La Roche-Blanche – Les camps de César
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Numéro d’opération :
038873, 038789Lieux :
France métropolitaine, Auvergne-Rhône-Alpes, Département du Puy-de-Dôme, La Roche-Blanche (Puy-de-Dôme)Chronologie :
Protohistoire, âge du Fer, Second âge du Fer, Antiquité, Antiquité gréco-romaine, Antiquité romaineNature de l'opération :
prospection thématiqueNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Inrap
Deberge Y 2021 : Les camps de César au pied de Gergovie. Recherches archéologiques sur les fortifications césariennes de la guerre des Gaules Auvergne-Rhône-Alpes, Puy-de-Dôme (63) La Roche Blanche, rapport de prospection thématique, Clermont-Ferrand, Inrap.
Texte intégral
1Depuis 2018, le projet de valorisation patrimoniale du site de Gergovie porté par le Conseil départemental du Puy-de-Dôme offre l’opportunité d’étudier les lieux de l’un des plus emblématiques affrontements de la guerre des Gaules. Au printemps 52 av. J.‑C., les légions césariennes installent leurs positions au pied de la ville gauloise de Gergovie, au cœur du territoire des Arvernes, pour assiéger la place forte qui a vu naître Vercingétorix. Mais aucune des stratégies déployées par César ne parvient à anéantir les défenses de la forteresse et il subit ici l’une des très rares défaites romaines de cette guerre de conquête.
2Évoqué dans son ouvrage De Bello Gallico, le dispositif offensif bâti à cette occasion pour accueillir environ 35 000 soldats répond aux impératifs classiques de la poliorcétique. Les ouvrages militaires associent un retranchement principal dans la plaine (le « grand camp »), une position avancée sur une colline (le « petit camp ») et une ligne de fortification reliant les deux cantonnements (« double fossé de douze pieds »). Les techniques de construction et l’équipement de ces édifices de campagne ne sont toutefois pas davantage détaillés et rien n’est précisé concernant la superficie, le plan et la structuration interne des camps, le nombre total de portes permettant d’y accéder, la présence de tours de surveillance et d’autres obstacles défensifs semblables à ceux décrits autour d’Alésia (cippi, trous de loup) ou encore la nature des matériaux de construction mis en œuvre.
3Sous le second Empire, dans les années 1860, des recherches d’une ampleur sans précédent initiées sous l’impulsion de Napoléon III identifient pour la première fois le dispositif de siège romain devant l’oppidum de Gergovie et comblent quelques lacunes du récit césarien.
4Plus récemment, plusieurs opérations de fouilles préventives ont en partie permis de valider « au coup par coup » les propositions du xixe s., tout en apportant des précisions sur la datation des ouvrages et la vie dans les cantonnements. Néanmoins, ces observations très souvent réalisées sur d’étroites surfaces, tout au plus quelques centaines de mètres carrés, ne portent finalement que sur un pourcentage minime des dispositifs militaires césariens.
5Depuis trois ans, un projet de recherche, fruit d’un partenariat entre l’Inrap (Direction scientifique et technique et Centre archéologique de Clermont-Ferrand) et la Maison des sciences de l’Homme de Clermont-Ferrand (université Clermont Auvergne/CNRS-UAR 3550), privilégie des méthodes de détection à même de couvrir de vastes périmètres (prospections géophysiques et prospections par drone équipé d’une caméra multispectrale). Ciblées sur des zones n’ayant fait l’objet d’aucune vérification depuis près de cent ans ou sur les parties les moins assurées du dispositif romain, les nouvelles investigations doivent conduire à renseigner plus finement l’architecture de ces infrastructures militaires.
6L’opération effectuée en 2018 sur le « petit camp » situé sur la butte de La Roche Blanche (16,1 ha prospectés) et celle réalisée en 2019 sur le quart nord oriental du « grand camp » implanté sur le plateau de la Serre d’Orcet (18,5 ha prospectés) viennent valider en très grande partie le tracé des ouvrages miliaires romains devant Gergovie, tel qu’il a été proposé à l’issu des fouilles conduites au xixe s.
7Objet du présent rapport archéologique, la dernière intervention de ce programme a été conduite en 2020 et 2021 sur la ligne de crête de la Bavoisine (commune de La Roche Blanche), censée avoir accueilli le dispositif de liaison ou « double fossé », reliant les deux camps césariens. Les prospections géophysiques et multispectrales réalisées sur les points hauts et les versants de la croupe (13,2 ha prospectés) n’ont pas permis de retrouver formellement l’aménagement figuré sur les plans du second Empire. En lieu et place de celui-ci, apparaissent deux modestes anomalies linéaires, qui semblent renvoyer au découpage parcellaire figurant sur le cadastre napoléonien de 1816. L’apport principal et inédit de l’opération de 2020-2021 réside dans la détection d’un ensemble d’anomalies signalant, sur une distance de 280 m, un axe viaire ancien aux dimensions imposantes. Si cet ouvrage ne peut être daté à partir des seules données de prospections, ses caractéristiques (largeur, présence de plusieurs aménagements fossoyés bordiers, rectitude des vestiges linéaires) s’apparentent à celles de plusieurs sections de voies gauloises fouillées depuis 2004 devant l’oppidum de Gondole et près du « grand camp » de César.
8Cette découverte vient étayer l’hypothèse de l’existence d’un axe viaire majeur reliant les oppida de Gondole et Gergovie, et qui se développe sur au moins 4,4 km dans l’environnement des camps romains.
Fig. 1 – Localisation de la croupe de la Bavoisine entre la butte de La Roche Blanche et le plateau de la Serre d’Orcet

Cliché : Pictures Fabryc, CD63.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Localisation de la croupe de la Bavoisine entre la butte de La Roche Blanche et le plateau de la Serre d’Orcet |
Crédits | Cliché : Pictures Fabryc, CD63. |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/128404/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 906k |
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Titre | Fig. 2 – Vue 3D LiDAR et interprétation des anomalies magnétiques |
Crédits | Réalisation : F.-X. Simon (Inrap). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/128404/img-2.jpg |
Fichier | image/jpeg, 504k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Yann Deberge, « La Roche-Blanche – Les camps de César » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Auvergne-Rhône-Alpes, mis en ligne le 15 novembre 2022, consulté le 23 mars 2023. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/128404
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