1L’intervention archéologique réalisée du 26 au 28 avril 2021 se rapporte au projet d’extension d’une carrière de granulats dans la commune d’Arandon, localisée à une vingtaine de kilomètres au nord de Bourgoin-Jallieu, dans le département de l’Isère. Il s’agit de la tranche 5 d’un processus d’agrandissements prévisionnels d’une quinzaine d’hectares cumulés et d’interventions archéologiques préventives débutées en janvier 2016 (tranche 1 : 14 400 m2, Rébiscoul 2016) et poursuivies en octobre 2017 (tranche 2 : 13 300 m2, Rébiscoul 2017) et juillet 2019 (tranches 3 et 4 : 23 500 m2, Chatellier 2019).
2Le projet se trouve en rive gauche du Rhône, à 4 km à l’ouest du fleuve, avec, pour paysages et autres contraintes géographiques, les collines du plateau de l’Isle-Crémieu s’étirant au nord et le massif du Bas-Bugey à l’est sur la rive opposée, le substratum du site étudié se limitant à des dépôts fluvio-glaciaires très peu profonds.
3Globalement triangulaire et dépourvue de relief à l’exception d’une légère inclinaison est-ouest, la zone diagnostiquée s’étire, sur une parcelle limitrophe du Bois de la Serre, entre les altitudes de 241,70 m au nord-est et de 237,90 m au sud-ouest. Cette parcelle couvre, au lieu-dit Fontaine Froide (références cadastrales : section OO, parcelle 7p), une superficie prescrite de 22 500 m2, bien supérieure au 18 297 m2 obtenus par le SIG. La carrière se trouve à 1,5 km au nord du bourg et à 200 m à l’est de l’étang de La Serre, dans un environnement naturel vallonné fortement boisé (Bois de Sormieux, du Mont, de Palange) très favorable à la biodiversité (marais de Lancin et de l’Ambossu, réserve naturelle des étangs de Mépieu au nord, lacs et étangs résultant de l’exploitation d’anciennes tourbières).
4Au final, cette opération de diagnostic archéologique s’est avérée positive avec la découverte d’une unique structure domestique datée du second âge du Fer, et plus précisément de La Tène ancienne. Fouillée en totalité au centre du sondage 8, situé dans l’angle sud-ouest de la parcelle, cette fosse-dépotoir a révélé 829 fragments de céramiques non tournées et tournées, dont 14,7 % d’éléments typologiques, caractérisant un vaisselier d’une dizaine de récipients. Cet ensemble était associé à deux fusaïoles en terre cuite, à plusieurs scories ou « sous-produits » métallurgiques (685 g), à 21 fragments de terre cuite (300 g) et à quatre fragments d’amphore massaliète.
5Une partie du comblement était constituée d’une couche charbonneuse mêlée de galets brûlés et/ou thermofractés provenant du démantèlement d’une structure de combustion, et plus précisément d’un foyer. Une fenêtre rectangulaire de 257 m2 réalisée autour de la fosse n’a révélé aucune autre structure périphérique ni aucun autre indice matériel contemporain qui aurait pu suggérer la présence d’un niveau de sol, même fortement dégradé.
6Les 38 autres sondages, dont les surfaces varient de 16,50 à plus de 115 m2, se sont, de la même manière, avérés totalement négatifs, et n’ont révélé aucun autre indice matériel ou anomalie. La surface d’ouverture a atteint 2 264 m2, ce qui correspond à 12,3 % de l’emprise réellement accessible, c’est-à-dire 18 297 m2, ou 10 % de la surface initialement prescrite.
Fig. 1 – Fosse-dépotoir fouillée par moitié
Vue vers le sud.
Cliché : Inrap.
Fig. 2 – Mobilier céramique de l’âge du Fer
Dessins et DAO : P. Hénon (Inrap).
Fig. 3 – a, fusaïoles en terre cuite ; b, fragments d’amphore massaliète ; c, scories de fer
Clichés : P. Hénon (Inrap).