Royet R. 2020 : Le Vernai à Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) Le secteur XIII, rapport de fouille 2020, Lyon, SRA, 3 vol.
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Année de l'opération :
2021Numéro d’opération :
2214128Lieux :
France métropolitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Département de l'Isère, Saint-Romain-de-JalionasChronologie :
Protohistoire, âge du Fer, Second âge du Fer, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaine, Empire romain, Haut-Empire romain, Bas-Empire romain, Antiquité tardive, époque médiévaleNature de l'opération :
fouille programméeNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Ministère de la Culture
Royet R. 2022 : Saint-Romain-de-Jalionas (Isère), Le Vernai, Le secteur XIII, rapport de fouille 2021, Lyon, SRA, 5 vol.
Texte intégral
1Localisé dans la vallée du Rhône, à une trentaine de kilomètres en amont de Lyon, l’établissement aristocratique du Vernai a connu une occupation remarquable tant par sa continuité que par l’importance de certains de ses épisodes. Cela fut notamment le cas durant l’Antiquité où une villa s’étendant sur 13 ha fut créée dès le milieu du ier s. av. J.-C. et prospéra jusqu’à la fin de l’Empire. Son évolution se décompose en deux phases successives qui semblaient être séparées par une destruction totale intervenant vers 15 apr. J.-C. À une première villa de grande taille, mais ne livrant pas de marqueurs de luxe, succéda un palais dont le seul habitat principal se développe sur 1 ha.
2Après une interruption d’une douzaine d’années pendant laquelle seuls des travaux ponctuels avaient été conduits, un nouveau programme de fouille a été engagé en 2020 à la suite d’une prospection géophysique. Grâce à celle-ci, un bâtiment isolé avait été observé à l’écart de la villa, pourtant délimitée par un mur d’enclos. L’importance et l’originalité de cet édifice sont apparues à l’issue d’un sondage dans lequel trois dépôts de faune cachés et interprétés comme des gestes rituels ont été retrouvés.
3Cet édifice, dénommé bâtiment XIII-A, a donc fait l’objet d’une demande de fouille. Le projet d’intervention présenté devait permettre son examen en une seule saison mais le décapage périphérique a montré que, loin d’être isolé, il s’intégrait en fait à une série de quatre ou cinq édifices appartenant à la première villa, mais qui, survivant à sa destruction, perduraient durant les premières décennies de la deuxième villa. De surcroît, sa stratification s’est révélée plus complexe que prévu. Ce bâtiment XIII-A s’est avéré être une cave d’environ 25 m2, excavée sur une profondeur de 0,90 m, ce qui, dans le contexte hydromorphe local, entraîne son ennoiement plusieurs par an.
4Dans les 450 m2 décapés, un deuxième bâtiment à pans de bois de 33 m2 a, lui aussi, été partiellement fouillé et, à quelque distance, plusieurs vestiges de murs attestent de la présence passée d’autres constructions aujourd’hui éradiquées. Enfin, plusieurs grandes fosses formant un réseau presque carré ont été interprétées comme des négatifs de plantation.
5La reconduction de l’autorisation en 2021 devait permettre d’achever le travail engagé, la priorité devant être donnée à l’achèvement de la fouille de la cave XIII-A. Malheureusement, les fortes précipitations ayant fait remonter la nappe phréatique, l’édifice a été en permanence ennoyé toute l’année 2021 et l’objectif n’a pu être atteint. Pour les mêmes raisons, la fouille sur les autres structures en creux a, de la même façon, été perturbée.
6La campagne 2021 a toutefois permis de mieux caractériser un secteur périphérique qui, par rapport aux autres parties connues est, sous plusieurs aspects, atypique.
7Il est clairement apparu quatre zones distinctes :
8Au centre, se trouvent deux bâtiments de factures différentes dont la mise en place n’est peut-être pas contemporaine : une cave (bâtiment XIII-A) et un édifice de quatre pièces (bâtiment XIII-B).
9Du bâtiment XIII-A, on ne connaît que la cave. La bonne conservation des niveaux de sol extérieurs permet d’assurer que la cave n’est pas qu’une partie encore conservée d’un édifice plus vaste largement éradiqué. À ce jour, de son évolution on ne connaît pratiquement que la phase d’occupation tardive et le processus de démolition.
