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Année de l'opération :
2010Numéro d’opération :
9895Nature de l'opération :
fouille préventiveNotes de la rédaction
Organisme porteur de l’opération : Conseil général de l’Aisne
Texte intégral
1La présente opération fait suite à un diagnostic réalisé préalablement à la création d’un boulevard urbain à Bruyères-et-Montbérault. À l’emplacement du futur giratoire sud, deux ensembles funéraires séparés par un épais remblai avaient été mis au jour. L’ensemble le plus profond, épargné par les travaux routiers, n’a pas été fouillé et seul l’ensemble supérieur a été étudié de manière exhaustive dans l’emprise du tracé routier. 236 inhumations primaires et 15 sépultures secondaires ont été mises au jour pour un nombre minimum de 645 individus. Les tombes les plus anciennes sont datées par radiocarbone du xiiie s. Aucune sépulture primaire de périnatal n’a été mise au jour. Ce résultat semble s’expliquer par la structure intrinsèque de la population inhumée dans ce cimetière. La proportion d’immatures est excessivement basse pour une population pré-jennérienne. La répartition des adultes en fonction de l’âge au décès est également atypique. Elle fait effectivement apparaître une faible proportion d’adultes âgés de plus de 50 ans au détriment des jeunes individus. Cette structure de population n’est ni celle d’un cimetière paroissial ni celle d’un lieu de sépulture consécutif à une épidémie. L’examen anthropologique montre un nombre très important de traumatismes, de personnes atteintes par la tuberculose osseuse et de cas de syphilis osseuse. Ces éléments nous invitent à penser que la population étudiée provient d’un hôtel-Dieu. La présence d’un tel établissement est documentée intra muros à Bruyères dès 1240. Sa localisation en dehors des murs de la ville serait une conséquence de la relativement forte densité de Bruyères. Aménagé à faible distance de l’hôtel-Dieu, le cimetière est installé le long de la route qui permet de sortir de la ville par la porte méridionale. Cet emplacement, bordé à l’est par cette voie, est limité à l’ouest par un fossé qui pourrait enclore plus largement l’ensemble des terrains au-devant du flanc sud de la ville. L’emprise du cimetière est réduite très probablement dans le courant du xive s. La partie nord est abandonnée et scellée par un épais remblai. L’emprise du cimetière se prolonge alors sur une trentaine de mètres. Large de moins de 10 m, il ne s’étend pas jusqu’à la limite du fossé. Aucune organisation de l’espace funéraire n’est perceptible. Si l’orientation des tombes varie légèrement d’une sépulture à l’autre, elle n’a pu être corrélée à un phasage du cimetière. La présence d’une allée de circulation le long du bord occidental du cimetière a néanmoins été envisagée. La morphologie des tombes est le plus souvent rectangulaire aux angles arrondis. L’architecture de la tombe apparaît peu diversifiée. Les sépultures en pleine terre sont rares et les contenants, lorsqu’ils existent, sont exclusivement en bois. Si les cercueils cloués dominent, l’utilisation de cercueils chevillés ou de coffrages en bois plus sommaires est également documentée. L’usage d’un linceul ou/et la présence de vêtements semblent très fréquents. L’observation du corps dans la tombe montre que les avant-bras sont le plus souvent en position basse (sur le pubis ou sur les hanches). Les positions sur l’abdomen et allongés, quoique moins présentes, sont également fréquentes. Le mobilier est rare, voire exceptionnel. Dans une période située entre la fin du xve s. et les deux premiers tiers du xvie s., le fossé est remblayé. Sa dynamique de comblement paraît rapide et il sert de dépotoir notamment pour un boucher et un forgeron. Un mur est construit à l’emplacement de l’ancien fossé. Le cimetière continue d’être utilisé jusque dans la première moitié du xviie s. Son déclin est probablement lié à celui de l’hôtel-Dieu qui disparaît pour être rattaché à celui de Laon en 1695. Si l’emplacement du site étudié est identifié sur un plan de 1584, connu uniquement par une copie du xixe s., comme un cimetière protestant, la présence de tombes protestantes ne peut être archéologiquement démontrée. Cette possibilité semble cependant plausible. Ces inhumations seraient soit contemporaines des sépultures les plus tardives de l’hôtel-Dieu, soit postérieures à l’abandon de cet espace funéraire par cet établissement.
Table des illustrations
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Titre | Fig. 1 – Plan général |
Crédits | DAO : T. Galmiche (Département de l’Aisne). |
URL | http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/128767/img-1.jpg |
Fichier | image/jpeg, 571k |
Pour citer cet article
Référence électronique
Thierry Galmiche, « Bruyères-et-Montbérault – Les Raidons » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Hauts-de-France, mis en ligne le 28 novembre 2022, consulté le 17 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/128767
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