque contemporaine dans le canton des Herbiers (Vendée)
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
186436Lieux :
France métropolitaine, Pays de la Loire, Département de la Vendée, Les Epesses, Les Herbiers, Mesnard-la-Barotière, Mouchamps, VendrennesNature de l'opération :
prospection inventaireNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Université de Nantes
Chamarre G. 2019 : L’artisanat tuilier-briquetier à l’époque contemporaine dans le canton des Herbiers (Vendée), rapport de prospection diachronique, Nantes, Université de Nantes, LARA – UMR 6566 CReAAH, 260 p.
Texte intégral
1Le canton des Herbiers est positionné en limite d’un massif rocheux à dominante granitique au nord-est et d’un massif rocheux à dominante schisteuse au sud-ouest, respectivement constitutifs du Haut Bocage et du Bas Bocage. La constitution de ces deux massifs géologiques distincts a participé à la formation de couverts forestiers et d’un terroir argileux, propices au développement d’un artisanat tuilier-briquetier (fig. 1).
Fig. 1 – Carte de répartition des ateliers de production tuilière-briquetière de la période contemporaine
1, Les Epesses, La Petite Yègue ; 2, Les Herbiers, Bel-Air ; 3, Les Herbiers, L’Étenduère/La Buzennière ; 4, Les Herbiers, La Ganachère ; 5, Les Herbiers, Hucheloup ; 6, Les Herbiers, Longuenay ; 7, Les Herbiers, Le Petit-Bourg-des-Herbiers ; 8, Mesnard-la-Barotière, La Tuilerie ; 9, Mouchamps, La Jonchère ; 10, Mouchamps, La Poterie de la Jonchère ; 11, Vendrennes, Ancienne tuilerie de la Forêt ; 12, Vendrennes, Bel-Endroit ; 13, Vendrennes, Blanche-Noue ; 14, Vendrennes, Bonne-Envie/Bonne-Œuvre ; 15, Vendrennes, Saint-Hubert.
DAO : G. Chamarre
2La production tuilière-briquetière sur ce territoire hérite d’une tradition artisanale attestée dès la première moitié du xviie s. Les aveux et titres de propriété permettent le suivi d’ateliers appartenant à des seigneurs laïcs ou à des communautés ecclésiastiques, dont le maillage géographique coïncide par la suite avec la répartition spatiale de cet artisanat tout au long du xixe s. et du xxe s.
3Le dépouillement des archives cadastrales et industrielles fait apparaître un nombre croissant de petits ateliers tout au long de la première moitié du xixe s., atteignant 153 ateliers sur tout le territoire de la Vendée en 1848.
4Le déclin brutal de cet artisanat dans les années 1910 puis progressif tout au long du xxe s. tend à coïncider avec un basculement des dynamiques de concurrence (fig. 2) : l’exercice de cet artisanat jusqu’alors aux mains d’une multitude de petites exploitations familiales aux débouchés économiques locaux se trouve contrainte par quelques industries aux marges de productivité concurrentielles supérieures et aux échelles de diffusion régionales.
Fig. 2 – Évolution du nombre de tuileries-briqueteries du xixe s. au xxe s. en Vendée
DAO : G. Chamarre
5L’interruption de l’activité d’un certain nombre de ces ateliers interpelle sur la sauvegarde de ce patrimoine artisanal récent et sur la nécessité d’une étude du bâti des infrastructures de production encore en élévation.
6Parmi les centres de production recensés, le développement d’une activité tuilière en bordure occidentale du Parc de la forêt de Soubise (commune de Vendrennes) illustre une activité familiale héritée d’un précédent atelier fieffé, ainsi que des diverses stratégies d’adaptation d’un atelier tout au long de la période contemporaine.
7L’activité sur le site dit de l’« Ancienne tuilerie de la forêt » au xviiie s. est transférée sur le site de Blanche-Noue au début du xixe s., afin d’assurer des débouchés économiques induits par la proximité d’un axe routier majeur. Une perpétuation de l’activité sur ce site durant le xixe s. et le xxe s. se voit par la suite assurée par le dédoublement d’une production dite de « Blanche-Noue » cette fois sur le site voisin dit de « Saint-Hubert » au milieu du xxe s.
8Le four de cuisson du site de Blanche-Noue dans son état du tout début du xxe s. est encore actuellement associé aux halles de séchage, habitats des artisans tuiliers et autres dépendances en élévation. L’unité de cuisson de type couché (11,5 m de longueur, 6 m de largeur, 3 m de hauteur, surmontée d’une cheminée de 6 m de hauteur) dispose d’une chambre de cuisson de 22,63 m2 au sol et d’une hauteur sous voûte de 1,21 m, pour un volume d’enfournage de près de 3 170 m3. Les modalités de chargement de la chambre de cuisson évoluèrent durant le temps de fonctionnement du four avec le rebouchage d’un accès latéral à la chambre de cuisson, jusqu’alors directement reliée à la halle de séchage attenante, au profit d’un unique accès à l’extrémité nord du four (fig. 3). À l’opposé de l’accès de chargement du four se développe l’alandier alimenté en combustible par une ouverture composée de gros appareils en pyrophyllite, roche réfractaire communément employée sur les fours à chaux de la région. L’alandier repose sur une voûte ajourée au travers de laquelle s’évacuent les cendres vers le cendrier souterrain. Une loge extérieure permet le tirage des cendres, par une trappe latérale donnant accès au cendrier souterrain (fig. 4). Au défournement, la contenance du four s’élevait entre 18 et 20 t de marchandise.
Fig. 3 – Façade nord avec accès à la chambre de cuisson du four à tuiles de Blanche-Noue (Vendrennes)
Cliché : G. Chamarre
Table des illustrations
Titre | Fig. 1 – Carte de répartition des ateliers de production tuilière-briquetière de la période contemporaine |
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Légende | 1, Les Epesses, La Petite Yègue ; 2, Les Herbiers, Bel-Air ; 3, Les Herbiers, L’Étenduère/La Buzennière ; 4, Les Herbiers, La Ganachère ; 5, Les Herbiers, Hucheloup ; 6, Les Herbiers, Longuenay ; 7, Les Herbiers, Le Petit-Bourg-des-Herbiers ; 8, Mesnard-la-Barotière, La Tuilerie ; 9, Mouchamps, La Jonchère ; 10, Mouchamps, La Poterie de la Jonchère ; 11, Vendrennes, Ancienne tuilerie de la Forêt ; 12, Vendrennes, Bel-Endroit ; 13, Vendrennes, Blanche-Noue ; 14, Vendrennes, Bonne-Envie/Bonne-Œuvre ; 15, Vendrennes, Saint-Hubert. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/125799/img-1.jpg |
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Titre | Fig. 2 – Évolution du nombre de tuileries-briqueteries du xixe s. au xxe s. en Vendée |
Crédits | DAO : G. Chamarre |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/125799/img-2.jpg |
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Titre | Fig. 3 – Façade nord avec accès à la chambre de cuisson du four à tuiles de Blanche-Noue (Vendrennes) |
Crédits | Cliché : G. Chamarre |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/125799/img-3.jpg |
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Titre | Fig. 4 – Aires de travail sud et ouest avec accès à l’alandier et au cendrier souterrain du four à tuiles de Blanche-Noue (Vendrennes) |
Crédits | Cliché : G. Chamarre |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/125799/img-4.jpg |
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Pour citer cet article
Référence électronique
Guillaume Chamarre, « L’artisanat tuilier-briquetier à l’époque contemporaine dans le canton des Herbiers (Vendée) » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Pays de la Loire, mis en ligne le 20 novembre 2022, consulté le 18 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/125799
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