1Le site est établi sur une zone actuellement boisée des monts du Forez et difficile d’accès à 1 250 m d’altitude. Il a été découvert en 2016 dans le cadre de prospection sur les Hautes Chaumes foréziennes et a fait l’objet d’un relevé topographique et d’une fouille en 2020 (Mathevot 2018 et 2020). Une fouille triennale débute cette année.
2Nous sommes en présence d’une occupation établie en versant nord, qui enserre une surface trapézoïdale d’environ 1 500 m2, parfaitement bornée par d’épaisses murailles et une large dépression à l’ouest. Le potentiel archéologique est au rendez-vous : densité stratigraphique, bâti bien conservé et niveaux d’occupation en place. L’opération aura permis de recueillir une documentation structurelle importante liée à l’implantation des bâtiments occidentaux et leurs occupations. L’année 2021 aura été consacrée à la mise en évidence d’un grand bâtiment barlong (18 m x 7 m) scindé en deux cellules (B2a et c) et d’un enclos attenant d’une surface de 150 m2 (B2c). Les niveaux d’occupation ont été documentés et plusieurs foyers mis en évidence, dont un assez bien aménagé. Sur le plan chronologique, les datations 14C pratiquées ainsi que l’examen préliminaire du mobilier céramique permettent d’établir un premier état d’occupation à l’orée de l’an Mil et un second au début du xiiie s., puis un abandon total du site, entrecoupé de quelques réoccupations frustres et très localisées (cabanes de bergers).
3L’année 2021 aura également été l’occasion de réaliser une couverture Lidar sur une zone de 30 ha autour du site. Un dense réseau de chenaux fossiles a été mis en évidence et semble relié à une tourbière occupant une surface de 1 000 m2, le tout en rapport avec un canal de dérivation (le Béal comtal), qui apparaît dans les archives dès le début du xiiie s. Un ensemble d’une dizaine de bâtiments barlongs maçonnés, scindés en deux ou trois cellules, ont également été relevés, ainsi qu’un réseau de chemins fossiles les desservant.
4Nous sommes donc en présence d’un vaste complexe couvrant une zone d’environ 10 ha, regroupant une dizaine de bâtiments structurés autour de voies d’accès et en rapport avec un réseau complexe d’aménagements hydrauliques. Les questions d’articulation chronologique et fonctionnelle avec le site actuellement fouillé se posent.
Fig. 1 – Plan des vestiges en place
En rouge, emprise des sondages de 2018 et des fouilles 2020-2021 (avec souches et banquettes de sécurité inclues dans l’emprise).
DAO : C. Mathevot (La Diana)
Fig. 2 – LiDAR, données brutes sur MNT
DAO : C. Mathevot (La Diana)
Fig. 3 – Foyer aménagé Fo B2.356
Datation 14C : 1046-1084.
Cliché : C. Mathevot (La Diana)