1Si Vienne est avant tout reconnue comme une prestigieuse capitale de l’Antiquité, et ce, dès le xvii^e s., de nombreux chercheurs se sont néanmoins intéressés depuis les années 1970 à l’histoire du Moyen Âge viennois, et différents sites majeurs ont pu faire l’objet de fouilles archéologiques, préventives et programmées. Ces travaux, portant souvent sur des questions très spécifiques, ne nous offrent cependant qu’une vision très partielle et morcelée de la ville médiévale de Vienne. L’objectif du PCR est donc de rassembler toutes ces données et de les enrichir afin d’appréhender, dans le cadre d’une réflexion archéologique mais aussi pluridisciplinaire, l’évolution de l’espace urbain viennois de part d’autre du Rhône, depuis le v^e s. jusqu’au xvii^e s.

2À l’issue de l’année probatoire réalisée en 2019, essentiellement consacrée à un récolement documentaire (plus de 3 000 références : sources manuscrites et imprimées, bibliographie, « littérature grise » dont les nombreux rapports de fouilles, fonds privés..., documentation graphique, etc.), au choix d’un modèle d’atlas (collection Atlas historique des villes de France, éditions Ausonius à Bordeaux, CNRS et Université de Bordeaux), ainsi qu’à une première réflexion sur l’établissement d’un cahier des charges pour la constitution d’un SIG, nous avons choisi de travailler selon deux axes complémentaires :

• Le premier axe correspond à l’étude de l’évolution des différents quartiers entre le v^e et le xvii^e s. au travers d’une analyse régressive de secteurs correspondant chacun à une paroisse, circonscription territoriale du Moyen Âge et de l’époque moderne.
• Le second axe correspond à différentes problématiques transversales propres aux études d’archéologie urbaine en général, et à la ville de Vienne en particulier : les réseaux de communication, les zones cimetériales, les monastères urbains et suburbains, les remplois antiques dans l’architecture médiévales et moderne...

3En outre, dans le cadre du modelé d’atlas choisi, de brèves monographies doivent être envisagées sur tous les édifices majeurs conservés en élévation.

4Après une année 2020 largement perturbée par la crise sanitaire liée à la Covid19 qui a compromis un certain nombre d’actions, l’année 2021 a néanmoins permis de poursuivre sur différents thèmes privilégiés :

• Une première campagne de dépouillement des archives municipales a pu en confirmer la richesse, tant dans la reprise du dossier des entrées solennelles sous un aspect plus particulièrement « topographique », que dans ceux concernant les rubriques « d’œuvres » et, plus généralement, les registres de délibération, ainsi que du registre d’estime de 1429.
• L’opération conduite à Saint-Ferréol sous la responsabilité scientifique d’Anne Flammin a été l’occasion de réaliser un état des lieux complet de la documentation textuelle et archéologique.
• Un tableau synthétique rassemblant grandes dates de l’histoire viennoise, pouvoir temporel et pouvoir spirituel sur l’ensemble de la période de référence du PCR a été produit.
• Le SIG et la base de données ont été mis en place.
• Parallèlement à la poursuite de l’analyse des sources et de l’étude de la topographie du quartier au travers des prospections et levés menés dans les caves, a été débuté le dépouillement des rapports archéologiques concernant la paroisse Saint-Pierre-entre-Juifs.
• Les opérations en cours sur l’ancienne cathédrale Saint-Maurice et le site de Saint-Ferréol en rive droite ont donné lieu à de premiers bilans.

Fig. 1 – Plan de la ville de Vienne

Agrandir Original (jpeg, 587k)

Schneyder, 1771.

Fig. 2 – Cadastre napoléonien de Vienne, section H de Saint-André-le-Bas et section G de Saint-Maurice (1824)

Agrandir Original (jpeg, 694k)

Fig. 3 – Prospection géoradar menée en 2021 sur le site de Saint-Ferréol

Agrandir Original (jpeg, 821k)

Cliché : équipe de fouille.