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2010
02 – Aisne

Guignicourt – Zone d’activités de l’Homme Mort (tranche 2)

Fouille préventive (2010)
Responsable d’opération : Bénédicte Hénon

Entrées d’index

Année de l'opération :

2010

Numéro d’opération :

9834

Chronologie :

Protohistoire

Nature de l'opération :

fouille préventive
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Notes de la rédaction

Organisme porteur de l’opération : Inrap

Texte intégral

1Suite à un diagnostic réalisé en 2006 préalablement à l’extension de la zone d’activités de « L’Homme Mort » à Guignicourt, deux parcelles ont fait l’objet de fouilles préventives, l’une sur un habitat de l’âge du Bronze final, l’autre sur un petit ensemble funéraire de La Tène finale. Les sites dominent la vallée de l’Aisne qui traverse ici le plateau crayeux champenois et coule à environ 800 m au sud des sites. Guignicourt et les communes environnantes offrent un potentiel archéologique remarquable connu de longue date, le site majeur de ce secteur étant l’oppidum gaulois de Condé-sur-Suippe, dit du « Vieux Reims ». À proximité des parcelles fouillées cette année, les découvertes relèvent essentiellement du domaine funéraire comme le laisse d’ailleurs entendre le toponyme « L’Homme mort ». Elles sont le fait de découvertes fortuites anciennes, de prospections aériennes, de surveillance de travaux, de fouilles archéologiques. La superficie décapée sur le site de l’âge du Bronze final IIb est de 3 569 m2. Il s’agit d’un habitat de 500 m2 implanté sur le versant nord d’un petit talweg orienté est-ouest, à une altitude de 69 m NGF. Il est matérialisé par cinq greniers qui s’alignent le long d’un axe perpendiculaire à la pente, auxquels s’ajoutent deux fosses. Au grenier central semble être adossée une structure plus légère de type auvent. L’absence de bâtiment d’habitation, ce qui n’est pas rare, pourrait s’expliquer par l’hypothèse généralement admise d’une autre technique architecturale pour ceux-ci ne laissant pas de traces au sol sur les terrains érodés. Et Guignicourt serait alors une petite ferme sans caractère particulièrement original. Cependant, l’assemblage du mobilier, différent des assemblages habituels, permet de formuler une autre hypothèse. L’industrie macrolithique se distingue tant quantitativement que qualitativement. Elle représente 75 % des restes, contre moins de 10 % en général. Il s’agit de trois outils de mouture et quatre percuteurs. Deux meules forment un moulin apparié entier en roche exogène. Ces outils ont été importés pour l’un des Ardennes (arkose, 100 km), pour l’autre de l’Eifel (basalte, 300 km). Tous ces éléments nous permettent de considérer que l’on est ici sur un site dédié spécifiquement à la meunerie et au stockage. Ils interrogent aussi sur une éventuelle spécialisation de certains sites dans cette société où se met en place une structuration complexe déjà perceptible à travers les nécropoles mais également les habitats. Le site funéraire de La Tène finale a fait l’objet d’un décapage extensif sur 3 073 m2. Celui-ci s’est révélé être un petit noyau à incinérations composé d’une sépulture dite monumentale enceinte d’un bâtiment sur poteaux plantés, et d’une seconde sépulture distante de 5,50 m. Ces deux tombes contemporaines sont datées de La Tène D2. Elles sont implantées dans un ensemble funéraire plus large dont la fondation remonte à l’âge du Bronze final et l’abandon à La Tène finale. Ce complexe est situé sur un point haut naturel et domine la vallée de l’Aisne et la confluence avec la Suippe mais on ne connaît pas encore sa superficie exacte. La tombe monumentale a fait l’objet de pillages à une époque ancienne alors qu’elle était encore visible dans le paysage, aussi les dépôts y étaient-ils très bouleversés et incomplets. Malgré ces lacunes, on peut affirmer qu’il s’agit de la sépulture d’un individu occupant un rang assez élevé dans la société. L’habitat qui pourrait être mis en relation avec ces sépultures ne nous est pas connu. En effet, elles ne sont pas contemporaines de l’oppidum implanté sur l’autre rive de l’Aisne, à moins de 600 m, mais un peu plus récentes. Et l’on ne connaît pas à l’heure actuelle l’emplacement de la nécropole qui pourrait être mise en relation avec le « Vieux Reims ».

Fig. 1 – Outils de mouture en arkose et en basalte dans une fosse Bronze final

Fig. 1 – Outils de mouture en arkose et en basalte dans une fosse Bronze final

Cliché : B. Hénon (Inrap).

Fig. 2 – Tombe à incinération de La Tène finale au centre du monument funéraire à huit poteaux

Fig. 2 – Tombe à incinération de La Tène finale au centre du monument funéraire à huit poteaux

Cliché : B. Hénon (Inrap).

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Table des illustrations

Titre Fig. 1 – Outils de mouture en arkose et en basalte dans une fosse Bronze final
Crédits Cliché : B. Hénon (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/128847/img-1.jpg
Fichier image/jpeg, 728k
Titre Fig. 2 – Tombe à incinération de La Tène finale au centre du monument funéraire à huit poteaux
Crédits Cliché : B. Hénon (Inrap).
URL http://journals.openedition.org/adlfi/docannexe/image/128847/img-2.jpg
Fichier image/jpeg, 667k
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Pour citer cet article

Référence électronique

Bénédicte Hénon, « Guignicourt – Zone d’activités de l’Homme Mort (tranche 2) » [notice archéologique], ADLFI. Archéologie de la France - Informations [En ligne], Hauts-de-France, mis en ligne le 28 novembre 2022, consulté le 09 juillet 2025. URL : http://journals.openedition.org/adlfi/128847

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Auteur

Bénédicte Hénon

Inrap

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