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2021
38 – Isère

Corrençon-en-Vercors – Balme de l’Escargot

Fouille programmée (2021)
Responsable d’opération : Christophe Griggo

Entrées d’index

Année de l'opération :

2021

Numéro d’opération :

2214104

Nature de l'opération :

fouille programmée
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : CNRS

Griggo C. 2021 : Rapport de la fouille programmée annuelle, La Balme de l’Escargot à Corrençon-en-Vercors (Isère).

Texte intégral

1La Balme de l’Escargot est située au nord-ouest de la commune de Corrençon-en-Vercors, dans la forêt de la Loubière, au pied d’une petite barre calcaire. Elle est constituée de plusieurs salles séparées par des étroitures qui se répartissent le long d’un réseau mesurant près de 200 m et présentant un dénivelé de -67 m. Elle débute par un laminoir long d’une dizaine de mètres et propose ensuite une large galerie (< 5 m), entrecoupée par quelques étroitures. C’est dans la deuxième salle, à environ 25 m de l’entrée, que se trouve le gisement paléontologique à ours des cavernes (fig. 1).

Fig. 1 – Coupe longitudinale de la Balme de l’Escargot

Fig. 1 – Coupe longitudinale de la Balme de l’Escargot

La zone occupée par les ours des cavernes se limite au secteur fouillé.

Infographie : S. Jaillet (Edytem), d’après le relevé topographique de T. Marchant (Spéléo Club d’Aubenas).

2La Balme de l’Escargot a été découverte en août 2012 par Thierry Marchand, du Spéléo Club d’Aubenas, après un travail de désobstruction de l’entrée. Après avoir constaté la présence de nombreux ossements d’ours des cavernes répartis sur le sol, dont plusieurs crânes, il signale cette découverte au SRA Auvergne-Rhône-Alpes quelques jours plus tard. Fin 2019, une demande de fouille a été déposée auprès du SRA. C’est ainsi que cette cavité a été fouillée en juillet 2021, et que l’ensemble des ossements présents en surface a été prélevé. Excepté quelques rares ossements de Canidés (loup ou chien) et de renard, qui correspondent à des contaminations récentes, l’essentiel des vestiges osseux recueillis dans la Balme de l’Escargot est attribué à l’ours des cavernes, Ursus spelaeus (NR = 284). Ils se trouvaient sur le sol de la deuxième salle, appelée salle paléontologique, sans concentration particulière, excepté dans le soutirage, au fond de la salle. Dans l’ensemble, les ossements d’ours de cavernes présentent un très bon état de conservation. Beaucoup étaient pris dans un plancher stalagmitique et recouverts d’un voile de calcite. Aucune connexion anatomique n’a été observée, et l’étude géomorphologique a montré que ces ossements ne sont plus en position primaire, mais qu’ils ont été déplacés par ruissellement.

3Un sondage, réalisé au centre de la salle paléontologique, a permis de constater que la présence d’ossements se limitait à la partie superficielle du remplissage sédimentaire, et qu’il n’y avait, par conséquent, qu’une seule phase de fréquentation de la Balme de l’Escargot par les ours des cavernes. Dans un second sondage effectué dans la zone d’entrée, au niveau des blocs et éboulis qui ont colmaté le porche de la grotte, aucun artefact anthropique n’a été découvert.

4La population d’ours des cavernes de la Balme de l’Escargot est estimée, d’après les éléments crâniens, à sept individus (NMI = 7). L’étude biométrique effectuée sur les canines montre que cette population était constituée, en proportions équivalentes, de mâles et de femelles. Par ailleurs, d’après les classes d’âge, évaluées à partir des stades de renouvellement et d’usures dentaires, cette population était majoritairement constituée de juvéniles et, dans une moindre mesure, d’ours très âgés. Cela correspond, dans le cas d’une grotte fréquentée par des ours des cavernes, à une mortalité naturelle lors de la période d’hivernation.

5Les individus très âgés étaient sujets à des abcès dentaires. Cette pathologie a été observée sur deux crânes, au niveau de la deuxième molaire supérieure et sur une mandibule, au niveau de la deuxième molaire inférieure.

6La présence de plusieurs polis d’ours a été relevée sur les parois, non recouvertes de coulées de calcites, des deux premières salles de la Balme de l’Escargot. Ces polis se situent à une hauteur moyenne de 80 cm, au niveau des parties les plus saillantes des parois latérales.

7Aucun autre bioglyphe (griffades, bauges, coprolithes) n’a été observé.

Fig. 2 – Ossements d’ours des cavernes sur le sol de la salle paléontologique partiellement recouverts de calcite

Fig. 2 – Ossements d’ours des cavernes sur le sol de la salle paléontologique partiellement recouverts de calcite

En haut, secteur LD2 : crâne, humérus, vertèbres et côtes ; en bas, secteur de la Niche 2 : crânes, mandibules et côtes.

Clichés : C. Griggo (Edytem).

Fig. 3 – Localisation des polis d’ours identifiés dans la Balme de l’Escargot

Fig. 3 – Localisation des polis d’ours identifiés dans la Balme de l’Escargot

En rouge, parois recouvertes de coulées de calcite ; en bleu, parois présentant des polis d’ours.

Infographie : C. Griggo (Edytem), à partir du scan 3D réalisé par S. Jaillet (Edytem).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Coupe longitudinale de la Balme de l’Escargot
Légende La zone occupée par les ours des cavernes se limite au secteur fouillé.
Crédits Infographie : S. Jaillet (Edytem), d’après le relevé topographique de T. Marchant (Spéléo Club d’Aubenas).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/127944/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 313k
Titre Fig. 2 – Ossements d’ours des cavernes sur le sol de la salle paléontologique partiellement recouverts de calcite
Légende En haut, secteur LD2 : crâne, humérus, vertèbres et côtes ; en bas, secteur de la Niche 2 : crânes, mandibules et côtes.
Crédits Clichés : C. Griggo (Edytem).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/127944/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 598k
Titre Fig. 3 – Localisation des polis d’ours identifiés dans la Balme de l’Escargot
Légende En rouge, parois recouvertes de coulées de calcite ; en bleu, parois présentant des polis d’ours.
Crédits Infographie : C. Griggo (Edytem), à partir du scan 3D réalisé par S. Jaillet (Edytem).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/127944/img-3.jpg
Fichier image/jpeg, 784k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Christophe Griggo, « Corrençon-en-Vercors – Balme de l’Escargot » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 15 novembre 2022, consulté le 15 novembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/127944

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Auteur

Christophe Griggo

Laboratoire Edytem (UMR 5204)

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