1Un diagnostic portant sur une superficie de 3 350 m² a été réalisé du 23 mars au 6 avril 2021 place Carnot, au cœur du centre historique de Bourgoin-Jallieu. Sept sondages dont l’emplacement était prédéfini ont été pratiqués. Le substrat géologique, constitué de la terrasse fluvio-glaciaire a pu être atteint ponctuellement dans tous les sondages à l’exception d’un.

2L’intervention a permis de mettre en évidence une occupation plus ou moins continue depuis l’époque gallo-romaine précoce jusqu’à nos jours avec une puissance stratigraphique moyenne de l’ordre de 2 m. En effet, les sept sondages réalisés ont tous livré des vestiges, plus ou moins denses, attribuables aux époques antiques et médiévales.

3Les niveaux gallo-romains sont largement perturbés par les occupations postérieures et ont même pratiquement disparu dans la partie ouest du site. Abordés de manière trop lacunaire, ces vestiges ne permettent pas de caractériser le type d’occupation et notamment d’apporter des éléments fiables concernant la localisation du vicus Bergusium. Toutefois, la mise au jour d’un aménagement hydraulique maçonné interprété comme un égout, et de niveaux correspondant possiblement à des recharges de voie pourraient argumenter en ce sens.

4Concernant l’époque médiévale, les sondages ont permis de retrouver une partie des murs d’une église et d’un ancien clocher romans dont la présence était connue avant l’opération (Sd 1). Comme attendu, la présence de plusieurs sépultures et de nombreux ossements humains en vrac a été observée à l’ouest de l’édifice, dans l’emprise du cimetière. En revanche, la mise en évidence d’une forte concentration de tombes au sud, a priori à l’extérieur des limites du cimetière, pose la question de l’existence d’un édifice religieux plus ancien, du haut Moyen Âge. Cette hypothèse est renforcée par la typologie de certaines tombes et par un mobilier, rare, mais attribuable aux vi^e-vii^e s. apr. J.-C.

5Les perturbations dues aux occupations plus tardives sont très importantes sur la place. Les sondages ont permis de retrouver les murs de plusieurs bâtiments d’époque moderne dont, notamment, le mur de façade et la base d’une tourelle provenant de la maison Donat appartenant à une importante famille bourgeoise du bourg. Enfin, plusieurs maçonneries d’une imposante église construite en 1832 et détruite à peine une trentaine d’années plus tard, ont également été retrouvés.

Fig. 1 – Plan des sondages et des vestiges identifiés

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Levés : J. Boudry, S. Couteau ; DAO : V. Bastard (Inrap).

Fig. 2 – Structure hydraulique antique

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Vue vers le sud-est.

DAO : V. Bastard (Inrap).

Fig. 3 – Vestiges de l’église romane

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Levés : J. Boudry ; DAO : V. Bastard (Inrap).