1Le castrum est établi à environ 600 m d’altitude sur les derniers contreforts des monts du Forez, au contact de la plaine du même nom. Perché sur un promontoire granitique, il domine d’une pente abrupte de 160 m la vallée du Lignon, non loin de sa jonction avec celle de l’Anzon. L’occupation médiévale, encore bien visible en élévation, s’est déployée sur le versant nord, à la pente plus douce, jusqu’à compter quatre enceintes successives enserrant un peu moins de 4 ha.

2Le réduit sommital a fait l’objet d’une campagne de fouille et de relevés du bâti entre 2013 et 2017, permettant ainsi d’appréhender la chronologie et de documenter l’occupation élitaire de cette zone du castrum. Outre l’enceinte extérieure encore bien en place, il subsiste encore un important îlot de bâti dans la partie médiane du site, qui est nommé « le château Saint-Jean » dans un document de la fin du xviii^e s. Une campagne de relevé du bâti a été entreprise en 2021 afin de la documenter.

3Bien que partiellement végétalisé dans ses parties hautes, l’ensemble a pu livrer une documentation pertinente sur ses différents états d’aménagements médiévaux et la fonction de cet espace. Ainsi, une alternance de fonction défensive ou résidentielle de ce lieu a pu être mise en évidence, le tout lié à l’évolution du réseau d’enceinte du château.

4Un premier état d’aménagement, caractérisé sous la forme de lambeaux de maçonneries, semble attester de la mise en place d’une courtine dans une partie septentrionale saillante de la seconde enceinte castrale, à une époque qui nous échappe. Lui succède un bâtiment barlong (14 m x 9 m) à étage, doté d’une cheminée et de deux portes ouvrant au nord, incompatibles avec le système défensif antérieur.

5Enfin, durant la seconde moitié du xiv^e s., un châtelet défensif vient prendre place dans cette zone couvrant une surface au sol d’environ 360 m². Trois bâtiment massifs, dotés de deux à trois niveaux, formant un ensemble taluté au nord, sont dotés d’ouvertures de tir et s’agencent de façon à créer des flanquements. Nous sommes en présence d’un ouvrage défensif avancé sur un point saillant de la troisième enceinte castrale permettant une probable mise en défense de la porte de celle-ci et un retranchement dans un espace fortifié autonome. Cet aménagement conséquent prend part à une mise en défense globale du castrum déjà mise en évidence dans la haute cour. C’est l’œuvre Guy II de Couzan (c. 1335-1407), grand chambellan puis maître de l’hôtel du roi.

6Enfin, durant le xv^e s, les bâtiments se voient dotés d’éléments qui privilégient confort et accessibilité (coussiège, tour à degrés). Les bâtiments sont cités comme ruinés et découverts dès 1658.

Fig. 1 – Schéma simplifié des différents états de construction

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DAO : C. Mathevot (La Diana).

Fig. 2 – Vue aérienne d’ensemble de la zone d’étude depuis le nord

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Cliché : C. Mathevot (La Diana).

Fig. 3 – Relevé d’élévation : élévation ouest du bâtiment B4

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Échelle : 1/50^e.

DAO : A. Billaut, A. Lambard.