Le Mans – Cathédrale Saint-Julien, chapelle d’axe
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Année de l'opération :
2019Numéro d’opération :
186646Nature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Centre d’études médiévales Saint-Germain
Büttner S. (dir.) 2020 : Sondages au sol et observations réalisés dans la chapelle d’axe de la cathédrale Saint-Julien du Mans (72 – Sarthe), rapport de fouille programmée, Auxerre, Centre d’études médiévales Saint-Germain, 70 p.
Texte intégral
1Les deux sondages réalisés dans l’espace de la chapelle d’axe du chevet gothique de la cathédrale Saint-Julien ont permis de révéler deux structurations de sols antérieurs au niveau de circulation actuel (fig. 1 et 2). Les vestiges du sol le plus ancien (alt. moyenne 75,60 m NGF), retrouvés de manière très partielle au-devant de l’emmarchement de l’actuel autel, sont assurément contemporains de la construction de la chapelle (xiiie s.) et fonctionnent très clairement avec les banquettes inscrites dans ses murs gouttereaux. Dans son état initial, ce sol était constitué de dalles calcaires scellées sur une chape de mortier coulée sur une terre damée sur l’extrados de la voûte de la chapelle basse. Bien que sa chape de fondation pourrait bien être conservée sur une grande partie de la surface de la chapelle (alt. moyenne 75,45 m NGF), ce sol a été en grande partie démonté lors du rehaussement du niveau de circulation de la chapelle entrepris au début du xixe s. L’existence de ce nouveau niveau de circulation, vraisemblablement constitué des dalles du sol médiéval remployées, est confirmée par la découverte de reliquats, parfois conséquents, de plages de négatifs de mortier (alt. moyenne 75,65 m NGF). L’actuel sol dallé, sans doute mis en place en 1862, se situe très vraisemblablement à la même altitude que le niveau de circulation du sol du début du xixe s. (alt. moyenne 75,80 m NGF).
2En avant de l’emmarchement de l’actuel autel du milieu du xixe s., le sol médiéval est apparu percé d’une fosse contenant les vestiges d’un petit cercueil de bois dans lequel était déposé un cœur-reliquaire en plomb (fig. 3 et 4). La stratigraphie montre que cette inhumation a été violée et pillée une première fois à une date indéterminée (entre la fin du xiiie s. et le début du xixe s.). La fosse a été ensuite remblayée et le sol réparé. Stratigraphiquement, il apparaît très évident que la partie occidentale de la fosse d’inhumation fut de nouveau dégagée au début du xixe s. lors du rehaussement du sol de la chapelle. À cette occasion, le cœur-reliquaire fut une nouvelle fois mis au jour ; il fut laissé en place et l’ensemble fut remblayé. Selon quelques données historiques, le chœur pourrait vraisemblablement appartenir à l’évêque Gonthier de Baigneux († 1385) – à l’origine des fameuses peintures de la chapelle, ou à l’évêque René du Bellay († 1546). La première violation de la sépulture pourrait quant à elle dater des dégradations dont la cathédrale fit l’objet durant les guerres de Religion (1562) ou bien lors de la Révolution (1793).
Fig. 3 – Vue du cœur reliquaire posé sur une planche et associé à des débris de végétaux et de tissu
Cliché : Centre d’études médiévales Saint-Germain.
3Au-devant de l’actuel autel, l’emprise d’une barrière liturgique a pu être reconnue du fait de la présence au sol d’un tracé à la mine de plomb et de trous de verrouillage d’une grille. Recoupant la réparation du sol médiéval entreprise après à la première violation du reliquaire, cette barrière est bien postérieure à la construction de la chapelle. Elle est évidemment antérieure au rehaussement du sol entrepris dans les années 1810-1820.
4Enfin, la question de l’emplacement des tombeaux de Gonthier de Baigneux et de Guillaume du Bellay († 1546) n’a pas été résolue. En effet, ces deux monuments étaient indéniablement disposés sur le sol médiéval de la chapelle qui a donc été démonté dans sa quasi-totalité au début du xixe s.
Table des illustrations
Titre | Fig. 1 – Plan général de l’opération |
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Crédits | DAO : C. Amiot et Centre d’études médiévales Saint-Germain. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/126347/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 842k |
Titre | Fig. 2 – Vue générale du sondage 1 |
Crédits | Cliché : Centre d’études médiévales Saint-Germain. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/126347/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 829k |
Titre | Fig. 3 – Vue du cœur reliquaire posé sur une planche et associé à des débris de végétaux et de tissu |
Crédits | Cliché : Centre d’études médiévales Saint-Germain. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/126347/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 904k |
Titre | Fig. 4 – Plan de la fosse reliquaire |
Crédits | DAO : Centre d’études médiévales Saint-Germain. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/126347/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 545k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Stéphane Büttner, « Le Mans – Cathédrale Saint-Julien, chapelle d’axe » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Pays de la Loire, mis en ligne le 20 novembre 2022, consulté le 18 avril 2024. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/126347
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