10Le XIII-B connaît des évolutions, liées, semble-t-il, à des contraintes d’assainissement. On distingue, dans un premier temps, un édifice monocellulaire aménagé dans une plateforme légèrement surcreusée pour annuler le pendage naturel du secteur. Dans un deuxième temps, cet espace est divisé en deux parties de même largeur. À l’est, la pièce est dotée d’un sol sur un épais remblai de galet alors qu’à l’ouest le sol est encore en terre battue. Il semble que l’accès au bâtiment se fasse alors par la façade orientale. Au sud, la pièce occidentale est prolongée par deux espaces aux cloisons à pans de bois. Aucune installation spécifique ni mobilier particulier n’y ont été trouvé, ce qui conduit à l’interpréter comme un habitat. La chronologie de cette construction est mieux documentée que pour le bâtiment-cave. Construit vers les années 40 av. J.-C., il perdure jusqu’au début du ier s. apr. J.-C.
11À l’ouest du bâtiment XIII-A, on ne dispose pour l’instant que de données très parcellaires. Si l’angle d’une construction a été reconnu, les informations disponibles sont toutefois trop fragmentaires pour permettre une évaluation de sa surface. Au vu de la longueur d’un des côtés et de la faible profondeur de ses fondations, il est envisageable que ces murs appartiennent d’ailleurs à une clôture plutôt qu’à un édifice. Hormis cette construction problématique, la zone se caractérise surtout par la multiplicité des drains amenant l’eau depuis le sud et se dirigeant vers le grand canal de drainage au nord. Toutes les structures qui ont pu être datées y sont postérieures au début de notre ère et sont donc plus récentes de presque deux générations que les structures voisines.
12À l’est, la situation est rendue plus délicate par une érosion notable. Cette zone, qui s’intercale entre le bâtiment XIII-B et une autre construction, dénommée VI-A, située hors emprise, et qui semble n’être qu’un espace extérieur dans lequel se trouveraient uniquement des installations légères : drain, palissades… Un fragment de mur isolé et un foyer installé contre lui sont les seuls témoins de ce qui semble être l’unique bâtisse située en contrebas des autres et totalement décalée de l’alignement qu’ils forment et qui se prolonge à l’est, au-delà de la fouille, avec un cinquième bâtiment, fouillé il y a plusieurs années.
13Au final, on ne distingue pas de chemin ou de voie longeant les édifices au nord. L’espace est d’ailleurs affecté à un usage agricole. De grandes fosses de plantation dessinent un réseau quadrangulaire d’une quinzaine de mètres carrés. Un deuxième groupe de fosses plus petites est implanté contre les bâtiments A et B. La relation entre ces deux groupes n’est pour l’instant pas reconnue et ne pourra se faire qu’après une reprise de décapage du limon de tout l’espace médian.
14En l’état actuel de la recherche, ce secteur, inclus à l’origine dans une zone secondaire de la villa précoce, loin de sa zone résidentielle, était, au vu des vestiges et de la vaisselle qui y ont été trouvés, occupée par des personnes de bas statut social. Avec la rénovation de la villa qui acquiert un nouveau statut, ce secteur est exclu du périmètre enceint mais est toujours en activité. Il semble connaître une évolution et pourrait avoir été réorienté, par exemple pour satisfaire aux besoins de visiteurs, marchands ou dépendants libres.
15Les contraintes liées à la Covid et aux intempéries ayant ralenti l’avancement du chantier en 2021, une nouvelle autorisation de fouille sera déposée pour 2022.
Fig. 3 – Groupe de fosses recoupées par le réseau de drains entourant la cave

En haut à droite, tranchée de diagnostic.
Cliché : équipe de fouille.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Le chantier ennoyé |
Crédits | Cliché : équipe de fouille. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/127999/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 924k |
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Titre | Fig. 2 – Vue aérienne du chantier en fin de campagne 2021 |
Crédits | Cliché : équipe de fouille. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/127999/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 321k |
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Titre | Fig. 3 – Groupe de fosses recoupées par le réseau de drains entourant la cave |
Légende | En haut à droite, tranchée de diagnostic. |
Crédits | Cliché : équipe de fouille. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/127999/img-3.jpg |
Fichier | image/jpeg, 816k |
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Titre | Fig. 4 – Décapage d’un ensemble de fosses de plantations augustéennes |
Crédits | Cliché : équipe de fouille. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/127999/img-4.jpg |
Fichier | image/jpeg, 406k |
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Titre | Fig. 5 – Vue du chantier 2021 |
Légende | Au premier plan, ensemble de fosses de plantations. |
Crédits | Cliché : équipe de fouille. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/127999/img-5.jpg |
Fichier | image/jpeg, 511k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Robert Royet, « Saint-Romain-de-Jalionas – Le Vernai » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 15 novembre 2022, consulté le 15 février 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/127999
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