1Ce diagnostic précède le projet d’extension d’une carrière de granulats à Upie. Il a permis de mettre en évidence deux volumineux tertres de terre (fig. 1), dont un est connu dans la littérature locale depuis le xviii^e s. sous le nom de « Tombeau des sept Princes ». Les recherches entreprises à cette époque (Comte du Pont, puis N. Delacroix), ont caractérisé cette structure comme étant un tumulus, suite à la découverte de plusieurs sépultures et d’un abondant et luxueux mobilier antique (?).

Fig. 1 – Emprise et organisation des sondages du diagnostic

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DAO : C. Gaillard (Inrap).

2Le tertre n^o 1 (« Tombeau des sept Princes ») se développe dans sa partie prescrite sur un diamètre minimal de 44,50 m (fig. 2), tronqué dans sa partie nord par une incision du ruisseau d’Ourches (diamètre initial environ : 50 m). Un sondage réalisé à son extrémité sud-est témoigne d’une architecture complexe, et relativement bouleversée en partie supérieure. Le tertre en lui-même se matérialise par un apport allogène de matériaux, dérivés des formations oligocènes stampiennes, se traduisant par une succession de recharges d’épaisseurs variables, et se superposant pour former un dôme de plus de 1,50 m de hauteur.

Fig. 2 – Le tertre n^o 1 dans le sondage 7 et dans le sondage 57 : relevé en plan des différentes couches de terre enregistrées en surface du tertre

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DAO : C. Gaillard (Inrap).

3L’existence d’une couronne externe de pierres, soulignant les contours du monument, est possible en limite sud, mais n’est pas avérée pour l’ensemble du monument. La partie supérieure de la stratigraphie est bien plus chaotique (réutilisation de nature indéterminée, phase de réfection ?, creusement intermédiaire, creusement de spoliation …). À la base du tertre, quelques tessons de vases non tournés des vi^e-iv^e s. av. J.‑C. peuvent témoigner de bris volontaires de récipients liés à l’édification du monument.

4Le second tertre (« tertre numéro 2 ») est une nouvelle découverte, car il est resté masqué par des alluvions historiques (fig. 3). Plus modeste en gabarit (environ 35 m de diamètre), il a été moins épargné par les phénomènes érosifs, puisqu’un à deux paléochenaux ramifiés du ruisseau d’Ourches l’entaillent dans sa partie centrale. Comme pour le premier tertre, sa structure interne présente une alternance de sédiments rapportés. Au sein de cette construction sédimentaire, a également été mise en évidence une sorte de calotte de pierres », d’où émergent deux blocs de molasse (taillés ?) ménageant une sorte de logette incluant des tessons de l’âge du Fer.

Fig. 3 – Vue en plan du tertre n^o 2 dans le sondage 31

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Photogrammétrie : H. Jaudon (Inrap) ; DAO : C. Gaillard (Inrap).

5Au niveau du contexte géomorphologique, les sondages ont été réalisés en rive gauche actuelle du ruisseau d’Ourches.

6Ils ont permis d’observer toute une série de couches sédimentaires d’origine alluviale. À la base de la stratigraphie, dans les sondages réalisés en moitié sud de l’emprise, ont été mis au jour des dépôts dénués d’indices d’anthropisation, constitués de plaquettes et graviers calcaires émoussés à roulés, emballés dans une matrice limono-argilo sableuse beigeâtre carbonatée, presque marneuse. Ces dépôts sont scellés par un niveau de paléosol alluvial de type isohumique, rappelant celui reconnu à 200 m au nord-ouest, sur la fouille des Vignarets lot 11 et daté d’époque campaniforme. Il a constitué une paléosurface topographique jusqu’à l’âge du Fer, comme l’atteste la présence de deux tertres sur ce niveau, voire peut-être même jusqu’au début de la période historique si l’on en croit les quelques rares nodules de terre cuite architecturale sur sa frange supérieure.

7Ce paléosol alluvial et les tertres ont été plus ou moins érodés et recouverts par des alluvions de faciès variés, mises en place au gré des divagations du ruisseau d’Ourches, dès la période historique. Dans la partie sud de l’emprise, le paléosol est plutôt bien conservé, sous une alternance de 1,50 à 2 m, de couches de limons sableux et sables limoneux plus moins graveleux et de couches graveleuses plus ou moins limoneuses et sableuses, incluant parfois des fragments de terre cuite architecturale. Dans la moitié nord, le paléosol a été totalement érodé, suivi d’un remblaiement sédimentaire au cours de la période historique, de limons argilo-sableux plus ou moins riches en graviers calcaires.

Fig. 4 – Bague en fer et intaille en onyx

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Clichés et DAO : M. Gagnol (Inrap).